Le premier ministre Jack Guy Lafontant |
L’ex-président Martelly se fait le défenseur de Jack Guy Lafontant
Par Léo joseph
Les acteurs politiques, qui mènent campagne en vue d’un changement de dirigeant à la primature, ne semblent pas se laisser trop impressionner par l’intervention de l’ex-président Michel Martelly en faveur de Jack Guy Lafontant. Insatisfaits des cents premiers jours de gestion du médecin bombardé chef de gouvernement, les grands manitous du secteur des affaires ne démordent pas de l’idée de doter l’administration du pays de vraies compétences qui permettront de rattraper le temps perdu, histoire, selon eux, de remettre sur les rails l’économie nationale trop longtemps en déconfiture. Une situation qu’ils mettent carrément au compte d’administrations piètres et prédatrices des dernières décennies. Aussi bouchent-ils les oreilles aux voix qui s’élèvent pour demander de garder l’actuel chef du gouvernement pour quelques mois encore.
Multiplication des démarches en faveur de M. Lafontant, dont Sweet Mickey se fait le principal champion, les secteurs opposés au maintien en poste de l’actuel Premier ministre foncent sans désemparer dans leur stratégie pour le changement à la primature. Guidées par la nécessité de sauvegarder leurs intérêts, qui périclitent, alors qu’aucun espoir de rectification du tir ne profile à l’horizon, avec l’équipe Moïse-Lafontant, les grosses cylindrées des affaires évitent d’entendre le chant des sirènes acquises à la promotion du locataire de la primature. Et pour cause ! Car ceux parmi l’élite des affaires qui avaient œuvré, à tous les niveaux, pour ouvrir les portes du Palais national à Jovenel Moïse, se plaignent d’avoir investi des millions dans la campagne présidentielle de ce dernier, sans perspectives de rendements, vu l’incertitude du marché des capitaux et l’état grabataire de l’économie. Pour eux, la présence continue de Jack Guy Lafontant à la tête du gouvernement équivaut à une catastrophe qui éloigne le pays davantage de la relance économique dont le peuple, en général, est en droit d’espérer, et que les milieux d’affaires, en particulier, attend. Donc pas question pour les créateurs de Jovenel Moïse de continuer à tolérer ce médecin comme Premier ministre, même pour une semaine encore, voire une année.
Au moins un sursis de neuf mois
Vu la discrétion dans laquelle évoluent les démarches autour du maintien en poste de Jack Guy Lafontant, on dirait qu’une lutte de faible intensité est présentement en cours entre les protagonistes. Mais, dans les coulisses, les empoignades et les récriminations vont bon train, les intérêts des uns et des autres se faisant de jour en jour plus pressants. Surtout quand les arguments avancés par les secteurs anti-Lafontant sont on ne peut plus convaincants et établissent sans ambiguïté leur bien fondé.
Assailli, le Premier ministre trouve un défenseur intraitable en la personne de Michel Martelly qui se croit autorisé à demander un sursis de « neuf mois » pour lui. C’est la demande qu’il adresse à ceux qu’il juge incontournables par rapport à la décision de maintenir Lafontant à la primature, sinon capables d’influencer une éventuelle décision en ce sens.
Aussi, les proches collaborateurs de Jovenel Moïse, ainsi que les parlementaires jugés influents dans le processus devant aboutir au choix du Premier ministre sont-ils systématiquement sollicités par M. Martelly pour qu’ils donnent un vote de confiance à Jack Guy Lafontant.
Dans sa défense de l’actuel chef de la primature, l’ex-président argue qu’il ne peut prouver ce dont il est capable seulement dans l’espace de cent jours, précisant qu’on ne peut, en tout justice, s’attendre à ce qu’il résolve en trois mois des problèmes auxquelles la nation est confrontée depuis des années. Mais les adversaires de Lafontant répondent en attirant l’attention sur l’incapacité de l’administration Moïse-Lafontant de juguler les crises en cours, notamment les arriérés de salaires dus aux enseignants ; ainsi que le conflit opposant les patrons de la sous-traitance aux ouvriers de ce secteur avec leurs syndicats. Ces deux dossiers constituent les principaux brandons de discorde du pouvoir avec les couches concernées. Mais la grogne à laquelle se trouve confrontée l’équipe Moïse-Lafontant s’intensifie dans d’autres domaines comme, par exemple, l’insécurité et le chômage, la vie chère et la misère, la dégringolade de la gourde par rapport au billet vert et la crise des arriérés de salaire constatée dans le secteur de l’éducation et l’administration publique, etc.
À bout de souffle, environ quatre mois seulement après la prestation de serment de Jovenel Moïse, l’admission en place ne sait par quel bout attaquer les problèmes qui s’aggravent au jour le jour. Pour faire face à ces défis quasiment insurmontables, le président a lancé la Caravane du changement, se donnant ainsi la possibilité de s’éloigner de l’épicentre des crises, à la capitale, pour s’évader dans les provinces, sous prétexte d’assurer le suivi des programmes annoncés. Dans la foulée, il a lancé toute une série de projets sans savoir d’où viendront les ressources nécessaires à leur concrétisation. Aussi, a-t-il promis, sans sourciller, l’électrification de tout le pays 24/24, dans l’espace de deux ans; aussi bien la construction de routes nationales, dans le Sud et le Sud-Ouest ; la réhabilitation de canaux d’irrigation dans l’Artibonite et la construction de voies de communication dans différentes régions des dix départements, avant la fin de son quinquennat.
D’aucuns pensent que, débordé par les crises qui s’abattent sur le pays, Jovenel Moïse a perdu la raison, multipliant les promesses sans réfléchir aux conséquences qu’elles entraînent. Dans sa jugeote, il suffit de prononcer les paroles et de formuler ses intentions pour qu’elles se réalisent. Autant dire, dans le programme de gouvernement de Moïse, le miracle est au rendez-vous. « Point barre » !
Mais les détracteurs de Lafontant ne démordent pas
Michel Martelly a de bonnes raisons de plaider en faveur du maintien de Jack Guy Lafontant en poste, au moins pour neuf mois, notamment la promesse qu’il n’aura rien à s’inquiéter par rapport aux crimes financiers et administratifs qu’il a commis durant son mandat. Avec l’équipe Moïse-Lafontant au pouvoir, le dossier du fonds PetroCaribe restera relégué aux calendes grecques. À cet égard, sur tout, il trouve des alliés solides (ses collaborateurs qui ont participé au pillage) pour mener, avec lui, campagne en faveur du Premier ministre.
Mais les détracteurs de Lafontant ne démordent pas. Car d’autres préoccupations motivent leurs actions. C’est pourquoi, bien que, dans le passé, le secteur des affaires se soit investi totalement dans le projet de Martelly d’ouvrir les portes du Palais à Jovenel Moïse, par les temps qui courent, il a décidé de porter ses espérances ailleurs, se retrouvant en rupture de ban avec M. Martelly. La conjoncture politique ayant changé, désormais les anciens supporters et bailleurs de fonds de Jovenel Moïse passent à l’opposition.
Au train où vont les choses, il reste très peu de d’espace aux compromis. L’équipe au pouvoir, n’ayant aucune possibilité d’inciter les changements qui s’imposent en urgence, perd ses alliés les plus sûrs. Voilà pourquoi Réginald Boulos et Co. se démènent comme de beaux diables pour qu’arrive le changement à la primature.
Le fusible doit sauter
L’environnement sociopolitique est tel que, aux yeux de la grande majorité des nantis, Jack Guy Lafontant est irrécupérable. Si Jovenel Moïse ne cesse de multiplier les bévues, le moment est venu de faire sauter le fusible. C’est le moyen prévu par la Constitution du pays pour apporter le changement désiré au niveau de l’Exécutif. Les milieux d’affaires en ont assez, et le peuple est en colère. La situation du Premier ministre Lafontant rappelle étrangement celle d’un prédécesseur, Jacques Édouard Alexis qui, sous René Préval, était confronté à la grogne populaire, en butte à la grève de la faim. Il devait se voir montrer la porte par un Parlement totalement dévoué au président Préval, alors que celui-là s’était totalement désolidarisé de son Premier ministre.
À ce tournant de la conjoncture, on se demande si Michel Martelly possède les moyens d’influencer l’opposition à Guy Lafontant et porter celle-ci à changer son fusil d’épaule. Un tel revirement paraît de plus en plus impossible, car rien n’autorise à croire qu’un changement positif puisse surgir de sitôt. En d’autres termes, le Premier ministre est en passe de retourner à sa pratique médicale ; et le président de la République n’a pas les moyens de sauver sa peau.
Les acteurs politiques, qui mènent campagne en vue d’un changement de dirigeant à la primature, ne semblent pas se laisser trop impressionner par l’intervention de l’ex-président Michel Martelly en faveur de Jack Guy Lafontant. Insatisfaits des cents premiers jours de gestion du médecin bombardé chef de gouvernement, les grands manitous du secteur des affaires ne démordent pas de l’idée de doter l’administration du pays de vraies compétences qui permettront de rattraper le temps perdu, histoire, selon eux, de remettre sur les rails l’économie nationale trop longtemps en déconfiture. Une situation qu’ils mettent carrément au compte d’administrations piètres et prédatrices des dernières décennies. Aussi bouchent-ils les oreilles aux voix qui s’élèvent pour demander de garder l’actuel chef du gouvernement pour quelques mois encore.
Multiplication des démarches en faveur de M. Lafontant, dont Sweet Mickey se fait le principal champion, les secteurs opposés au maintien en poste de l’actuel Premier ministre foncent sans désemparer dans leur stratégie pour le changement à la primature. Guidées par la nécessité de sauvegarder leurs intérêts, qui périclitent, alors qu’aucun espoir de rectification du tir ne profile à l’horizon, avec l’équipe Moïse-Lafontant, les grosses cylindrées des affaires évitent d’entendre le chant des sirènes acquises à la promotion du locataire de la primature. Et pour cause ! Car ceux parmi l’élite des affaires qui avaient œuvré, à tous les niveaux, pour ouvrir les portes du Palais national à Jovenel Moïse, se plaignent d’avoir investi des millions dans la campagne présidentielle de ce dernier, sans perspectives de rendements, vu l’incertitude du marché des capitaux et l’état grabataire de l’économie. Pour eux, la présence continue de Jack Guy Lafontant à la tête du gouvernement équivaut à une catastrophe qui éloigne le pays davantage de la relance économique dont le peuple, en général, est en droit d’espérer, et que les milieux d’affaires, en particulier, attend. Donc pas question pour les créateurs de Jovenel Moïse de continuer à tolérer ce médecin comme Premier ministre, même pour une semaine encore, voire une année.
Au moins un sursis de neuf mois
Vu la discrétion dans laquelle évoluent les démarches autour du maintien en poste de Jack Guy Lafontant, on dirait qu’une lutte de faible intensité est présentement en cours entre les protagonistes. Mais, dans les coulisses, les empoignades et les récriminations vont bon train, les intérêts des uns et des autres se faisant de jour en jour plus pressants. Surtout quand les arguments avancés par les secteurs anti-Lafontant sont on ne peut plus convaincants et établissent sans ambiguïté leur bien fondé.
Assailli, le Premier ministre trouve un défenseur intraitable en la personne de Michel Martelly qui se croit autorisé à demander un sursis de « neuf mois » pour lui. C’est la demande qu’il adresse à ceux qu’il juge incontournables par rapport à la décision de maintenir Lafontant à la primature, sinon capables d’influencer une éventuelle décision en ce sens.
Aussi, les proches collaborateurs de Jovenel Moïse, ainsi que les parlementaires jugés influents dans le processus devant aboutir au choix du Premier ministre sont-ils systématiquement sollicités par M. Martelly pour qu’ils donnent un vote de confiance à Jack Guy Lafontant.
Dans sa défense de l’actuel chef de la primature, l’ex-président argue qu’il ne peut prouver ce dont il est capable seulement dans l’espace de cent jours, précisant qu’on ne peut, en tout justice, s’attendre à ce qu’il résolve en trois mois des problèmes auxquelles la nation est confrontée depuis des années. Mais les adversaires de Lafontant répondent en attirant l’attention sur l’incapacité de l’administration Moïse-Lafontant de juguler les crises en cours, notamment les arriérés de salaires dus aux enseignants ; ainsi que le conflit opposant les patrons de la sous-traitance aux ouvriers de ce secteur avec leurs syndicats. Ces deux dossiers constituent les principaux brandons de discorde du pouvoir avec les couches concernées. Mais la grogne à laquelle se trouve confrontée l’équipe Moïse-Lafontant s’intensifie dans d’autres domaines comme, par exemple, l’insécurité et le chômage, la vie chère et la misère, la dégringolade de la gourde par rapport au billet vert et la crise des arriérés de salaire constatée dans le secteur de l’éducation et l’administration publique, etc.
À bout de souffle, environ quatre mois seulement après la prestation de serment de Jovenel Moïse, l’admission en place ne sait par quel bout attaquer les problèmes qui s’aggravent au jour le jour. Pour faire face à ces défis quasiment insurmontables, le président a lancé la Caravane du changement, se donnant ainsi la possibilité de s’éloigner de l’épicentre des crises, à la capitale, pour s’évader dans les provinces, sous prétexte d’assurer le suivi des programmes annoncés. Dans la foulée, il a lancé toute une série de projets sans savoir d’où viendront les ressources nécessaires à leur concrétisation. Aussi, a-t-il promis, sans sourciller, l’électrification de tout le pays 24/24, dans l’espace de deux ans; aussi bien la construction de routes nationales, dans le Sud et le Sud-Ouest ; la réhabilitation de canaux d’irrigation dans l’Artibonite et la construction de voies de communication dans différentes régions des dix départements, avant la fin de son quinquennat.
D’aucuns pensent que, débordé par les crises qui s’abattent sur le pays, Jovenel Moïse a perdu la raison, multipliant les promesses sans réfléchir aux conséquences qu’elles entraînent. Dans sa jugeote, il suffit de prononcer les paroles et de formuler ses intentions pour qu’elles se réalisent. Autant dire, dans le programme de gouvernement de Moïse, le miracle est au rendez-vous. « Point barre » !
Mais les détracteurs de Lafontant ne démordent pas
Michel Martelly a de bonnes raisons de plaider en faveur du maintien de Jack Guy Lafontant en poste, au moins pour neuf mois, notamment la promesse qu’il n’aura rien à s’inquiéter par rapport aux crimes financiers et administratifs qu’il a commis durant son mandat. Avec l’équipe Moïse-Lafontant au pouvoir, le dossier du fonds PetroCaribe restera relégué aux calendes grecques. À cet égard, sur tout, il trouve des alliés solides (ses collaborateurs qui ont participé au pillage) pour mener, avec lui, campagne en faveur du Premier ministre.
Mais les détracteurs de Lafontant ne démordent pas. Car d’autres préoccupations motivent leurs actions. C’est pourquoi, bien que, dans le passé, le secteur des affaires se soit investi totalement dans le projet de Martelly d’ouvrir les portes du Palais à Jovenel Moïse, par les temps qui courent, il a décidé de porter ses espérances ailleurs, se retrouvant en rupture de ban avec M. Martelly. La conjoncture politique ayant changé, désormais les anciens supporters et bailleurs de fonds de Jovenel Moïse passent à l’opposition.
Au train où vont les choses, il reste très peu de d’espace aux compromis. L’équipe au pouvoir, n’ayant aucune possibilité d’inciter les changements qui s’imposent en urgence, perd ses alliés les plus sûrs. Voilà pourquoi Réginald Boulos et Co. se démènent comme de beaux diables pour qu’arrive le changement à la primature.
Le fusible doit sauter
L’environnement sociopolitique est tel que, aux yeux de la grande majorité des nantis, Jack Guy Lafontant est irrécupérable. Si Jovenel Moïse ne cesse de multiplier les bévues, le moment est venu de faire sauter le fusible. C’est le moyen prévu par la Constitution du pays pour apporter le changement désiré au niveau de l’Exécutif. Les milieux d’affaires en ont assez, et le peuple est en colère. La situation du Premier ministre Lafontant rappelle étrangement celle d’un prédécesseur, Jacques Édouard Alexis qui, sous René Préval, était confronté à la grogne populaire, en butte à la grève de la faim. Il devait se voir montrer la porte par un Parlement totalement dévoué au président Préval, alors que celui-là s’était totalement désolidarisé de son Premier ministre.
À ce tournant de la conjoncture, on se demande si Michel Martelly possède les moyens d’influencer l’opposition à Guy Lafontant et porter celle-ci à changer son fusil d’épaule. Un tel revirement paraît de plus en plus impossible, car rien n’autorise à croire qu’un changement positif puisse surgir de sitôt. En d’autres termes, le Premier ministre est en passe de retourner à sa pratique médicale ; et le président de la République n’a pas les moyens de sauver sa peau.
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