mercredi 12 septembre 2018

Gonald Monción a raison !

Gonald Muncion
REGARD DE LA FENÊTRE
Par Michelle Mevs

Gonald Monción a raison !
(Gonald Monción is right!)


Dans l’État de New York, les élections législatives de mi-mandat auront lieu le 6 novembre 2018, les candidats aux postes électoraux régionaux sont en place.

Gonald Monción, né en Haïti, immigrant à 16 ans, est le challenger qui aspire au poste de représentant au district de l’assemblée 22 qui comprend Valley Stream, Elmont, New Hyde Park, Floral park, Bellerose et Stewart Manor ayant comme opposant, tandis que son opposant Michaëlle Solage, également d’origine haïtienne, qui veut se succéder à ce poste. Membre du Parti démocrate, elle a occupé le poste durant six années consécutives et aspire, une fois de plus, à un nouveau mandat, son quatrième. 

J´ai rencontré Gonald Monción, lors d’un live-show sur facebook et j´ai compris qu´il avait raison de dire : « Je souhaite vraiment construire un pont entre Haïti et les États-Unis d´Amérique. J´ai Haïti à coeur parce que je crois que Haïti ne sera un endroit stable que si nous fortifions notre position dans sa diaspora.”

J´ai voulu le connaître mieux. C’est ainsi qu’il s’est défini lui-même: « J´aime la politique et le défi qu’elle représente. En tant que représentant du peuple, on a le moyen et l’opportunité d’améliorer la vie du peuple, on devient la voix des sans-voix. Cependant ma communauté a besoin d’un leader. Par exemple il y a ces 60, 000 haïtiens jouissant du TPS qui sont en risque de déportation. On aurait du être capable de faire des arrangements ici aux États-Unis comme en Haïti pour eux, à leur avantage. Mais ceci n’a pas été fait comme il le faut. Pourquoi? C´est Sans doute un manque de vision et de détermination de la part de nos actuels représentants».

Ceux qui ont le Temporary Protected Status (TPS) et qui ne savent plus que faire pour continuer à résider aux États-Unis au-delà du délai de l’été 2019, qui leur a été accordé par l’administration Trump, pour se mettre en règle avec l’Immigration, réclament une plus juste représentation. Il faut savoir que ce dossier concerne les décisions prises au niveau fédéral et non local. Néanmoins, un défenseur de la communauté peut intervenir auprès des autorités américaines intéressées à collaborer en vue de libérer ce chapitre des blocages et difficultés qu’il présentent. Certains membres de l’administration américaine seront sensibilisés à ce dossier de grande importance. Puisqu’il est important de rrésenter de manière adéquate la cause des Haïtiens se trouvant dans cette situation auprès des institutions concernées, à Washington, et des représentants fédéraux; aussi, savoir négocier afin d’assurer l’avenir de nos immigrants se trouvant confrontés à pareille difficulté. 

En effet, l‘élu devrait savoir comment défendre les objectifs de leurs concitoyen exige l’implication d’un « fighter » d’un combattant, car nombreux sont-ils ceux qui confrontent des problèmes concomitants, sur la terre d’adoption, aux États-Unis, d’u côté, tout en faisant face également à d´énormes difficultés occasionnées par le laxisme des dirigeants et la corruption qui sévit au sein du gouvernement de leur pays d’origine, Haïti. Dans le cadre de sa vision, M. Monción expose ainsi ses préoccupations: 

« Principalement, l’électeur afro-américain d’origine haïtienne ou afro-haïtien s’inquiète et se demande avec angoisse : qui aura la détermination de combattre pour moi ?

« Il faut un “ fighter ”, un combattant quand les choses vont mal. Celui qui aura le courage de devenir le défenseur des droits de sa communauté et aura à cœur de projeter la dignité de ses concitoyens, prendra la cause des plus âgés comme des plus jeunes, et des plus démunis. Il devra être un fin négociateur en même temps qu´un rassembleur. Il devra s’armer de fortitude pour faire passer sa vision de progrès en faveur de sa communauté par devant les autorités au Congrès américain... Promouvoir des prises de position au sein de sa communauté envers son pays d’origine. Être capable de réclamer et même d’exiger des réformes en Haïti. Il aura le talent nécesaire pour mener à bien le dialogue et mener inlassablement les négociations, autant que cela sera nécessaire, en faveur de son électorat. Tout cela exige un leadership éclairé ».

Même s’il est admis qu’une forte majorité des populations américano-haïtiennes vote traditionnellement en faveur des candidats du Parti démocrate, Gonald Monción, qui est républicain, regarde bien au-delà des barrières, rejettant cette vieille et néfaste habitude d’un revers de main. Il le fait d´autant plus qu´il reproche aux actuels représentants démocrates leur piètre performance durant de si longues années. Alors, lui, Monción, se dit dans l’action, il peut faire mieux et de loin. Il est clair, dans le cas spécifique de son district, que son avenir heureux dépendra également des bons rapports avec l’administration en place à Washington. Autant dire, son statut de républicain constitue, de fait, une ouverture, une opportunité, voire un atout pour le district tout entire.

On sait qu´il faut toujours aller de l’avant et éviter de tourner en rond, car la vie des électeurs en dépend. Mais surtout, il faut être en adéquation avec les temps actuels, si on veut progresser. Or, la topographie du monde change constamment et les peuples y avancent en fonction de nouveaux paradigmes. 

Une philosophie politique nouvelle s’est installée depuis la victoire de Trump aux États-Unis d´Amérique avec des caractéristiques et antagonismes internes propre au pays. 

Pour y faire face, Gonald Monción nous parle encore : « Il s’agit pour nous de bien gérer le contexte politique en cours ». 

Voilà pourquoi le candidat Monción offre de nouvelles perspectives à ses concitoyens, lui qui ambitionne de mener le dialogue depuis l’intérieur du pouvoir républicain en place aujourd´hui. Aussi s’est-il exprimé en ces termes: 

«Moi, une fois élu, je poursuivrai avec acharnement la défense des intérêts de mes constituants. Mon objectif principal aura pour conséquence l’amélioration du statut économique, et celui de la vie de tous les jours dans ma communauté, par la mise en place de projets spécifiques. Parce que l’économie américaine affiche un taux de croissance de 4,1 % récemment ; que 12 000 emplois sont créés chaque mois dans notre pays:(….) Nous devons capter à notre avantage un part de cette richesse pour nous autres, de la communauté américaine d’origine haïtienne »

Dans la foulée, il s’interroge sur le fait d’accorder son vote aux candats du Parti démocrate, sans pour autant se sentir obligé de délivrer la marchandise, c’est à dire octroyer aux électeurs des avantages que procure l’affiliation à une organisation politique.

Il est intéressant de comprendre quelques points de vue essentiels de Gonald Monción : « S´il est admis que le fait de toujours voter démocrate depuis si longtemps n’a pas apporté les bienfaits escomptés, la raison est simple et bien évidente. Un vote déjà acquis n’est pas un vote que le Parti démocrate respecte. Il ne se traduit donc pas en avantages et considérations en faveur de la communauté d’origine haïtienne. “Our vote is taken for granted’’», explique-t-il. 

Selon le candidat Monción : «Il n´est pas intelligent que la communauté mette tous ses oeufs dans le même panier, ce qui veut dire voter toujours pour le Parti démocrate. Cette stratégie ne fournit pas suffisamment de dividendes ». 

Eléments de réponse de Gonald Monción à des questions d’actualité 

Gonald Monción n’utilise pas de langue de bois pour exprimerson crédo politique. Aussi, dit-il : Primo, il est souhaitable que l´Américain d’origine haïtienne soit présent au sein des deux partis politiques américains, le Parti démocrate comme le Parti républicain, car ce qui importe et doit primer avant tout pour mes électeurs, ce sontleurs intérêts et ceux de leurs communautés. Et, notre appartenance aux deux partis nous offre en amont une meilleure position à la table des négociations »

Le candidat admet que si Donald Trump nous a honteusement menti, on ne saurait l’oublier ; de même qu’on ne peut oublier les torts qui nous ont été faits par l’immixion des Clinton dans les affaires politico-économiques de notre pays d’origine, Haïti. On en subit chaque jour les affreuses conséquences. En même temps, si Trump nous a injuriés en faisant de nous un « shithole country », ce qui est intolérable, déplorable et injustifiable, Gonald Monción le reçoit et le conçoit comme un défi à relever. Aussi se prononce-t-il en ces termes: 

« Il faut que nous autres du district n´ayons de repos que quand nous auronsrelevé ce défi. Nous nous devons de prouver au monde entier que nous sommes capables de grandes choses aujourd’hui, maintenant, comme nous l’avons été dans le passé, en 1804. Et à cette fin, je dis : Saisissons notre bien là òu nous le trouvons. Organisons notre mouvement pour nous et entre nous sachant que rien ne nous sera donné gratuitement par aucun des partis, qu’il soit démocrate ou républicain. Il nous faudra nous battre ». 

Plus loin, dans ses explications, Monción tient à dire : « Il est à noter que si un candidat américain d’origine haïtienne, membre du Parti républicain, remporte ces élections de mi-mandat, ce sera une victoire inouïe pour le Parti républicain. À partir de ce moment, il est clair que la communauté d’origine haïtienne ayant un leader capable saura alors profiter de cette victoire républicaine pour obtenir une place de choix, des avan- tages, des traitements profitables et consistants par rapport à ses besoins. Le vote positif obtenu par Monción aura pris tout son sens! 

« Secundo : Notre paquet de votes au prochains scrutins doit entrer dans le cadre de négociations intelligentes devant déboucher sur un pacte “gagnant-gagnant” entre le pouvoir américain (dont le Congrès) et nous autres, qui doit profiter à la communauté. Le vote global des Haïtiens n’est pas gratuit, elle ne doit pas l’être. Or il est jusqu’à présent sacrifié aux démocrates ou va en faveur des démocrates. Durant des années, ces derniers en ont profité pour se faire élire sans pour autant donner rien en conreparti en toute proportionnalité des projets valables en faveur de notre communauté. 

« Tertio : Notre cohésion identitaire et culturelle constitue notre force de frappe en tant que communauté. Si nos enfants sont des champions, nos artistes des succès, nos intellectuels d´éminents professeurs, néanmoins, nous avons développé une tendance marquée d’un certain individualisme, de faux orgueil quelque peu exclusivement égocentrique. Pareille attitude nous affaiblit politiquement et mérite d’être réformée ». 

« Quarto : Nous voulons défendre le mouvement Petro Challenge comme toute forme de corruption dans notre district aussi bien qu’en Haïti, parce que si notre cordon ombilical est attaché à cette terre ou à la mémoire qui nous nourrit, disons-le : si Haïti tombe, c’est nous qui tombons! Citons, à titre d’exemple la taxe de 1,50 $ imposée sur la communication entre Haïti et le monde, cette caisse noire du gouvernement haïtien, nous a été imposée par la force sans que nous autres dans la diaspora ayons jamais mis en train une défense légale à son encontre ». 

Pour finir Monción s’est laissé aller à me raconter une anecdte symptomatique de ce qui ne devrait pas arriver et qui l’a marqué malgré le peu d’importance qu´elle semblerait avoir. Manque de civilité peut-être ? mais, pour sûr une attitude arrogante : 

« C’était en 2014... Je croise à la porte, un représentant de mon district dont je tairai le nom, aumoment où je m’apprête à sortir d´un programme communautaire. Alors je lui tend la main pour lui presser la main, dans l’intention de le saluer. Il me l’a tout simplement refusé balbutiant quelque vilains mots à mon endroit. Il aurait préféré me faire comprendre que j’étais devenu son ennemi. 

« La raison ? Sans doute, sous prétexte que l´Haïtien d’origine ne doit pas briguer de poste politique contre un autre Haïtien né dans ce pays; il se serait cru dans son bon droit. Or cette pseudo-philosophie politique est désuète, quand on sait que ce principe monarchique n’a cours au sein d’aucune autre minorité aux États-Unis; que cette attitude est contre-productive pour tous les concitoyens de notre communauté, car ayant l’effet de priver d´alternatives. Mais encore, que l´exclusion d’aucun candidat sur le terrain électoral mine notre solidarité identitaire, menace notre système démocratique et ne fait que nous humilier nous autres provenant d´un peuple fière. Serait-ce une expression de haine du genre : “Ayisyen toujou rayi Ayisyen ‘’ ? Je ne peux croire qu’une personne responsable ait pu agir de la sorte ». 

Gonald Monción fait preuve de courage et de vision; mais il a encore de la chance —cet incontournable élément de la réussite en politique—puisqu´il s’apprête à réaliser l’un de ses deux rêves d’enfance les plus chers: Devenir gardien de but de l´Athletique Football Club, à Port-au-Prince, et le second — pas des moindres : entrer en politique aux États-Unis. Gonald Monción a raison, «He is right ! » 

M.M