mercredi 30 novembre 2016

Le peuple haïtien a voté : "Habemus banane".

Michèle Bennett Duvalier
MES POINTS SUR LES I
DE MICHELE BENNETT DUVALIER.
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HABEMUS BANANE. --------------------------------------


Le peuple haïtien a voté. 


595 430 votes soit 55,630% en faveur de Jovenel Moïse, élu dès le premier tour. La population a boudé les urnes et la participation n'a été que de 21,69%. Jamais élections n'auront coûté aussi cher! Plus de 100 millions de dollars US pour 2 élections (2015/2016) et seulement pour 1 million de votants. On serait à même de se poser des questions. Le peuple haïtien dans sa grande majorité ne fait pas confiance à ses gouvernants et à la classe politique. Cette majorité silencieuse qui a une conscience politique a décidé de bouder les urnes en disant merci à 30 ans de soit-disant démocratie! Merci à 30 ans de gabegie! Merci à 30 ans de pillage des caisses de l'Etat! Merci pour avoir piétiné la Constitution! Merci pour les belles promesses non tenues! 30 ans à regarder notre beau pays s'engloutir, se noyer. Merci pour les Hôpitaux vétustes et mal équipés. Merci d'avoir saboté le système d'éducation et merci pour les écoles borlettes, paysans et agriculteurs abandonnés et mal encadrés. Merci pour les bidonvilles poussant comme des champignons, capitale et villes poubelles, l'insécurité alimentaire, l'inflation, l’insécurité galopante, le trafic de drogues et la prostitution, la jeunesse et les droits de la femme oubliés....

Nos hommes politiques et le nouveau Président élu devraient en tirer les leçons de ce fort taux d'abstention de ces élections et réfléchir aux raisons qui ont poussé le peuple, dans sa grande majorité, à rester chez lui le 20 octobre dernier. Le peuple a dit: "Abraham dit c'est assez!".

Le 7 Février 2017 Jovenel Moïse deviendra le 58ème Président de la République. Le Président de tous les haïtiens. Le Président en qui se porte notre espérance pour relever Haïti, pour que nous ne soyons plus le pays des espoirs brisés. Le Président des réformes constitutionnelles. Le Président qui, on espère, rétablira et renforcera les institutions et l'autorité de l'Etat. Comme disait un homme politique français, "une réforme, ce n'est pas la pénitence, mais une espérance". On ne respecte pas l'autorité de l'Etat en parlant mais en posant des actes. Le peuple haïtien espère qu'il ne sera pas le Président de la démission du renoncement et de la faiblesse. Car pour apaiser, il faut rassurer, et pour rassurer, il faut être fort.


Comme disait Richard Nixon, le plus important pour un homme politique, ce n'est pas d'être aimé ou détesté, c'est de se faire respecter.

Au Président élu, Jovenel Moïse, je souhaite une vie politique épanouie et pleine de succès et je lui souhaite bonne chance pour le combat politique qui l'attend.

A la future Première Dame, Martine Moïse, toujours dévouée et présente aux cotes de son époux pendant cette longue et difficile campagne électorale, je lui dis: Welcome to the club! Solidarité féminine oblige. Il n'y a pas de manuel écrit pour la fonction de Première Dame. Mais je suis persuadée qu'elle agira avec son cœur et avec l'appui de son époux.

J'ai également une pensée amicale pour les candidats perdants qui n'ont pas démérité. Ils ont défendu avec conviction leurs idées tout au long de cette campagne.

Je ne saurais terminer ce texte sans féliciter le CEP pour l'organisation des élections. 


Au Président Jocelerme Privert, je dis un grand BRAVO! Oui, car il a tenu ses promesses et a organisé les élections tant attendues par la nation haïtienne.

Michèle Bennett Duvalier
Paris, France
Le 30 novembre 2016

jeudi 24 novembre 2016

Lapeh et Fanmi Lavalas dénoncent une violation flagrante de l'article 158.1 du décret électoral


La Ligue Alternative pour le Progrès et l'Emancipation Haïtienne (LAPEH) et  l'Organisation Politique Fanmi Lavalas dénoncent une violation flagrante de l'article 158.1 du décret électoral.







La Presse, une honte !

Daly Valet
"Radio Antilles Internationale" de Jacques Sampeur a revolutionné la radioffusion en Haïti avec sa fameuse " Libre Tribune " à l'ouverture de la transition démocratique en 1986. Le peuple avait la parole en direct pour dire Haïti et dire sa condition humaine......

La transition démocratique était vielle de 10 ans quand, à partir de 1995, dans l'émission "Vision 2000 à l'écoute sur le 99.3 FM ( lage m pou m pale ! ) ", j'ai reformaté et revolutionné le modèle "libre tribune " par l'introduction des grandes thématiques de débat cadré, les grandes analyses de politique locale et d'actualité internationale axées sur un effort de cadrage théorique...Mes émissions bien travaillées, préparées, recherchées....Je rejetais d'emblée l'option facile du vedettariat facile et du sensationnalisme de caniveau...

Aujourd'hui, hélas, rares sont des professionnels du métier de journaliste à s'imposer un minimum de scrupules et de savoir-faire dans le faire. La bêtise s'est métastasée dans ce corps professionnel à un rythme effarant et mortel avec la prolifération des stations de radio. Des noms qu'on aurait pu prendre pour des modèles dans le métier se sont ravalés jusque dans l'indigence éthique la plus crasse, la plus plate et la plus déshonorante avec leur plume, leur micro ou leur "smarthphone". La presse haitienne est actuellement au zénith de la grande bêtise. À présent, plus on est idiot dans ce métier, plus on fait la leçon aux autres et a du succès. Plus on est corrompu et voyou, plus on fait du bruit et s'affiche en parangon de toutes les vertus avec son micro de vendus et de mercenaires. Ils disent, laissent dire et écrivent n'importe quoi sur n'importe qui, n'importe quand et n'importe comment.

Une profession, où la barre à succès se retrouve désormais dans les égouts et non plus dans les hauteurs, devrait se livrer à une introspection pour un aggiornamento. Trop de dérives et de laideurs. J'avoue que je n'aurais jamais choisi d'entrer dans ce métier si la presse d'hier avait le visage enlaidi et macabre qu'elle a aujourd'hui. On ne peut que se soulager que certains jeunes de la génération montante, des jeunes mais dejà de vrais modèles, se signalent brillamment par leur professionalisme et leur refus évident du n'importe quoi nauséeux qu'exposent à la radio, à la télé, dans les journaux, beaucoup de leurs aînés.

Il y a de l'espoir, malgré tout, pour la presse et le pays avec ces jeunes...Entre-temps une certaine vielle garde corrompue et médiocrement éduquée sur les principes fondamentaux du métier de journaliste continuera d'avilir la corporation et de faire la loi dans la cité de l'impunité et du n'importe quoi ...pour longtemps encore...dans l'insuffisance intellectuelle, le vedettariat creux et le sensationnalisme de bas étage.

Daly Valet

24 novembre 2016

jeudi 17 novembre 2016

« La dernière chance »

Me Serge H. Moïse
           Dans ce singulier petit pays où plus ça change plus c'est pareil il est impossible d'éviter les redites, même quand elles deviennent fades et rebutantes.

           En effet, depuis l'ignoble assassinat de l'Empereur, lequel a eu la mauvaise fortune d'exiger que ceux dont les pères sont en Afrique aient les mêmes droits que les autres, la révolution inachevée bat de l'aile et la perle des antilles symbolise aujourd'hui, le pays le plus corrompu et le plus pauvre de l'hémisphère.


          Les analystes de la scène politique haïtienne sont unanimes à reconnaître que le pays a raté tous les virages qui lui auraient permis de se développer et de s'épanouir au même niveau que son voisin de l'est et d'autres petites nations plus ou moins comparables.       
  
Plus de deux siècles d'histoire de peuple dit indépendant et nous pouvons hélas nous demander bien candidement : Sommes-nous vraimement une nation?

          Nous avons évidemment un territoire, une population, une langue commune, un drapeau, un gouvernement et apparemment tout ce qui correspond à la définition acceptée de ce que représente une nation. Pourtant, force est de reconnaître que mises à part quelques rares éclaircies, notre trajectoire en tant que collectivité, constitue un retentissant échec qui explique le bourbier dans lequel nous vautrons avec une apparente indifference.

         La méconnaissance de notre histoire, les lacunes de l'enseignement ou éducation au pays et ce déficit identitaire qui nous caractérisent en sont sans doute les causes profondes mais pis encore le refus d'en prendre conscience individuellement et collectivement n'augure rien de bon dans un avenir prévisible.

          Nous avons été éduqués, pardon, dressés pour être tout sauf des Haïtiens à part entière. Il demeure donc compréhensible que certains de nos congénères se révèlent, sur le plan personnel des réussites dont nous sommes d'ailleurs très fiers. Ils ont été formés pour performer dans leurs encadrements respectifs mais quid de l'alma mater?


           S'il est vrai, selon René Dumont, que le développement durable d'une société passe par ses créneaux culturels, il s'avère peu probable que les modèles importés puissent nous conduire à bon port. Hélas, tout porte à croire que nos experts ne jurent que par les théories et/ou principes à partir desquels ils ont été formés et demeurent incapables d'appréhender le réel haïtien afin de concevoir des modèles qui soient en adéquation avec cette réalité dans ce qu'elle recèle de spécificités propres.


           La loi se définit comme étant l'émanation de la violonté populaire et c'est l'essence même de la démocratie. Jetons un bref coup d'oeil sur nos (22) vingt deux constitutions et l'ensemble des lois qui nous régissent. La malice populaire exprime en termes clairs notre culture de non droit et à travers son humour plutôt caustique proclame : « Konstitution se papie, baïonnette se fè ».

           Au cours des événements en perspective, souhaitons que nos futurs dirigeants réalisent l'impérieuse nécessité de doter le pays de la Commission Nationale de la Réforme Judiciaire « CNRJ » si tant est qu'ils veulenet vraiment comme le réclame le peuple depuis la chute de la dictature, l'avènement d'un véritable État de droit dans ce tout petit pays qui est le nôtre.

           Les saupoudrages auxquels nous avons eu droit depuis l'importation du code Napoléon, ont eu pour conséquence, ce que tout le constate d'ailleurs, n'en déplaise à ceux qui veulent jouer à l'autruche : Le pouvoir judiciaire est vassalisé maintenant plus que jamais auparavant!

           Ce n'est certes pas une création de ce gouvernement, nous en convenons aisément. Cela fait partie de ce triste héritage qu'il avait d'ailleurs promis d'oblitérer. Héals, les faits parlent par eux-mêmes, la montagne a accouché d'une souris.

          Faut-il encore une fois, souligner et à l'eau forte qu'aucun progrès n'est réalisable en dehors d'un système judiciaire efficace et efficient? La réponse est tellement évidente qu'on serait tenté de croire qu'il s'agit là d'un laisser aller voulu et entretenu par nos élites dirigeantes ce qui en font nos fameuses « MRE ».


           Il n'appartient qu'à nous d'arrêter de bluffer en reconnaissant tout simplement que la création d'emplois et la réforme judiciaire demeurent les pierres d'achoppement de toute éventuelle refondation de la république. Aussi, compter uniquement sur l'investissement étranger pour relancer l'économie du pays s'avère un leurre grossier et malhonnête. En un mot comme en cent, la déportation massive de nos compatriotes en constitue une preuve irrefragable.


           Le médecin s'attaque aux causes de la maladie pour soigner son patient, l'avocat se rend au tribunal, son dossier bien étoffé pour gagner la cause de son client, l'investisseur se lance en affaires pour gagner des profits substanciels et non pour faire du social encore moins la charité. Nos économistes ne le savent que trop et qui pis est, l'économie néolibérale qui domine le monde ne peut que maintenir les pays comme le nôtre dans leur état de corruption et d'extrême pauvreté. Il faut donc pour mettre un terme à l'assistanat qui n'est autre que l'industrie de la misère, faire le choix judicieux de l'économie sociale, à l'instar de l'Inde, de la Chine et de Cuba pour ne citer que ceux-là.

           En effet, la création d'emplois, en encourageant de manière scientifique l'entreprenariat au niveau des petites et moyennes entreprises, lesquelles sont d'ailleurs les piliers de toutes les économies florissantes. Et, pour ce faire le « FHS » Fonds Haïtien de Solidarité, réunit tous les critères du développement endogène susceptible de contribuer à la reconstruction et à la refondation du pays. Nous devons donc jumeler création d'emplois et formation afin de ne plus exporter nos diplômés, lesquels, faute d'emploi, ne peuvent revenir au pays.

           Á cette croisée des chemins le constat est fait, nous sommes un État failli. S'il est vrai que nous comptons encore parmi nous des femmes et des hommes intègres et compétents, nous devrions à la faveurs de ce qui est en perspective, nous prouver à nous-mêmes et au reste du monde qui nous guette que nous avons la capacité de nous reprendre en main, de bien nous gouverner et ainsi faire mentir les propos de Gobineau une fois pour toutes.

           Le temps presse évidemment, les éternels chômeurs et ceux qui croupissent sous les tentes le savent mieux que quiconque. Un ultime effort de transcendance s'impose pour un dialogue inclusif, franc et constructif, cette fois-ci dans l'intérêt supérieur de la nation tout entière, demeure le paradigme impérieux et incontournable.

           Il subsiste malheureusement une zone d'ombre au tableau. En effet, un large secteur de la scène politique estime que les toutes les conditions objectives ne sont pas réunies pour faire œuvre qui vaille et décide de garder ses distances. La confiance, élément indispensable au dialogue et à la concertation n'est pas au rendez-vous! Quant à la diaspora, elle brille, contre son gré, de tous ses feux par son absence!

           C'est le moment, plus que jamais, pour que « l'Union Fait la Force » devienne une profession de foi. Que la volonté de Dieu le « Granmèt » se manifeste sur la terre d'Haïti en inspirant nos compatriotes au cours des prochaines joutes qui pourraient fort bien se révéler celles de la dernière chance.



Me Serge H. Moïse av.

dimanche 13 novembre 2016

Le retour de l'épouvantail : La descente aux Enfers.

MES POINTS SUR LES I
DE MICHELE BENNETT DUVALIER.
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Je dédie cette page à Cainer Avril.
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Revue de Presse à ma façon

-Le retour de l'épouvantail
-La descente aux Enfers
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A l'approche du 20 novembre, date retenue pour le premier tour de la présidentielle, le pays s'engloutit de plus en plus. Après le passage meurtrier du cyclone Matthews, le Sud a encore subi des pluies torrentielles et en a encore souffert. C'est au tour du Cap-Haïtien et des villes avoisinantes qui ont subi des pertes humaines et matérielles suite aux pluies diluviennes. Haïti se noie.

Une très grande partie de la population du Sud et du Nord se trouve en détresse. Sans toits, sans nourriture, sans soins de santé. Notre peuple souffre, et devra faire comme l'a recommandé l'ex président maitre-nageur: ""Najé poun soti".

Pendant que nos frères et sœurs du Sud et du Nord sont confrontés seuls à la faim, à la misère, à la mort, ils sont ignorés du gouvernement, incapable de gérer l'aide humanitaire. Cette population est laissée pour compte également par la plupart des poules de luxe du Sénat, absents de leurs patelins lors de catastrophes naturels. Le président du puissant CEP après avoir ordonné au gouvernement de remettre en état plus de 280 bureaux de vote et les axes routiers endommagés par le passage du cyclone Matthew, récidive de façon spectaculaire! Ce Zidane de pacotille du CEP a annoncé que pour remobiliser les électeurs dans les zones touchées par l’ouragan Matthew, et renforcer la campagne électorale, qu'il procédera à une distribution d’équipements sportifs et des matchs de football seront organisés entre des membres du CEP et des sinistrés. Les bras m'en tombent! Ça y est! Mon pauvre peuple se fait à nouveau zlatané! Mais, c'est quoi leur problème avec le foot? Je vois déjà les membres du CEP, la panse bien pleine, les mamelles remplies de billets verts récoltés de leur perdiem, de leurs salaires généreux et autres avantages, joués à taper du ballon avec en face d'eux, des sinistrés, endimanchés dans de beaux t-shirts et shorts neufs, le ventre vide, incapables de tacler les membres du CEP. A cette ineptie et à ce manque de respect envers tout un peuple, ces messieurs du CEP devraient prendre comme arbitre, le Premier Ministre qui parle morse, sifflet à la gueule. Comme Pom Pom girls, je suggère quelques poules de luxe du Sénat qui pourront à loisir sur le terrain se passer des gifles et se crêper le chignon ou se donner des coups de boule à la Zidane, et une poignée de députés sur le banc de touche. Le bigleux au collier assisté de sa candidate muette comme une taupe (en créole, candidate Bèbè), tout prêt à passer le pneu à l'équipe perdante, le vulgaire ex-président chanteur au soutien de gorge rose escorté de mon petit bébé "High Tech" aux talonnettes qui distribuerait des petites bouteilles d'eau de sa fondation coquille vide, et le K Tout Déplumé qui se fait super discret ferait la majorette. Enfin, je propose la cerise sur le gâteau, le Président comme gardien de but! Car plus fort que Fabien Barthez, tu meurs. Même les buts de l'international ne passent pas avec celui-là. Est-ce-que ça dérange nos footballeurs de prendre exemple sur lui?

Le spectacle continue. Toujours cette semaine on a eu droit à une vidéo montrant le bigleux au collier, qui, malgré l'exil en Afrique du Sud, est toujours excite comme une guêpe dansant sur la musique de johnny Klegg, et gesticulant du toit ouvert d'une voiture appelant le peuple au déchoucage si sa copine muette n'est pas élue. Il ne manquerait plus que ça! Une femme Présidente et muette. La gestion du pouvoir se ferait par le langage des signes, déjà qu'on a un Premier Ministre qui s'exprime en morse. On aurait la totale.

Le bigleux qui en son temps n'a jamais pu finir ses 2 termes, se retrouve frustré, et nous ressort ses vieux refrains de 1986 qui reflètent son âme de vilain qui excitait et contraignait le peuple à assouvir ses plus basses besognes, ses vengeances et ses frustrations de défroqué renié par ses pairs. Le bigleux a une revanche à prendre. Revanche qu'il pense pouvoir prendre à travers sa marionnette de candidate. Mais 2016 n'est pas 1986 et le vieux disque 33 tours est rayé. Le bigleux en profite même pour régler ses comptes avec ses ex-petits copains candidats à la Présidence. C'est la guerre des mots des petits chefs. C'est tout à fait vrai le dicton : "le linge sale se lave en famille".

30 ans de démocratie! Et tout ça pour ça.

Oui, depuis 1986, le pays est dirigé par une mafia dont les ramifications s'étendent du pouvoir au Sénat en passant par la Chambre Législative. Des candidats, tous cousins germains de certains ex-présidents.

En conclusion, toute cette bande n'en a rien à cirer de la détresse et de la misère du peuple haïtien qui subit en silence depuis 30 ans. Et notre pays qui fut jusqu'au départ du Président Jean Claude Duvalier, cette belle Perle des Antilles, se meurt lentement.

Je viens tout juste d'apprendre le décès de Cainer Avril, jeune et brillant comptable âgé de 42 ans. Cainer a eté abattu de 2 balles en rentrant chez lui à Delmas 75. Il revenait de la banque où il avait tiré la somme de 13.000 Gourdes (soit us$190). Cainer Avril, comme Stéphane Bruno, tombe lui aussi sous les balles assassines de bandits en juin dernier, était un excellent comptable, une grosse tête qui a travaillé pour la banque mondiale, la Sogebank et la Unibank. Mes pensées rejoignent celles de sa jeune épouse, de ses deux enfants en bas âge, et celles de son oncle le Général Prosper Avril. Mort pour $190.

"Qu'avez-vous fait de mon pays?" Président JC Duvalier .

Michèle Bennett Duvalier
Paris, France
Le 13 novembre 2016



jeudi 3 novembre 2016

« La main invisible »

Me Serge H. Moïse

La manipulation consciente et intelligente des opinions et des habitudes organisées des masses joue un rôle important dans une société démocratique. Ceux qui manipulent ce mécanisme social imperceptible forment un gouvernement invisible qui dirige véritablement le pays. « Dr Edward Bernays »

Il en a toujours été ainsi évidemment, ce qui confirme si besoin était la faiblesse de ce système qui faisait dire à Winston Churchill : La démocratie est le pire des régimes à l'exception de tous les autres déjà essayés dans le passé.

La main invisible s'entend d'un groupe d'intérêts particuliers, lesquels se situent aux antipodes de ceux de la nation et évoluent dans une mouvance généralement interlope et au mépris des lois de la république.

Cette « main invisible » en apparence apolitique, finance tous les partis ou regroupements de partis politiques ayant un quelconque impact sur la marche des choses. Elle a ses entrées aux plus hautes sphères des différents espaces du pouvoir. Elle est muette comme une carpe mais s'immisce dans les avenues et interstices des instances décisionnelles avec élégance et finesse.

Organisation très bien huilée, cette « main » avec des règles non écrites mais savamment vulgarisées auprès des personnes concernées veille jalousement sur la réputation de ses caïds, évite, autant que faire se peut, les dérobades, dérives ou dérapage susceptibles de lui porter ombrage. Tant pis pour les étourdis qui s'aviseraient de commettre des faux pas, ils en paient les conséquences s'ils ne respectent pas scrupuleusement la loi de l'omerta.

Cette « main invisible » existe depuis la nuit des temps et se renouvelle inexorablement génération après génération, répondant ainsi à une obscure loi de la nature humaine.

Elle a façonné le monde à partir de différentes institutions comme : les religions, les systèmes économiques, les régimes gouvernementaux, les systèmes éducatifs à partir desquels sont formés les intellos et pseudo-dirigeants de ces pays toujours en voie de développement sans pouvoir y parvenir.

Il va de soi que notre Haïti chérie ne saurait y échapper. Depuis son avènement à l'indépendance et en dépit des réticences des puissances de la région à accueillir ce nouvel État dans le concert des nations libres, la « main invisible » toujours aux aguets a fait en sorte que les nouveaux citoyens de cette république rebelle soient perpétuellement en guerre avec eux-mêmes, au détriment des analphabètes qui constituent la grande majorité de la population.

Une puissante oligarchie, toutes nuances épidermiques confondues, aplatventriste, sans vision et dénuée de toute moralité s'est évertuée avec une rare dextérité à maintenir ce système féodal qui perdure encore aujourd'hui, ce qui lui a valu ce fameux titre, peu flatteur de « MRE » attribué par l'ambassadeur américain Dean Curran, il n'y a pas si longtemps.

Ce dernier avec le franc-parler qu'on lui connaît n'a pas mâché ses mots et faisant preuve d'un mâle courage a partagé publiquement ses opinions. Force est de reconnaître qu'il n'a jamais été contredit!

Les conditions infra-humaines dans lesquelles la population a toujours été maintenue ne sauraient être l'effet d'un pur hasard, le taux d'analphabétisme oscille entre soixante et soixante dix pour cent de la population depuis toujours, le taux de chômage également. De plus, cette situation de misère grandissante n'a jamais inspiré aucun de nos gouvernement à tenter une quelconque politique de contrôle des naissances. Le reboisement et/ou l'environnement, n'en parlons pas.

Oui pour le chômage endémique

Oui pour l'éducation à rabais et les quelques rescapés ayant acquis tant bien que mal quelques connaissances iront gagner leur croûte ailleurs dans la diaspora.

Oui pour un pouvoir judiciaire vassalisé laissant régner l'inmpunité et l'insécurité sur toute l'étendue du territoire.

Oui pour une structure administrative dysfonctionnelle générant le laxisme et la corruption.

Oui à l'asservissement de nos sœurs et frères dans les bateys en république dominicaine

Oui à la surpopulation et à l'aggravation de la misère sous toutes ses formes

Oui à l'intimidation, les menaces et/ou la persécution

Oui à la pratique perverse de diviser pour régner

Oui à l'expatriation de nos diplômés

Oui pour l'abandon des victimes du choléra importé par les pays amis

Oui aux inégalités hommes-femmes imposées d'abord au sein de toutes les religions abrahamiques

Oui à la prostitution chez les jeunes et les moins jeunes

Oui à l'autocratie, le népotisme et le clientélisme au mépris des compétences avérées

Oui à la liquidation des ressources minières

Oui pour le nivellement par le bas dans tous les domaines d'activités humaines, l'éthique et la morale seront les reliques du passé.

Cette « main invisible » est omniprésente, serait-elle la main divine? Blasphème et sacrilège s'époumoneront les dévots, oubliant qu'ils n'en savent pas plus que les autres puisqu'ils ne sont que des croyants. « Un scientifique lira des centaines de livres au cours de sa vie et restera persuadé qu'il lui reste encore beaucoup à apprendre. Un religieux n'en lit qu'un seul et demeure convaincu qu'il a tout compris ».

Á tous ces « oui » de la main invisible, il faudra opposer un « non » ferme, catégorique et systématique avant d'atteindre le point de non retour.

Mais pour ce faire et pour que cela soit bien fait, faut-il que nous reconnaissions notre part de responsabilité individuelle et collective dans ce chaos qui n'aurait pas atteint cette dimension n'était notre incompréhension de cet imbroglio et notre passivité complice.

Á ce carrefour crucial pour la nation tout entière, nous n'avons pas la sotte prétention de détenir la vérité tranquille au point de d'indiquer la meilleure voie à suivre, encore moins de dicter ce qu'il y a lieu de dire ou de faire. N'empêche que, comme cela se fait partout, lorsqu'une famille est sévèrement menacée, tous ses membres se réunissent en toute sérénité, n'ayant à cœur que les intérêts supérieurs de la dite famille afin de trouver une issue à la crise.

Nous n'avons donc pas à réinventer la roue. Les légitimes aspirations de la population peuvent devenir réalité car comme dit le vieil adage, on peut éliminer physiquement un homme mais on ne saurait tuer son rêve.

Quand nous dirons sincèrement « NON » à l'inacceptable, quand nous déciderons de prendre en main les leviers de notre destin en inventant notre propre modèle de développement, au lieu de toujours vouloir singer les autres. Quand nos sœurs et frères de la diaspora redeviendront des membres à part entière de la famille haïtienne. Quand nous apprendrons à valoriser notre haïtianité à travers le dialogue et la concertation, ce sera alors le début d'une ère nouvelle, la fin de l'apartheid et évidemment la renaissance de notre Haïti chérie.

Me Serge H. Moïse av.