mercredi 20 décembre 2017

Quand les Martelly se moquent du peuple Haïtien

Les Martelly
Peuple Haïtien, je sais déjà que tu vas mal. Je ne voulais pas ajouter à ta douleur. Cependant, je me dois de te dire la vérité. En tout temps. En tout lieu. À toi de te montrer courageux, peuple haïtien. À toi de ne pas noyer tes frustrations dans les larmes défaitistes et de passer à l'action. En ce sens, je n'ai pas trop de doute, te concernant. Je dois l'avouer. Je sais que dans les moments les plus difficiles, tu fais toujours preuve de stoïcisme. Toi qui as fait l'épopée de 1804 et le 7 février 1986.

Peuple Haïtien, à un moment où le débat sur la dilapidation des Fonds PetroCaribe est encore d'actualité, des transactions financières douteuses s'opèrent en toute quiétude dans les hauteurs de Pétion-Ville, de Laboule, de Montagne Noire etc.

En effet, peuple Haïtien, Olivier MARTELLY vient d'acheter un domaine dénommé "Tara's" pour la rondelette somme de 4 Millions de dollars américains. Qu'est ce qui peut justifier une telle fortune? La musique? Le statut de "fils d'ancien Président"? Ou encore, l'argent tiré de "Petro-Caribe" pour construire les pseudo-"stades"? De toute façon, Michel MARTELLY était au bord de la faillite avant son accession à la magistrature suprême d'Haïti. Donc, si aujourd'hui son fils peut se payer (rubis sur ongle) le prix d'un domaine luxueux, l'UCREF, l'ULCC et d'autres instances d'investigation financière doivent s'activer. Si seulement elles ne sont pas sous la coupe réglée des bandits légaux.

Ce qui se passe aujourd'hui en Haïti est très cynique. Les corrompus s'enrichissent à satiété. Le peuple crève de faim. La jeunesse désespérée s'en va au Chili. Le pouvoir d'achat du Dominicain est 7 fois plus grand que celui de l'Haïtien. Les balles assassines endueillent nos policiers mal rémunérés. Haïti devient un vaste cimetière où l'on inhume les rêves les plus chers des filles et des fils de paysans descendants d'esclaves. Pendant ce temps, les dilapidateurs des Fonds PetroCaribe se la coulent douce. Olivier Martelly achète son villa. À grand coup de vin, de whisky, de vodka, ces nouveaux nantis d'Haïti vont célébrer leur victoire sur ton dos, peuple Haïtien. Et les orgies entre nouveaux riches iront bon train ... Encore sur ton dos fragile, peuple Haïtien. Toi qui, de ton taudis de Cité Soleil étant, finance les villas des fossoyeurs de la République sur la côte des Arcadins et dans les hauteurs de Laboule et de Montagne Noire.

Les MARTELLY se moquent de toi, peuple Haïtien. L'achat de "Tara's" par Olivier Martelly est une gifle pour les rudes travailleurs. Le message se veut clair et net :"Pèp Ayisyen an se egare". Où sont passées les vertus du travail? Les Martelly les ont jetées dans les poubelles de la corruption bien rémunérée. Et les nouveaux colons font leur entrée triomphale dans la galerie des corrompus arrogants pendant que le peuple Haïtien mange par accident.

Le Président Jovenel MOISE n'a pas menti. La corruption est une gangrène. Mais le Président MOISE doit encore prouver qu'il n'est pas au Palais pour garantir l'impunité des siens. Il doit faire preuve de cohérence en arrêtant de cracher sur le nécessaire "Procès PetroCaribe".

Si les Martelly exhibent leur butin de vol au mépris de la misère du peuple, c'est qu'ils minimisent la résistance héréditaire des descendants de Dessalines et de Cappoix. Et ils se trompent grandement. Personne ne peut s'interposer à la marche de l'Histoire. Malgré l'aliénation de certains laquais de la classe moyenne qui mettent leur plume au service des nouveaux colons et au détriment des déhérités du sort, le Procès PetroCaribe aura lieu. Et ce sera justice pour le peuple de Gran Ravín, de Lafòsèt, de Raboto, de Bèlè, de Site Solèy, de Sentelèn etc.

Olivier, bon vent avec tes millions. Pardon! Bon vent avec les millions du peuple Haïtien! Quand les esclaves commenceront à demander des comptes, ce sera la tempête qui balaiera tout bien mal acquis sur son passage. Et ce sera encore justice pour le peuple Haïtien.

Malheur à ceux qui pensent pouvoir se moquer éternellement du peuple Haïtien! Personne ne peut arrêter la marche du peuple Haïtien! Avec ou sans les Sénateurs, avec ou sans les Députés, avec ou sans le Président Jovenel MOISE, le Procès PetroCaribe aura lieu. Les conditions objectives d'une justice populaire sont déjà réunies. Il suffira d'un prétexte comme étincelle pour qu'explose la poudrière des frustrations légitimes du peuple Haïtien. Et si l'achat de "Tara's" par Olivier Martelly pour 4 millions de dollars US était la dernière goutte d'eau?

La justice populaire est imminente. À bon entendeur, salut!

Osias LOUIDOR

Port-au-Prince, 18/12/2017

jeudi 14 décembre 2017

Sherif Abdallah : l’égyptien qui se comporte en colon !

(Un texte de Philibert Josephson)

Débarqué au pays dans les années 70-80 avec sa fiancée d’alors, Sabrina Léger, fille du puissant propriétaire des Assurances Léger, cet égyptien au teint d’albâtre, affable, courtois et poli a su, en quelques années de gestion avisée mais intéressée, piquer, des mains des propriétaires, la fille unique et faire main basse sur la compagnie florissante pour la transformer en un empire rayonnant sur plusieurs sociétés dont il est devenu actionnaire, notamment la Villa Russo.

C’est lui, avec son associé et homme-lige, Allan Zuraik, tous deux à l’origine du groupe “Haïti chérie” qui, sur demande de l’ancien président Michel Joseph Martelly, ont accepté d’apporter dans la cassette de Jovenel Moïse 4 millions de dollars verts pour employer Antonio Sola afin de gérer la campagne et mener Jovenel à la présidence...

En retour, Sherif et sa clique ont exigé la concession d’une partie du Môle St Nicolas pour construire un immense hub et un complexe touristique moderne ...

Vendredi dernier, cependant, c’est dans un autre registre, beaucoup moins reluisant et passablement inquiétant qu’on le retrouve ...

Il est 6:30 pm devant l’église Ste Thérèse à Petion-Ville, direction canapé vert. Un pick-up de couleur blanche se faufile à travers la pompe à essence Tiger pour pénétrer l’embouteillage serré dans cette zone ... En même temps, une superbe BMW X6 noire, aux vitres fumées opaques, munie d’une plaque minéralogique CC (corps consulaire) et suivie d’une jeep patriote blanche, immatriculée BB-51281, lui obstrue brutalement le passage et 4 hommes cagoulés vêtus de treillis couleur terre, Galils à la main, jaillissent de la voiture.

L’un d’eux frappe violemment le pick-up, ordonnant à son conducteur de s’arrêter immédiatement et, furieux, devant l’étonnement de ce dernier, l’assaille, lui pointant la mitraillette sur la poitrine ... ou pa fout wè sé you kotèj ? Réponse du conducteur : Ki mêlé bouda’m, li pa guin plak oficiel, Kouman poum fè konin !

En fait, il s’agit de Shérif et de ses gardes du corps, armés d’armes de guerre et d’assaut, exerçant leur vindicte criminelle, en toute impunité, sur de paisibles et honnêtes citoyens haïtiens.

Oh ! Oh ! En 2017, on est au pays de Dessalines et le nouveau colon, le nouvel esclavagiste, un égyptien cette fois, a frappé fort, très fort ! Quel état construit donc le port-de-paisien ?

Et je pense immédiatement à la Lybie et au traffic d’esclaves qui se pratique ces jours-ci, au grand dam des peuples civilisés de la planète... Je pense aux cris d’horreur qui s’élèvent dans le monde entier et aux images macabres de mes frères noirs maltraités et martyrisés en plein 21e siècle. Je pense à Haïti, au peuple nègre que nous sommes, à la démocratie et je m’indigne ! Et je suis révolté !

De quel droit un financier de la campagne de Jovenel Moise, égyptien de surcroît, consul de son état, se trouve à la tête de 4 hommes armés jusqu’aux dents pour veiller à sa sécurité? De quel droit quatre bourreaux, bariolés d’armes automatiques, type Galil, fan’n fwa, peuvent-ils se permettre ce genre d’abus ? Au nom de quoi ? D’après la loi, les seuls à pouvoir circuler avec ces armes de guerre sont membres de la PNH ; Quel poste officiel occupe donc ce blanmannan égyptien pour bénéficier de cette protection d’agents de police ?

Le Gouvernement Moïse a-t-il mis sur pieds, en cachette du peuple souverain, une nouvelle milice armée pour protéger ses amis étrangers qui volent et pillent les caisses du trésor public ?

Finalement, Jovenel Moise ak tout ekip li, pa respecte pep la ! Lap pase nou nan won Tintin !

Financer une campagne donne-t-il tous les droits? Vous met-il au dessus des lois? Il y a quelques mois, étaient mis à l’index pour non respect de contrat d’énergie et financement du black-out, toute une clique incluant Sogener et E-Power, dénoncée par les porte-paroles du palais national et pris à partie par le Président lui-même. Aujourd’hui, ce sont uniquement les représentants de ces mêmes compagnies qui se retrouvent à Paris, avec la délégation officielle et, l’un deux, grand associé à E-Power, pose fièrement, avec son petit drapeau haïtien, au premier rang des personnalités, lors de la rencontre avec la communauté haïtienne.

Le Pays a été vendu au rabais par Jovenel à ces nouveaux exploiteurs, ces vampires, ces assassins économiques, ces nouveaux colons, d’une autre race.

Finalement rien n’a changé, ce sont les mêmes choses qui continuent, les mêmes abus qui se pratiquent, orchestrés par la minorité cupide qui sème la terreur et bénéficie des avantages du pouvoir. 

Même Réginald Boulos et son Forum Economique ne se sont jamais permis de se comporter de la sorte ... En votant pour le changement, le peuple n’a fait, en réalité, que changer de misère !

Cette tentative d’assassinat organisée par ce colon égyptien, transformé en chef de gang de zenglendo, aurait du faire l’objet d’une plainte en bonne et due forme devant qui de droit, mais.. la vie d’un petit nègre a plus d’importance que réclamer une Justice qui ne sera jamais rendue au pays gangrené par la corruption de Jovenel Moïse.

Philibert Josephson

samedi 9 décembre 2017

Droits linguistiques en Haïti : l’indispensable implication des institutions des droits humains


Par Robert Berrouët-Oriol

Depuis la parution en 2011 du livre de référence « L’aménagement linguistique en Haïti : enjeux, défis et propositions » (ouvrage collectif coécrit et coordonné par le linguiste Robert Berrouët-Oriol, Éditions de l’Université d’État d’Haïti et Cidihca), la vision des droits linguistiques au pays fait lentement son chemin et elle s’avère rassembleuse. Cette neuve manière de situer la question linguistique haïtienne –loin des mirages de la diglossie et des errements idéologiques des prédicateurs du « tout en créole tout de suite »–, éclaire une problématique fort complexe déjà abordée avec hauteur de vue par le linguiste Pradel Pompilus dans « Le problème linguistique haïtien » (Éditions Fardin, Port-au-Prince, 1985). L’un des enseignements majeurs du grand éducateur que fut Pradel Pompilus est qu’il ne faut pas diaboliser l’une ou l’autre de nos deux langues officielles au motif que l’une d’elles, le français notamment, serait en soi la cause première du naufrage du système éducatif national.

Dans un article paru le 11 octobre 2017 dans Le National, à Port-au-Prince, « Droits linguistiques et droits humains fondamentaux en Haïti : une même perspective historique », nous avons à nouveau situé la problématique des droits linguistiques en Haïti dans le dispositif plus large des droits humains fondamentaux. Pareille perspective historique mérite d’être mieux comprise et, surtout, d’être inscrite dans une démarche pionnière des institutions haïtiennes des droits humains. Il s’agit là d’un enjeu fondamental car tous les droits citoyens se vivent et s’expriment dans la langue maternelle et/ou dans la langue seconde.

Notre plaidoyer pour la mise en œuvre des droits linguistiques en Haïti est conforme à la « Déclaration universelle des droits linguistiques » de 1996. On entend par « droits linguistiques », dans leur universalité, l’« Ensemble des droits fondamentaux dont disposent les membres d’une communauté linguistique tels que le droit à l’usage privé et public de leur langue, le droit à une présence équitable de leur langue dans les moyens de communication et le droit d’être accueilli dans leur langue dans les organismes officiels » (gouvernement du Québec, Thésaurus de l’action gouvernementale, 2017). L’universalité des droits linguistiques s’entend au sens du « droit à la langue », du « droit à la langue maternelle » et de « l’équité des droits linguistiques ». En vertu du principe que les droits linguistiques sont à la fois individuels et collectifs, l’universalité des droits linguistiques consigne (1) le droit d’une communauté linguistique à l’enseignement de sa langue maternelle et de sa culture ; (2) le droit d’une communauté de locuteurs à une présence équitable de sa langue maternelle et de sa culture dans les médias et dans l’Administration publique ; (3) le droit pour chaque membre d’une communauté linguistique de se voir répondre dans sa propre langue dans ses relations avec les pouvoirs publics et dans les institutions socioéconomiques.

Est-il juste et pertinent, aujourd’hui, de soutenir que les institutions haïtiennes des droits humains doivent nécessairement s’impliquer dans la mise en œuvre des droits linguistiques au pays ? Oui, puisque les institutions haïtiennes des droits humains jouent un rôle de premier plan dans la construction d’un État de droit post duvaliériste en Haïti. Nous en avons dénombré une trentaine, parmi lesquelles la Plateforme des organisations haïtiennes des droits humains (POHDH), le Centre oecuménique des droits humains (CEDH), le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (GARR), la Commission épiscopale nationale justice et paix (CE-JILAP), Kay fanm, etc. Alors même que ces institutions sont engagées dans un combat citoyen majeur face à un État démissionnaire cultivant l’impunité, il y a lieu de préciser qu’elles peuvent davantage œuvrer de manière rassembleuse en inscrivant l’exigence de l’effectivité des droits linguistiques dans leur démarche d’ensemble. Car l’expression et la conquête des droits humains fondamentaux passent par la langue : au premier chef elles s’expriment par la langue maternelle de la majorité des citoyens, le créole. De même que l’enseignement en langue maternelle créole permet à l’enfant de se construire adéquatement une identité, l’apprentissage des droits citoyens doit nécessairement s’effectuer en langue maternelle pour être bien compris, mieux assimilé et mis en œuvre de manière durable.

Il pourrait paraitre superflu, à certains, de situer ainsi l’adéquation entre droits linguistiques et droits humains fondamentaux : l’aménagement linguistique conduit dans maints pays nous enseigne pourtant que les droits linguistiques ont invariablement été établis en conformité avec les droits citoyens. Notre plaidoyer est donc conforme à la « Déclaration universelle des droits linguistiques » de 1996.

D’autres raisons plaident également en faveur d’une implication innovante des organisations des droits humains dans le champ linguistique. L’État haïtien est un État faible, il n’a pas de politique linguistique nationale et il n’a toujours pas formulé de politique linguistique éducative comme nous l’avons démontré dans plusieurs textes récents, notamment dans l’article « Politique linguistique nationale et politique linguistique éducative en Haïti : une nécessaire convergence historique » (Le National, 30 novembre 2017). Et cet État ne dispose d’aucune institution de planification linguistique ciblant l’aménagement simultané de nos deux langues officielles. Il faut donc interpeller et contraindre l’État à se doter de cet indispensable outil d’aménagement linguistique comme nous l’avons démontré dans notre « Plaidoyer pour la création d’une Secrétairerie d’État aux droits linguistiques en Haïti » (Le National, 18 avril 2017).

L’aménagement linguistique étant une entreprise hautement politique, il revient à l’État de l’instituer par l’adoption d’une politique linguistique nationale et l’adoption de mesures législatives destinées à la traduire dans les institutions du pays. Mais le paradoxe haïtien, en l’espèce, est d’un poids historique considérable : cultivant l’immobilisme, l’État est lui-même un obstacle à l’aménagement linguistique. Il l’est à la fois dans les institutions nationales et dans le système éducatif alors même qu’il lui incombe d’agir, au plan législatif, pour que l’aménagement simultané de nos deux langues officielles s’enracine à l’échelle nationale. La résolution durable de ce paradoxe réside dans les capacités novatrices de la société civile qui doit en même temps contraindre l’État et l’accompagner sur le terrain de l’effectivité des droits linguistiques en Haïti. Car le respect des droits linguistiques au pays n’est pas un sujet décoratif à débattre dans des discussions de salon : il importe de bien comprendre que les droits linguistiques engagent l’avenir même du pays au titre d’un droit premier, essentiel, dans le dispositif plus large des droits humains. Dans cette optique, les droits linguistiques sont aussi essentiels à l’établissement d’un État de droit que le sont le droit à l’éducation, à la santé, à la liberté d’expression, à la liberté d’association, droits explicitement consignés dans la Constitution de 1987.

En raison de la démission de l’État sur la question linguistique en général et dans le système éducatif national en particulier, il est donc juste et rassembleur de plaider pour l’implication des institutions des droits humains dans le domaine linguistique. L’Histoire a bien montré, le 7 février 1986 et par la suite, que l’effectivité de tout droit en Haïti est un cheminement, une mise en commun, une conquête au creux de luttes citoyennes conduites aussi bien en langue maternelle créole qu’en français. La Constitution de 1987 le reconnaît explicitement lorsqu’elle consacre, en son article 5, la co-officialité du créole et du français : elle établit ainsi l’historicité des deux langues de notre patrimoine linguistique bilingue et ouvre la voie à l’efficience des droits linguistiques dans le grand ensemble des droits citoyens au pays.

Aussi, « Un des apports les plus importants au Droit linguistique consiste dans le fait que la Déclaration [universelle des droits linguistiques de 1996] considère inséparables et interdépendantes les dimensions collective et individuelle des droits linguistiques, car la langue se constitue d’une manière collective au sein d’une communauté et c’est aussi au sein de cette même communauté que les personnes en font un usage individuel. De cette manière, l’exercice des droits linguistiques individuels peut seulement devenir effectif si l’on respecte les droits collectifs de toutes les communautés et de tous les groupes linguistiques. » (Conférence mondiale sur les droits linguistiques (CMDL), Barcelone, 6-8 juin 1996 ; document du Comité d’accompagnement de la Déclaration universelle des droits linguistiques : Institut d’Edicions de la diputació de Barcelona, avril 1998.)

Tel est l’esprit de la Déclaration universelle des droits linguistiques  de 1996 :

–« Considérant la Déclaration finale de l’assemblée générale de la Fédération internationale de professeurs de langues vivantes approuvée à Pécs (Hongrie) le 16 août 1990 laquelle recommande que « les droits linguistiques soient consacrés droits fondamentaux de l’homme » (…) »
–« Article 1.1. Cette Déclaration part du principe que les droits linguistiques sont à la fois individuels et collectifs et adopte comme référence de la plénitude des droits linguistiques, le cas d’une communauté linguistique historique dans son espace territorial, entendu non seulement comme l’aire géographique où habite cette communauté mais aussi comme un espace social et fonctionnel indispensable pour le plein développement de la langue. »

En ce qui a trait à la future action concertée des institutions haïtiennes des droits humains dans le domaine linguistique, on retiendra que la Déclaration universelle des droits linguistiques de 1996 au chapitre « Régime linguistique général (Section I – Administration publique et organismes officiels) dispose de ce qui suit :

–Article 15.2 : « Toute communauté linguistique a droit à ce que les actions judiciaires et administratives, les documents publics et privés, et les inscriptions dans les registres publics réalisés dans la langue propre du territoire soient considérés comme valables et efficaces et que personne ne puisse en prétexter la méconnaissance. »

–Article 16 : « Tout membre d’une communauté linguistique a le droit de s’exprimer et d’être renseigné dans sa langue dans ses rapports avec les services des pouvoirs publics ou des divisions administratives centrales, territoriales, locales et supraterritoriales auxquels appartient le territoire où cette langue est propre.

–Article 20 : « Chaque personne a le droit d’utiliser oralement et par écrit, dans les tribunaux de justice, la langue historiquement parlée sur le territoire où ils sont situés. Les tribunaux doivent utiliser la langue propre du territoire dans leurs actions internes, et, si à cause de l’organisation judiciaire de l’État, la procédure doit avoir lieu hors du lieu d’origine, il faut continuer à utiliser la langue d’origine. »

Montréal, le 8 décembre 2017

Robert Berrouët-Oriol

samedi 28 octobre 2017

L’origine du mot "Sankoutcha"

Patrouille américaine en 1915. Crédit photo Pinterest 
Le lieutenant Jack McArthur de l’armée américaine habitait le bas de Turgeau, à Port-au-Prince pendant l’occupation de 1915.

C’était un homme qui aimait le bon vin, le champagne, la musique classique, les beaux vêtements, les belles femmes, etc. Il se distinguait par sa façon de se comporter que ce soit en public ou chez lui.

Il avait beaucoup d’amis car il était très généreux. Mais ce qu’on n’aimait pas de lui, c’était sa façon de prendre congé de ceux qui ne partageaient pas ses idées et ceux qui refusaient de faire ses quatre volontés. “Vo zèt sans cultiòr” (vous êtes sans culture) disait-il souvent aux gens, sur un ton méprisant dans sa prononciation américano-haitienne.

Mais l’Haitien, dans sa déformation du mot, avait entendu “vous êtes sans coutia” et avec le temps, c’est devenu “Sankoutcha” qu’on utilise pour qualifier ceux-là qui n’aiment pas se baigner, qui refusent de se brosser les dents, qui s’habillent n’importe comment, qui mangent n’importe quoi ou avec de la main, qui dorment n’importe où ou n’importe comment, enfin ceux qui se comportent comme un “sans culture”.

Source Jules Faine, Philologie Créole 1937

dimanche 15 octobre 2017

Le clash: forces populaires contre les forces de police (Espagne vs Haiti)

Les victimes de violence au cours des manifestations: Quel en est le traitement? Comment en arriver à des démonstrations des rues “non-violents”?

Le 8 Octobre 2017 ---- Michelle Mevs: Que ce soit en Espagne ou en Haïti, les populations veulent faire entendre leur voix en masse quand les autorités restent sourdes à leur besoins. Actuellement en Haiti: On descend dans la rue parce qu'on est en colère et pour forcer le recul des décisions fiscales abusives des autorités. C'est une forme de pression politique toujours contrecarrée par sa contrepartie: la force policière sous férule gouvernementale. Tout dérapage, toute violence sous-entend victimes qu'ils soient -manifestants et même policiers - inévitable conséquence à bilan variable. Sans ignorer la casse! Violence, victimes, casse, ce qui obligerait à réparation. En Espagne un juge s'y intéresse. Les AUTORITÉS JUDICIAIRES ont certes leur partition à jouer sinon le principe démocratique vacille. Quelques éléments pour expliquer comment cela se passe ou les failles éventuel du système.

Commençons par le principe de “proportionnalité” concernant l´armements à disposition de la force de police comparé à celui aux mains des manifestants. A vrai dire, cela ne rappelle-t-il pas le “fistibal” de David contre la force colossale d'un Goliath? Décrivons-le: la violence des forces de police “armées”, bien communiquées, bien entraînées, bien nourris, en habits adaptés et boucliers de protection, en possession d´armes dissuasives efficaces soit: balles en caoutchouc, gaz lacrymogènes, jets d'eau puissants -- dont l'objectif est de contrôler les dérives mais en Haiti plus récemment de disperser les manifestations.

Tout citoyen du plus ordinaire au plus sophistiqué s'inquiète de la violence et donc évitera de participer aux manifestations des rues -sauf contre paiement pour les plus démunis-, car les armes --abondamment utilisées par les forces de police nationales haïtiennes--- ne correspondent nullement par leur puissance ou efficacité à ceux des manifestants qui sont tout de même assez menaçants, il faut l´admettre . Mais il y a pire: les arrestations arbitraires sans obligation de documentation légales ou sans suivi. Rappelons le mécanisme psychologique de la police: Le bon ordre est de leur côté! Malgré leur crainte de passer pour des pourfendeurs de peuple. La PRESSE VISUELLE leur faisant particulièrement offense.

En comparaison les armes populaires des manifestants en haillon, sans job, affamés et sans recours, -poussés par un fort sentiment d'abandon et d'injustice justice-, consistent en jets de pierre, en fumée intoxicante des pneus, en arrêts de la circulation, blocage des activités de tous secteurs, recours à la casse assez souvent. Psychologiquement: la peur au ventre, des blessures, contusions graves ou moins graves qui ne trouveront aucun traitement hospitaliers gratuits, arrestations, et au-dessus d'eux la mort qui plane. Néanmoins, loin de décourager les participants, toute contre-attaque policière ne fait que radicaliser une population sous pression de l'urgence, avide d'un changement. La PRESSE lui servant de moyen de transmission à un plus large publique.

QUESTIONNEMENT: La charge de la force policière contre les manifestants est-elle condamnable par la justice? Quand les policiers suivent les ordres venus d'en haut en vue de -- disperser la foule des manifestants ou de stopper leur parcours--, quelles devraient-être leur limite d´intervention? Les officiers de police pourraient-ils être individuellement responsables des dérapages, des excès ou agressions brutales, lésions, blessures graves ou légères subies par les manifestants? Et les arrestations? Quand sont-elles justifiées et qui s'en préoccupe, qui en fait le suivi? Autant de questions d'intérêt public. En retour, quand c'est les policiers qui subissent des agressions due aux attaques voulues ou accidentelles des manifestants, serait-il permis de croire que des polices d'assurances les protègent?

En Haïti, ON S'ATTEND AU SCHÉMA HABITUEL LORS DES MANIFESTATIONS: des manifestants subissant des agressions corporelles et eux pour riposter s'activant à la casse. L´assurance internationale omniprésente pourra récompenser les propriétaires victimes, ceux qui ont les moyens de se payer des polices d'assurance à prix d'or. Mais qu'en est-il des autres? Qui en profite? Dans ce cas, les grandes compagnies internationales d´assurance.

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PRENONS EN EXEMPLE CE QUI S'EST PASSÉ EN ESPAGNE.

Sur le même sujet, la violence exercée par la Police Nationale lors du référendum en Catalogue du 1er Octobre courant nous interpelle. Les policiers se sont donc déployés avec détermination pour mettre fin à l'activité des bureaux de vote en interdisant l'accès au public, en barricadant les portes. Par la suite, on dénombre plus d'une centaine de blessés. De nombreuses plaintes sont portés par devant la justice contre la police pour utilisation de violence et un juge accepte de les recevoir. Il est intéressant de sonder le point de vue du juge catalan sur la question.

Si pour Madrid siège du gouvernement central espagnol, il s'agissait de restaurer l'ordre constitutionnel à tout prix, par contre, pour la Generalitat de la Catalogne c'était essentiel de confirmer la détermination de la majorité catalane à réclamer leur 'indépendance. Ceci, explique les positions des partis.

PLAINTES DE LA POPULATION ET DE LA POLICE AUPRÈS DE LA JUSTICE:

Au cours de cette opération de police du 1er Octobre à Barcelone des échauffourées ont eu lieux de sorte que de nombreuses plaintes ont aboutis aux main de la justice. Un magistrat a décidé de statuer sur 130 rapports médicaux de “blessures mineures, ecchymoses et écorchures” y compris 2 blessés graves, conséquence de la fermeture imposée par la police de 23 bureaux de vote. A noter d'entre ces plaintes, ceux de 20 agents de police souffrant de lésions et 36 attestations médicales imprécis sur les lieux des faits ou autre inconsistance.

QUE DIT LE JUGE ESPAGNOL sur la question de violence contre manifestants?

1.Le juge ordonne une investigation des faits pour situer les responsabilités lors de la manifestation: L’investigation ou l'enquêest clé dit le juge. A cet effet les enregistrements sur place effectués par le public et les professionnels de la presse seront examinés. Motivation: Le droit sacré qu'ont les citoyens à exprimer leur opinion.

1.Puis, le juge cherche à dési ces lésions sont intentionnelles ou accidentels. Pour cela il lui est nécessaire de faire dans le détail, le lieu précis òu a eu lieu l'incident et comment il s'est produit...

2.De plus, le juge cherche à savoir s'ileut réponse dite “proportionnelle” aux actes des manifestants ou ceux de la police.

3.Le juge ne condamne pas les manifestants au nom du droit demais questionne le critère légal qui sous-tend la convocation à manifestation. "Lo que era ilegal y constitutivo de un presunto delito de desobediencia" era la "convocatoria, organización y promoción del referéndum", razona el juez.

4.Toutefois, il soulignebloquer de manière violente l'action policière et leur créer des tors est condamnable.

5.finalement, Le juge veut déterminer l'esprit derrièla démonstration: Démonstration pacifique ou violente? résistance pacifique ou active ou même engagé dans la provocation?

En Haïti.

L'IMPASSE: Aucune démonstration n'est vraiment pacifique. La peur de dérapage prend la tête et décourage le citoyens alors qu'ils sont nombreux qui souhaitent participer de manière plus active à la politique du pays. Aussi, toute une partie de la société évite la mobilisation sans le vouloir. Attitude qui est nullement inclusive dans cette société en déliquescence et franchement préjudiciable à la majorité démocratique. Quand il y a eu violence, le judiciaire ne devrait-il pas s´impliquer, comme le fait le juge en Espagne, devenir parti-prenante du changement en s'appliquant à recevoir les plaintes des victimes, à l'obtention des bilans ou résultats d´enquête sur les abus fait à chaque démonstration et finalement délibérer sur l'attribution des fautes et fustiger l´irresponsabilité.

UNE QUESTION BRÛLANTE ET ACTUELLE: Quelle alternative trouver quand la norme démocratique ordonne d'accepter la perdurance d'un gouvernement dont la mauvaise gestion, la corruption, ne laisse rien à espérer? Après d'innombrables démonstrations, le déchaînement populaire généralisé fait place à une violence accrue qui ne fait que s'intensifier dans la colère. L'extrême violence ne va-t-elle par faire feu de tout bois au pays?

LISONS DONC L'ARTICLE DU 30 SEPTEMBRE 2017 DU MAGAZINE ON LINE LOOP NEWS PARU SOUS LE TITRE: MANIFESTATION DE CE 30 SEPT. VIGOUREUSEMENT DISPERSÉE. “...Des militants qui chantent : « Jovenel doit partir » dénoncent une certaine violence des policiers qui auraient tiré sur des manifestants, généralement, au niveau des membres inferieures. La PNH a effectué plusieurs arrestations, vigoureusement lancé des bombes lacrymogènes pour disperser les manifestants dont certains se sont attaqués à des magasins, lancés des pierres, enflammés des pneus et cassés des vitres de voitures. A noter des infiltrations pro-gouvernementales promouvant la violence. Des personnages politiques comme le sénateur Antonio Cheramy, Assad Volcy ou l’ancien candidat à la présidence Moise Jean Charles ont accompagné la marche. Mais aussi des responsables de syndicats comme Josué Merilien”. “...et toute atteinte à leur personne aurait provoqué le drame.

MAIS ENCORE LISONS CE QUE HAITI REPORT A POUR SA PART ANNONCÉ CONCERNANT LE BILAN DE MANIFESTATION DU 5 OCTOBRE 2017 : DÉJÀ DEUX BLESSÉS PAR BALLE. Attention: Les blessés n'ont pas été signalés. Au moins deux manifestants sont blessés par balle au niveau de Bel-Air. Des témoins affirment que des « hommes en noir » ont pris la foule à partie alors qu’elle sillonne les quartiers populaires afin de se renforcer. Pris de peur, la plupart des protestataires sont présentement dispersés malgré la présence des forces de l’ordre. La « manifestation suivra le même parcours » promet un militant. Les manifestations contre le budget lancées par la COD -Coalition des Organisations Démocratiques- doivent avoir lieu les jeudi 5, samedi 7, mardi 10, jeudi 12, samedi 14 et le mardi 17 octobre 2017. Dans les villes en de province, des manifestations doivent avoir lieu à Petit-Goâve, Saint Marc, aux Cayes, Jacmel, Cap Haïtien et à Ouanaminthe.

RESPONSABILITÉES PARTAGÉES:

Mobilisation, marche, manifestation à répétition...Attendons-nous à des pertes en vie humaine ou à des blessures graves, à des véhicules incendiés, des devantures endommagées. Mais à quoi cela mène-t-il dans le moyen terme? Les institutions de l'état ne comptent-elles pas? Sont-elles seulement inadaptées à résoudre nos problèmes? LE JUDICIAIRE ordonnera-t-il enfin des investigations ponctuelles sérieuses à ces excès de violence et prendra-t-elle charge d´un tel dossier? Faudrait peut-être que la PRESSE à défaut d'autres entités, s'engage elle-aussi à la tâche fastidieuse mais utile du dénombrement exhaustif des victimes que ce soient du côté des manifestants ou de la police ou en biens meubles et véhicules endommagés.

APPEL À PARTICIPATION DE MICHEL-ANGE GEDEÓN, LE DIRECTEUR DE LA POLICE NATIONALE PNH. Lui qui déclarait en 2016 lors de sa nomination:

« La politique a déjà fait du mal à notre institution. Sous mon leadership, je veux une police neutre, loin des clivages politiques, professionnelle, qui assure la sécurité du citoyen, quelle que soit la couleur de sa peau... »

Si en hébreu le mot Gédéon signifie “puissant guerrier”, espérons que l'esprit de ce “Gédéon” qui fut à la fois - juge et guerrier- de l'Israël historique, influe suffisamment de souffle à Michel-Ange pour que -fort de ses propres paroles-, il puisse aider à propulser un nouveau mode de manifestations. Contrairement à ce qui pourrait paraître, sa participation vue sa position d'importance au pays, devient nécessaire au dossier rétablissement de l'ordre d'autant plus qu'il n'est pas chef de police d'un gouvernement mais celui de l´Etat haïtien. A cette fin, une plus forte collaboration avec le judiciaire --qui réglerait les problèmes d´abus en aval--, avec la presse --dont le reportage servirait à produire les évaluations factuels des violences pour permette d'y apporter des rectificatifs--. L'objectif: permettre à tous les citoyens de faire dans la contestation qu'ils soient nantis ou prolétaires, pour manifester --ensemble ou séparément-- sans aucune crainte de menace physique et sans crainte d'agression de la part de la police. Une concertation plus soutenue mais surtout une conscientisation plus citoyenne chez les organisateurs de manifestations liée à une approche plus modérée dans l'utilisation des armes de la police, servirait la non-violence. Le nombre de manifestants importe puisque la démocratie parle de majorité or actuellement seuls le plus hardis ou révoltés et les infiltrés s'y mettent! La violence des manifestations est un outrage d'autodestruction entre haïtiens, elle devrait sinon cesser du moins être contrôlée pour faire à la baisse..

Fin

Bref: Pour en arriver à un mode de démonstration non-violent au pays sans toutefois baisser les bras et bien au-delà...L'engagement de différents secteurs dans cet objectif fédérateur est souhaitable.

Les Organisateurs de démonstrations et contestation divers: Ne devraient-ils pas comprendre que les démonstrations ne doivent pas faire dans la violence mais plutôt dans le nombre. En plus, il est déterminant que ceux-là se trouvent des instruments légaux pour forcer les institutions gouvernementales à agir pour le pays. Qu'ils s'entendent avec les forces de police, les associations, collectifs, et institutions de défense publiques, pour exercer plus efficacement leurs droits de protestation non-violentes, de mobilisation pacifique, de grève concertés. Ne devront-ils pas également travailler aux éventuels recours que sont la révocation de privilèges, les actes d’accusations publiques et les sanctions à renforcer dans un cadre légal et constitutionnel, sans omettre des propositions de réformes?

La Police ne devrait-elle pas questionner la proportionnalité de ses grands moyens de dissuasion par rapport aux outils des dissidents. Mais également maintenir un contact plus serré avec les organisateurs de manifestations qui devront se responsabiliser eux-aussi, de la sécurité des adhérents à leurs mouvements des rues. En ce sens, il ne sera plus nécessaire aux forces policières de chercher à disperser une manifestation si elle est non-violente.

Le Judiciaire Ne devrait-il pas se charger des plaintes suite aux manifestations, ordonner des enquêtes sur les violences encourues par la population? Et justement porter jugement et soumettre des lignes rectificatives selon son bon jugement? Enfin se mettre au travail pour promouvoir l'application des lois.

La Presse ne devrait-elle pas se mettre à encourager la non-violence, produire des bilans exhaustifs post-manifestation, s'engager davantage dans une meilleure compréhension du public quant aux objectifs divergents des protagonistes par des analyses en profondeur tout en esquissant des propositions sérieuses?

Pour avoir un pays d´ordre et de progrès faudra le vouloir, faudra l'organiser. C'est ainsi qu'on aime Haiti et qu'on la souhaite non-violente.

Michelle Mevs

jeudi 12 octobre 2017

Les premières nations

Avant l’arrivée des colons européens sur le continent nord-américain au début des années 1500, le territoire connu sous le nom de Canada était déjà habité depuis plusieurs milliers d’années Par de nombreuses populations autochtones. Ces populations venues de l’Asie du Nord-Est étaient des cueilleurs et des chasseurs de gros gibiers. Elles ont traversé de l’Asie en Amérique en passant par le détroit de Béring lors de la dernière glaciation. À cette époque, un pont de glace reliait les deux continents. Elles se sont, par la suite, retrouvées isolées de leurs territoires de provenance à la déglaciation et ont peuplé le continent de l’Alaska jusqu’au sud des États-Unis.

La naissance de la confédération

La Confédération canadienne, plus généralement connue aujourd’hui sous le nom de Canada, a été créée en 1867 seulement. Cette année elle célèbre son 150e anniversaire. Ce qui veut dire que le Canada est un tout jeune pays. Le nom « Canada » vient du mot autochtone de la nation des Hurons ou des Iroquois « kanata » qui signifie « village ». Au moment de choisir le nom de la nouvelle Confédération canadienne, les politiciens d’alors hésitaient beaucoup entre plusieurs noms différents : le Canada, le Kanata, le Kanada, la Boréalie (le territoire se situant dans l’hémisphère boréal, à contrario de l’Australie qui se trouve dans l’hémisphère Austral). Finalement les Pères de la Confédération ont opté pour le Canada. À l’origine les territoires du Haut-Canada (aujourd’hui Province de l’Ontario), du Bas-Canada (aujourd’hui Province du Québec), du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, tous des colonies de la couronne britannique, se sont unis pour pouvoir résister aux attaques militaires des États-Unis d’Amérique, le nouveau pays hostile au sud de leurs frontières. Très vite, les autres territoires de la couronne britannique au Nord-Ouest ont rejoint la nouvelle Confédération canadienne pour ne pas se faire annexer par les États-Unis d’Amérique qui cherchaient à se créer un immense pays touchant les trois océans sur toute l’étendue du continent.

Relief, divisions géographiques et administrative du Canada

Les deux tiers du territoire canadien sont constitués d’un plateau rocheux appelé le Bouclier canadien. C’est un territoire riche en minerais de tout genre, en eau douce et en forêt. Au centre du Canada se trouvent les vastes plaines intérieures, une région agricole où se concentrent des fermes de plantation et d’élevage ainsi que de gigantesques réserves de pétrole et de gaz naturel. L’ouest du Canada est très montagneux. On y retrouve les Cordillères de l’Ouest dont font partie les fameuses montagnes rocheuses, célèbres pour leurs stations de ski et de plein air.

Le Canada s’étend sur plus de 6 000 kilomètres de l’Atlantique au Pacifique et sur 4 634 km, de l’océan Arctique au Nord à la frontière nord des États-Unis d’Amérique. La superficie totale du Canada est de 10 000 000 de kilomètres carrés. Ce qui fait du Canada le deuxième plus grand pays du monde en territoire, après la Russie et le seul dont les frontières continues touchent à trois océans. La devise du Pays est : « A mari usque ad mare » qui signifie : D’un océan à l’autre ».

Le pays est administrativement divisé en 10 provinces : Terre-Neuve et le Labrador, l’île du Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau- Brunswick, le Québec, l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique et 3 territoires : Le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. La ville d’Ottawa est la capitale et le siège du gouvernement fédéral tandis que la ville de Toronto est la mégalopole et le centre économique et financier du pays. Si territorialement le Canada est un immense pays qui possède d’innombrables ressources naturelles, son poids démographique et politique sur la scène mondiale en est tout autrement. La population du Canada est seulement de 36 591 241 habitants, soit environ 3 fois celle d’Haïti. À titre de comparaison, les États-Unis ont une population de 327 258 952 habitants (environ 10 fois celle du Canada); la Chine possède 1 382 494 824 habitants (environ 38 fois celle du Canada). En dépit de cette faible démographie, le Canada est un des pays du monde où la population a un très haut niveau de vie et où il fait vraiment bien vivre.

Système de gouvernement

Si à l’origine en 1867 la Confédération canadienne relevait de la couronne britannique, cette situation a changé depuis déjà plusieurs décennies, avec le rapatriement constitutionnel de 1982. Aujourd’hui le Canada est un pays totalement indépendant de l’Angleterre. Cependant, pour des raisons historiques, culturelles et géopolitiques, il subsiste encore de très forts liens entre les deux pays. La reine d’Angleterre est encore désignée comme étant la reine du Canada, mais son pouvoir n’est que symbolique et folklorique. Son visage figure encore sur le billet de vingt dollars canadiens. Le pouvoir politique est détenu par le Premier ministre élu au suffrage universel et son gouvernement, le Parlement canadien constitué de la Chambre des communes et le Sénat et par les tribunaux.

Le Canada est donc une monarchie constitutionnelle où le peuple confie le vrai pouvoir de manière libre et démocratique à des élus qui ont la responsabilité de former un bon gouvernement pour défendre et promouvoir ses intérêts. Depuis 2015, les Canadiens ont élu Justin Trudeau, du Parti libéral du Canada, Premier ministre pour un mandat de quatre ans. Malgré sa relative jeunesse, Justin Trudeau a pu se démarquer tant sur la scène nationale qu’internationale avec ses idées progressistes, son charme, son charisme et ses positions diamétralement opposées à celles de l’actuel président américain sur une multitude de sujets comme : l’environnement, le commerce international, le multilatéralisme, l’immigration, le mariage gay, la décriminalisation de la marijuana, les relations avec Cuba, les opérations militaires à travers le monde, le développement international, l’aide aux pays du Tiers-monde. À l’instar de son père Pierre-Eliott Trudeau qui fut Premier ministre du Canada de 1968 à 1979, Justin Trudeau a su insuffler un nouveau souffle à la politique canadienne et créer un vent d’espoir sur le pays après un long règne du parti conservateur au pouvoir avec l’ex -Premier ministre Stephen Harper. Il a su s’entourer d’une équipe très dynamique et dévouée dont fait partie le député Emmanuel Dubourg d’origine haïtienne et d’alliés comme notre ami Denis Coderre, le très populaire maire de Montréal , qui aime tant parler créole et se proclamer fièrement le premier maire haïtien de Montréal. On peut ici souligner le soutien du maire Denis Coderre envers les migrants haïtiens récemment arrivés au Canada au mois d’août 2017.

Malgré sa très grande stabilité politique et une prospérité économique très enviable, le Canada n’est pas à l’abri de bouleversement politique. En effet la question de l’intégration de la province du Québec à la Confédération canadienne n’est toujours pas réglée. Le rapatriement de la constitution canadienne de 1982 qui a fait du Canada un pays pleinement indépendant de l’Angleterre n’a été signé que par 9 provinces sur 10. Le Québec, la province francophone du Canada, n’a jamais accepté de signer ce document officiel, parce qu’il a toujours estimé que ses intérêts n’y étaient pas suffisamment protégés. Cette situation qui perdure depuis déjà plusieurs décennies a fini par créer chez plusieurs Canadiens du Québec le sentiment que la Confédération canadienne ne veut pas protéger leurs spécificités culturelles françaises et certains de leurs droits acquis en tant que l’un des deux peuples fondateurs de cette confédération en 1867. Ils ont fondé un parti, le parti Québécois dont la mission principale consiste à séparer le Québec de la Confédération canadienne pour en faire un pays francophone indépendant en Amérique du Nord. Le peuple du Québec a répondu NON aux deux référendums populaires organisés en 1982 et en 1995 sur cette question, mais la menace d’un divorce d’avec le reste du Canada demeurera présente tant et aussi longtemps que la question du rapatriement de la Constitution canadienne ne sera pas réglée de manière définitive et satisfaisante pour toutes les provinces.

La diversité démographique

Au fil des siècles, le visage de la population canadienne a beaucoup changé. Au moment de la création de la confédération, la population canadienne était essentiellement composée des nations autochtones, de citoyens d’origines britannique et française. On y retrouvait aussi des Noirs esclaves. Ceux-ci étaient pour la plupart amenés au Canada par leurs maîtres, des colons loyalistes qui avaient fui les 13 colonies anglaises au moment de la guerre de l’Indépendance américaine. Ils s’étaient établis à Halifax, dans la province de la Nouvelle-Écosse, en Estrie, dans la province du Québec et en Ontario. Un peu plus tard, des vagues successives d’immigration ont apporté d’autres citoyens venus de différents pays d’Europe comme l’Irlande, l’Écosse, l’Allemagne, la Pologne, l’Italie, l’Autriche, etc.

La construction de la Transcontinentale, cette voie ferrée qui traverse le Canada de l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique, a facilité l’arrivée de milliers de travailleurs chinois sur le territoire du Canada. C’était les ouvriers à bon marché de cette oeuvre gigantesque. Selon la petite histoire, ces ouvriers chinois avaient pour tâche, entre autres, de poser et d’actionner les charges de dynamite pour faire exploser les sections rocheuses du parcours de la voie ferrée et que pour chaque kilomètre de cette oeuvre, il y a un travailleur chinois qui y a laissé sa vie. Pendant bien des années, le privilège d’habiter sur le territoire canadien était surtout réservé aux Européens. Certains immigrants arrivés par bateau se sont vu refuser l’accès au territoire. Ce fut le cas des Juifs et des Indiens de l’Inde.

Aujourd’hui la population canadienne est très multiethnique. C’est une superbe mosaïque composée de gens venus des quatre coins du monde qui vivent dans une société libre, plurielle, moderne, ouverte sur le monde et de plus en plus consciente de la richesse des différences humaines. Même si les descendants d’Européens sont encore très largement représentés au sein de la société canadienne, il serait assez hasardeux de présenter un phénotype humain particulier comme étant le visage emblématique du Canadien d’aujourd’hui.

L’éternelle question autochtone
 

Si aux yeux du monde le Canada est un pays modèle, pour beaucoup d’autochtones la création de cette confédération a été une source de souffrances et d’humiliations. Plusieurs communautés autochtones ont été dépossédées de leurs terres ancestrales, maltraitées, décimées, affamées, aliénées culturellement, converties de force au christianisme, parqués dans des réserves. Beaucoup de leurs enfants ont été arrachés à leurs familles et confiés à des familles canadiennes afin d’être transformés en de bons petits canadiens de culture européenne. Nombre d’entre eux ont subi des abus sexuels, physiques et psychologiques qui les ont traumatisés, qui ont brisé leurs vies et celles de leurs communautés. Le racisme qu’a subi cette population de plusieurs gouvernements qui ont dirigé ce pays est tout simplement honteux et scandaleux.

Pendant que le gouvernement du Canada dénonçait l’Apartheid en Afrique du Sud sur les tribunes des Nations-Unies, il y avait une certaine forme d’Apartheid à l’intérieur de ses propres frontières. Il y a quelques années encore, plusieurs villages et réserves autochtones n’avaient même pas accès à l’eau courante, ni aux installations sanitaires, ni non plus à l’électricité dans les maisonnettes. Le taux de suicide chez les jeunes, le taux d’alcoolisme chez les adultes et les statistiques sur la violence familiale sont les plus élevés au pays. Beaucoup de femmes autochtones disparaissent ou sont assassinées depuis de nombreuses années dans l’indifférence des autorités policières et publiques. Il en est de même des disparitions et des décès de nombreux jeunes autochtones ayant quitté leurs villages pour venir étudier dans les centres urbains.

Heureusement que les choses changent progressivement. Le gouvernement de Justin Trudeau semble vouloir établir de nouveaux rapports avec les populations autochtones du Canada, à travers ses multiples gestes et déclarations. Les médias relatent de plus en plus les difficiles conditions de vie de ces populations et interpellent les pouvoirs publics. La population canadienne est devenue beaucoup plus sensible aux difficiles conditions de vie de leurs compatriotes des premières nations. Mais le pays a encore beaucoup à faire pour réparer ces injustices séculaires. Le Premier ministre Justin Trudeau est très déterminé à régler définitivement la question autochtone. Espérons qu’il ira jusqu’à abroger la loi sur les Indiens qui fait d’eux des mineurs.

Michelle Mevs et Pierre-Gérald Jean

Haïti, le seul pays où les Nations Unies ont réussi leur Mission. Laquelle?

Honorable député Bob Mondé

Par Frantz R. Mondé, ex-Président de la Chambre des Députés haïtiens. 

A tous ceux qui pensent que les Nations Unies ont échoué en Haïti, ceux-là mêmes qui ont confié le destin de la Patrie commune à l'Étranger sans nom et sans visage,je leur demanderais de clarifier la vraie mission des Nations Unies qui, à mon humble avis, n’était autre que de rendre plus précaire la fragilité de nos institutions et d’accentuer l’instabilité socio politique du pays.

Il fallait prouver au monde entier que les haïtiens étaient incapables de conduire leur pays à bon port se contentant de crier à tout venant qu'Haïti est le premier pays au monde à conquérir son indépendance par le fer et par le sang et à abolir l’esclavage pour tracer le chemin de la liberté aux peuples opprimés du monde entier par la servitude, ce que nous aurons à payer pendant longtemps. Pourtant, nous voilà donc aujourd’hui, nous qui étions jadis si fiers de la geste épique de 1804, nous voilà, disons-nous, acculés maintenant à une occupation déguisée du territoire national durant treize longues années et dont le coût, soit environ 9 milliards de dollars suffirait amplement à promouvoir le développement harmonieux du pays et à assurer la promotion socio économique de l’homme HAÏTIEN. 

O DÉMOCRATIE, que de crimes n’aura-t-on pas commis en ton nom ! En vérité, si Ponce Pilate était encore vivant, ne serait-il pas élu et réélu SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE l’ONU dans le contexte actuel de la politique internationale ou la raison a cessé de résonner chez les membres de cette haute institution internationale, jadis, si prestigieuse.

Aujourd’hui plus qu’hier et moins que demain, l’unité de pensée et d’action de tous les vrais patriotes s’avère indispensable pour faire un état judicieux des lieux et des propositions concrètes pour un nouveau départ, celui d’un pouvoir décentralisé, de nos institutions renforcées et actualisées aux impératifs de l’heure, d’une gestion saine et rigoureuse de nos maigres ressources, d’une vraie justice pour tous sans distinction aucune, d’une réparation des injustices sociales faites à tout un peuple, de l’adoption d’une stratégie développementiste créatrice d’emplois et de mieux-être, en un mot de toute une pléiade de mesures qui permettra à l´Haïtien de recouvrir sa dignité et sa fierté d’antan et de visionner l’avenir de son pays à court, moyen et long terme.

mercredi 4 octobre 2017

LE RÉGIME MOÏSE-LAFONTANT FRÔLANT LA BANQUEROUTE


Une grosse commande d’équipements lourds effectuée

Transaction portant sur plus de USD 123 millions $; La garantie du prêt assurée par la BRH; Amis et bailleurs de fonds de Moïse en liesse...


Au moment où l’administration Moïse-Lafontant se trouve en butte à la grogne nationale pour n’être pas en mesure de verser les arriérés de salaires à des millions d’employés de l’État, en sus d’une dispute qui fait rage autour du budget criminel illégalement votée et publié, le président Jovenel Moïse a signé un prêt de l’ordre de USD 123 millions $ afin de financerl’achat de matériels lourds. Selon des sources proches du Palais national, cet accord a été passé suite à la garantie donnée par la Banque nationale de la République (BRH) ou Banque centrale, que la dette sera payée « promptement » et intégralement. Cette transaction fait sourciller certains milieux financiers du pays, car présentement Haïti est jugé insolvable, au point qu’aucune des institutions traditionnellement prêteuses d’Haïti n’aurait avalisé une pareille affaire.

En effet, il s’agit de trois contrats portant sur un total d’USD 123 millions 372 025 $ signés par l’équipe Moïse-Lafontant avec trois sociétés haïtiennes, pour le fournissement d’environ 500 unités d’équipements lourds. Avec la signature de ces documents, les compagnies HAYTRAC (Haitian Tractor & Equipment Co. S.A.), Auto Plaza S. A. et Automeca (Auto & Mecanique S.A.) fourniront ces engins lourds à l’État haïtien dont les institutions prioritaires pour leur usage seront le ministère des Travaux publics et des Télécommunications, celui de l’Agriculture et des Ressources naturelles ainsi que celui de la Défense.

Ces trois contrats représentent le plus important signé par l’actuelle administration tèt kale. Il survient dans un contexte de pénurie extrême dans le cadre duquel le gouvernement en place se débat péniblement pour s’acquitter de ses dettes, notamment des arriérés de salaires dus aux employés et fonctionnaires de l’État comme, par exemple, les enseignants et des policiers. Ainsi que des membres du Corps diplomatique et consulaire. Dans les milieux proches de certains consulats haïtiens, on laisse croire que ces agents attendent encore le paiement de leurs salaires pour les mois de juin, de juillet et d’août.

Selon le quotidien Le Nouvelliste, le remboursement des fonds destinés au financement de ces équipements se fera sur 48 mois. Tandis que le matériel, dont la construction commence immédiatement après la signature du contrat, sera livré dans moins de douze mois.

On apprend en outre que la dette est payable en monnaie haïtienne, suivant le taux fixé par la Banque centrale. À en croire une source gouvernementale, les trois contrats ont été analysés « minutieusement » par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSCCA) qui n’y a relevé aucune irrégularité. Toutefois, dans une intervention à la station de radio Scoop- FM, le sénateur Rony Célestin a indiqué que cette affaire a été conclue « sans appel d’offres ».

Selon d’autres sources gouvernementales, Auto Plaza S.A. a bénéficié du plus important contrat, soit USD 53 millions 690 mille 275 $, contre 295 pièces d’équipements; la Haytian Tractor s’est vu octroyer USD 41 millions 046 mille 750 $, pour 95 unités; tandis que la Automeca est engagée pour une valeur totale de USD 28 million 636 mille $ et devra livrer 100 unités d’équipements.

Le financement assuré par un consortium de banques haïtiennes

Comme d’habitude, en Haïti, les transactions conclues par les institutions d’État ne sont pas réalisées dans la transparence. Ce qui laisse généralement la porte grande ouverte aux magouilles et à la corruption qui s’installe souverainement ans l’administration publique.

Quoi qu’on puisse faire et dire, les dirigeants du pays n’accepteront jamais de donner accès aux documentations liées à ces transactions. Quoi qu’il en soit, on a appris, de sources autorisées, proches du Palais national, que le financement requis pour faire l’acquisition de ces engins lourds est assumé par un consortium d’institutions bancaires haïtiennes, dont, notamment, la UNIBANK, la Banque de l’Union haïtienne (BUH), la Sogebank, etc.

On explique, par ailleurs, que l’atmosphère dans laquelle se sont déroulées les négociations, en vue de parvenir à la concrétisation du contrat, ont grandement favorisé les clients haïtiens. 

Selon des sources diplomatiques, l’administration en place n’allait pas pouvoir sécuriser un prêt de cette importance auprès des institutions de la haute finance internationale, telles que la Banque mondiale (BM) ou la Banque interaméricaine de développement (BID), car au fil des dernières décennies, Haïti s’est révélé «mauvais débiteur ». Dans le cadre du service de sa dette externe, apprend-on de ces mêmes sources, le pays se débattait péniblement pour verser les échéances, étant parvenu, certaines fois, à devoir jusqu’à trois ou quatre mois à la fois. C’est pourquoi, explique-t- on encore, les institutions internationales avaient fini, plus d’une fois, par «pardonner ses dettes à Haïti ». C’est présentement le cas avec le Venezuela, en ce qui concerne la date d’Haïti par rapport au fonds PetroCaribe. On se rappelle, d’ailleurs, que, en deux occasions, Caracas avait pardonné ses dettes à Haïti.

Qualifié d’« insolvable », par certaines sources bancaires internationales, ces jours-ci Haïti trouve difficilement de preneurs dans le cadre d’une demande de prêt. On laisse croire que tel aurait été le cas pour l’acquisition de ces équipements.

Mais une telle situation fait l’affaire des dirigeants haïtiens. Car cessources diplomatiques ont encore précisé que sans avoir à s’astreindre au contrôle des institutions bancaires internationales, les acteurs haïtiens ont les coudées franches pour « magouiller », « escroquer », « surfacturer » et se livrer à toutes sortes d’opérations liées à la corruption,sans s’inquiéter nullement du « droit de regard » que s’attribuent généralement les représentants étrangers responsables de la gestion des prêts internationaux.

À la lumière de ces explications, on ne doit exclure les possibilités que les parties contractantes ne fassent payer à l’État haïtien plus de deux fois le montant du prix total de la machinerie dont l’acquisition s’est effectuée dans le cadre de cette transaction. Surtout que tous les paramètres utilisés par Michel Martelly et son équipe pour détourner le fonds PetroCaribe sont là.

Certes, les négociations et les opérations ont été conduites dans l’opacité totale; selon le sénateur Rony Célestin, les contrats ont été octroyés « sans appel d’offres »; dans la mesure où les compagnies bénéficiaires de ces contrats sont des proches du régime tèt kale, voire des bailleurs de fonds de Jovenel Moïse ayant financé sa campagne électorale, il y a fort à parier que le copinage a joué pleinement son rôle dans ces transactions.

Il faut également reconnaître que Jovenel Moïse n’a eu aucune gêne à conclure cette affaire au moment où le paysse trouve confronté à une grave crise économique, au point que, en dépit du forcing qu’il a fait pour que soit voté le budget 2017-2018, il n’y a pas encore un budget à proprement parler. Quand on sait également que la Caravane du changement bat de l’aile financièrement, on doit vraiment s’interroger sur les possibilités de l’administration Moïse-Lafontant de rembourser ces millions.

Somme toute, il est impératif que soit ouvert un réel débat sur ces derniers contrats, demanière à porter les acteurs à fournir des explications pertinentes sur les conditions dans lesquelles ont été réalisées ces affaires. Autrement, Jovenel Moïse finira son mandat laissant aux générations futures le poids du fardeau d’une nouvelle dette qui vient s’ajouter à celle du PetroCaribe.

En tout cas, ces contrats doivent faire jubiler les amis et bailleurs de fonds personnels de Jovenel Moïse. Ces derniers ne manquent pas de frotter leurs mains de satisfaction à l’idée de réaliser de juteuses dividendes.

H.O.

samedi 30 septembre 2017

Changer la musique !

Poignée de main entre le chanteur Sweet Micky et le sénateur Kedler Augustin 

Haiti.- Réflexion à la fenêtre. 26 Septembre 2017 

par Mchelle Mevs

Reflexion Sur la réaction du publique et de la société en général aux spectacles et énoncés scatologiques, misogyne et avilissants, de Michel Martelly, ex. président et musicien de son état dans la conjoncture actuelle. Sur sa projection politique.

« C'est pur snobisme ou hypocrisie de nier pour nous le pouvoir de divertissement et d'amusement des choses…» Hannah Arendt

La musique comme instrument de propagande politique. Martelly coure-t-il déjà après l´électorat 2022?

Si Michel Joseph Martelly, 56 ans, ancien-président d'Haïti se remet à la musique “compas” en talentueux “super-star” qu'il est et a toujours été, c'est qu'il n'y a pas de glorification Martelliste sans triomphant spectacle musical. Talentueux chanteur à voix de centaure, charmeur au physique attrayant , esprit volontairement taquin mais caractère arrogant, vaniteux souvent outrecuidant, Martelly ne laisse jamais indifférent. S´il séduit des fanatiques en grand nombre, il se plait par ailleurs à provoquer la polémique sur un ton particulier ce qui lui occasionne le mépris allant jusqu'au dégoût de ceux qui selon-lui n'en valent pas la peine. Il n'en a cure (I don't care).

En même temps, son échec politique notoire interpelle encore. Près de 3 milliards de dollars américain d'aide après-séisme 2010 en provenance du Venezuela volatilisés entre autres fonds d’assistance. Gaspillage des fonds publics “dilapidés” mais également actes glauques de corruption planifiée par la clique Martelly? Mauvaise gestion ou malversation, rien n'est clairement démontré à date. Actuellement, son statut de “nouveau riche” propriétaire récent d'immeubles au centre-ville et de villa luxueuse à la plage dont la valeur fait scandale, lève la suspicion quoiqu'il prétende à des financements bancaires personnels ou insinue que seule sa musique l'a enrichi…

La Conjoncture locale, le contexte régional:


Les caisses publiques sont asséchées, les aides américaines en période Donald Trump réduits. Une certaine invisibilité du Corps Group, les amis d'Haïti, dans la presse laissent supposer un actuel désintérêt pour le gouvernement actuel. Les efforts désespérés du président Jovenel Moïse, dauphin de Martelly, d'imposer une fiscalité accrue au budget 2016-2017 résultants en instabilité politique croissante, expliquent la situation. La population l´une des plus pauvres du monde est inquiète et sans espoir de solution alors que des possibilités d'amélioration lui souriaient tantôt. Les Nations Unies de même que les autres membres du «Core Group» dont les Ambassadeurs des États-Unis d'Amérique, de l'Union Européenne et le Représentant spécial de l'Organisation des États Américains, du Brésil, du Canada, de la France, de l'Espagne, s'expriment peu sur la conjoncture actuelle.

La musique est un divertissement jouissif et pas seulement. La musique est force, elle est cris: elle sert souvent d´instrument de contestation, ici, d'instrument de propagande politique:

Au Venezuela, le tube de l'été 2017, “Despacito” de Luis Fonsi et Daddy Yankee fut détourné à la fois par le pouvoir de Maduro et l'opposition, fusionnant l'espace divertissement et propagande politique; en Haïti, le surgissement du “Kompa kk” à la sauce Martelly exploite lui-aussi le binôme musique-politique. Il ne s'agit pas d'émettre de simple « jingles» comme le font les partis politiques par exemple, mais de donner force à la politique à partir de succès musicaux.

Martelly cherche à animer les foules; qui éberlués, adhérent au mouvement PHTK et lui assureront le scrutin maximum sans a priori. Forcer le choix politique ou l´exulter à l'adhésion par une instrumentalisation de la musique, c'est définir la “Pop-propagande” ou “Kompa propagande”. Martelly veut reprendre la main en musique: Récupérer et promouvoir sa popularité en quête de retour. “Nous ale, nou tounen, et nap retounnen konsa”, chante actuellement Martelly en tournée. (Vidéo Youtube).

Martelly en rajoute et beaucoup:

La performance scénique style Martelly attise le public. D'entrée il fait une déclaration ou l'outrecuidance d'un verbiage scatologique accompagne les insultes misogynes, homophobes, avilissants. Gros rires dans la salle! Cela fait l'affaire, surtout s’ils sont dirigés à l'encontre de personnages bien établis dans la communication locale. Peu importe qu'ils soient honorables…Faire dans la provocation et susciter la polémique c'est tout ce qui compte, c'est l'objectif primordial! Le musicien Soulève les bas-instincts d'une population lasse des promesses non tenues, désemparée de cette démocratie décevante, et fragilisée par la maladie et les catastrophes climatiques. Sa gesture scénique, suggestive et souvent pornographique, concrétise le “Bad boy” attitude, un modèle attrayant pour la jeunesse haïtienne et tout contestataire. Ses « sorties » dans la presse, sa musique carnavalesque ou pré-électorale ont déjà produit un effet délirant surfant la vague provocation, rébellion anti-système, dans l´hallucination sonore, la transe rythmique. Martelly veut recommencer.

Michel Martelly en campagne:
Sa récente tournée sur le territoire a fait le buzz dans ses régions provinciales du pays en mal de divertissement:

A Gelée dans le Sud d'Haïti, À Jérémie; à Saint-Louis du Nord, son “sak pa kontan anbake”, (au cas où cela ne vous convient pas, allez-vous faire voir), ce fameux slogan de défiance au système est repris partout où il performe. (Sur video youtube du mois d'Août 2017).

Dans le Nord-Ouest d'Haïti, le 27 Août 2017, on le voit à la fête patronale en compagnie du Sénateur PHTK, Kedler Augustin, et Michel Martelly d´articuler: “ an bwè gwòg nou, an pale “kaka” nou...kenbe a jwe a...” Buvons, parlons de nos histoires “caca”...Soyons solidaire du joueur, » se référant à Jovenel. Puis, Il entame le morceau: “Mache mache mache”, et recomposant une lyrique déjà connue: “...Nou alé nou tounen et nap retounen konsa”. Nous nous en sommes allés, nous sommes revenus et nous allons être de retour”. Faisant nette référence à son retour au scrutin électoral de 2022.

L´ex-président Martelly en tandem avec l'actuel président Jovenel Moïse:


Tandis que monte le volume d ´agressivité musicale dans la vulgarité -paroles et gestes-: Martelly, en bon “chef d'orchestre”, engage son collègue, l´actuel président de la République Jovenel dans une entreprise préélectorale . Le balisage du territoire provincial et le contrôle officieux du parlement en sont des exemples.

—Et le président de s'engager tête baissé sur les routes de province en tournée mode caravane parcourant du nord au sud du pays, pour aller à la rencontre des masses faisant miroiter quelques futures réalisations bénéfiques mais sans planification et sans échéances. A noter que l'état d'urgence nationale décrétée par simple arrêté par Jovenel Moïse sous prétexte du cyclone Mathew, n´exigeant pas de reddition de comptes quant à l'utilisation des fonds prélevés directement des caisses de l'état haïtien pour la caravane, semble faire partie de la norme passe-droit du gouvernement Martelly dont Jovenel est la continuité. D'autant plus que c'est le même personnel (proches de Martelly) qui occupe l'administration publique de leur “banditisme-légal”. On parle d´administration de doublure et même de gouvernement de doublure ou Martelly jouerait encore le chef-d´ orchestre.

L'administration Jovenel Moïse sous influence Martelly, illustration:


Les manquement aux respect strict de la constitution de 87 amendée, des lois; les arrêtés primant sur les lois, la lois des Finances rédigée à la mesure de la politique présidentielle, les institutions publiques dont l´ULCC, l´UCREF mis sous contrôle de l'exécutif tandis que le CSCCA est mise en veilleuse informelle, le CEP actuellement en processus d'infiltration: Ce sont autant de passe-droits de l´exécutif.… Et même le statut des juges de la cour de cassation dont la nomination comme l´âge de son président ne suivent pas les prescrits de la constitution.

—La mise sous control officieux des parlementaires dont la chambre des députés en majorité PHTK. Les tenir sous vigilance pour éviter des transfuge de camps, leur accordant des attentions spéciales et frais imprévus comme les 10M de gourdes dispensés juste avant le vote du budget. « Incentives? » frais accordé par l´exécutif pour les localités mais dispensés hors budget? De plus, Le silence du parlement -conforme en tout point avec les décisions de l'exécutif- ne prouve-t-il pas une collusion des pouvoirs?

De bien utiles adversaires ciblés par Michel Martelly:


Il articule sa provocation en pointant à chaque fois certains personnages de son choix qu'il juge critiques de son régime, il en veut particulièrement à la presse. Liliane Pierre-Paul: Journaliste radio-TV. ( Tilili); Jean Monard (Ti Mona): Journaliste radio-TV dont l'émission constitue la critique principale contre tout excès du régime PHTK.; mais également Steven Benoit: un ex-parlementaire brillant et un ami de longue date de Martelly.

Les injures qu'il fait subir récemment à ces personnages sont significatives de sa fixation: A titre d'exemple il tire à boulet vif sur Les dégâts que Tilili fait à l'environnement: Il dit que son coco contient du caca qui doit être rejeté à la mer. Il recommande de couler du béton au-bas et de l'asphalte au-dessus. Puis, Il s'égare et répond à un participant sur la largeur de son anus aux poils durs pour recevoir un zozo de bonne taille. Wap chache gason gras...Tu te cherches un mec? C’est alors qu´il suggère de lui dépêcher un jeune homme Steven Benoit comme digne d'être enculé. Sak pa kontan anbake!

Si son répertoire est audacieux et provocateur, Il l'a toujours été mais à un moindre niveau quand même: Il chantait depuis ses débuts le “Sak pa kontan anbake” suivi de “oulala”. Son sarcasme plaisait tellement alors..Évidemment ce sont ses excès et sa hargne qui troublent son public le rendant indigeste. Il en a après Liliane Pierre-Paul qui aurait osé s'en prendre au fils Martelly lors de ses émissions et il en a après les autres parce qu'ils osent penser autrement que lui. Quand la tension s'accroît il croit bon dégainer sur scène: “ Tilili machan coco Ko lan get maman w”. Vole mari moun...Ti Mona... etc…

Si son franc-parler sur la situation politique le rendait fiable et sympathique autrefois, il n’aborde plus le sujet et préfère la polémique et les attaques virulentes et personnelles.

Et pourtant Martelly prend soin de ne pas se mettre à dos le sénateur de l'Ouest Antonio Cheramy dit Don Kato. Serait-ce parce que Kato est un frère d'arme, un musicien (sexy Pintad) très populaire? Lui dont la popularité est en flèche depuis qu'il est monté au créneau au sénat haïtien créant tout un tapage dans l'hémicycle, se saisissant du document budget papier et le déchirent en mille morceau pour montrer son désaccord avec le vote du budget. Il a fait le buzz, obtenu l'adhésion d'un très large public le félicitant pour sa courageuse prise de position en faveur de la population arc-bouté contre le budget. Kato devenu héros national fera-t-il de l'ombre au candidat? Si cela devait arriver recevra-il lui aussi au visage le vomi de Martelly?

Réactions à la performance outrancière de Michelle Martelly:

La responsabilité individuelle et collective de la société haïtienne s'en trouve interpellée;

L'individu s'en trouve offusqué tandis que la société locale et la diaspora s'en trouvent révulsés.

Et pourtant les réactions individuelles contre Martelly sont restreintes:

Parce que certains individus se sentent menacés des joutes verbales de Martelly contre leur personne, au cas où ils viendraient à prendre ouvertement Martelly pour ses blasphèmes. D'autres esquivent l’affaire complètement…pour éviter descendre trop bas disent-il. Ils ne vont pas pouvoir descendre dans la fange pour répondre à Martelly d'autant plus, que le bonhomme est comme cela et l´a toujours été, une exception, Il ne changera pas. D´ailleurs n'a-t-il pas toujours utilisé les insalubrités dans sa musique et ceci depuis les débuts?

Si l´individu dans sa -réflexion personnelle- a du mal à ne pas condamner les excès de Martelly, il sait qu'il est compliqué de lui donner réponse. Bien que le musicien ait tort de banaliser le mot “péter”, le mot “caca”, l'individu lui trouve des bien des excuses: L'alcool, la drogue qui le domine comme tout bon rocker…Quoiqu'on soit persuadé que Martelly ait tort de vouloir avilir sans cesse, réduire la femme à son sexe et l´homme a la possibilité d'une pénétration anale, la critique à son endroit reste en soi.

D'un autre côté les institutions gouvernementales font la sourde oreille puisqu´ils collaborent officieusement avec le régime du perpétrateur. Le parlement haïtien plus particulièrement le sénat, engagé dans un effort déclaré de redressement de la morale au pays, s’abstient également- d´ exprimer son avis- sur le fait publique de Martelly et l'influence que son expression exercer sur les mœurs et comportement de la société. De leur côté, La société civile et les partis politiques, les églises sont-ils conscients du péril? La question est lancée!

Les réactions sont donc moroses et non-officielles. Il est pourtant, il est évident que le candidat potentiel recherche le bénéfice de la polémique et l'enflamme avec des mots et gestes déplacés. Il est évident que son langage est intolérable quand en tsunami il noie la sphère civile et politique et pas simplement celle d´”entertainment”.

Paradoxalement toute polémique pour le remettre dans une ligne ¨¨acceptable¨ risque de lui être favorable lui engrangeant davantage de popularité.

La morale et l'éthique:


Martelly serait donc hors-censure, hors-condamnation, un privilégié? La rhétorique de l´intransigeance de la morale, de l'éthique, que prône le sénat haïtien ne marcherait pas avec Martelly car son statut l'en exempte! Le président “bandit légal” ne saurait être passé au crible de nos sensibilités et de nos règles morales -individuelles et institutionnelles- parce que justement, il joue habilement la corde dualité musicale et politique. Il s'arroge le privilège et l'alibi en béton, l'immunité qui le couvre pour dire ce qu'il veut quand il veut à qui il veut. Ce qui ne serait pas permis à tout autre candidat qui n'a pas cet avantage d´ un homme de spectacle, d´un «performer »... Autrement dit, à le confronter nul ne peut gagner à son jeu: Individus ou institution. Nous y perdrions pour toutes cette raison.

Faut bien comprendre qu'à chaque fois qu'une opposition à son discours, son chants, à son image porno, à ses injures publiques s´essait, le résultat obtenu est à l'opposé du but recherché par la censure morales, le fanatisme musical métamorphosé en défenseur publique le réconforte en quelque sorte dans son entêtement et ses mauvaises habitudes. Et même, Il se fait déjà des émules d’un mouvement à définir comme le «compas kk »:

https://www.youtube.com/watch?v=fidVzY7loKY

Les trois pouvoirs complices de la provocation Martelly?


Tâtonnement du pouvoir LÉGISLATIF: Tandis que la loi interdisant le mariage homosexuel (loi masi-madi) , sous couvert du renforcement de la loi sur la famille haïtienne, a fait sujet de longs débats controversés au parlement, cette institution -qui se veut pourtant dans son ensemble gardien de la moral et de l'éthique-, a pourtant choisi d´ ignorer l'atteinte aux bonnes vies et moeurs de Martelly. Elle n´a jugé bon d´opiner à aucun moment.

Toutefois si le législatif établit les règles, il ne peut en imposer l´application. C'est constitutionnellement la responsabilité du corps judiciaire. Or celui-ci est faible et infecté par la corruption de ses membres: Les juges et avocats qui opèrent les strates secrètes et viciées des transactions pécuniaires et compromission des dossiers judiciaires de leurs clients.

Le législatif comme le judiciaire demeurent partie prenante de l'exécutif malgré leur obligation d'indépendance, l émargement-budget en leur faveur dépendant des décisions de l’exécutif. Sans outil de dissuasion qui vaille ou recours intermédiaire contraignants mais surtout efficaces, ils se placent sous l´exécutif. (les mesures prévues par la constitution s'étant révélées inefficaces.) L’indépendance des pouvoirs pour assurer la bonne marche démocratique fait cruellement défaut.

Les trois pouvoirs ont parti lié sur bien des points comme éviter l'intégration de la jeunesse diaspora performante au système local; comme en exiger financement au travers d´une imposition fiscale accrue mais sans participation. Scandaleux également cette décision des pouvoirs: payer pour exercer le droit de vote tel que prescrit au budget 2017-2017.

Notre société n'aura donc pas officiellement ni émis d'accusation contre le musicien récidiviste pour outrage aux bonnes vies et moeurs, ni délivré de réponse claire et net à la mise en place PHTK Martelly/Jovenel/et éventuellement Martelly…

La continuité de l'Etat n'est pas continuité gouvernementale: L'état est permanent, le gouvernement temporaire.La constitution haïtienne de 1987 amendée décrit le rôle alloué au président de la république d'Haïti dans son article 136. Il oblige le Président à occuper la fonction de chef de l'état qui veille au respect et à l'exécution de la constitution haïtienne, qui s'assure de la stabilité des institutions, du fonctionnement régulier des Pouvoir publics ainsi que la continuité de l´état.

La continuité de l´état mise en perspective à travers le projet gouvernemental Martelly/Moïse/Martelly:

L´ex. président et l´actuel président: Qui sont-ils à l´origine?


Michel Martelly Qui est Michel Joseph Martelly? Il né le 12 février 1961 à Port-au-Prince, surnommé Sweet Micky (« Micky le doux » en français) ou Tet Kalé (« Crâne rasé » en créole), est un musicien, compositeur et homme d'État haïtien, président de la République du 14 mai 2011 au 7 février 2016. IL est le fils de Gérard Martelly. Sa mère est issue d'une lignée de musiciens : les de Pradines. Études: Michel Martelly obtient son baccalauréat au centre d'études secondaires. Musicien: Michel Martelly démarre comme musicien de kompa et se produit aux quatre coins d'Haïti, développant ainsi une notoriété nationale. Il réside également à Miami en Floride où il vit de sa musique et s'implique déjà dans la politique de son pays en affichant des liens avec les partisans du coup d'État de 1991 en Haïti. (Source Wikipedia)

Jovenel Moïse, né le 26 juin 1968 à Trou-du-Nord, est un entrepreneur et homme d'État haïtien, membre du Parti haïtien Tèt Kale et actuel président de la République depuis le 7 février 2017. Jovenel Moïse naît à Trou-du-Nord dans le département du Nord-Est. Fils de Lucia Bruno, une couturière et commerçante, et d'Étienne Moïse, il effectue ses études primaires dans sa ville natale. Il devient PDG d’Agritrans, une entreprise de production et d'exportation de bananes. (Source Wikipedia)

Quelques questions d’intérêt général sur la ligne politique du parti PHTK dont l'actuel président Jovenel Moise est la continuité mais, cette continuité de l'etat haïtien prescrit par la constitution haïtienne y trouve-t-elle son compte?

Questionnement sur les protagonists:

MM: Ce fils de la “bourgeoisie” mulâtre du sud représente-t-il l'élite en faillite? …alors que son entrain promettait de tout renverser en bandit-légal pour le bien d´Haiti. JM: Ce fils de la paysannerie noire du Nord, entrepreneur et ambitieux, producteur de bananes et actuel promoteur du riz, représente-t-il les masses de l'arrière-pays et porte-t-il leurs espoirs?

MM: Ce musicien rebelle populiste d'une jeunesse branchée représente-il l´échec d´un capitalisme sauvage alors qu'il promettait du bizness prospère pour tous? JM: Ce politicien sans partisans personnels et sans appuis extérieur n'est-il pas à la traîne des groupes et individus de pouvoir pour s'assurer de faire son temps?

Mais leurs enjeux concernent-t-il les classes vives des urbaines incluant les fils de ghettos sordides du rap-racine qui se jettent dans le sauve-qui-peut de l'immigration? ...les classes laborieuses urbaine locales et à diaspora qui travaillent et étudient pour un avenir meilleur ?

Finalement: Que représente Michel Martelly, que représente Jovenel Moïse, pour la majorité des couches sociales? De qui sont-ils la parole? Pour qui mènent-t-ils leur combat?

Toutefois Michel Martelly métamorphosé en “nouveau riche” qui a sans études et sans capacité gestionnaires brisé les tabous, traversé toutes les barrières préétablies. Un hybride “réussite popularité -échec politique ”. Fruit d'un capitalisme tiers-mondiste à cheval sur abus et préjugés et ignorance, soif de richesse pour gouvernail. Jovenel Moïse en ascension politico-sociale est dit-on un joueur de tennis qui veut jouer au ballon? Un ballon à ses pieds quand il ne sait pas shooter et donc ne sait quoi en faire.

En fin de compte ici on peut se demander si la population en sa majorité pardonnera à Martelly et le faire revenir: cette faute impardonnable d'avoir participé à la destruction de son avenir, insistant pour assurer sa continuité personnelle au faite de l'état haïtien --La majorité de la jeunesse se laissera-t-elle saouler par le chant sonore de Martelly sous influence, se laisserait –elle embobiner par la dialectique musicale et le discours vers le bas du musicien?
 
La leçon magistrale de Michel Martelly a la jeunesse haïtienne:


Si nous reprenons les termes de l´interview du musicien sur le poste Radio Caraïbes, le 9 Février 2017, Michel Martelly dit que la jeunesse doit avoir un modèle. Il se décrit comme un homme simple qui ne donnera jamais de mauvais conseils à la jeunesse. Il veut l´endoctriner et lui demande d'embarquer sur son charre, avec lui. Il évalue son propre charisme, sa popularité, son verbe, à cet effet. …A ceux qui diplômés et qualifiés semblerait le juger, lui qui n'a pas été bon élève aux écoles mais un turbulent, il dit se sentir fier de l'artiste et du créateur d'ambiance qu'il est devenu. En “bad boy” et, justement à cause de cela, il serait parvenu au faîte de son pays.

Bref, Même si on n’a pas beaucoup étudié on peut devenir chef d'état ou y aspirer. Peu importe la morale ou les normes établis... telle est la leçon magistrale qu'il offre.

Est-il permis de rejeter avec Martelly -dans cette situation d´urgence et d´incertitude que vit le pays-, certains critères de base pour mener à bien un pays telle que la préparation académique en sciences politiques, connaissances en économie et certains talents en administration publique?

Malgré les règles du jeu démocratique qui place en tête le plus populaire (nombres de votes obtenus au scrutin), nos présidents et pas seulement Martelly sont la preuve que si on peut être élu président sur sa popularité, on n'est pas nécessairement fait pour le poste. Méconnaître cette criante réalité est bien néfastes au pays.

Martelly s'attelle à nouveau au spectacle musicale, qui lui sied à la perfection d'où il espère tirer à la fois de nouveaux capitaux (à ce qu'il insinue), et rembobiner son pouvoir politique (qu'il chante). Son échec au gouvernement jusqu’a 2011, et le débandade actuelle au sein du gouvernement du dauphin Moise permettent de douter de l'éventualité d´une continuité perverse.
 
Le pays mérite mieux! Et aux citoyens courageux de changer la musique.

Si la musique « Kompa » n'a jamais servi, -dans l'histoire récente de ce pays-, de canal d´opposition à aucun régime, aujourd'hui il sert d´outil de manipulation politique à la sauce Martelly.

Toutefois, la jeune génération des musiques « rap-racine », -musicien-producteur comme publique-fanatique-, prend très au sérieux sa mission d´instrument du changement.

Tout en musique, souhaitons-le !

(Fin)

Par Mchelle Mevs

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Bref:

Echec d'un chef d'état: Grande-star du kompa bien avant sa victoire électorale, mais échec cuisant dans sa présidence et gestion gouvernementale ou la corruption et dilapidations des fonds octroyés par le Venezuela ne s'expliquent pas. (Dossier PetroCaribe).

Ne pouvant justifier son échec politique et administratif dans les affaires du pays; n'étant pas capable d´élaborer un programme gouvernemental qui tienne; le musicien Michel Martelly est de retour à la musique sur la scène musicale mais, dans quel but? Le constat: Il joue à échafauder une politique musicale “kompa kk”, orientative et plus agressive et plus avilissante… Est-ce la reprise d'une réalité alternative pour arriver de nouveau au pouvoir tandis que Jovenel Moïse son coéquipier lui garde temporairement le ballon?

Stratégie politique du chanteur:

1. Reprendre sa tournée territoriale

2. Faire dans la provocation pour regagner sa popularité

3. S'attaquer à des ennemis choisis contre qui se faire mousser.

4. Préparer le terrain (Tâche impartie à Jovenel Moise)