mardi 26 septembre 2023

DÉMÉSURES

Gonaïves le 26 septembre 2023

CE QUE JE PENSE

DÉMÉSURES

Par Pierre Robert Auguste

La 78ème assemblée générale de l'ONU aura permis de relever la démesure qui gangrène la respectable institution internationale en panne de vitalité morale entre les guerres meurtrières, la confrontation d'intérêts entre puissances militaro-économiques, l'émergence de BRICS en mal de conquêtes et d'alliances territoriales, le réveil courroucé de certains pays africains face aux efforts forcenés de survie d'un Secrétariat général en perte de crédibilité. Ce n'est pas le monde qui est en crise. C'est l'autorité mondiale, incarnée par l'ONU, ses maitres du Conseil de Sécurité, les anciens colonisateurs, les exploiteurs mondiaux, qui le sont, étant incapables de se reconvertir en un nouveau monde qui se dessine à la quête de plus d'équité et de bien￾être partagé. La mondialisation n'aura de sens et d'adeptes convaincus que dans celle du bonheur global: paix, sécurité, le bon cadre de vie pour tous, en tous lieux et en tous temps. 

Le risque est élevé de retour à une diplomatie d'arrogances, de grossièretés vulgaires ,qui ne 
sera que la reprise des relations de sauvagerie, de barbarie, d'égoïsmes effrontés et criminels 
qui avaient donné naissance aux deux premières guerres mondiales. Se croire tout permis est une attitude regrettable, une démesure qui aura coûté cher au prix d'amères désillusions.

Ainsi, Haïti devient-elle, dans l'enceinte de l'ONU, un dossier difficultueux. Jusqu'à présent, 
les Etats-Unis ne paradent que de demi-échecs en tentatives nouvelles. Aucun signe n'apparait 
que la Russie et la Chine soient prêtes à se dégager de leur droit de veto pour ouvrir la voie à une force multinationale vers Haïti. Le contentement du Premier Ministre illégal Ariel Henri, ainsi que celui de ses ouailles commanditées est une autre démesure. Aucune assurance n'est fondée de l'envoi autorisé de cette force. L'établissement subit des relations diplomatiques entre Haïti et le Kenya, qui veut prendre la tête de la force expéditionnaire contradictoire, marque la faiblesse démesurée de la diplomatie lilliputienne de la bande au pouvoir. Les ambassades d'Haïti au Maroc et au Sénégal ne sont-elles pas inopérantes en Afrique? 

Virtuellement, on aurait trois Représentations diplomatiques sur tout ce continent de plus d'une cinquantaine d'Etats d'où sont sortis les ancêtres de la Première République noire du 
nouveau monde ou l'Afrique de l'Amérique.

Il est vrai que de la tribune de l'ONU, M. Ariel Henri a réalisé un coup médiatique opportuniste en se ralliant à la mouvance populaire pour la construction du canal de la rivière Massacre. Les milieux informés savent très bien que, par peur d'Abinader, un rancuneux effronté, et pour ne pas fermer leurs portes d' ex filtrage en cas de révolte populaire toujours possible, Ariel, ses collaborateurs, avaient affirmé ignorer ces travaux, se dégageant de toute responsabilité directe et ne donnent pas encore de signe de vouloir y prendre part, alors qu'il s'agit de travaux publics, à charge de leurs responsabilités premières. Ils devraient s’assurer de leur performance technique. Entre le dire et le faire, la démesure s'étend infiniment.

On ne peut nier que jusqu'à présent, par inhabilité et incapacité populaire de ses contradicteurs et non opposants, Ariel bénéficie du soutien de Washington et d’Ottawa, qui l'ont crédité, chacun, d'une aide financière pour tenter de lui rafistoler des récalcitrants et sauver les apparences capables de vaincre les hésitations nombreuses du restant sceptique de la communauté onusienne. 

Au fort d'une controverse à laquelle la campagne électorale américaine peut imprimer une allure épistémologique, assortie d'une tautologie pertinente sur la crise haïtienne, les 
gouvernements américain et canadien pourraient difficilement justifier comment, en conformité aux valeurs démocratiques, fondement de leur politique internationale, ils sont arrivés à instrumentaliser un organe de l'ONU, le BINUH, pour installer dans un pays membre un gouvernement en dehors de la Constitution de ce pays et à l'encontre des institutions prévues par cette dernière. À la démesuré de l'illégitimité s'ajoute la démesure de l'illégalité aggravante pour en faire une démocratie "deus machiniste" permissive de crimes, d'insécurité et d'instabilité importées.

lundi 18 septembre 2023

Ce que je pense, simple question internationale

CE QUE JE PENSE

SIMPLE QUESTION INTERNATIONALE

Par Pierre Robert Auguste

Quand s’établit une frontière entre deux pays, ils se retrouvent tant par le droit coutumier que par le droit positif dans le cadre d’un régime frontalier qui leur impose deux obligations : la règle du bon voisinage, le respect de la souveraineté ou de la compétence territoriale.

La première implique la coopération entre les peuples et Etats voisins et la nécessité de garanties pour la paix internationale. La seconde contraint chaque Etat limitrophe à ne pas s’immiscer dans les affaires d’un autre territoire et à le laisser librement s’occuper de sa propre gestion. En cas de conflit, la méthode pacifique doit prévaloir et primer jusqu’à un règlement conventionnel, assorti de possibilités de recours aux instances arbitrales ou à la Cour internationale de justice (CIJ). Donc, les armes ne peuvent tenir lieu de décision.

C’est en vertu de ce droit de compétence territoriale que le président dominicain peut décider de fermer la frontière de son territoire. C’est par ce même droit, induit par corrélation, que les habitants de Ouanaminthe, sous l’effet de la souveraineté de leur Etat, peuvent aménager un canal de distribution à des fins économiques. En principe, tout bien frontalier est réputé commun aux territoires voisins, susceptible d’exploitation, de partage équitables. Communauté de biens territoriaux en Haïti et la République dominicaine, la rivière Massacre ne saurait correspondre à l’usage exclusif de l’un ou de l’autre. Comme existe le droit des Traités, comme restent en vigueur les accords frontaliers entre Haïti et la République dominicaine, l’injonction armée du président Abinader de suspendre les travaux de construction du canal de la rivière est illicite et ouvre la voie à une action juridique internationale.

On s’attend à voir les organisations de défense des Droits de l’homme alerter les instances internationales et demander de condamner la violation du droit des traités, la menace de la paix internationale par le président dominicain Abinader. 

Qu’attendent les Etats-Unis, le Canada, la France, l’Union Européenne, l’OEA, le Secrétaire général de l’ONU pour exprimer leurs préoccupations, demander au président dominicain de reculer ses forces On s’attend à voir les organisations de défense des Droits de l’homme alerter les instances internationales et demander de condamner la violation du droit des traités, la menace de la paix internationale par le président dominicain Abinader. 

Qu’attendent les Etats-Unis, le Canada, la France, l’Union Européenne, l’OEA, le Secrétaire général de l’ONU pour exprimer leurs préoccupations, demander au président dominicain de reculer ses forces militaires de la frontière haïtienne, de l’appeler à garantir et respecter les droits humains de tous les haïtiens se trouvant sur le territoire dominicain sous peine d’engager ses responsabilités personnelles.

Car, la présidence impulsive d’Abinader, pirouettant de sautes d’humeur anti-haïtiennes à coups instinctifs racistes, représente une grave menace pour la paix régionale, la stabilité et le développement harmonieux de l’Ile. Seule la coexistence pacifique entre les deux peuples peut favoriser leur croissance économique durable et soutenir leur bien-être social.