mercredi 20 décembre 2017

Quand les Martelly se moquent du peuple Haïtien

Les Martelly
Peuple Haïtien, je sais déjà que tu vas mal. Je ne voulais pas ajouter à ta douleur. Cependant, je me dois de te dire la vérité. En tout temps. En tout lieu. À toi de te montrer courageux, peuple haïtien. À toi de ne pas noyer tes frustrations dans les larmes défaitistes et de passer à l'action. En ce sens, je n'ai pas trop de doute, te concernant. Je dois l'avouer. Je sais que dans les moments les plus difficiles, tu fais toujours preuve de stoïcisme. Toi qui as fait l'épopée de 1804 et le 7 février 1986.

Peuple Haïtien, à un moment où le débat sur la dilapidation des Fonds PetroCaribe est encore d'actualité, des transactions financières douteuses s'opèrent en toute quiétude dans les hauteurs de Pétion-Ville, de Laboule, de Montagne Noire etc.

En effet, peuple Haïtien, Olivier MARTELLY vient d'acheter un domaine dénommé "Tara's" pour la rondelette somme de 4 Millions de dollars américains. Qu'est ce qui peut justifier une telle fortune? La musique? Le statut de "fils d'ancien Président"? Ou encore, l'argent tiré de "Petro-Caribe" pour construire les pseudo-"stades"? De toute façon, Michel MARTELLY était au bord de la faillite avant son accession à la magistrature suprême d'Haïti. Donc, si aujourd'hui son fils peut se payer (rubis sur ongle) le prix d'un domaine luxueux, l'UCREF, l'ULCC et d'autres instances d'investigation financière doivent s'activer. Si seulement elles ne sont pas sous la coupe réglée des bandits légaux.

Ce qui se passe aujourd'hui en Haïti est très cynique. Les corrompus s'enrichissent à satiété. Le peuple crève de faim. La jeunesse désespérée s'en va au Chili. Le pouvoir d'achat du Dominicain est 7 fois plus grand que celui de l'Haïtien. Les balles assassines endueillent nos policiers mal rémunérés. Haïti devient un vaste cimetière où l'on inhume les rêves les plus chers des filles et des fils de paysans descendants d'esclaves. Pendant ce temps, les dilapidateurs des Fonds PetroCaribe se la coulent douce. Olivier Martelly achète son villa. À grand coup de vin, de whisky, de vodka, ces nouveaux nantis d'Haïti vont célébrer leur victoire sur ton dos, peuple Haïtien. Et les orgies entre nouveaux riches iront bon train ... Encore sur ton dos fragile, peuple Haïtien. Toi qui, de ton taudis de Cité Soleil étant, finance les villas des fossoyeurs de la République sur la côte des Arcadins et dans les hauteurs de Laboule et de Montagne Noire.

Les MARTELLY se moquent de toi, peuple Haïtien. L'achat de "Tara's" par Olivier Martelly est une gifle pour les rudes travailleurs. Le message se veut clair et net :"Pèp Ayisyen an se egare". Où sont passées les vertus du travail? Les Martelly les ont jetées dans les poubelles de la corruption bien rémunérée. Et les nouveaux colons font leur entrée triomphale dans la galerie des corrompus arrogants pendant que le peuple Haïtien mange par accident.

Le Président Jovenel MOISE n'a pas menti. La corruption est une gangrène. Mais le Président MOISE doit encore prouver qu'il n'est pas au Palais pour garantir l'impunité des siens. Il doit faire preuve de cohérence en arrêtant de cracher sur le nécessaire "Procès PetroCaribe".

Si les Martelly exhibent leur butin de vol au mépris de la misère du peuple, c'est qu'ils minimisent la résistance héréditaire des descendants de Dessalines et de Cappoix. Et ils se trompent grandement. Personne ne peut s'interposer à la marche de l'Histoire. Malgré l'aliénation de certains laquais de la classe moyenne qui mettent leur plume au service des nouveaux colons et au détriment des déhérités du sort, le Procès PetroCaribe aura lieu. Et ce sera justice pour le peuple de Gran Ravín, de Lafòsèt, de Raboto, de Bèlè, de Site Solèy, de Sentelèn etc.

Olivier, bon vent avec tes millions. Pardon! Bon vent avec les millions du peuple Haïtien! Quand les esclaves commenceront à demander des comptes, ce sera la tempête qui balaiera tout bien mal acquis sur son passage. Et ce sera encore justice pour le peuple Haïtien.

Malheur à ceux qui pensent pouvoir se moquer éternellement du peuple Haïtien! Personne ne peut arrêter la marche du peuple Haïtien! Avec ou sans les Sénateurs, avec ou sans les Députés, avec ou sans le Président Jovenel MOISE, le Procès PetroCaribe aura lieu. Les conditions objectives d'une justice populaire sont déjà réunies. Il suffira d'un prétexte comme étincelle pour qu'explose la poudrière des frustrations légitimes du peuple Haïtien. Et si l'achat de "Tara's" par Olivier Martelly pour 4 millions de dollars US était la dernière goutte d'eau?

La justice populaire est imminente. À bon entendeur, salut!

Osias LOUIDOR

Port-au-Prince, 18/12/2017

jeudi 14 décembre 2017

Sherif Abdallah : l’égyptien qui se comporte en colon !

(Un texte de Philibert Josephson)

Débarqué au pays dans les années 70-80 avec sa fiancée d’alors, Sabrina Léger, fille du puissant propriétaire des Assurances Léger, cet égyptien au teint d’albâtre, affable, courtois et poli a su, en quelques années de gestion avisée mais intéressée, piquer, des mains des propriétaires, la fille unique et faire main basse sur la compagnie florissante pour la transformer en un empire rayonnant sur plusieurs sociétés dont il est devenu actionnaire, notamment la Villa Russo.

C’est lui, avec son associé et homme-lige, Allan Zuraik, tous deux à l’origine du groupe “Haïti chérie” qui, sur demande de l’ancien président Michel Joseph Martelly, ont accepté d’apporter dans la cassette de Jovenel Moïse 4 millions de dollars verts pour employer Antonio Sola afin de gérer la campagne et mener Jovenel à la présidence...

En retour, Sherif et sa clique ont exigé la concession d’une partie du Môle St Nicolas pour construire un immense hub et un complexe touristique moderne ...

Vendredi dernier, cependant, c’est dans un autre registre, beaucoup moins reluisant et passablement inquiétant qu’on le retrouve ...

Il est 6:30 pm devant l’église Ste Thérèse à Petion-Ville, direction canapé vert. Un pick-up de couleur blanche se faufile à travers la pompe à essence Tiger pour pénétrer l’embouteillage serré dans cette zone ... En même temps, une superbe BMW X6 noire, aux vitres fumées opaques, munie d’une plaque minéralogique CC (corps consulaire) et suivie d’une jeep patriote blanche, immatriculée BB-51281, lui obstrue brutalement le passage et 4 hommes cagoulés vêtus de treillis couleur terre, Galils à la main, jaillissent de la voiture.

L’un d’eux frappe violemment le pick-up, ordonnant à son conducteur de s’arrêter immédiatement et, furieux, devant l’étonnement de ce dernier, l’assaille, lui pointant la mitraillette sur la poitrine ... ou pa fout wè sé you kotèj ? Réponse du conducteur : Ki mêlé bouda’m, li pa guin plak oficiel, Kouman poum fè konin !

En fait, il s’agit de Shérif et de ses gardes du corps, armés d’armes de guerre et d’assaut, exerçant leur vindicte criminelle, en toute impunité, sur de paisibles et honnêtes citoyens haïtiens.

Oh ! Oh ! En 2017, on est au pays de Dessalines et le nouveau colon, le nouvel esclavagiste, un égyptien cette fois, a frappé fort, très fort ! Quel état construit donc le port-de-paisien ?

Et je pense immédiatement à la Lybie et au traffic d’esclaves qui se pratique ces jours-ci, au grand dam des peuples civilisés de la planète... Je pense aux cris d’horreur qui s’élèvent dans le monde entier et aux images macabres de mes frères noirs maltraités et martyrisés en plein 21e siècle. Je pense à Haïti, au peuple nègre que nous sommes, à la démocratie et je m’indigne ! Et je suis révolté !

De quel droit un financier de la campagne de Jovenel Moise, égyptien de surcroît, consul de son état, se trouve à la tête de 4 hommes armés jusqu’aux dents pour veiller à sa sécurité? De quel droit quatre bourreaux, bariolés d’armes automatiques, type Galil, fan’n fwa, peuvent-ils se permettre ce genre d’abus ? Au nom de quoi ? D’après la loi, les seuls à pouvoir circuler avec ces armes de guerre sont membres de la PNH ; Quel poste officiel occupe donc ce blanmannan égyptien pour bénéficier de cette protection d’agents de police ?

Le Gouvernement Moïse a-t-il mis sur pieds, en cachette du peuple souverain, une nouvelle milice armée pour protéger ses amis étrangers qui volent et pillent les caisses du trésor public ?

Finalement, Jovenel Moise ak tout ekip li, pa respecte pep la ! Lap pase nou nan won Tintin !

Financer une campagne donne-t-il tous les droits? Vous met-il au dessus des lois? Il y a quelques mois, étaient mis à l’index pour non respect de contrat d’énergie et financement du black-out, toute une clique incluant Sogener et E-Power, dénoncée par les porte-paroles du palais national et pris à partie par le Président lui-même. Aujourd’hui, ce sont uniquement les représentants de ces mêmes compagnies qui se retrouvent à Paris, avec la délégation officielle et, l’un deux, grand associé à E-Power, pose fièrement, avec son petit drapeau haïtien, au premier rang des personnalités, lors de la rencontre avec la communauté haïtienne.

Le Pays a été vendu au rabais par Jovenel à ces nouveaux exploiteurs, ces vampires, ces assassins économiques, ces nouveaux colons, d’une autre race.

Finalement rien n’a changé, ce sont les mêmes choses qui continuent, les mêmes abus qui se pratiquent, orchestrés par la minorité cupide qui sème la terreur et bénéficie des avantages du pouvoir. 

Même Réginald Boulos et son Forum Economique ne se sont jamais permis de se comporter de la sorte ... En votant pour le changement, le peuple n’a fait, en réalité, que changer de misère !

Cette tentative d’assassinat organisée par ce colon égyptien, transformé en chef de gang de zenglendo, aurait du faire l’objet d’une plainte en bonne et due forme devant qui de droit, mais.. la vie d’un petit nègre a plus d’importance que réclamer une Justice qui ne sera jamais rendue au pays gangrené par la corruption de Jovenel Moïse.

Philibert Josephson

samedi 9 décembre 2017

Droits linguistiques en Haïti : l’indispensable implication des institutions des droits humains


Par Robert Berrouët-Oriol

Depuis la parution en 2011 du livre de référence « L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions » (ouvrage collectif coécrit et coordonné par le linguiste Robert Berrouët-Oriol, Éditions de l’Université d’État d’Haïti et Cidihca), la vision des droits linguistiques au pays fait lentement son chemin et elle s’avère rassembleuse. Cette neuve manière de situer la question linguistique haïtienne –loin des mirages de la diglossie et des errements idéologiques des prédicateurs du « tout en créole tout de suite »–, éclaire une problématique fort complexe déjà abordée avec hauteur de vue par le linguiste Pradel Pompilus dans « Le problème linguistique haïtien » (Éditions Fardin, Port-au-Prince, 1985). L’un des enseignements majeurs du grand éducateur que fut Pradel Pompilus est qu’il ne faut pas diaboliser l’une ou l’autre de nos deux langues officielles au motif que l’une d’elles, le français notamment, serait en soi la cause première du naufrage du système éducatif national.

Dans un article paru le 11 octobre 2017 dans Le National, à Port-au-Prince, « Droits linguistiques et droits humains fondamentaux en Haïti : une même perspective historique », nous avons à nouveau situé la problématique des droits linguistiques en Haïti dans le dispositif plus large des droits humains fondamentaux. Pareille perspective historique mérite d’être mieux comprise et, surtout, d’être inscrite dans une démarche pionnière des institutions haïtiennes des droits humains. Il s’agit là d’un enjeu fondamental car tous les droits citoyens se vivent et s’expriment dans la langue maternelle et/ou dans la langue seconde.

Notre plaidoyer pour la mise en œuvre des droits linguistiques en Haïti est conforme à la « Déclaration universelle des droits linguistiques » de 1996. On entend par « droits linguistiques », dans leur universalité, l’« Ensemble des droits fondamentaux dont disposent les membres d’une communauté linguistique tels que le droit à l’usage privé et public de leur langue, le droit à une présence équitable de leur langue dans les moyens de communication et le droit d’être accueilli dans leur langue dans les organismes officiels » (gouvernement du Québec, Thésaurus de l’action gouvernementale, 2017). L’universalité des droits linguistiques s’entend au sens du « droit à la langue », du « droit à la langue maternelle » et de « l’équité des droits linguistiques ». En vertu du principe que les droits linguistiques sont à la fois individuels et collectifs, l’universalité des droits linguistiques consigne (1) le droit d’une communauté linguistique à l’enseignement de sa langue maternelle et de sa culture ; (2) le droit d’une communauté de locuteurs à une présence équitable de sa langue maternelle et de sa culture dans les médias et dans l’Administration publique ; (3) le droit pour chaque membre d’une communauté linguistique de se voir répondre dans sa propre langue dans ses relations avec les pouvoirs publics et dans les institutions socioéconomiques.

Est-il juste et pertinent, aujourd’hui, de soutenir que les institutions haïtiennes des droits humains doivent nécessairement s’impliquer dans la mise en œuvre des droits linguistiques au pays ? Oui, puisque les institutions haïtiennes des droits humains jouent un rôle de premier plan dans la construction d’un État de droit post duvaliériste en Haïti. Nous en avons dénombré une trentaine, parmi lesquelles la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH), le Centre oecuménique des droits humains (CEDH), le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR), la Commission épiscopale nationale justice et paix (CE-JILAP), Kay fanm, etc. Alors même que ces institutions sont engagées dans un combat citoyen majeur face à un État démissionnaire cultivant l’impunité, il y a lieu de préciser qu’elles peuvent davantage œuvrer de manière rassembleuse en inscrivant l’exigence de l’effectivité des droits linguistiques dans leur démarche d’ensemble. Car l’expression et la conquête des droits humains fondamentaux passent par la langue : au premier chef elles s’expriment par la langue maternelle de la majorité des citoyens, le créole. De même que l’enseignement en langue maternelle créole permet à l’enfant de se construire adéquatement une identité, l’apprentissage des droits citoyens doit nécessairement s’effectuer en langue maternelle pour être bien compris, mieux assimilé et mis en œuvre de manière durable.

Il pourrait paraitre superflu, à certains, de situer ainsi l’adéquation entre droits linguistiques et droits humains fondamentaux : l’aménagement linguistique conduit dans maints pays nous enseigne pourtant que les droits linguistiques ont invariablement été établis en conformité avec les droits citoyens. Notre plaidoyer est donc conforme à la « Déclaration universelle des droits linguistiques » de 1996.

D’autres raisons plaident également en faveur d’une implication innovante des organisations des droits humains dans le champ linguistique. L’État haïtien est un État faible, il n’a pas de politique linguistique nationale et il n’a toujours pas formulé de politique linguistique éducative comme nous l’avons démontré dans plusieurs textes récents, notamment dans l’article « Politique linguistique nationale et politique linguistique éducative en Haïti : une nécessaire convergence historique » (Le National, 30 novembre 2017). Et cet État ne dispose d’aucune institution de planification linguistique ciblant l’aménagement simultané de nos deux langues officielles. Il faut donc interpeller et contraindre l’État à se doter de cet indispensable outil d’aménagement linguistique comme nous l’avons démontré dans notre « Plaidoyer pour la création d’une Secrétairerie d’État aux droits linguistiques en Haïti » (Le National, 18 avril 2017).

L’aménagement linguistique étant une entreprise hautement politique, il revient à l’État de l’instituer par l’adoption d’une politique linguistique nationale et l’adoption de mesures législatives destinées à la traduire dans les institutions du pays. Mais le paradoxe haïtien, en l’espèce, est d’un poids historique considérable : cultivant l’immobilisme, l’État est lui-même un obstacle à l’aménagement linguistique. Il l’est à la fois dans les institutions nationales et dans le système éducatif alors même qu’il lui incombe d’agir, au plan législatif, pour que l’aménagement simultané de nos deux langues officielles s’enracine à l’échelle nationale. La résolution durable de ce paradoxe réside dans les capacités novatrices de la société civile qui doit en même temps contraindre l’État et l’accompagner sur le terrain de l’effectivité des droits linguistiques en Haïti. Car le respect des droits linguistiques au pays n’est pas un sujet décoratif à débattre dans des discussions de salon : il importe de bien comprendre que les droits linguistiques engagent l’avenir même du pays au titre d’un droit premier, essentiel, dans le dispositif plus large des droits humains. Dans cette optique, les droits linguistiques sont aussi essentiels à l’établissement d’un État de droit que le sont le droit à l’éducation, à la santé, à la liberté d’expression, à la liberté d’association, droits explicitement consignés dans la Constitution de 1987.

En raison de la démission de l’État sur la question linguistique en général et dans le système éducatif national en particulier, il est donc juste et rassembleur de plaider pour l’implication des institutions des droits humains dans le domaine linguistique. L’Histoire a bien montré, le 7 février 1986 et par la suite, que l’effectivité de tout droit en Haïti est un cheminement, une mise en commun, une conquête au creux de luttes citoyennes conduites aussi bien en langue maternelle créole qu’en français. La Constitution de 1987 le reconnaît explicitement lorsqu’elle consacre, en son article 5, la co-officialité du créole et du français : elle établit ainsi l’historicité des deux langues de notre patrimoine linguistique bilingue et ouvre la voie à l’efficience des droits linguistiques dans le grand ensemble des droits citoyens au pays.

Aussi, « Un des apports les plus importants au Droit linguistique consiste dans le fait que la Déclaration [universelle des droits linguistiques de 1996] considère inséparables et interdépendantes les dimensions collective et individuelle des droits linguistiques, car la langue se constitue d’une manière collective au sein d’une communauté et c’est aussi au sein de cette même communauté que les personnes en font un usage individuel. De cette manière, l’exercice des droits linguistiques individuels peut seulement devenir effectif si l’on respecte les droits collectifs de toutes les communautés et de tous les groupes linguistiques. » (Conférence mondiale sur les droits linguistiques (CMDL), Barcelone, 6-8 juin 1996 ; document du Comité d’accompagnement de la Déclaration universelle des droits linguistiques : Institut d’Edicions de la diputació de Barcelona, avril 1998.)

Tel est l’esprit de la Déclaration universelle des droits linguistiques  de 1996 :

–« Considérant la Déclaration finale de l’assemblée générale de la Fédération internationale de professeurs de langues vivantes approuvée à Pécs (Hongrie) le 16 août 1990 laquelle recommande que « les droits linguistiques soient consacrés droits fondamentaux de l’homme » (…) »
–« Article 1.1. Cette Déclaration part du principe que les droits linguistiques sont à la fois individuels et collectifs et adopte comme référence de la plénitude des droits linguistiques, le cas d’une communauté linguistique historique dans son espace territorial, entendu non seulement comme l’aire géographique où habite cette communauté mais aussi comme un espace social et fonctionnel indispensable pour le plein développement de la langue. »

En ce qui a trait à la future action concertée des institutions haïtiennes des droits humains dans le domaine linguistique, on retiendra que la Déclaration universelle des droits linguistiques de 1996 au chapitre « Régime linguistique général (Section I – Administration publique et organismes officiels) dispose de ce qui suit :

–Article 15.2 : « Toute communauté linguistique a droit à ce que les actions judiciaires et administratives, les documents publics et privés, et les inscriptions dans les registres publics réalisés dans la langue propre du territoire soient considérés comme valables et efficaces et que personne ne puisse en prétexter la méconnaissance. »

–Article 16 : « Tout membre d’une communauté linguistique a le droit de s’exprimer et d’être renseigné dans sa langue dans ses rapports avec les services des pouvoirs publics ou des divisions administratives centrales, territoriales, locales et supraterritoriales auxquels appartient le territoire où cette langue est propre.

–Article 20 : « Chaque personne a le droit d’utiliser oralement et par écrit, dans les tribunaux de justice, la langue historiquement parlée sur le territoire où ils sont situés. Les tribunaux doivent utiliser la langue propre du territoire dans leurs actions internes, et, si à cause de l’organisation judiciaire de l’État, la procédure doit avoir lieu hors du lieu d’origine, il faut continuer à utiliser la langue d’origine. »

Montréal, le 8 décembre 2017

Robert Berrouët-Oriol