jeudi 29 juin 2017

Oui, c'est bien de payer davantage, selon Fernando Capellán:   grand-patron de la sous-traitance en Haïti Ouanaminthe


Par Michelle Mevs

LE NOUVELLISTE vient de publier l´article dont le lien ci-dessous nous porte à chercher à comprendre  la situation des travailleurs de la sous-traitance de l’industrie textile compte tenu des recommandations faites par Fernando Capellán.

http://www.lenouvelliste.com/article/172636/sous-traitance-fernando-capellan-est-pour-laugmentation-du-salaire-minimum
    
Qui est le dominicain Fernando Capellán? Ce grand patron de la sous-traitance en Haïti est une personnalité fort appréciée par le secteur gouvernemental haïtien. F. Capellan est de fait le plus grand patron du secteur à Ouanaminthe, ville haïtienne placée sur la frontière haïtiano-dominicaine et probablement le plus important dans ce secteur en Haïti. Son entreprise, la CODEVI est actuellement située en zone franche à Ouanaminthe, Haïti et fonctionne sous lois haïtiennes.
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Comment comprendre la déclaration du dominicain, le très important homme d'affaire?

L'article paru dans les colonnes du Nouvelliste du 28 juin 2017, fait dans le sens de l'augmentation des salaires que recommande ardemment F. Capella; ce qui sous-entend que ce patron se sent suffisamment confortable dans ses marges de production, lui permettant d'envisager de payer davantage aux employés haïtiens de la sous-traitance… Par opposition les patrons haïtiens qui sont projetés dans la presse locale comme hermétiques et profiteurs éhontés.

Nous souhaitons apporter ici quelques éclaircissements en relation avec cet article et la situation en general

Nous sommes demeurés sur notre faim puisque que Fernando Capella a omis - pour sa part - de fournir au journaliste du Nouvelliste quelques éléments complémentaires, celui du niveau des salaires, des barèmes pratiqués à Ouanaminthe, des taxes acquittés, ou même des objectifs, amélioration et prévisions, et même de la marge de bénéfices éventuellement acceptables dans ce secteur, selon lui.

Observons par ailleurs que F. Capellan jouit à Ouanaminthe d'atouts basiques majeurs, -non seulement des avantages en détaxation à l'importation aux Etats-Unis, mais aussi de main-d’œuvre haïtienne -à bon marché; en plus d'infrastructures politico-sociale solides de la zone, pour tout dire le bon état de fonctionnement général en cette zone frontalière. La situation sécuritaire étant par proximité notamment sous contrôle du voisin dominicain.

Notons cette réaction sur Facebook, à la page POWER ou F. Capellan serait vivement apprécié pour sa déclaration. Nous avons lu avec attention le commentaire repris ci-dessous qui suggère par comparaison une prétendue mauvaise foi du patronat haïtien. Il en est de même pour le Nouvelliste du 29 Mai dans son éditorial qui ne lui ménage pas ses louanges.
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Ce qui suit est le commentaire publié sur fb que nous reprenons intégralement.

Pachou Lapentchou Un patron Dominicain est d'accord pour ajuster le salaire des ouvriers à Ouanaminthe ce qui nous montre que les Apaid et consorts sont en transfè bluffer le peuple.

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Notre questionnement: Est-il vrai que Capellan sert mieux les besoins de sa main-d’œuvre que les patrons haïtiens? Sur le même thême il serait bon de lire également ce qui suit: https://grandsdebats.blogspot.com.es/2017/06/haiti-reflexion-le-mechant-patron.html

Mais encore, nous sommes curieux de savoir:                                                

Est-ce que F.Capellan jouit (pour sa part) de l'appréciation de sa propre main-d’œuvre dans sa région? Il serait bien de savoir aussi si ses employés sont satisfaits de leurs prestations et à quel point, (avantages sociaux inclus). Enfin, jusqu'où cela peut nous servir de son modèle comme source d'inspiration en vue de l'amélioration du secteur localement.

De plus, on se risquerait à pousser jusqu'à se demander quel serait l’intérêt du patron dominicain Fernando Capellan à la lumière de sa déclaration (je me réfère toujours à ses recommandations faites aux patrons haïtiens ? F. Capellan- pourrait-il avoir intérêt à récupérer tous les contrats locaux des entreprises haïtiennes, une fois les usines haïtiennes fermées en zone métropolitaine? Car, en proposant une augmentation -éventuellement difficile à délivrer-, il adviendrait fatalement la fermeture des usines de sous-traitance dans la zone métropolitaine.    
                                                                                                                                       
Le panorama est bien plus nuancé qu'il n'en paraît et mériterait toute l'attention des trois parties en négociation: la main-d’œuvre, l'Etat haïtien, le patronat. La presse des affaires, le Ministère de l'industrie et celui des Affaires Sociales devraient pouvoir se pencher sur les différents aspects que recèle ce modèle et les circonstances particulières à chaque entreprise.

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Compétition entre patrons et intérêt éventuel du secteur dominicain?
Etat des lieux: Cappellan utilise actuellement les avantages fiscaux octroyés par les Etats-Unis à Haïti et la main d'œuvre haïtienne à Ouanaminthe, Haïti. Donc, comparativement : Capellan serait de par sa localisation dans une position autrement plus avantageuse que les patrons haïtiens de Port-au- Prince.

Nous en arrivons au projet Quisqueya du Conseil Économique Binational Quisqueya (CEBQ) conçu par le secteur dominicain et dont l´un des promoteurs serait F. Capellan. Aurait-t-il pour but ou intérêt primordial de déplacer d'un coup toutes les usines haïtiennes vers la zone frontalière dans le but non avoué de s'accaparer de la main-d’œuvre qualifiée plus nombreuse à sa main, mais également d'assurer le développement rapide du projet Quisqueya - sans omettre, de servir la politique migratoire dominicaine. Il est primordial pour l'Etat dominicain de mettre frein à la pénétration des migrants haïtiens sur le territoire dominicain, -motif et justification-, ne l'oublions pas, du financement octroyé par la Banque Mondiale à cet important projet.
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Nous reprenons ici un article de J. L. Soto à ce sujet:

http://espacinsular.org/index.php/noticias/economia/4754-le-conseil-economique-binational-quisqueya-demande-a-la-banque-mondiale-d-investir-dans-la-frontiere-haitiano-dominicaine-2

Nous lisons:

ECONOMÍA | José Luis Soto Jueves, 08 Diciembre 2016

Le Conseil Économique Binational Quisqueya (CEBQ)

Saint Domingue.- Le Conseil Économique Binational Quisqueya (CEBQ), a présenté son projet de développement pour la frontière haïtiano-dominicaine à la Corporation Financière Internationale (IFC), qui est la plus grande institution internationale de développement consacrée exclusivement au secteur privé appartenant à la Banque Mondiale.

Dans le cadre de l’activité “Solutions du secteur privé dans un marché complexe”, où se sont présentés plusieurs projets de bonnes pratiques au niveau international, Fernando Capellán et Juan Bautista Vicini, membres à la tête du Conseil Économique Binational Quisqueya du côté de la République Dominicaine, ont expliqué comment le projet de développement de la frontière crée en même temps des conditions de progrès pour ses habitants. La décision d’investir en Haïti fut une décision logique basée sur des avantages de la République Dominicaine par rapport à la législation Hope-Help. La Compagnie du Développement, Industrie (CODEVI), pour le moment compte à son effectif huit milles employés et nous croyons que pour les prochains dix ans, on peut créer 200 milles postes de travail. De ce fait, nous aimerions que la Banque Mondiale se dispose à évaluer les besoins existants à la frontière et nous aide à les affronter, a fait savoir Fernando Capellán président de CODEVI l’entreprise de manufacture textile située à Ouanaminthe et aussi qui fait partie du projet du Conseil Économique Binational Quisqueya.

Juan Bautista Vicini lui de son côté a misé sur la nécessité de créer des opportunités d’emplois en République Dominicaine et en Haïti pour les prochaines 25 années. La croissance démographique des deux pays est un fait, investir dans la frontière, c’est la meilleure voie pour créer des opportunités et ainsi améliorer la condition de vie de la population des deux pays. Nous sommes en train de réaliser un grand projet d’inversion et nous aimerions que la Banque Mondiale nous accompagne dans cette besogne. Si la Banque Mondiale s’occupe des thèmes comme la santé, l’eau, nous, on s’en chargerait du reste, a fait savoir l’homme d’affaires dominicain.
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Les intérêts de la force laborale haïtienne y trouvent-ils  leur  avantage?
Sans aucun doute, néanmoins il faut y travailler. Or, cet effort doit surgir

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Disparition du secteur de la sous-traitance textile ? on en parle, on s'inquiète en Haïti.

Qu'en est-il? Disons que nous-autres Haïtiens, sommes contre la disparition de ce pourvoyeur d'emplois qu'est la sous-traitance du secteur textile. Nous n'y avons aucun intérêt. Ce serait perdre des emplois pour nos familles et le plus important à considérer c'est que toute industrie qui disparaît, jamais ne ressuscite, il faudrait éviter l´extrême. L'assemblage de baseball par exemple et bien d'autres industries même les plus importantes du pays ont déjà fermé leurs portes les unes après les autres, au cours de ces trente dernières années.

Obligation est faite aux haïtiens, à la population haïtienne, mais surtout aux patrons, chefs d´entreprises de démontrer la meilleure volonté du monde s´ils veulent produire de la plus-value pour tous. Que les protagonistes de cette industrie se fraient une sortie de crise! Sans une négociation intelligente entre les parties, nous n'y arriverons pas.

http://lenouvelliste.com/article/172613/le-mast-appelle-les-ouvriers-de-la-sous-traitance-au-calme

mercredi 28 juin 2017

Guy Philippe condamné à 9 ans, bientôt les retombées de sa coopération

Guy Philippe n'a pas eu de retenue, il a tout dit.
 BIENTÔT LES RETOMBÉES DE SA COOPÉRATION

Grande inquiétude au sein de ses anciens collaborateurs

Par Léo Joseph

Le verdict est connu pour le sénteur élu de la Grand’Anse. Il a échappé à la peine maximale d’au-delà de 25 ans. C’est ce qui a été décidé suite aux négociations entre les procureurs fédéraux et les avocats de la défense. Maintenant tout le monde sombre dans un autre genre d’attente. Car, présentement, les personnes qu’il aurait dénoncées comme ayant été impliquées, comme lui, dans des activités illégales et/ou louches attendent, la mort dans l’âme, le sort réservé par le destin. À coup sûr, une fois ficelés les dossiers dont l’instruction se fait maintenant, il n’y a aucun doute que les documents relatifs aux demandes d’ « extradition » seront acheminés à qui de droit.

En effet, lors d’une séance éclair, qui a duré à peine dix minutes, le juge Cecilia Altonaga a prononcé la sentence de Guy Philippe fixée à neuf ans de réclusion. Probablement, il sera transféré à un centre de détention situé dans un état différent de la Floride. Là encore, il peut ne pas passer toute sa période de détention dans une seule et même prison. C’était, par exemple, le régime auquel était astreint Jacques Beaudouin Kétant, qui avait été transféré au moins à trois reprises. Il semble que de telles précautions soient nécessaires pour éviter que des ennemis du prisonnier ne cherchent à le localiser. On apprend que cette stratégie est observée de manière récurrente dans les cas de prisonniers gardés en réserve comme « témoins à charge » dans des procès devant avoir lieu à l’avenir.

Dans certains milieux juridiques, aux États-Unis, on s’attendait â une décision suivant laquelle Philippe aurait écopé d’un verdict de 15 à 20 ans. Ceux qui entretenaient cette opinion se basaient sur l’hostilité initialement affichée par le prisonnier à l’égard du système judiciaire américain; ou bien qui avait une notion erronée de ses possibilités de s’en tirer à bon compte. Aussi les neuf ans de détention qu’il a reçus ont-ils donné à plus d’un l’occasion de comprendre que les avocats de Guy Philippe ont négocié la meilleure partie pour lui avec les autorités judiciaires fédérales.

De toute évidence, avant de conclure que les preuves fournies par le sénateur élu de la Grand’Anse avaient une quelconque valeur, il fallait obtenir la vérification sur place. L’attitude subséquente des décideurs fédéraux autorise à croire qu’on peutse fier aux témoignages qu’il donnera, éventuellement sur serment, dans le cadre des procès qui seront programmés. Cela signifie que l’intéressé a pris la décision d’offrir sa « totale collaboration», car se rendant à l’évidence de l’avantage qu’une telle attitude lui procure. Dès lors, il faut conclure aussi qu’il ne fait aucune « réserve » par rapport à ses anciens amis, collaborateurs et « collègues ».

Une stratégie initiale inspirée par la naïveté

Durant les premiers jours qui ont suivison arrestation suivie de son transfert à la prison fédérale de Miami, le 5 janvier de cette année, les amis de Philippe ont failli mettre la défense sur une mauvaise pente.Après avoir, dans un premier temps, soutenu l’argument de l’« enlèvement » de Guy Philippe, puis tenté de porter le juge à déclarer irrecevable l’inculpation de leur client, une nouvelle stratégie a été introduite avec une autre équipe d’avocats engagés par l’accusé. De fait, il semble que les premiers défenseurs préalablement chargés des dossiers par Philippe se soient ou bien déportés, aient décidé de fuir le cas, ou encore d’abandonner le client suite à un malentendu. En tout cas, à observer l’évolution de l’affaire, la manière dont elle était initialement menée, tout laissait croire que l’ancien haut gradé de la Police nationale n’avait pas bien saisi la gravité de son cas; et pensait que ses amis et alliés restés en Haïti pouvaient faire partie de la stratégie face aux procureurs fédéraux. Il paraît aussi que de la prison étant, l’accusé gardait un itiques pouvaient faire reculer les accusateurs de Philippe et les forcer à « lâcher prise ». Mais les choses ont pris une allure différente avec l’arrivé de Me Allen Ross, un avocat de Miami ayant une riche expérience dans la défense des trafiquants de drogue. Ce dernier était engagé pour doubler l’avocate Zeljka Bozanik, qui s’était chargée de la défense après la seconde équipe d’avoccats.


Guy Philippe et sa femme Natalie, une seṕ ration difficile.


Avec Me Ross à bord, il semble que Guy Philippe ait trouvé un nouveau discours. Puisque l’agressivité caractéristique de son attitude avant avait fait place à la sérénité; et ses « amis » avaient cessé de parler d’organiser des manifestations. C’était après avoir fait appel à Allen Ross qu’avaient commencé les négociations avec les procureurs fédéraux, qui devaient conduire à un arrangement entre l’accusation et la défense visant à réduire les charges. Sur ces entrefaits, l’accusé avait décidé de plaider coupable de blanchiment des avoirs provenant de la vente de cocaïne. En revanche, les procureurs fédéraux avaient résolu de laisser tomber les autres accusations.

Dans le cadre de cet accord, Philippe s’est délié de toutes responsabilités envers ses amis et tous ceux avec qui il participait à des activités illicites. Grâce à ses révélations, les agents de la Drug Enfoncement Administration,les représentants du Federal Bureau of Investigation (FBI) et ceux du Bureau of Alcohol, Tobacco, Firearms and Explosives (ATF) sont en mesure de compléter des dossiers longtemps en instruction, mais qui ne pouvaient être bouclés, faute d’informations fiables sur des acteurs vaguement identifiés ou connus seulement via des tiers qui ne voulaient rien contribuer à rendre les dossiers « soutenables » devant un juge.

En clair, donc, après avoir fourni aux agences fédérales un trésor d’informations sur la pègre en Haïti, il est aisé de comprendre pourquoi la peine de Guy Philippe a été ainsi allégé, donnant l’impression qu’il bénéficiera de nouveaux allègements, et qui pourraient éventuellement se solder par une nouvelle remise de sa peine.

Qui sont les personnes dénoncées par Guy Philippe ?

Suite au verdict du juge Altonaga, en Haïti comme en diaspora, notamment sur les réseaux sociaux, les salons bourdonnent de rumeurs relatives aux dénonciations faites par Guy Philippe. Dès lors, toutes les conjectures sont de mise concernant l’identité des individus en question. Certains ont même déjà annoncé la mobilisation des marshals fédéraux envoyés pour solliciter des extraditions. Au fait, des listes dressées à qui mieux-mieux sont échangées sur les média sociaux. Mais rien ne transpire quant à la prochaine action des autorités fédérales.

Bien qu’on ne puisse deviner l’identité des « victimes », on peut, par contre, donner quelques pistes qui permettraient de faire des recoupements, sinon de corroborer certains faits longtemps mis sous formes de « demis vérités».

En effet, selon des sources proches des procureurs fédéraux, qui se font avares d’informations, tout en souhaitant garder l’anonymat, les personnes dénoncées par M. Philippe sont de plusieurs catégories. Car, pour avoir évolué dans le monde interlope, il est en mesure d’identifier les différentes activités illicites auxquelles ont participé des catégories variées d’acteurs. En tout cas, on parle d’un important brassage de millions qui s’effectue dans la clandestinité et dont les promoteurs s’efforcent en permanence de tromper la vigilance des institutions chargées d’en assurer la surveillance.

On parle de trafiquants de drogue. Cette catégorie est la plus diversifiée et participe à toute une série d’activités corollaires. Détenteurs de fortes sommes d’argent, qui doivent être mobilisées, tout en assurant leur sécurité, ces personnes font des placements en liquide dans les banques; achètent des véhicules argent comptant (payés en liquide), des propriétés vacantes, constructions inachevées; ou bien de telles valeurs sont placées chez les notaires qui s’érigent en véritables rivaux des institutions bancaires. Mais celles-ci sont utilisées parce qu’elles peuvent, à l’occasion, recourir à des méthodes clandestines pour effectuer des transferts sur des banques étrangères durant les périodes où les gardiens baissent la garde.

Selon ces mêmes sources, les trafiquants organisent des consortiums d’hommes d’affaires qui aident à défrayer le coût des grosses cargaisons de drogue, dont un exemple parfait peut être le « bateau Acra » ou « bateau sucré ». La stratégie mise en place pour faire aboutir une cargaison pareille à celle que transportait le Manzanares avait réuni toute une série de compétences, permettant non seulement de dissimuler l’identité des acteurs, mais encore et surtout de dérouter les autorités policières. Pour le reste, « on s’en chargera », car il est possible de soudoyer les autorités préposées à la surveillance de ce genre d’activités.

On rapporte que Guy Philippe a donné de précieuses informations concernant des «hangars télécommandés » où sont entreposées les cargaisons de cocaïne, d’héroïne, de marijuana et d’autres substances illicites. On laisse croire que ces sites sont étroitement surveillés par des agents de sécurité lourdement armés, qui tiennent les personnes non autorisées à distance 24/24. Ceux qui osent s’aventurer à ces lieux le font à leurs risque et péril, car étant susceptible de ne plus retourner à leurs familles.

De l’avis de ces informateurs, les banques qui acceptent des dealers de drogue pour clients ne peuvent disposer de l’argent liquide qu’elles détiennent par les méthodes régulières. Les institutions dont les dirigeants non pas de scrupules trouvent desmoyens détournés pour faire aboutir l’argent de leurs clients aux banques correspondantes basées à l’étranger. Il s’agit d’un service exceptionnellement lucratif, les clients étant toujours prêts à y mettre le prix, pourvu que son expédition arrive « à destination sans problème ».

Une autre activité illicite identifiée, dit-on, par Guy Philippe est celle qui facilite la vente d’armes illégales. Les « hangars télécommandés » sont également exploités à cette fin. On affirme que, d’une manière générale, les armes introduites dans le pays arrivent clandestinement par la Douane et en sont extraites grâce à la coopération du personnel de l’institution aidant à faire « disparaître» ces armes illégales.

Dans le cas des armes importées sans qu’elles ne passent par la Douane, elles sont transportées à des sites éloignés immédiatement après leur débarquement à des débarcadères isolés. À l’instar des balles de cocaïne larguées par des avions clandestins, sur des plages éloignées, des véhicules escortés d’hommes lourdement armés sont envoyésles récupérer pour les ramener à la capitale.

On ne peut savoir au juste ce que Guy Philippe a offert aux autorités fédérales. Mais tout laisse croire que celles-ci s’estiment d’ores et déjà satisfaites et qu’il ne leur reste que de passer de la parole aux actes.

L.J.

Haïti.-Réflexion : Le méchant patron?

Vue de la manifestation du 26 juin des ouvriers des usines textiles pour l'augementation du salaire minimum


Par Michelle Mevs

Nous sommes d´accord que la main-d'oeuvre du secteur textile a droit à un salaire adéquat lui permettant de vivre décemment. De même que la main-d'oeuvre au travail a droit à la protection sociale. (mais, ceci est un autre point à démêler ailleurs). Nous sommes d'accord avec son droit inaliénable de manifester, et, c'est également un devoir sans équivoque pour le patronat d'arriver à satisfaire aux besoins légitimes de sa main-d´oeuvre.

http://www.leparisien.fr/flash-actualite-economie/haiti-les-ouvriers-des-usines-textiles-reclament-un-meilleur-salaire-26-06-2017-7089849.php#xtor=ad-1481423551

Néanmoins il faut cerner la réalité, et arriver à répondre à la question suivante en toute lucidité :

“Comment expliquer la menace de fermeture des usines textiles en réponse aux grèves pour motif d'augmentation de salaire en Haïti?” La réponse est brève et précise: Evidemment, il s'agit d'un facteur coût de la production des textiles produits en Haïti et de rentabilité de l'entreprise.

J'ajouterai toutefois que je ne crois pas que le patron haïtien soit de mauvaise foi, comme on le sous-entend sur facebook; loin de là! Le coût de production (éléments de prix de revient) renferme la solution à la possibilité d'augmentation de salaire sur place. Il est certain que le patron n'a aucun intérêt à fermer son entreprise, source de revenu et de profit pour lui aussi bien pour sa famille.

Le coût de production local, la compétition mondiale, le taux de change:

--Je sais que les frais généraux, le taux d'inflation, le prix du carburant, et les prix des services tel que le coût prohibitif des services de compagnies de sécurité, etc. sont excessivement élevés (compte tenu de la conjoncture actuelle).

---je sais également que les prix proposés par les clients aux producteurs textiles sont extrêmement bas vu la compétition mondiale dans de nombreux pays offrant ce service.

---Il est à noter également que le dollar américain reçu en paiement des labeurs effectués - dont le taux de change est en général bénéficiaire à qui détient le dollar-, et donc, cette valeur additionnelle que procure le change est en général mise à contribution dans le coût de production, inclus dans le prix de revient par article comme un élément important du coût de production. Il n'est pas, comme on le croit, passé subrepticement aux poches du patron. 

Quand le client ou commanditaire étranger perd patience:

--Je sais également que le client qui place commande pourrait également perdre patience. Il pourrait être fort inquiet quand il risque des retards de livraison saisonale, au point de voir ses propres commandes, en amont, annulées. La grève en Haïti les inquiète - puisqu'elle pourrait les couper subitement du fournisseur habituel, étant lui-même en obligation contractuelle. D´òu les propositions patronales dans le sens de la négociation par le biais du secteur gouvernemental et ses invitations au calme et à la sérénité, suggérant en même temps, que le travail aux usines ne soit pas mis en mode -arrêt de travail.- Andy Apaid semble déterminé à trouver une entente. (voir son récent interview).

Tous ces facteurs sont à prendre en considération dans l'équation. Ces quelques points éclairent, du moins en partie, la position du patronat.

mardi 27 juin 2017

Les faiseurs d'opinion nous trompent !

Le couple présidentiel
Réflexions sur la vile manipulation du comportement humain par les faiseurs d'opinion et faiseurs de roi en Haïti: Comment comprendre ces inepties que lancent les faiseurs d´opinion? Ils nous font du tort.

La Première Dame est constamment en représentation pour le pays et nous apprécions et nous lui sommes reconnaissants d'assumer ce rôle volontairement.

Or, voilà que les faiseurs d'opinion autour d'elle, et même partout dans la cité, cherchent à vendre à la population un certain "entêtement" dont elle ferait montre comme une valeur sûre.

Hélas, ceci n'est pas correct et nous plonge dans une atmosphère trouble...Son obstination" à se mal-vêtir comme une qualité intrinsèque. Et bien évidemment, ce n'est pas la première fois que les faiseurs de roi, ces vils employés projettent ce genre d'ineptie.

Bien entendu, si la P.D. a son goût personnel et son opinion, si elle est une femme de tête, ceci est à son avantage, au nôtre aussi; cependant puisqu´elle doit assumer son rôle de représentativité - locale et internationale-, porter nos valeurs et nos aspirations, il est important que la personne en elle SURVOLE par-dessus certains choix personnels. Il est certain que la représentativité de la culture haïtienne (dans un sens large), est une charge importante pour la population, pour le pays Haiti.

Les faiseurs d'opinion nous trompent. Cc'est dans le même sens que certains d'entre eux ou organisateurs de scrutin, employés des candidats faisaient tout récemment encore une forte promotion de l´indignité.

Avec audace et désinvolture ils ne manquaient pas de lancer : 
-"Give Martelly yon chans" (alors qu'il insultait les femmes) ou encore:
-"Nou essayé bon moun et sa pa mache, set insi ke nap chwazi vakabon¨.

Voila cela nous a mené: le non-respect, l'indignité; immergé que nous sommes, dans la philosophie abjecte du: “pluto nou lèd nou la” ou “Vaut mieux être zombi mais bien vivant”, “Better be ugly but alive” "Que seamos miserable, no importa".

Michelle Mevs

27 juin 2017

lundi 26 juin 2017

Refus d'accréditation du gouvernement canadien à Justin Viard


Justin Viard
Illégal et sans statut au Canada, Monsieur Viard a été reconduit comme chef de poste ai d'Haïti à Montréal.

La diplomatie haïtienne a reçu un mauvais coup du gouvernement canadien qui a refusé l'accréditation de l'ex consul général d'Haïti fraîchement reconduit à son poste comme consul chef de poste a. i.

Le Canada a pris en compte les scandales de corruption et de malversation dont Monsieur Viard a fait objet après que le service de l'inspection des ambassades ait produit un rapport concluant ces dites malversation et corruption, ce qui lui a coûté sa révocation scandaleuse par l'administration Martelly-Paul en 2015.   

La nouvelle équipe n'a-t-elle pas été informée des résultats de ce rapport pour reconduire M. Viard comme le nouveau représentant du gouvernement à Montréal?  

M. Viard se serait fait même représenté par un tiers à une fête officielle pour cause de non recevoir par les autorités gouvernementales canadiennes qui voient en lui un corrompu répugnant.

D'après des sources, Monsieur aurait entretenu des rapports privilégiés avec la femme du premier ministre actuel pour bénéficier de ce retour en force, mais était-il nécessaire de recevoir une fois de plus cette gifle diplomatique ?

Sources combinées

La "Karavan" trépasse !!!


Libre penseur, je me suis fait l'impérieux devoir de visiter le département géographique de l'artibonite, précisément là où les matériels et équipements de l'état, récupérés et surtout achetés à l'initiative du Président via des contrats de gré-à-gré (Ô l'horreur !!!!!) de plusieurs millions de dollars, considérés cependant comme une ristourne due, aux membres du secteur privé qui avaient injecté de l'argent (sale) dans sa campagne électorale.

Écœuré et indigné par la présence de trois patrons de médias : Frantz Duval du Nouvelliste, Hervé Lerouge (Pacific) (ce dernier humilié par Jojo Lorquet en période électorale pour avoir refusé, via sa compagnie HL Construction, de financer la campagne électorale - déclaration faite à Storm TV par Jojo Lorquet, lui-même) et Rony Colin, spoliateur notoire et hougan, je me suis mis à enquêter sur l'absence tout à fait anormale des autres grands patrons et directeurs de médias notamment Patrick Moussignac de Radio Karaib, Marvel Dandin de Kiskeya, GPPC de Scoop, Léopold Berlanger, Marie Lucie bonhomme et Valéry Numa de Vision 2000, Gary Victor de Le National, Henri Guerrier de Signal FM, Jean Monard Mettelus de Radio Karaib et mon enquête m'a révèlée que c'est le Chef de cabinet du Président de la République, Wilson Laleau, qui a, lui-même, pris l'initiative d'appeler les individualités plus haut citées jeudi très tard en soirée pour les inviter ou les convier plutôt vendredi matin à l'aube, au Palais National, pour servir d'escorte au Président.

Ceci m'a permis de comprendre le grand, l'immense, l'énorme problème organisationnel existant au plus haut niveau de l'état puisque, dans l'entourage du chef de l'état, toujours, les choses se font sans aucune planification, dans l'empressement et la bousculade, juste au dernier moment !!  

Les directeurs contactés par Laleau ont cependant et fort heureusement, démontré leur indépendance du politique et manifesté leur indignation suprême d'être traités en suppôts du pouvoir, en collabos. Parce-qu'en aucun cas le Palais National ne devait se permettre de les inviter dans de semblables conditions ... Autre pouvoir mais mêmes mœurs, même désinvolture, même ignorance des normes et principes, même irrespect !!!! 

Quelle arrogance ! Quelle suffisance ! Quel mépris de Wilson Laleau pour le 4eme pouvoir : La presse haïtienne indépendante. 

On comprend donc qu'avec Laleau, en Chef de file, la "karavan" trépasse, puisque totalement dépassée, complètement asphyxiée, bloquée et patinant dans la boue avec un tout petit Jovenel embourbé dans un carcan.

Ayant été manipulé par Wilson Laleau, Frantz Duval, du Nouvelliste, a publié un texte virulent dans lequel il a clairement montré que nombre de caneaux restent encore à curer et que les travaux dans l'Artibonite sont, comme tout ce qui touche à ce pouvoir fantôche, de la poudre aux yeux. En effet, cette soit-disant "vision" du Président n'est inscrite dans aucun programme de développement intégré qui devrait déboucher sur 2022. 

Parallèlement, Jovenel est en train de creuser sa propre tombe avec l'assistance et l'aide accélérées de son Laleau, commettant exactement les mêmes erreurs faites par ses prédécesseurs. Il a éclaté le PHTK et utilisé quelques proches pour diriger le pays notamment Wilson Laleau, Ardrouin Zéphirin, les députés Hyppolite et Gary Bodeau, les sénateurs Rony Célestin et Hervé Fourcand. Ce sont les seuls à faire chou et rave à tous les niveaux de l'administration publique.


En ce qui a trait à la gestion du Palais National, la première dame règne en maîtresse absolue et impose sa vision des choses à son mari, quant à lui, totalement dépassé. 

Selon les observateurs, la femme de Jovenel est encore pire que Sophia Martelly. Elle ne respecte rien ni personne; on croirait que c'était elle la candidate et, aujourd'hui, l'élue du peuple, la détentrice du mandat présidentiel. Elle influence toutes les grandes décisions d'Etat; convoquant même certains Directeurs Généraux à sa résidence privée (louée ou achetée d'un certain Léonard, un dealer notoire de drogue) pour leur passer des instructions. Elle place des gens à des postes clés de l'administration. 

Cette paysanne, au faciès plutôt joli mais mal dégrossie et bien mal fagotée dit-on, tel un ours mal léché, n'est pas aussi idiote qu'elle en a l'air, car elle cherche ardemment et fini systématiquement par trouver et emprunter allègrement la route de l'argent.

Selon des sources diplomatiques, Jovenel n'a nullement l'intention de soutenir un "rejet" ou un "projet" du PHTK pour 2022. Il cherche déjà quelqu'un, parmi ses proches, pour les prochaines élections à la Présidence et c'est celà, l'unique, la vraie, la seule raison de la sortie de Michel Joseph Martelly la semaine dernière au cours de laquelle, l'ancien Président, se sentant déjà trahi, lâché et abandonné, a cherché à attirer les bonnes grâces de son ancien dauphin en lui rappelant que ce pouvoir, dont il détient présentement les rênes, reste et demeure un cadeau provenant de lui, MJM. 

L'international fait pression sur Jovenel pour ne point céder voire rendre le pouvoir à MJM parce que l'étranger souhaiterait que lumière soit faite sur l'argent de Petro Caribe dilapidé avec rage par MJM et ses acolytes, sous la houlette de son patron Laurent Salvador Lamothe ...

Pour finir, Jovenel a annoncé, dit et redit, tel un leitmotiv, aux Gonaives, à Miami et au Trou du Nord, l'électrification du pays pour 2019, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il s'est même  formellement adressé à Sogener, Epower et Haytrac, leur demandant de passer de l'utilisation de l'énergie fossile aux énergies propres, sinon il procédera à des appels d'offres aux opérateurs internationaux pour une fourniture de services adéquats. 

Nul besoin d'être grand clerc pour comprendre que ceci entraînera la faillite, à très court terme, de ces entreprises du secteur privé. Et inutile d'être devin pour comprendre que ce secteur conspire déjà contre son pouvoir fragilisé par ses promesses rocambolesques, son manque de moyens financiers, l'incompétence notoire de ses collaborateurs et ses rêves de paysan... 

Pauvre petit Jovenel qui n'a rien compris et qui joue, d'ores et déjà, son mandat. 

Le Président J. Moise, rêveur, bluffeur, menteur et bonimenteur, tout comme ce candidat de jacmel qui avait parlé de l'achat par M. J. Martelly de ventilateurs pour bloquer le vent des cyclones, a cru malin d'annoncer, en grande pompe, la construction d'une route périphérique de 500 millions de dollars reliant Gressier à Cabaret ... (le Nouvelliste 39980 du mercredi 21 juin 2017).  Avec quels moyens, alors que, jusqu'à date, des grèves dans toute l'administration bloquent le fonctionnement du pays à cause de salaires non payés ???? 

Tous les gens bien informés savent aussi que ce projet de périphérique est une ancienne étude datant de plus d'une dizaine d'année, commanditée par l'Union Européenne et dont la gestion se fait au CIAT (Comité Interministériel d'Aménagement du Territoire) ... Pourquoi donc prendre les gens pour des cons et mentir aussi grossièrement en faisant accroire qu'il s'agit d'un "rêve" propre à lui-même, Jovenel le visionnaire????  

Définitivement la "karavan" passe et trépasse ! 

Philibert Josephson.

samedi 24 juin 2017

Le Père Jean Bertrand Aristide et son petit lit en fer et notre lit king size.



Le Père Aristide

ANECDOTE DU PALAIS NATIONAL APRÈS LE DÉPART DU PRÉSIDENT JEAN CLAUDE DUVALIER. DE MICHELE BENNETT DUVALIER.
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Le Père Jean Bertrand Aristide et son petit lit en fer.
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Le Président Jean Bertrand Aristide et notre lit king size.
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Après les cérémonies d'usage de l'investiture de la première présidence du Père Aristide, le Chef du Protocole, accompagné de l'Intendant, invita le Président fraîchement élu à visiter les Appartements Privés du Palais National.

Cet appartement a été construit après mon mariage avec Jean Claude Duvalier. On y a emménagé en 1982 jusqu'au 7 Février 1986, date de notre départ vers la France.

D'une superficie de près de mille cinq cent mètres carrés, l'appartement climatisé était très agréable à vivre et surtout très fonctionnel. On avait l'impression de vivre dans une grande maison. Avec trois chambres et trois salles de bain, grands dressings pour Madame et Monsieur et boudoir de Madame. De notre chambre en duplex, on descendait un joli escalier qui nous menait à un salon-bureau-bibliothèque que je partageais avec Jean Claude les soirs qu'on ramenait nos dossiers urgents et seuls nos intimes y avaient accès. Une porte nous donnait accès à la petite office-cuisine située en face de la salle de séjour et de la salle à manger familiale où nous prenions tous nos repas. L'office-cuisine était équipée d'un monte-plats, ce qui facilitait les grandes cuisines situées au rez-de-chaussée du Palais où tous nos mets étaient préparés.

Un grand salon jouxtait la salle à manger qui donnait sur une serre-séjour avec vue sur le Musée du Panthéon National. À côté du salon, j'avais aménagé une salle de musique-cinéma laquelle communiquait avec l'infirmerie qui comprenait deux pièces don't la chambre avec sa salle de bain, équipée comme une chambre d'hôpital avec un lit, des fauteuils. La pièce attenante servait de salle de consultation avec tout ce qui fallait pour procéder aux examens pédiatriques, gynécologiques ou autres, ce qui facilitait les visites médicales des médecins de la famille et nous évitait d'aller à leurs cliniques pour plus de confidentialité.

À côté de la clinique, se trouvait le salon de beauté et de coiffure équipé professionnellement pour recevoir coiffeurs, visagiste, pedicure et manucure.

Notre maison était joliment décorée par notre cher ami, le grand décorateur Johnny Sambour, qui avait un goût exquis. Les meubles contemporains et équipements sur mesure étaient fabriqués en Italie. Le tout mélangé à de jolies pièces d'antiquités pour la touche française.

Photo prise dans nos appartements privés au Palais National.
Haiti - Janvier 1984
Arrivé au Bureau de l'Officier du Jour situé juste à l'entrée de nos appartements, le Président Aristide commença la visite guidée par le vestibule et en entrant dans le grand salon, Il tint à féliciter l'Intendant pour la décoration. Il s'attarda longuement devant un beau portrait du Dr François Duvalier réalisé par un grand peintre portraitiste anglais. Ce tableau était suspendu au dessus d'une jolie console en bois doré datant du 18ème siècle Français. Son comportement a étonné plus d'un car il donnait davantage l'impression de se recueillir pieusement devant le portrait de mon beau-père. Passé ce moment d'émotions, Il continua les mains croisées dans le dos la visite vers les autres pièces et se fit conduire vers la chambre principale en passant par l'escalier du salon-bureau-bibliothèque. Il secouait la tête toujours avec un petit sourire après chaque pièce, ce que l'Intendant du Palais prenait pour une approbation de la décoration des lieux. Visiblement le petit prêtre devenu Président aimait ce qu'il voyait.

Tout se passait bien pour le grand bonheur de l'Intendant jusqu'à leur arrivée dans la chambre! Aristide s'arrêta net devant notre lit de taille king size, Il plaça son bras gauche à sa taille tout en s'y appuyant avec le coude du bras droit en posant son index sur le nez. Il prit un long moment de réflexion et interpella le Chef du Protocole et l'Intendant d'une voix presque douce mais autoritaire en disant: "Messieurs! Je suis le petit prêtre des pauvres des bidonvilles et Il est hors de question que je dorme dans ce grand lit!". Décontenancés, ces Messieurs lui dirent qu'ils feraient le nécessaire immédiatement pour remplacer le lit par un autre de taille normale.

Le Président jean Bertrand Aristide.
Ce à quoi le Président Aristide répondît sèchement: "Envoyez tout de suite quelqu'un chez moi prendre mon petit lit en fer et faites le remplacement."

"A vos ordres Monsieur le Président!" répondirent en cœur le Chef du Protocole et l'Intendant.

À son retour à Haiti, lors de sa deuxième Présidence, l'Intendant fit remonter le petit lit en fer du Président Aristide des dépôts du Palais National et le remit dans la chambre principale des appartements privés du Palais National.

Après les cérémonies d'usage de sa deuxième investiture, Il fut conduit encore une fois pour la visite guidée des appartements privés qui se fit plus rapidement. Entre temps, le tableau représentant le Dr François Duvalier avait disparu du grand salon.

Arrivé près du lit dans la chambre principale, Il s'exclama, l'air dégoûté, en pointant de son doigt son petit lit en fer: "Qu'est-ce-que c'est que ça?".

D'une voix tremblante, l'Intendant du Palais lui répondit: "Monsieur le Président, je vous avais gardé votre petit lit en fer dans les dépôts du Palais."

Et le Président Aristide de répondre en tournant le dos à ces Messieurs tout en prenant la direction des escaliers: "Débarrassez moi la chambre de ce petit lit et remplacez le immédiatement par le lit king size de Jean Claude Duvalier!".

"À vos ordres Monsieur le Président." répondit l'Intendant.

Zombi goûté sel.

PS. Cette histoire que j'ai voulu partager avec vous aujourd'hui, m'a été racontée par l'Intendant du Palais, lors de mon premier voyage à Haiti quatre jours après le tremblement de terre en Janvier 2010.

Michele Bennett Duvalier
Paris, France
Le 24 Juin 2017

L’appel de détresse du pays en dehors.

Daniel Gerard Rouzier
Il y a quelques jours, en parcourant les réseaux sociaux, je suis tombé sur une scène insolite : des membres de Conseils d'Administration de Sections Communales (CASEC) fraîchement élus prêtaient serment dans une langue qui n’était vraisemblablement pas la leur et qu’ils ont écorchée à satiété. Sans le savoir, peut-être même sans le vouloir, ils avaient chacun enfilé l’écharpe traditionnelle, tête en bas, comme en signe de détresse.

Au delà de ce spectacle aussi pénible que révélateur de ce que nous sommes devenus, je ne suis pas certain que nos nouveaux élus auraient pu faire mieux en Créole. Qui pis est, les commentaires qui ont suivi sur la plupart des réseaux sociaux m’ont renversé. La suffisance de certains n’a eu d’égale que la malice des autres. Quoi qu’il en soit, je me suis retrouvé à me demander comment nous étions collectivement arrivées à une telle apathie pour le pays en dehors, pour cette frange de nos concitoyens, pour cette majorité laissée à elle-même depuis si longtemps et qui pour n’avoir jamais eu accès à une école de qualité n’arrivait plus à s’exprimer dans une langue vivante.

La prestation de serment de nos CASECS est un rappel cinglant, s’il le fallait, que nous vivons une crise sans fond en Haïti, une crise qui, pour citer Laënnec Hurbon, «excède la raison, parce que tout simplement aucun modèle tout construit ne peut s’y appliquer. »

Sans être celui qui aura le toupet de jeter la première pierre, sans me désolidariser de la responsabilité collective de refaire ce pays, de reconstruire l’homme haïtien, de lui permettre de vivre et d’élever sa progéniture dans la dignité, dans ma quête de solutions, devant la léthargie voire même l’inanité de notre communauté, je me permets humblement de partager ici un passage d’un livre paru il y a 150 ans (à la veille de la plus longue et de la plus meurtrière de nos guerres civiles), un livre qui résonne encore fort aujourd’hui et qui devrait interpeller notre sens du civisme, de la solidarité et de la cohérence.

« Des révolutions d’Haïti, de leurs causes et de leurs remèdes. » a été écrit par deux hommes qui avaient chacun marqué leur temps et qui tentaient désespérément alors d’éviter le pire au pays : Le Dr Jean-Baptiste Dehoux, né en Haïti avait été doyen de la faculté de médecine et de pharmacie et le Pasteur méthodiste Marc Baker Bird, originaire d’Angleterre était Haïtien dans l’âme (une de nos meilleures écoles porte encore son nom aujourd’hui.).

Soit dit en passant que ce passage a été aussi repris par le président Sténio Vincent dans le premier tome d’«En posant les jalons.»

Il y a 150 ans, Bird et Dehoux écrivaient ceci : « Cette ‘minorité pensante’ ne pense qu’à elle. La condition du peuple ne la touche pas. Elle n’a ni sympathie, ni sollicitude pour les masses. Elle ne se répand pas au milieu des populations rurales. Elle vit campée dans son orgueil dans un haut sentiment de supériorité. Elle n’aide pas le gouvernement, même lorsque quelques uns de ses membres en font partie ce qui était presque toujours le cas. C’est au gouvernement seul à travailler, à améliorer les hommes et les choses. Qu’il se débrouille… De telle sorte que la situation pouvait se résumer comme suit au point de vue social ; masses primitives, sans direction et sans but, ‘minorité éclairée’ indifférente à tout, sauf à elle-même, et enfin gouvernements composés d'incapables, exclusivement préoccupés de la stabilité de leur pouvoir, de la découverte et de la répression de complots, ourdis contre eux…

…Au sein de la cité haïtienne, dans les régions occupées par l’élite, c’est une anarchie d’idées et de volontés. Le grand malheur est qu’elles ne sont pas soudées entre elles pour la réalisation de buts communs. Il y a absence de collaboration et de coopération. L’élite s’isole volontairement. Et elle s’isole non pas seulement entant que groupe mais aussi entant qu’individu. Elle perd ainsi forcément la conscience des résultats imminents. Ce ne sont plus alors que des individus inassociés ne songeant guère qu’à eux, même dans leurs velléités altruistes. Vanité exacerbée, amour-propre morbide, âpre poursuite d’ambitions personnelles, désastreuses rivalités, voilà ce qui les caractérise pour la plupart. C’est un agglomérat de pontifes où l’unité nécessaire pour un effort collectif a été impossible jusqu’à présent. »

Avons-nous vraiment changé depuis ?

Daniel Gerard Rouzier

Comment arriver à nous ré-inventer ?

Dr Louis Naud Pierre
Comment arriver à nous ré-inventer, telle est la grande question posée par Michelle Mevs dans un poste sur Facebook en date du 23 juin 2017. En effet, en toile de fond des problèmes économiques et sociopolitiques qui sont parfaitement diagnostiqués, il y a chez nous l’effondrement du sentiment d’identité en tant qu’hommes se définissant autant par la volonté que par le travail qui permet de produire les objets pour satisfaire nos besoins, donc permet de nous adapter au contexte sociohistorique.

En effet, chez la grande majorité d’entre nous, la volonté est effacée par des passions multiformes.

D’un côté, notre sens d’initiative est affaibli par la croyance en la toute-puissance des forces surnaturelles qui conditionnent notre destin. On s’en remet à ces forces pour tout. On est dans le Bondje bon (Dieu est bon). On perd ainsi la maîtrise de notre vie. Cette attitude est mise en scène dans le roman « Gouverneur de la rosée » de Jacques Roumain. L’histoire se déroule à Fonds-Rouge, dans le Sud du pays où la sécheresse bat son plein. Les Habitants qui vivent exclusivement de l’agriculture n’ont plus de revenus, avec tous les effets négatifs en termes de dégradation de leurs conditions d’existence.

La sécheresse, et les calamités qui s’ensuivent, sont vécues comme un mauvais coup du destin. Les Habitants veulent se convaincre que, « comme par magie », les choses s’arrangeront. Alors, « on attend les miracles et la Providence, chapelet en main sans rien faire. On prie pour la pluie, on prie pour la récolte, on dit les oraisons des saints et des loa » (p. 60) ; et ceci, sous fond de haine et de vengeance démesurée. La violence qui en découle est présentée de façon plus expressive dans le quotidien réaliste de chacun des personnages. Manuel, le personnage principal du roman, est la victime de cette violence ; l’une de ses nombreuses victimes.

De l’autre côté, les passions égoïstes – telles que la cupidité, la vanité et l’orgueil – nous envahissent et aboutissent à notre désubjectivation, c’est-à-dire à l’effondrement de notre sens de la responsabilité et de l’engagement envers soi-même et envers les autres. On tombe ainsi sous l’empire de nos pulsions les plus morbides. On en trouve une illustration chez Edgard dans le roman haïtien Les arbres musiciens (1957, Paris, Gallimard). Personnage que Jacques Stephen Alexis décrit en ces termes : « A son avis, la jouissance, le bonheur étaient des conquêtes égoïstes qui se réalisaient au dépens d’autrui… Il fonçait comme la foudre, zigzagant, mais précis, sans frein… De sang, de larmes de sang, de sueurs de sang vivrait toujours le monde » ( p.18).

Par ailleurs, atteints par le syndrome de la colonisation et de l’esclavage, nous perdons le sens du travail. Nous finissons même par croire que mobiliser efficacement nos facultés intellectuelles et physiques pour produire, s’astreindre à discipline et se mettre au service d’autrui qu’implique du travail est une mauvaise chose en soi. Cette attitude négative prend diverses formes : calbindage, lenteur, absentéisme, retard au travail, manque d’investissement, négligence, défaut et manquement dans l’accomplissement de ses tâches, production de services de qualité médiocre, ainsi de suite. Le manque de l’esprit de travail nous rend inaptes à faire fonctionner nos entreprises et notre Administration publique avec un minimum d’efficacité et de performance.

Le chef, le patron, le supérieur hiérarchique, mais aussi le client actualisent dans notre imaginaire collectif la figure du maître, donc suscitent la répulsion. On est de cette façon conduit à investir la figure du maître-colon qui structure nos fantasmes de domination.

Nous ré-inventer signifie réhabiliter l’idée de l’humanité comme perfection de soi qui donne envie d’être parfait, sans défaut, sans malice. Idée qui est détruite par l’expérience de l’esclavage et de la colonisation mettant en exergue la méchanceté et la cruauté des hommes, excités par l’appât du gain. Idée sans laquelle, il n’y a point de repères pour se construire une image idéale de soi à la réalisation de laquelle doivent tendre nos comportements et nos conduites.
La réhabilitation de l’idée de l’humanité comme perfection passe par une révolution culturelle que doit soutenir le Gouvernement d’Haïti.

Dr. Louis Naud Pierre
Port-au-Prince, le 23 juin 2017

mercredi 21 juin 2017

LE SORT DU PREMIER MINISTRE ENTRE LES MAINS DES ACTEURS POLITIQUES

Le premier ministre Jack Guy Lafontant
L’ex-président Martelly se fait le défenseur de Jack Guy Lafontant

Par Léo joseph

Les acteurs politiques, qui mènent campagne en vue d’un changement de dirigeant à la primature, ne semblent pas se laisser trop impressionner par l’intervention de l’ex-président Michel Martelly en faveur de Jack Guy Lafontant. Insatisfaits des cents premiers jours de gestion du médecin bombardé chef de gouvernement, les grands manitous du secteur des affaires ne démordent pas de l’idée de doter l’administration du pays de vraies compétences qui permettront de rattraper le temps perdu, histoire, selon eux, de remettre sur les rails l’économie nationale trop longtemps en déconfiture. Une situation qu’ils mettent carrément au compte d’administrations piètres et prédatrices des dernières décennies. Aussi bouchent-ils les oreilles aux voix qui s’élèvent pour demander de garder l’actuel chef du gouvernement pour quelques mois encore.

Multiplication des démarches en faveur de M. Lafontant, dont Sweet Mickey se fait le principal champion, les secteurs opposés au maintien en poste de l’actuel Premier ministre foncent sans désemparer dans leur stratégie pour le changement à la primature. Guidées par la nécessité de sauvegarder leurs intérêts, qui périclitent, alors qu’aucun espoir de rectification du tir ne profile à l’horizon, avec l’équipe Moïse-Lafontant, les grosses cylindrées des affaires évitent d’entendre le chant des sirènes acquises à la promotion du locataire de la primature. Et pour cause ! Car ceux parmi l’élite des affaires qui avaient œuvré, à tous les niveaux, pour ouvrir les portes du Palais national à Jovenel Moïse, se plaignent d’avoir investi des millions dans la campagne présidentielle de ce dernier, sans perspectives de rendements, vu l’incertitude du marché des capitaux et l’état grabataire de l’économie. Pour eux, la présence continue de Jack Guy Lafontant à la tête du gouvernement équivaut à une catastrophe qui éloigne le pays davantage de la relance économique dont le peuple, en général, est en droit d’espérer, et que les milieux d’affaires, en particulier, attend. Donc pas question pour les créateurs de Jovenel Moïse de continuer à tolérer ce médecin comme Premier ministre, même pour une semaine encore, voire une année.

Au moins un sursis de neuf mois

Vu la discrétion dans laquelle évoluent les démarches autour du maintien en poste de Jack Guy Lafontant, on dirait qu’une lutte de faible intensité est présentement en cours entre les protagonistes. Mais, dans les coulisses, les empoignades et les récriminations vont bon train, les intérêts des uns et des autres se faisant de jour en jour plus pressants. Surtout quand les arguments avancés par les secteurs anti-Lafontant sont on ne peut plus convaincants et établissent sans ambiguïté leur bien fondé.

Assailli, le Premier ministre trouve un défenseur intraitable en la personne de Michel Martelly qui se croit autorisé à demander un sursis de « neuf mois » pour lui. C’est la demande qu’il adresse à ceux qu’il juge incontournables par rapport à la décision de maintenir Lafontant à la primature, sinon capables d’influencer une éventuelle décision en ce sens.

Aussi, les proches collaborateurs de Jovenel Moïse, ainsi que les parlementaires jugés influents dans le processus devant aboutir au choix du Premier ministre sont-ils systématiquement sollicités par M. Martelly pour qu’ils donnent un vote de confiance à Jack Guy Lafontant.

Dans sa défense de l’actuel chef de la primature, l’ex-président argue qu’il ne peut prouver ce dont il est capable seulement dans l’espace de cent jours, précisant qu’on ne peut, en tout justice, s’attendre à ce qu’il résolve en trois mois des problèmes auxquelles la nation est confrontée depuis des années. Mais les adversaires de Lafontant répondent en attirant l’attention sur l’incapacité de l’administration Moïse-Lafontant de juguler les crises en cours, notamment les arriérés de salaires dus aux enseignants ; ainsi que le conflit opposant les patrons de la sous-traitance aux ouvriers de ce secteur avec leurs syndicats. Ces deux dossiers constituent les principaux brandons de discorde du pouvoir avec les couches concernées. Mais la grogne à laquelle se trouve confrontée l’équipe Moïse-Lafontant s’intensifie dans d’autres domaines comme, par exemple, l’insécurité et le chômage, la vie chère et la misère, la dégringolade de la gourde par rapport au billet vert et la crise des arriérés de salaire constatée dans le secteur de l’éducation et l’administration publique, etc.

À bout de souffle, environ quatre mois seulement après la prestation de serment de Jovenel Moïse, l’admission en place ne sait par quel bout attaquer les problèmes qui s’aggravent au jour le jour. Pour faire face à ces défis quasiment insurmontables, le président a lancé la Caravane du changement, se donnant ainsi la possibilité de s’éloigner de l’épicentre des crises, à la capitale, pour s’évader dans les provinces, sous prétexte d’assurer le suivi des programmes annoncés. Dans la foulée, il a lancé toute une série de projets sans savoir d’où viendront les ressources nécessaires à leur concrétisation. Aussi, a-t-il promis, sans sourciller, l’électrification de tout le pays 24/24, dans l’espace de deux ans; aussi bien la construction de routes nationales, dans le Sud et le Sud-Ouest ; la réhabilitation de canaux d’irrigation dans l’Artibonite et la construction de voies de communication dans différentes régions des dix départements, avant la fin de son quinquennat.

D’aucuns pensent que, débordé par les crises qui s’abattent sur le pays, Jovenel Moïse a perdu la raison, multipliant les promesses sans réfléchir aux conséquences qu’elles entraînent. Dans sa jugeote, il suffit de prononcer les paroles et de formuler ses intentions pour qu’elles se réalisent. Autant dire, dans le programme de gouvernement de Moïse, le miracle est au rendez-vous. « Point barre » !

Mais les détracteurs de Lafontant ne démordent pas

Michel Martelly a de bonnes raisons de plaider en faveur du maintien de Jack Guy Lafontant en poste, au moins pour neuf mois, notamment la promesse qu’il n’aura rien à s’inquiéter par rapport aux crimes financiers et administratifs qu’il a commis durant son mandat. Avec l’équipe Moïse-Lafontant au pouvoir, le dossier du fonds PetroCaribe restera relégué aux calendes grecques. À cet égard, sur tout, il trouve des alliés solides (ses collaborateurs qui ont participé au pillage) pour mener, avec lui, campagne en faveur du Premier ministre.

Mais les détracteurs de Lafontant ne démordent pas. Car d’autres préoccupations motivent leurs actions. C’est pourquoi, bien que, dans le passé, le secteur des affaires se soit investi totalement dans le projet de Martelly d’ouvrir les portes du Palais à Jovenel Moïse, par les temps qui courent, il a décidé de porter ses espérances ailleurs, se retrouvant en rupture de ban avec M. Martelly. La conjoncture politique ayant changé, désormais les anciens supporters et bailleurs de fonds de Jovenel Moïse passent à l’opposition.

Au train où vont les choses, il reste très peu de d’espace aux compromis. L’équipe au pouvoir, n’ayant aucune possibilité d’inciter les changements qui s’imposent en urgence, perd ses alliés les plus sûrs. Voilà pourquoi Réginald Boulos et Co. se démènent comme de beaux diables pour qu’arrive le changement à la primature.

Le fusible doit sauter

L’environnement sociopolitique est tel que, aux yeux de la grande majorité des nantis, Jack Guy Lafontant est irrécupérable. Si Jovenel Moïse ne cesse de multiplier les bévues, le moment est venu de faire sauter le fusible. C’est le moyen prévu par la Constitution du pays pour apporter le changement désiré au niveau de l’Exécutif. Les milieux d’affaires en ont assez, et le peuple est en colère. La situation du Premier ministre Lafontant rappelle étrangement celle d’un prédécesseur, Jacques Édouard Alexis qui, sous René Préval, était confronté à la grogne populaire, en butte à la grève de la faim. Il devait se voir montrer la porte par un Parlement totalement dévoué au président Préval, alors que celui-là s’était totalement désolidarisé de son Premier ministre.

À ce tournant de la conjoncture, on se demande si Michel Martelly possède les moyens d’influencer l’opposition à Guy Lafontant et porter celle-ci à changer son fusil d’épaule. Un tel revirement paraît de plus en plus impossible, car rien n’autorise à croire qu’un changement positif puisse surgir de sitôt. En d’autres termes, le Premier ministre est en passe de retourner à sa pratique médicale ; et le président de la République n’a pas les moyens de sauver sa peau.

Quand une enquête qui se voulait révélatrice de la gouvernance de l'OIF perd de sa crédibilité!


Tout d'abord, il convient de le dire d'emblée clairement que personne n'est contre l'enquête qui a été menée par le Bureau d'enquête du Journal de Montréal à l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Dans une société démocratique, le journalisme d'investigation est utile, voire même nécessaire, en ce sens qu'il veille au bon fonctionnement et à la transparence dans la gestion de nos institutions publiques. C'est d'ailleurs l'un des moyens les plus efficaces que les professionnels des médias utilisent, en toute indépendance et objectivité, pour démasquer et révéler notamment, des faits de corruption et autres méfaits, de détournement de fonds/biens publics à des fins personnelles ou d'abus de pouvoir.

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Au fond, ce qui est troublant et incompréhensible au sujet de cette enquête, ce n'est pas tant l'indignation ou le désenchantement exprimés, dans les médias et autres réseaux sociaux, par d'honnêtes citoyens qui travaillent dur pour nouer les deux bouts du mois, et entendent que des sommes colossales auraient été dépensées pour la rénovation d'un édifice, c'est plutôt la manière dont les résultats de cette enquête ont été présentés astucieusement et utilisés par une certaine presse pour susciter un tollé général auprès de l'opinion publique francophone, et particulièrement québécoise et canadienne.

Une enquête qui aurait pu servir de base et contribuer à une réflexion profonde sur le fonctionnement général de nos institutions, tant à l'échelle locale, nationale qu'internationale, et ouvrir la voie à d'éventuelles réformes possibles qui s'imposent pour une utilisation à bon escient des deniers publics, a malheureusement servi de sources pour des attaques personnelles, au point d'annihiler tout le crédit qu'on pouvait encore lui accorder.

En effet, au lieu de nous parler beaucoup plus sur ce à quoi l'enquête a porté essentiellement, à savoir, la gestion de l'OIF ou même du bilan de Michaëlle Jean à 18 mois de la fin de son mandat, nous avons été servis, comme lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs, par des attaques en règle contre sa personne.

Il faut que ça soit clair et net, nous ne sommes pas en train de nous porter à la défense d'une gouvernance à laquelle nous ne sommes aucunement comptables, ni de près ni de loin, ce que nous déplorons vivement, c'est cet acharnement contre la personne de Michaëlle Jean. Cette manière subtile de balancer, de façon brute, des gros chiffres qui auraient été dépensés, pour susciter l'indignation du public, et par ricochet, fournir des munitions aux détracteurs qui s'en sont d'ailleurs servis à cœur joie pour mener des attaques en règle contre la pauvre dame.

Cette manière subtile de balancer, de façon brute, des gros chiffres qui auraient été dépensés, pour susciter l'indignation du public, et par ricochet, fournir des munitions aux détracteurs qui s'en sont d'ailleurs servis à cœur joie pour mener des attaques en règle contre la pauvre dame.

Sachant pertinemment bien que le mandat de Michaëlle Jean achève à la fin de l'année prochaine, derrière ces révélations et tout cet acharnement médiatique sans pareils, l'on peut y voir toute sorte de scénarios, y compris les intentions inavouées de saper sa crédibilité et ainsi nuire toutes ses chances de pouvoir rempiler pour un second mandat. Une stratégie qui, si elle s'avérait exacte, risquerait fort bien d'avoir un effet inverse de celui escompté par ses détracteurs.

Tout compte fait, Michaëlle Jean ne devrait pas perdre de vue que, si en 2014 c'était son discours et la perception positive qu'on avait d'elle qui ont prévalu, en 2018 ce serait le bilan de réalisations tangibles et concrètes qu'il faudrait présenter pour convaincre l'opinion publique francophone.

Haïti.- Classification décalée des candidats et élus.


Haiti. Comment y perçoit-on les candidats désirant entrer dans le politico-sociale. Comment sont-ils vraiment nos élus?

Le critère en France: 
Depuis tout petit en France ou en Europe, on enseigne aux tout petits ce que peut être un personnage de gauche ou de droite. Ce qui veut dire le mot “régime”, “élite”, ou le mot “ intellectuel” aussi. Aussi, on serait porté à croire que cette classification non-obstant qui est candidat, seul sa position idéologique de droite ou de gauche, compte vraiment. On articule que cet argument comme un critère basique de la démocratie. Un bémol pourtant, le cas récent de l'actuel président Emmanuel Macron. Candidat, il s'est dit en même temps de droite et de gauche, d'où son succès aux urnes. Mais c'est toujours le positionnement qui intéresse la population.

Le critère en Haïti: 
Même si en France comme en Haïti nous vivons sous un régime de démocratie parlementaire, toutefois, actuellement il existe des différences.

Et même, dorénavant  au pays, on l'a constaté, l'idéologie politique spirituel, morale, n'est plus requise comme dans le passé. Une idéologie étant la dimension culturelle, organisationnelle, d'un système de pouvoir. (par exemple, le “tout moun se moun” de Jean-Bertrand Aristide; on se rend compte que le président actuel Jovenel Moïse n'en a pas).

Par contre la projection qui fait politique dans l'Haïti de ce jour se rapporte -aux origines du candidat ou -à la nuance dans la couleur de la peau (ce qui mobilise des groupes de partisans spécifiques) et à l´argent ou possibilité d'accès à cette valeur afin de se présenter.
-On est d'origine “humble” ou on est d'origine “aisée” de préférence urbaine. (voir au parlement haïtien ou ces caractéristiques sont sensibles).
-On est clair ou on est foncé. (pitit Pétion ou pitit Dessalines).
-On se projette comme des personnage proche du peuple ou personnage proche de l'élite entendez la classe bourgeoise d'argent . (Aristide et Martelly).

Qu´en est-il du candidat à un poste politique en Haití? 
Actuellement, il existe le souci de faire dans la modernité et d'éviter (même en parole si ce n'est dans la réalité des faits) à tout prix l'expression des préjugés de toute sorte envers qui que ce soit:

Le candidat se doit d'être populaire, mais n'a pas à prouver qu'il a fait des études poussées.
Pour qu'un président, un parlementaire, un représentant de municipalité, etc.  gagne le scrutin en politique, il doit être élu et donc se doit d'être populaire. Ce serait l'essentiel toutefois étrangement, il n'est pas obligatoire qu'il soit:

-ni de droite ni de gauche. -Pas nécessaire qu'il ait une idéologie politique donc et -Surtout on ne lui exige pas d´études avancées  ou  de l´expérience dans la fonction publique puisque les intellectuels n'ont pas ou plus la côte et  ce qu´on accepte c´est que même si on a pas fait d'études on peut être suffisamment capable ou talentueux pour briguer une position d'importance telle que mener le pays. (Michel Martelly en est un exemple).

dimanche 18 juin 2017

SOUVENIRS DE PAPA. DE MICHELE BENNETT DUVALIER.

Aujourd'hui, c'est la Fête des Pères. À cette occasion, je souhaite Bonne Fête à tous les pères. J'ai une pensée spéciale pour mon père, Ernest Bennett, auteur, écrivain. J'ai un énorme plaisir à partager avec vous ce texte qui fait partie de son livre "Du rire aux larmes" et qui rend hommage à l'Haïtien.
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SECRET DE PEUPLE
Tous les peuples ont leurs petits secrets pour réussir. Et leurs recettes du succès ne sont plus que des secrets de polichinelle.

L'Allemand est discipliné et laborieux. Longtemps on l'a cru intelligent parce qu'il fait bien les choses mais les mauvaises langues prétendent qu'il n'y a pas plus bouché comme peuple. Il est évident en effet que l'Allemand est tellement discipliné qu'un fou comme Hitler a pu mener l'Allemagne à la catastrophe.

Le Français, pour sa part, a de l'intelligence à revendre. Au point qu'il faut chercher son empreinte dans toutes les inventions du monde! Le Français conçoit toujours, Mais c'est en définitive l'Anglais, l'Allemand ou l'Américain qui fera fonctionner la machine.

Dans les bistrots, entre deux verres, Le Français lâche du lest à la grande satisfaction des Japonais qui s'apprêtent à lui mettre des bâtons dans les roues.

Vous noterez que je n'ai rien dit de l'Américain qui est un melting pot. Ses succès n'étonnent plus personne: Le mulet n'est-il pas l'animal le plus puissant de la création? Pour ma part, les mieux partagés demeurent les Japonais! Disciplinés et laborieux comme l'Allemand, ils ont en outre l'intelligence de ne pas se fatiguer les méninges pour se lancer dans les inventions qui bouffent temps et argent. Il leur semble préférable d'envoyer des émissaires par ailleurs fort sympathiques piller les inventions des autres ou acheter leurs machines pour les refaire chez eux...

À cette fin, Le Créateur les a largement favorisés. D'abord leur langage codé, un système comme la sténo ou la méthode en vigueur chez Pigier.

C'est ainsi que pour dire: "charme du son de la flûte au soleil couchant", les Japonais ne s'embarrassent pas de tant de mots. Ils disent tout simplement: "Miteku". Les avantages d'un pareil langage sautent aux yeux. Ils travaillent bien plus qu'ils ne parlent.

Ils ont en outre les yeux bridés. Ce qui fait que les autres peuples, croyant qu'ils voient trouble, leur laissent voir toutes leurs inventions.

L'autre grand avantage des Japonais, c'est qu'ils ressemblent aux Chinois. Or, les chinois n'ayant jamais excellé que dans les restaurants ou les dry-cleaning, les policiers chargés de dépister les pilleurs d'invention ne se préoccupent pas tellement de leur barrer la route. Et les Japonais profitent de cette ressemblance pour se faufiler partout.

Comme j'entretenais ma femme de ces secrets de peuple, Elle prit un temps de réflexion et me répondit :

--Tu crois avoir découvert la pierre philosophale? Allons donc! Comment conçois-tu que l'Haïtien soit encore à ce stade de sous-développé après 174 ans d'indépendance? Tu parles de l'intelligence des Français? L'Haïtien trouve encore moyen, par les temps qui courent, de payer ses loyers, l'écolage de ses enfants, de nourrir sa famille sans avoir un break-down ni l'envie de se suicider. Avec les maigres appointements qu'il touche ou sans appointement du tout. Allez donc demander à un Français de réussir pareille performance! De la discipline des Allemands? Ne crois-tu pas qu'il y a une certaine discipline à faire des tâches les plus ingrates seulement pour survivre? Et pour ce qui est de la ressemblance des Japonais et des Chinois, de leurs yeux bridés et de leur faculté de pouvoir s'exprimer en peu de mots, là encore je te retiens. L'Haïtien étant un cocktail de tous les peuples, ressemble à tous les peuples de la terre. Les autres peuples, eux, pensent qu'il ne voit pas du tout et ses moindres mots sont encore plus chargés de sens que les mots japonais: Hum! À la zaffair! Tonnerre! Al Chita! Apalipapa! Na guin pou roué!

Ernest Bennett
Texte tiré de son livre "Du rire aux Larmes".

Michèle Bennett Duvalier
Paris, France
Le 18 Juin 2017