mercredi 28 février 2018

Venezuela : Le petro remplace le bolivar au pays du chaos


Nicolas Maduro lance la cryptomonnaie appeleé ṕetro, le
21 février 2018 à Caracas, Vénézuela
REGARD DE LA FENÊTRE

Article repris de Haiti-Observateur de la semaine par Michelle Mevs

Par Michelle Mevs

Au Venezuela la monnaie pétro remplace le débile bolivar. Le président Nicolas Maduro, aux prises avec le chaos vénézuélien, dote son pays d’une nouvelle monnaie, le pétro, une crypto-monnaie sous dispositif numérique ledger blockchain, mais en même temps entreprise de l’État vénézuélien.

Pour plus de précision, il faut savoir que le ledger blockchain est une page dépendant d’un système d´enregistrement virtuel et numérique (non centralisé par une institution) qui permet d’émettre et d‘effectuer des transactions de valeurs, dont la crypto monnaie, à travers un processus informatisé complice appelé « miners ».

En effet, le bolivar est « out » et le petro « in » et les termes définis dans le livre blanc vénézuélien publié à cet effet. Voilà un grand défi pour les États-Unis d’Amérique de Donald Trump et une contre-offensive lancée contre l’opposition par le président Nicolas Maduro.

Selon les déclarations du président du Venezuela, mises en doute par la presse américaine : USD 735 millions en devises diverses ont été récoltées la première journée de l’émission du petro, le 21 février (au taux de référence basé sur le prix du brut sur le marché international, actuellement à USD 60 $). Le paquet global représente une offre mise à la disposition du marché international totalisant USD 100 millions de petros, soit USD 6 milliards $ par étape, bien entendu.

Alors que les négociations entre le gouvernement Maduro et l’opposition vénézuélienne qui se déroulaient en République Dominicaine ont récemment échouées, Nicolas Maduro décrète des élections générales pour le 22 avril 2018, une joute d’ores et déjà boycottée, en raison de son irrespect des normes démocratiques, par une majorité d’opposants et de pays de la communauté internationale tels que les États-Unis et l’Espagne, entre autres. Le prix des produits pétroliers ayant subi une chute vertigineuse, la production étant également à la baisse, tout cela, dans une ambiance de corruption généralisée, ont occasionné la dégringolade du bolivar jusqu’à 90 % de son cours moyen. Alors que l‘hyperinflation mine l’économie du pays et les produits de première nécessité ne peuvent suffire aux besoins de la population vénézuélienne rendant éprouvante l’existence des citoyens.

Quelles sont les possibilités de succès de cette monnaie pour Nicolas Maduro ?

En définitif, Nicolas Maduro est en train de faire des levées de fonds en devises contre la volonté des États-Unis et la critique de certaines institutions et opposition locales à son régime. Trouver le financement et la liquidité dont le gouvernement Maduro a besoin pour sa survie, en offrant les pétrodollars en gage, opération qui rappelle les émissions traditionnelles de bons du trésor ou lettres de change, tel est l’objectif actuel. Alors, le pétrodollar par sa nature même devrait, selon le plan de Maduro, assurer la reprise des transactions; et donc des exportations de pétrole sur le marché international.

En butte à l’embargo financier imposé par les États-Unis, qui empêche la tenue régulière des transactions et l’obtention du financement, il aura fallu à Maduro de trouver une échappatoire. Car, pour lui, l‘avantage est clair, puisque cette monnaie, libre du contrôle bancaire ìnternational et à l’abri des sanctions globales, pourrait fournir la liquidité nécessaire au fonctionnement au jour le jour du pays.

Le principe de l‘opération est simple : Le petro est garanti par l’immense réserve pétrolière dont le Venezuela est le plus grand détenteur mondial. Le prix international du pétrole indexé est celui du brut vénézuélien et le prix du pétrodollar, quoique l’offre et la demande dépendent de facteurs internes. Il ne manquerait donc plus que la confiance pour faire tourner la machine.

Assurément les applications du blockchain vont créer un paradigme nouveau dans le secteur financier et culturel international et vénézuélien. Quoique les conséquences soient encore inconnues, l’indépendance de cette monnaie vénézuélienne du type bit coin (BTC) des agents bancaires et institutions de crédit protégés contre les sanctions financières internationales pourrait bien apporter une bouffée d’oxygène à court terme au régime bolivarien fortement contesté.

Pour le moment, le bolivar attend d’être rapatrié par le gouvernement vénézuélien. Or le billet de 100 000 bolívares vaut moins qu’USD 0,50 $ au marché de change parallèle. Il servirait, selon BBC Monde, à s’acquitter des taxes et impôts et serait offert et vendu sur une plateforme à concevoir.

Entre-temps, Carlos Vargas, le super intendant des crypto monnaies, au Vénézuela,souhaitait, encore selon BBC Monde, attirer les investisseurs du Qatar, de la Turquie, du Moyen Orient, d’Europe et des États-Unis, sans aucune restriction.

L’achat du petro offert à tous

Nonobstant les avantages hypothétiques que pourrait procurer le petro au régime Maduro, quelques spécificités négatives attirent l´attention de l’observateur. Par exemple, selon le livre blanc sur l’économie digitale vénézuélienne 55 % des revenus en devises iraient à un fond discrétionnaire souverain vénézuélien. De plus, toute conversion de petro sera faite en bolivars en fonction du prix du brut au moment de la transaction.

Par ailleurs, l’Assemblée nationale et la Chambre législative refusent d’avaliser l’accroissement de la dette du pays, puisque, selon elles, l’émission du pétrodollar va en ce sens. Une fois pour toutes, elles ont déclaré le petro illégal et inconstitutionnel, s’érigeant en opposition par rapport à la position du Département du Trésor public vénézuélien, qui renforce l’initiative crypto monnaie pétrodollar.

Il est bon de signaler qu’il existe des centaines de crypto monnaies, dont l´ethereum de par le monde et dont le plus fameux est le bit coin BTC.Tandis que celui-ci est libre de toute régulation gouvernementale, de contrôle bancaire et de fonds d´investissement, le petro est centralisé et sujet à certaines décisions politiques et financières du gouvernement bolivarien.

À noter que ce n’est pas le seul pays à recourir au système numérique. Déjà, Dubaï travaille a adopté le dispositif cryptomonnaie. En Estonie, il sert de base aux émissions notariales et enregistrement du cadastre.

Signalons aussi que le Venezuela a annoncé encore le lancement d’une crypto monnaie basée sur l’or extrait de ses mines.

Entre-temps, lisons certaines réflexions sur le sujet émises dans l’éditorial du Wall Street Journal, édition du 22 février 2018 : «Les critiques soutiennent que cette initiative constitue une tentative désespérée de Caracas pour acquérir de la liquidité à un moment où le Venezuela ne peut rembourser sa dette externe de USD 150 milliards $ (...) Le département du Trésor des États-Unis a averti qu‘une telle initiative pourrait violer les sanctions imposées l’année dernière ». Alors que la presse américaine qualifie cette monnaie de « crypto-con », il est certain que cette décision de Nicolas Maduro constitue un défi aux institutions bancaires, ainsi qu’aux décisions unilatérales des puissances tutrices. En revanche, il est bon de tenir compte des bienfaits ou méfaits du régime actuel par rapport à la vie ou la survie du peuple vénézuélien dont le refuge le plus prometteur semble être inévitablement l’immigration en terre étrangère.

M.M.

Les révélations de Guy Philippe vérifiées


TRAFICS S ILLICITES, CORRUPTION ET BLANCHIMENT D’ARGENT


Les révélations de Guy Philippe vérifiées

Plus d’une douzaine de parlementaires pourraient le suivre à Miami....

Par Léo Joseph


Après une enquête qui s’est étirée sur près d’une année, afin de vérifier les révélations faites par Guy Philippe, les autorités fédérales se trouvent en position de procéder à des arrestations en Haïti. Réalisant que les encouragements à la résistance aux autorités judiciaires américaines que lui inspiraient ses alliés, amis et collègues restés en Haïti n’étaient que bravade, il semble se dire qu’il est condamné à faire la prison tout seul. Aussi a-t-il décidé de dire « toute la vérité » et « rien que toute la vérité » aux enquêteurs fédéraux. Cela vaut bien la peine, car il est passible de voir sa peine de plus de neuf ans de réclusion réduite à seulement quatre ans.

En effet, en prison, se retrouvant seul avec ses pensées, se déboires et passant mentalement en revue des hommes et femmes dont les activités, privilèges et la fortune se confondaient avec les siens, pendant qu’il se mélangeait avec des gens, dont la plupart n’ont aucune identité, Guy Philippe s’est rendu compte qu’il a mal joué quand il croyait donner le change aux agents fédéraux qui tentaient de lui tirer les vers du nez. Aussi voulait-il, dans un premier temps, lancer ces derniers sur de mauvaises pistes, estimant qu’il avait la responsabilité de protéger ses « associés » restés au pays se la coulant douce, tandis qu’il se trouve enfoncé dans une existence humiliante, et obligé d’exécuter des ordres déplaisants et à se surveiller constamment pour ne pas contrarier ses geôliers. Se souvenant sans doute du cas de Jacques Kétant s’ingéniant à fournir des informations inexactes aux agents fédéraux, ce qui lui valait l’exil à une prison éloigné de sa famille qui se trouvait à Miami, en sus d’avoir écopé d’une peine de plus de vingt ans de prison, un brusque revirement s’est opéré chez Philippe.

Le réseau de Raynald Saint-Pierre dénoncé

Ce qui a peut-être valu à Guy Philippe une sorte de « sympathie » des dirigeants fédéraux, c’est le luxe de détails qu’il a révélés au sujet de Raynald Saint-Pierre, un ex-officier de l’Armée démobilisée purgeant sa peine dans une prison fédérale, après avoir plaidé coupable de trafic de drogue et d’avoir expédié des dizaines de kilogrammes de cocaïne aux États-Unis.

Des sources proches des enquêteurs fédéraux ont précisé que Philippe a permis à ces derniers de remonter la filière de distribution de drogue qui a résulté à l’identification des acteurs. Aussi, grâce au sénateur élu de la Grand’Anse (département du sud-ouest) des anciens barons de la drogue n’étaient-ils plus des « illustres anonymes » utilisant tous les artifices imaginables pour dérouter les agents fédéraux, dont certains de leurs limiers locaux, au sein de la Police nationale (des Forces armées d’Haïti avant celle-ci), faisaient plutôt acte d’allégeance aux barons locaux au lieu de dénoncer ces derniers aux enquêteurs, tel qu’ils étaient grassement payés pour le faire.

À partir du recoupement des informations obtenues de Philippe, des agents de la Drug Enforcement Administration (DEA) en poste en Haïti, ont réalisé que celui-là a permis d’identifier parfaitement les hommes, en diaspora comme en Haïti, qui étaient engagés dans le commerce illicite de la drogue.

Par exemple, à cause de Philippe, il a été possible d’établir le lien qui existait, ou qui existe encore, entre Jacques Kétant et la pègre haïtienne, ou encore entre ce dernier et les groupes musicaux. D’où la possibilité de lier des musiciens bombardés députés et sénateurs à Kétant qui continuait à attirer comme un aimant des musiciens parmi les mieux côtés des groups musicaux, même quand il se trouvait en prison aux États-Unis. Puisque des artistes logeaient dans des maisons qui appartenaient à Jacques Kétant et roulaient ses luxueux véhicules alors qu’il était incarcéré aux États-Unis, loin de son fief, Haïti.

D’autres anciens officiers membres des Forces armées d’Haïti (FAdH) faisaient partie du même réseau que Raynald Saint-Pierre, qui s’est montré extrêmement avare d’informations. C’est pourquoi il était impossible d’identifier les associés de ce dernier.

Mais, non seulement Guy Philippe à mis les autorités fédérales sur la piste des membres des réseaux Kétant et Saint-Pierre, ses informations ont exposé des hommes d’affaires évoluant dans les trafics illégaux, y compris ceux ayant participé à l’importation des drogues transportées parle «Bateau sucré » d’Acra.

Pour les autorités fédérales américaines, maintenant Guy Philippe est considéré comme un précieux allié dans la lutte contre le trafic de drogue. C’est pourquoi la collaboration qu’il a donnée a ouvert des « pistes intéressantes ».

Mais, l’aide fournie par ce dernier a permis d’identifier des acteurs d’autres crimes. Car, dans la mesure où les trafiquants de drogue — ou de tous les autres commerces illégaux — ont besoin de blanchir l’argent sale, il y a fort à parier qu’ils doivent avoir accès à d’autres spécialités. D’où la nécessité de trouver des spécialistes de transferts clandestins. Et si certaines institutions bancaires se sont évertuées à ne pas se mêler à cette activité illicite, d’autres, attirées par les juteuses commissions que cela procure, ne peuvent résister à la tentation de servir ceux qui en font la demande.

On se rappelle que Guy Philippe a été accusé d’effectuer des transferts d’argent sale de banque à banque, ce qui lui a valu d’être poursuivi pour blanchiment des avoirs. Or ces opérations n’ont pas été réalisées par le truchement de banques étrangères seulement, puisque des institutions bancaires locales l’ont été à tromper la vigilance des autorités bancaires et à effectuer des dizaines de milliers de dollars à destinations des banques américaines.

En ce qui a trait aux trans-ferts clandestins, c’était surtout l’apanage de Laurent Lamothe. On ne sait pas si Philippe a été un de ses clients, mais il y a de fortes possibilités que si c’est le cas, l’ancien Premier ministre s’est mis à table au détriment de ce dernier.

À coup sûr, des banques privées membres du système bancaire haïtien ont participé à ces opérations illégales. Vu la concurrence constatée dans le marché et les limites imposées à ces institutions par une clientèle aux faibles moyens, les banques haïtiennes prétextent ces problèmes pour faire du transfert clandestin un moyen sûr d’augmenter leurs revenus. Dans ce domaine encore, Guy Philippe a bien servi les autorités fédérales.

On se souvient, par exemple, qu’un technicien du by-pass, qui travaillait pour la SOGEBANK, avait été assassiné sans qu’ait été établies les conditions dans lesquelles il avait trouvé la mort. En effet, directeur numérique à cette institution bancaire, Michel Stéphane Bruno, 42 ans, fut assassiné dans la soirée du mercredi 15 juin 2015, à Puits Blain 17. L’enquête qu’on prétend avoir diligentée, afin d’identifier son assassin, n’a jamais eu de suite.

À l’occasion de sa mort, des observateurs avaient indiqué qu’il avait été abattu après son interview avec des agents du Bureau of Federal Investigation (FBI) dans le cadre d’une enquête que menaient les Américains sur les activités de by-pass et le transfert clandestin d’argent. D’aucuns prétendaient, à l’époque, que son assassinat avait été commandité par des clients qui craignaient que leurs activités illégales ne fussent révélées.

Tous ces facteurs pris en considération font croire qu’après environ une année, l’enquête suscitée par les révélations de Guy Philippe est parvenue à la phase d’arrestation des personnes concernées.

Établissant un lien avec de telles activités illicites et l’affaire PetroCaribe, les enquêteurs fédéraux ont conclu que les plus de USD 2 milliards $ détournées de ce compte n’ont pu être transférés à l’étranger, en raison de la surveillance serrée mise en place par le personnel bancaire international préposé à cette tache. Les observateurs sont d’accord que, dans les milieux bancaires haïtiens, des ouvriers du by-pass ont réussi des opérations clandestines de transfert de fonds, mais ces derniers limitaient leurs activités à moins d’un million par session. Selon des experts, le gros des sommes volées par les anciens hauts fonctionnaires haïtiens se trouvent encore en Haïti, servant, dans biens des cas, à financer le commerce infernal et des projets locaux.

Jovenel Moïse au même carrefour qu’Aristide ?


Dans certains milieux diplomatiques américains, on laisse croire que, suite aux aveux faits par Guy Philippe, il est possible que les autorités judiciaires fédérales aient mis leur machine en branle en vue de rapatrier aux États-Unis les personnes dont l’enquête aurait révélé la participation à ces activités illégales clandestines.

En effet, selon ces sources, il est possible que Jovenel Moïse soit mis dansl’obligation d’acquiescer à une éventuelle demande des autorités américaines de leur livrer les personnes fautives. À la question de savoir quelle attitude observer si ce dernier refuse d’obtempérer. La réponse est on ne peut plus catégorique. Comme dans le cas d’Aristide, qui voulait faire exécuter Jacques Kétant, au lieu de le livrer aux Américains, de peur que ces derniers ne lui arrachent ses propres secrets dans le trafic de drogue, la réponse a été, il sera transporté à Miami à leur place.

Pour mémoire : Dans le cas d’Aristide, les marshals fédéraux, qui étaient venus chercher Kétant, étaient arrivés chez lui afin de mettre ce dernier en état d’arrestation. Sur ces entrefaites, l’ex-président Aristide expédia Rudy Thérassant chez le baron de la drogue pour le lui ramener. Mais il devait plutôt, en aparté avec Thérassant, lui dire d’emmener le prisonnier à Ti-Yanyen et de l’y abattre. Alors comprenant ce qui se passait, le chef des marshals parla ainsi à Aristide : « Nous sommes venus chercher un prisonnier. Nous devons retourner avec un prisonnier. Si ce n’est pas lui, nous vous emmenons à sa place ». À ces mots, M. Aristide fit un appel à Rudy Thérassant lui demandant d’amener Jacques Kétant chez lui.

On ne peut dire avec précisions ce qui va se passer. Mais il est certain que des sénateurs, des députés et d’autres catégories d’individus recevront des visites désagréables, dans les prochains jours.

vendredi 23 février 2018

PILLAGE ET MAGOUILLES À L’ONA

MES POINTS SUR LES I DE MICHÈLE BENNETT DUVALIER
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PILLAGE ET MAGOUILLES À L’ONA.
ON NE PRÊTE QU’AUX RICHES.
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Cette semaine, j’ai écouté avec beaucoup d’intérêt l’entretien accordé par le Syndicaliste, Me. Jean Bonald Fatal à Roberson Alphonse du Nouvelliste. (Ci-après la vidéo ). Je vous en fais le résumé.

Avec des mots clairs et nets, Me. Fatal explique la gabegie administrative de l’ONA dont le Directeur Général actuel est Mr. Chesnel Pierre. Il déplore que les travailleurs, les petits cotisants soient les dindons de la farce. Des prêts « délinquants » disait-il, sont accordés à des membres du Secteur Financier et Politique à des taux d’interêts défiant toute concurrence. Comme par exemple:

-Avis Rent a Car : Prêt de 432 Millions de Gourdes ($6.900 Millions) au taux d’intérêt 4%.
-Auto Plaza : Prêt de 400 Millions de Gourdes ($6.500Millions) au taux d’intérêt 4%.
-Sénateur Youri Latortue : Prêt de 70 Millions de Gourdes ($1.200 Millions) à 3%.
-La Compagnie Haïtienne de Motors (Mazda) a une dette de 43 Millions de Gourdes ($685.000) qui représente des années de cotisation non payées que la Direction de l’ONA a négocié en échange de 17 pickups qui ont été distribué à des partisans à des fins politiques.

Des taux d’intérêt aussi bas, précise Me. Fatal, ne sont pas accordés aux travailleurs si jamais ils y arrivent après beaucoup de difficulté à obtenir un prêt. Malgré leurs cotisations régulières, ce qui n’est pas le cas de certains du Patronat, le travailleur paiera un taux d’intérêt de 22%.
A noter que les taux de la BRH sont à 7%.

Sous le Gouvernement Privert, le Directeur de l’époque, Mr Benjamin qui avait été recommandé par le Sénateur Carlos Lebon, lequel avait la main mise sur l’Organisme, a un jour organisé une fête de fin d’année qui aurait coûté à l’ONA près de 11 Millions de Gourdes, soit $175.000 US. Les verres à boire portaient d’ailleurs l’effigie du Directeur.

Toujours d’après Me. Fatal, qui demande une réforme administrative, une pléiade de nominations ont été faites sous l’Administration du Président Privert dont:
-19 Directeurs-Adjoints à la Direction Administrative.
- 11 Directeurs-Adjoints à ONA FAM
- 11 Directeurs-Adjoints à la Direction Réseaux.

Avec un Budget de 11 Milliards de Gourdes, les employés de l’ONA ont beaucoup de peine à trouver un prêt hypothécaire, faute d’argent dans les caisses.

L’ONA est-elle une institution de l’Etat ou un pavillon de complaisance pour les dirigeants politiques et le secteur financier?

Est-ce-que le peuple haïtien intéresse vraiment la classe politique et le secteur financier?

Pour conclure, je me suis posé une question: L’ONA a-t-il joué un rôle dans le dossier du crédit de 123 Millions de Dollars pour achat d’équipements lourds, accordé au Gouvernement du Président Jovenel Moïse par certains membres du secteur financier? À 3 ou 4% d’intérêt? LOool!

On le saura peut-être un jour!

Michèle Bennett Duvalier
Paris, France
Le 24 Février 2018





mercredi 21 février 2018

Trafic de drogue : Lamothe est accusé par un Dominicain

L'ex-Premier ministre haïtien Laurent Salvador Lamothe.
EMPÊTRÉ DANS LE DOSSIER PETROCARIBE

Trafic de drogue : Lamothe est accusé par un Dominicain
Par Léo Joseph

L’ex-Premier ministre haïtien Laurent Lamothe se démène comme un diable dans un bénitier pourse disculper auprès des autorités haïtiennes qui seront appe- lées à traiter les poursuites judi- ciaires susceptibles d’être engagées dans le scandale Petro-Caribe. Aggravant encore davantage sa situation, le pilote domini- cain du puissant sénateur et mul- timillionnaire Félix Bautista a dénoncé des officiels haïtiens. L’ex-Premier ministre Laurent Lamothe aurait été accusé d’avoir été le bénéficiaire de cargaisons de drogue qu’il a transportées de Colombie et de Panama à desti- nation d’Haïti et de laRépublique dominicaine.

Dans un article publié sur les réseaux sociaux, sous la plume d’Emmanuel Roy, un avocat d’origine haïtienne quifaisait par- tie de la petite équipe de campagne de Michel Martelly, l’auteur fait état des révélations faites par Luis Alejandro, pilote du puissant sénateur dominicain Félix Bautista. Selon M. Roy, le pilote, qui a été arrêté parles autorités dominicaines sur présomption d’avoir emmené l’avion du sénateurBautista d’Haïti à Colombie et au Panama, « bien souvent transportait de la drogue pour être distribuée en République dominicaine ou transportée et à Miami ».

Possible rebondissement en Haïti de l’affaire Bautista

Le sénateur dominicain Félix Bautista.
Originellement inculpé pour corruption, le sénateurBautista, qui a fait ses débuts comme tailleur fabriquant des chemises, a étémis hors de cause par la Cour suprê- me de la République dominicaine. Devenu multimillionnaire dont, d’aprèsles autorités dominicaines, la fortune est estimée à USD 500 million $, qu’il a amassée dans l’espace de quatre à dix ans, il n’a eu aucune peine à se procurer des avocats chevronnés poursadéfense. D’aucuns prétendent que ses premiers démêlés avec la justice ont tourné en sa faveur parce qu’ils avaient les «grands moyens ».

Mais, le procureur fédéral de la République dominicaine, Francisco Dominguez Brito, qui pensait toujours que la fortune amassée par le sénateur Batista était d’origine illicite, restait aux aguets, attendant l’occasion propice pour traîner Bautista, encore une fois, devant la justice. Il semble que M. Brito ait découvert le pot aux roses. Car l‘arrestation de LuisAlejandro, le pilote de Félix Bautista sous l’accusation d’avoir introduit de la drogue en territoire dominicain, pourrait bien donner les preuves qu’il recherchait pour inculper ce dernier.

Cité par Emmanuel Roy, Francisco Domingo Brito a déclaré que le sénateur a fait des révélations dans le cadre de son interrogation par le juge instructeur spécial Alejandro Moscoso Segara. Le parlementaire, écrit Roy, a révélé que des fonds déposés dans plusieurs de ses comptes en banque non identifiés, et dont les origines étaient introuvables provenaient du gouvernement haïtien. Aussi, le sénateur Bautista a-t-il révélé que les autorités haïtiennes ont octroyé à ses compa- gnies de construction un total de 20 contrats avec un coût global d’environ USD 480 millions $, dont seulement 12 ont été achevés. 


Le procureur de Santo Do- mingo Francisco Dominguez Brito.
Afin de garantir l’attribution de nouveaux contrats à ses sociétés, le sénateur avait versé des pots de vin, sous forme de financement de la campagne présidentielle de Michel Martelly. Ces faitssemblent corroborerlesrévé- lations qu’avait faites, en 2012, la journaliste dominicaine d’investigation Nuria Piera selon les- quelles Michel Martelly avait accepté un pot-de-vin du séna- teur Bautista de l’ordre de USD 2,5 millions $.

Autres avantages en nature offerts à Martelly et Lamothe 


Les autorités judiciaires dominicaines ont précisé que le sénateur Bautista s’est montré d’une grande générosité à l’égard du président Martelly et de son Premier ministre Laurent Lamothe. Par exemple, durant la campagne présidentielle du chanteur du compas, le parlementaire mettait son hélicoptère à la disposition de Sweet Mickey. Mais après la victoire aux urnes de ce dernier, il mettait également un Cessna 500 à la disposition du tandem Martelly et Lamothe. D’autre part, le parlementaire avait également mis un luxueux appartement au service du président et du Premier ministre haïtiens. 

Dans les milieux officiels dominicains, on répète qu’à l’occasion de certaines visites à Santo Domingo, Martelly et Lamothe invitaient « des prostitués » dans cet appartement. C’est pourquoi, dit-on encore, ils ne séjournaient pas dans des hôtels quand ils venaient en visite en République domini- caine.

L’avocat Emmanuel Roy souligne aussi, citant des autorités judiciaires dominicaines, que Laurent Lamothe séjournait également à cet appartement avec son ex-petite amie, Petra Nemcova, quand les deux voyageaient ensemble à la capitale dominicaine.

Le juge instructeur Alejandro Moscoso Segarra.
Dans son article, Emmanuel Roy rapporte aussi que, selon des aveux faits par le sénateur dominicain au juge d’instruction Alejandro Moscoso Segara, Félix Bautusta avait offert des « actions gratuites » à ses compagnies constituées en sociétés commerciales en Haïti, notamment Constructora Hamdon. Dans l’élaboration de contratssans appel d’offres avec Haïti, il est dit que Martelly, Laurent Lamothe et leur équipe ont établi comme condition que les firmes étrangères qui décrochent des contrats en Haïti octroient des actions à des officiels haïtiens qui doivent être désignés comme présidents de ces entités. Des 46 compagnies créées par le sénateur Bautista, Emmanuel Roy fait savoir que cinq d’entre elles sont implantées en Haïti.

On retiendra que les sociétés créées en Haïti par le parlementaire dominicain ne sont pas éligibles à participer à l’appel d’offres, encore moins à se faire octroyer des contrats, en raison de leur création récente. Ces entreprises ont été lancées un ou deux ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Cela ne les a pas empê- chées d’obtenir des contrats léonins, car étant devenus des associés des dirigeants haï- tiens.

Il y a de fortes chances qu’une parti des millions du fonds PetroCaribe ont été investis dans ces projets, dont certains d’entre eux,selon le témoignage du sénateur Bautista lui-même, ne sont pas achevés. Rap- pelons que seulement 12 des 20 projets octroyés aux com- pagnies du parlementaire do- minicain ont été achevés, dit M. Bautista. Voilà qui devrait donner à réfléchir à ceux qui mènent l’enquête sur l’utilisa- tion du fonds PetroCaribe.

Laurent Lamothe et le trafic de drogue

Si dessources proches de l’enquête sur le « Bateau sucré d’Acra » attribuent un rôle au Premier ministre Laurent Lamothe au niveau des logistiques, afin que le débarquement puisse s’effectuer dans un environnement sécurisé, il semble que l’ancien chef de la primature ait eu son propre créneau d’exploitation de cette denrée.

Les révélations du pilote du sénateur Bautista indiquant qu’il transportait la substance interdite de la Colombie et du Panama pour le compte des dirigeants haïtiens et son pa- tron, M. Lamothe, quant à lui, avait son propre avion qui faisait presque les mêmes trajets. À cet égard, Emmanuel Roy confirme des révélations qu’avait faites Haïti-Observateur, voilà déjà plus de trois ans. L’hebdomadaire avait précisé que le Cessna 500 que possédait Lamothe faisait la navette aux Antilles françaises transportant de la cocaïne à des clients.

À l’époque, des agents de la Drug Enforcement Admi- nistration (DEA) surveillaient les déplacements de cet engin, qui faisait des escales ponc- tuelles, entre autres, à Saint Barthélemy, Martinique, Désirade et Guadeloupe, pour ne citer que ces îles. Selon des sources proches de la DEA, les autoritésfédéralessont en pos- session d’une série de documents cartographiques sur cet avion, dont les déplacements dans différents ponts de la Floride, de la Caraïbe, de l’Amérique Latine, et parfois jusqu’en Europe, sont régulièrement enregistrés.

Des sources crédibles ont fait savoir que le Cessna 500 était, à l’origine,mis à la disposition de Martelly et Lamothe par le sénateur Bautista. Ces sources n’avaient pu établir si ceux-là payaient la location et l’entretien. Maisilsemble que, par la suite, l’ex-Premier ministre haïtien ait acheté cet aéronef, qui a été mis en vente par M. Lamothe. Des sources crédibles proches de ce dernier ont laissé entendre que l’appareil aurait été vendu pour USD 300 000 $. Le prix d’USD 400 000 demandé à l’origine a été révisé à la baisse, afin d’en faciliter la vente, après que le Cessna 500 eut été sur le marché durant plus d’un an,fait-on savoir. 

À en croire ces mêmes sources, Laurent Lamothe aurait remplacé l’avion qu’il a vendu par un Golfstream, un appareil de plus grand format que le précédent.

Toutes ces nouvelles don- néesrecueilliessur Lamothe et ses alliés ne doivent pas échapper aux agents de la DEA qui détiennent déjà à son sujet d’importantes informations. Reste à savoir à quoi serviront toutes ces données.

L.J.

jeudi 15 février 2018

UN BON PROCÈS PÉTROCARIBE: UN IMPÉRATIF DANS LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION EN HAITI


 Par Edmonde SUPPLICE BEAUZILE

Présidente du Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens (FUSION)

Le spectacle déplorable que la majorité PHTK et ses alliés ont infligé aux citoyennes et aux citoyens qui ont veillé très tard mercredi dernier, dans l’espoir que les sénateurs allaient finalement accepter le rapport de leur commission d’enquête, a confirmé qu’il n’y a rien à espérer d’eux si l’on veut tracer un exemple dissuasif dans l’affaire Petrocaribe.  Avec le premier rapport de la commission éthique du Sénat nous avions cru voir poindre au bout du tunnel une petite lueur qui, l’espace d’un instant, nous a fait rêver qu’enfin justice serait faite au peuple haïtien et que celles et ceux qui ont lourdement endetté notre pays pour de longues années, allaient payer pour ce crime de lèse patrie perpétré avec la dilapidation des fonds du programme Petrocaribe.  

Les tergiversations qui ont suivi le dépôt de ce premier rapport et qui ont repris avec le second, laissaient entrevoir que ceux qui ne veulent pas que ce procès du siècle ait lieu, feraient tout pour enterrer le dossier.  D’ailleurs le Président de la République n’a pas hésité à avouer publiquement qu’il était intervenu personnellement pour faire obstruction à la justice et bloquer le processus.  Dans d’autres pays de la région, cela aurait suffi pour déclencher une procédure d’impeachment.  Les ténors de sa majorité n’ont pas manqué de monter au créneau et de se répandre dans la presse pour indiquer d’avance que le rapport finirait dans la poubelle.  La majorité PHTK et ses alliés en faisant voter à la cloche de bois une résolution transférant le dossier à la Cour Supérieur des Comptes et du Contentieux Administratif, croient avoir trouvé une voie de garage pour faire oublier l’affaire.

Mais c’est compter sans la détermination des démocrates de notre pays qui ont régulièrement pris position contre la corruption et réclamé la vérité sur ce que les gouvernements qui ont géré les fonds Petrocaribe ont fait de l’énorme dette qu’ils ont gaspillé, sans pouvoir montrer grand-chose pour les milliards de dollars dépensés.  La FUSION veut publiquement féliciter le citoyen Johnson Colin et son équipe d’avocats qui ont eu le courage de déposer formellement plainte et de saisir un juge d’instruction en vue de pousser les investigations et de monter un dossier solide contre celles et ceux qui de près ou de loin ont participé à ce hold-up.  La présomption d’innocence reste une règle de droit qui doit être strictement respectée dans cette affaire, il en va de la crédibilité de notre système judiciaire qui tient là une bonne occasion de redorer son image.

 Il est décevant de constater que l’institution parlementaire ne se soit pas montrée à la hauteur de cette noble tâche qui consistait à lancer un grand Procès Petrocaribe qui doit marquer le commencement de la fin de la corruption en Haïti.  A quelque chose malheur est bon.  Que serait-il advenu de ce procès si l’on avait dû s’en remettre à une Haute Cour de Justice contrôlée par une telle majorité, pour connaitre de cette affaire ?  Tous les protagonistes risquaient, hélas, d’être innocentés.  En affichant ouvertement leurs positions et en tentant par tous les moyens de bloquer un simple rapport, les sénateurs de la majorité PHTK et leurs alliés ont tout simplement éliminé toute possibilité pour que la Haute Cour de Justice soit saisie.  D’ailleurs il y a peu de chance de voir la large majorité PHTK à la Chambre des Députés agir différemment de leurs collègues du sénat et mettre en accusation leurs amis politiques sur qui pèsent de lourds soupçons.

 Il faut donc que l’action introduite par notre compatriote fasse son chemin et permette de suppléer valablement aux défaillances des parlementaires.  Il va s’agir d’un procès énorme. Plus de trois cent contrats, autant de firmes et de fournisseurs impliqués sans oublier les sous-traitants, des milliers de pages de documents, des centaines voire des milliers de personnes, fonctionnaires, entrepreneurs, banquiers, employés à interroger, des experts à mobiliser, des enquêtes approfondis à mener sur le terrain, des recherches à effectuer dans la comptabilité des firmes, dans leurs ordinateurs, dans les mouvements de fonds sur leurs comptes, dans leurs déclarations définitives d’impôts, des milliers de relevés bancaires à éplucher, des enquêtes à effectuer à l’étranger dans les paradis fiscaux au Panama, en Suisse ou ailleurs, etc.  Un bon procès Petrocaribe va prendre du temps et va coûter cher.  Le juge d’instruction à qui l’on va confier ce lourd et périlleux dossier est déjà débordé par des dizaines voire des centaines d’autres affaires.  Il lui faudra donc recourir à l’appui technique de nombreux experts nationaux et internationaux de haut niveau.  Nous devons admettre que notre système judiciaire ne dispose pas de toutes les ressources humaines, matérielles et financières pour faire face à cette tâche et encore moins des moyens pour garantir la sécurité de ceux qui auront à apporter leur collaboration.

 En dépit de la faiblesse de notre système judiciaire, je crois qu’il y a des juges honnêtes et courageux qui sont en mesure de prendre en charge le dossier et d’aboutir à un bon procès Pétrocaribe exemplaire, si on lui en donne les moyens.  Il faut pour cela que le Président de la République se ressaisisse, qu’il comprenne qu’il ne pourra pas protéger ses prédécesseurs indéfiniment et que dans l’intérêt du pays et dans le sien propre, il doit apporter un appui inconditionnel à la justice haïtienne pour la réussite de ce procès. 

Il va falloir de mettre de côté les postures nationalistes, prendre conscience de nos limitations et utiliser les outils internationaux qui sont à notre disposition.  En effet Haïti a signé et ratifié la Convention des Nations Unies Contre la Corruption les 12 décembre 2003 et 14 septembre 2009 et la Convention Interaméricaine Contre la Corruption les 29 mars 1996 et 14 avril 2004.   Ces deux conventions comportent des dispositions permettant l’obtention d’une assistance technique aux états signataires qui le souhaitent.  Il est certain que si le gouvernement haïtien en fait la demande, les Nations Unies (ONU) et l’Organisation des États Américains (OEA) sauront mobiliser les fonds pour recruter le nombre d’experts internationaux nécessaires, ayant la compétence et l’expérience indispensables en ingénierie, en comptabilité, en finance, en blanchiment des avoirs, en récupération de biens mal acquis et transférés à l’étranger, en fiscalité et autres spécialités, pour accompagner nos institutions de lutte contre la corruption et nos juges.  Il ne s’agirait en aucune façon de dessaisir la justice haïtienne et encore moins de  donner à des juges étrangers le pouvoir de juger des citoyens haïtiens.  L’assistance se limiterait à un accompagnement dans la conduite des enquêtes complexes, le montage de dossiers solides et la prise de décisions délicates légalement fondées et inattaquables.

Nous avons dans la région des exemples de pays qui ont sollicité et obtenu une assistance internationale.  En 2006 le Guatémala a signé avec l’ONU une Convention Internationale Contre L’Impunité au Guatémala (CICIG).  En 2015 c’était le Honduras qui signait avec l’OEA une Convention pour l’établissement d’un Mission pour appuyer la lutte contre la corruption et l’impunité dans ce pays.  La FUSION a choisi de prendre au mot le Président de la République sur sa volonté d’éradiquer la corruption dans notre pays.  Il est aujourd’hui face à ses responsabilités et à ses engagements pris à la face du monde.  Le temps n’est plus aux belles promesses.  Il doit maintenant passer à l’action et entamer rapidement des négociations avec l’ONU ou avec l’OEA pour mettre en place cette assistance technique dans le cadre du procès Pétrocaribe.  Après le passage en force des élus Tèt Kale et de leurs alliés, il n’y a pas d’autre issue.  Il faut une mobilisation majeure de toutes les composantes de la société haïtienne pour soutenir le juge qui va hériter du dossier et faire pression sur le pouvoir exécutif pour qu’il lui donne les moyens d’accomplir sa mission.

PEP AYISYEN, JWET POU NOU.

Port-au-Prince, le 15 fevrier février 2018

Edmonde S. Beauzile Présidente du PFSDH  

lundi 12 février 2018

Haïti, première puissance culturelle du monde: aberration ou absurdité?

Ce soir du dimanche 11 février 2018, je suis tombé des nues devant mon petit écran, écoutant le premier ministre haïtien présenter la République d'Haïti comme la première puissance culturelle du monde. Je me demande, tout étonné, si Dr. Jacques Guy Lafontant, médecin comme moi, a bien fait le diagnostic de cette grave déclaration. Je sais bien que les neurones de l'homme politique fonctionnent à la vitesse de l'éclair. Ce qui peut facilement le conduire à la coprolalie.

Le PM vient de se perdre malheureusement dans les soubassements du néologisme phonologique.

Une culture peut-elle s'ériger en une puissance? Une puissance en comparaison à quoi? 

Le terme culture est, certes, polysémique. Toutefois, dans la situation de communication du premier ministre, il réfère à un ensemble de traditions technologiques et artistiques, de mœurs, de coutumes et de croyances qui caractérisent le peuple haïtien en tant groupe ethnique bien déterminé.

Vu sous cet angle, la culture n'est autre que la carte d'identification d'un peuple. Si les peuples sont égaux mais différents à cause de leur culture, comment prétendre que la culture de l'un peut-elle être plus puissante que celle de l'autre? Existe-t-il des indicateurs permettant de mesurer les cultures?

Le beau et le bon sont définis par les sociétés. Ce qui scintille aux yeux de l'africain n'est pas forcément brillant pour l'européen.

Haïti est plutôt pourvue d'une richesse culturelle particulière et non détentrice d'une puissance culturelle.

Son carnaval, son rara, son vodou, sa cuisine, sa musique, ses arts... attirent bien des étrangers. Combien d'européens se sont-ils déjà initiés au vodou haïtien?

La faiblesse du secteur touristique haïtien ne permet pas de vendre la particularité de la culture haïtienne. Haïti pourrait, seulement par le tourisme, s'ériger en un véritable puissance économique dans la région. Malheureusement le plus important est ce qui manque à l'état haïtien: La volonté politique.

Le premier ministre peut vraiment profiter de son passage à la tête du gouvernement relancer le tourisme en Haïti. Malheureusement, fourvoyé par l'ampleur du défilé carnavalesque, il a plutôt, de façon erronée, octroyé à Haïti l'épithète de puissance culturelle.

Haiti est une richesse culturelle et non une puissance culturelle.

Dr. Fred Jasmin