L'ex-Premier ministre haïtien Laurent Salvador Lamothe. |
EMPÊTRÉ DANS LE DOSSIER PETROCARIBE
Trafic de drogue : Lamothe est accusé par un Dominicain
Par Léo Joseph
L’ex-Premier ministre haïtien Laurent Lamothe se démène comme un diable dans un bénitier pourse disculper auprès des autorités haïtiennes qui seront appe- lées à traiter les poursuites judi- ciaires susceptibles d’être engagées dans le scandale Petro-Caribe. Aggravant encore davantage sa situation, le pilote domini- cain du puissant sénateur et mul- timillionnaire Félix Bautista a dénoncé des officiels haïtiens. L’ex-Premier ministre Laurent Lamothe aurait été accusé d’avoir été le bénéficiaire de cargaisons de drogue qu’il a transportées de Colombie et de Panama à desti- nation d’Haïti et de laRépublique dominicaine.
Dans un article publié sur les réseaux sociaux, sous la plume d’Emmanuel Roy, un avocat d’origine haïtienne quifaisait par- tie de la petite équipe de campagne de Michel Martelly, l’auteur fait état des révélations faites par Luis Alejandro, pilote du puissant sénateur dominicain Félix Bautista. Selon M. Roy, le pilote, qui a été arrêté parles autorités dominicaines sur présomption d’avoir emmené l’avion du sénateurBautista d’Haïti à Colombie et au Panama, « bien souvent transportait de la drogue pour être distribuée en République dominicaine ou transportée et à Miami ».
Possible rebondissement en Haïti de l’affaire Bautista
Trafic de drogue : Lamothe est accusé par un Dominicain
Par Léo Joseph
L’ex-Premier ministre haïtien Laurent Lamothe se démène comme un diable dans un bénitier pourse disculper auprès des autorités haïtiennes qui seront appe- lées à traiter les poursuites judi- ciaires susceptibles d’être engagées dans le scandale Petro-Caribe. Aggravant encore davantage sa situation, le pilote domini- cain du puissant sénateur et mul- timillionnaire Félix Bautista a dénoncé des officiels haïtiens. L’ex-Premier ministre Laurent Lamothe aurait été accusé d’avoir été le bénéficiaire de cargaisons de drogue qu’il a transportées de Colombie et de Panama à desti- nation d’Haïti et de laRépublique dominicaine.
Dans un article publié sur les réseaux sociaux, sous la plume d’Emmanuel Roy, un avocat d’origine haïtienne quifaisait par- tie de la petite équipe de campagne de Michel Martelly, l’auteur fait état des révélations faites par Luis Alejandro, pilote du puissant sénateur dominicain Félix Bautista. Selon M. Roy, le pilote, qui a été arrêté parles autorités dominicaines sur présomption d’avoir emmené l’avion du sénateurBautista d’Haïti à Colombie et au Panama, « bien souvent transportait de la drogue pour être distribuée en République dominicaine ou transportée et à Miami ».
Possible rebondissement en Haïti de l’affaire Bautista
Le sénateur dominicain Félix Bautista. |
Originellement inculpé pour corruption, le sénateurBautista, qui a fait ses débuts comme tailleur fabriquant des chemises, a étémis hors de cause par la Cour suprê- me de la République dominicaine. Devenu multimillionnaire dont, d’aprèsles autorités dominicaines, la fortune est estimée à USD 500 million $, qu’il a amassée dans l’espace de quatre à dix ans, il n’a eu aucune peine à se procurer des avocats chevronnés poursadéfense. D’aucuns prétendent que ses premiers démêlés avec la justice ont tourné en sa faveur parce qu’ils avaient les «grands moyens ».
Mais, le procureur fédéral de la République dominicaine, Francisco Dominguez Brito, qui pensait toujours que la fortune amassée par le sénateur Batista était d’origine illicite, restait aux aguets, attendant l’occasion propice pour traîner Bautista, encore une fois, devant la justice. Il semble que M. Brito ait découvert le pot aux roses. Car l‘arrestation de LuisAlejandro, le pilote de Félix Bautista sous l’accusation d’avoir introduit de la drogue en territoire dominicain, pourrait bien donner les preuves qu’il recherchait pour inculper ce dernier.
Cité par Emmanuel Roy, Francisco Domingo Brito a déclaré que le sénateur a fait des révélations dans le cadre de son interrogation par le juge instructeur spécial Alejandro Moscoso Segara. Le parlementaire, écrit Roy, a révélé que des fonds déposés dans plusieurs de ses comptes en banque non identifiés, et dont les origines étaient introuvables provenaient du gouvernement haïtien. Aussi, le sénateur Bautista a-t-il révélé que les autorités haïtiennes ont octroyé à ses compa- gnies de construction un total de 20 contrats avec un coût global d’environ USD 480 millions $, dont seulement 12 ont été achevés.
Le procureur de Santo Do- mingo Francisco Dominguez Brito. |
Afin de garantir l’attribution de nouveaux contrats à ses sociétés, le sénateur avait versé des pots de vin, sous forme de financement de la campagne présidentielle de Michel Martelly. Ces faitssemblent corroborerlesrévé- lations qu’avait faites, en 2012, la journaliste dominicaine d’investigation Nuria Piera selon les- quelles Michel Martelly avait accepté un pot-de-vin du séna- teur Bautista de l’ordre de USD 2,5 millions $.
Autres avantages en nature offerts à Martelly et Lamothe
Les autorités judiciaires dominicaines ont précisé que le sénateur Bautista s’est montré d’une grande générosité à l’égard du président Martelly et de son Premier ministre Laurent Lamothe. Par exemple, durant la campagne présidentielle du chanteur du compas, le parlementaire mettait son hélicoptère à la disposition de Sweet Mickey. Mais après la victoire aux urnes de ce dernier, il mettait également un Cessna 500 à la disposition du tandem Martelly et Lamothe. D’autre part, le parlementaire avait également mis un luxueux appartement au service du président et du Premier ministre haïtiens.
Autres avantages en nature offerts à Martelly et Lamothe
Les autorités judiciaires dominicaines ont précisé que le sénateur Bautista s’est montré d’une grande générosité à l’égard du président Martelly et de son Premier ministre Laurent Lamothe. Par exemple, durant la campagne présidentielle du chanteur du compas, le parlementaire mettait son hélicoptère à la disposition de Sweet Mickey. Mais après la victoire aux urnes de ce dernier, il mettait également un Cessna 500 à la disposition du tandem Martelly et Lamothe. D’autre part, le parlementaire avait également mis un luxueux appartement au service du président et du Premier ministre haïtiens.
Dans les milieux officiels dominicains, on répète qu’à l’occasion de certaines visites à Santo Domingo, Martelly et Lamothe invitaient « des prostitués » dans cet appartement. C’est pourquoi, dit-on encore, ils ne séjournaient pas dans des hôtels quand ils venaient en visite en République domini- caine.
L’avocat Emmanuel Roy souligne aussi, citant des autorités judiciaires dominicaines, que Laurent Lamothe séjournait également à cet appartement avec son ex-petite amie, Petra Nemcova, quand les deux voyageaient ensemble à la capitale dominicaine.
Le juge instructeur Alejandro Moscoso Segarra. |
Dans son article, Emmanuel Roy rapporte aussi que, selon des aveux faits par le sénateur dominicain au juge d’instruction Alejandro Moscoso Segara, Félix Bautusta avait offert des « actions gratuites » à ses compagnies constituées en sociétés commerciales en Haïti, notamment Constructora Hamdon. Dans l’élaboration de contratssans appel d’offres avec Haïti, il est dit que Martelly, Laurent Lamothe et leur équipe ont établi comme condition que les firmes étrangères qui décrochent des contrats en Haïti octroient des actions à des officiels haïtiens qui doivent être désignés comme présidents de ces entités. Des 46 compagnies créées par le sénateur Bautista, Emmanuel Roy fait savoir que cinq d’entre elles sont implantées en Haïti.
On retiendra que les sociétés créées en Haïti par le parlementaire dominicain ne sont pas éligibles à participer à l’appel d’offres, encore moins à se faire octroyer des contrats, en raison de leur création récente. Ces entreprises ont été lancées un ou deux ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Cela ne les a pas empê- chées d’obtenir des contrats léonins, car étant devenus des associés des dirigeants haï- tiens.
Il y a de fortes chances qu’une parti des millions du fonds PetroCaribe ont été investis dans ces projets, dont certains d’entre eux,selon le témoignage du sénateur Bautista lui-même, ne sont pas achevés. Rap- pelons que seulement 12 des 20 projets octroyés aux com- pagnies du parlementaire do- minicain ont été achevés, dit M. Bautista. Voilà qui devrait donner à réfléchir à ceux qui mènent l’enquête sur l’utilisa- tion du fonds PetroCaribe.
Laurent Lamothe et le trafic de drogue
Si dessources proches de l’enquête sur le « Bateau sucré d’Acra » attribuent un rôle au Premier ministre Laurent Lamothe au niveau des logistiques, afin que le débarquement puisse s’effectuer dans un environnement sécurisé, il semble que l’ancien chef de la primature ait eu son propre créneau d’exploitation de cette denrée.
Les révélations du pilote du sénateur Bautista indiquant qu’il transportait la substance interdite de la Colombie et du Panama pour le compte des dirigeants haïtiens et son pa- tron, M. Lamothe, quant à lui, avait son propre avion qui faisait presque les mêmes trajets. À cet égard, Emmanuel Roy confirme des révélations qu’avait faites Haïti-Observateur, voilà déjà plus de trois ans. L’hebdomadaire avait précisé que le Cessna 500 que possédait Lamothe faisait la navette aux Antilles françaises transportant de la cocaïne à des clients.
À l’époque, des agents de la Drug Enforcement Admi- nistration (DEA) surveillaient les déplacements de cet engin, qui faisait des escales ponc- tuelles, entre autres, à Saint Barthélemy, Martinique, Désirade et Guadeloupe, pour ne citer que ces îles. Selon des sources proches de la DEA, les autoritésfédéralessont en pos- session d’une série de documents cartographiques sur cet avion, dont les déplacements dans différents ponts de la Floride, de la Caraïbe, de l’Amérique Latine, et parfois jusqu’en Europe, sont régulièrement enregistrés.
Des sources crédibles ont fait savoir que le Cessna 500 était, à l’origine,mis à la disposition de Martelly et Lamothe par le sénateur Bautista. Ces sources n’avaient pu établir si ceux-là payaient la location et l’entretien. Maisilsemble que, par la suite, l’ex-Premier ministre haïtien ait acheté cet aéronef, qui a été mis en vente par M. Lamothe. Des sources crédibles proches de ce dernier ont laissé entendre que l’appareil aurait été vendu pour USD 300 000 $. Le prix d’USD 400 000 demandé à l’origine a été révisé à la baisse, afin d’en faciliter la vente, après que le Cessna 500 eut été sur le marché durant plus d’un an,fait-on savoir.
On retiendra que les sociétés créées en Haïti par le parlementaire dominicain ne sont pas éligibles à participer à l’appel d’offres, encore moins à se faire octroyer des contrats, en raison de leur création récente. Ces entreprises ont été lancées un ou deux ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010. Cela ne les a pas empê- chées d’obtenir des contrats léonins, car étant devenus des associés des dirigeants haï- tiens.
Il y a de fortes chances qu’une parti des millions du fonds PetroCaribe ont été investis dans ces projets, dont certains d’entre eux,selon le témoignage du sénateur Bautista lui-même, ne sont pas achevés. Rap- pelons que seulement 12 des 20 projets octroyés aux com- pagnies du parlementaire do- minicain ont été achevés, dit M. Bautista. Voilà qui devrait donner à réfléchir à ceux qui mènent l’enquête sur l’utilisa- tion du fonds PetroCaribe.
Laurent Lamothe et le trafic de drogue
Si dessources proches de l’enquête sur le « Bateau sucré d’Acra » attribuent un rôle au Premier ministre Laurent Lamothe au niveau des logistiques, afin que le débarquement puisse s’effectuer dans un environnement sécurisé, il semble que l’ancien chef de la primature ait eu son propre créneau d’exploitation de cette denrée.
Les révélations du pilote du sénateur Bautista indiquant qu’il transportait la substance interdite de la Colombie et du Panama pour le compte des dirigeants haïtiens et son pa- tron, M. Lamothe, quant à lui, avait son propre avion qui faisait presque les mêmes trajets. À cet égard, Emmanuel Roy confirme des révélations qu’avait faites Haïti-Observateur, voilà déjà plus de trois ans. L’hebdomadaire avait précisé que le Cessna 500 que possédait Lamothe faisait la navette aux Antilles françaises transportant de la cocaïne à des clients.
À l’époque, des agents de la Drug Enforcement Admi- nistration (DEA) surveillaient les déplacements de cet engin, qui faisait des escales ponc- tuelles, entre autres, à Saint Barthélemy, Martinique, Désirade et Guadeloupe, pour ne citer que ces îles. Selon des sources proches de la DEA, les autoritésfédéralessont en pos- session d’une série de documents cartographiques sur cet avion, dont les déplacements dans différents ponts de la Floride, de la Caraïbe, de l’Amérique Latine, et parfois jusqu’en Europe, sont régulièrement enregistrés.
Des sources crédibles ont fait savoir que le Cessna 500 était, à l’origine,mis à la disposition de Martelly et Lamothe par le sénateur Bautista. Ces sources n’avaient pu établir si ceux-là payaient la location et l’entretien. Maisilsemble que, par la suite, l’ex-Premier ministre haïtien ait acheté cet aéronef, qui a été mis en vente par M. Lamothe. Des sources crédibles proches de ce dernier ont laissé entendre que l’appareil aurait été vendu pour USD 300 000 $. Le prix d’USD 400 000 demandé à l’origine a été révisé à la baisse, afin d’en faciliter la vente, après que le Cessna 500 eut été sur le marché durant plus d’un an,fait-on savoir.
À en croire ces mêmes sources, Laurent Lamothe aurait remplacé l’avion qu’il a vendu par un Golfstream, un appareil de plus grand format que le précédent.
Toutes ces nouvelles don- néesrecueilliessur Lamothe et ses alliés ne doivent pas échapper aux agents de la DEA qui détiennent déjà à son sujet d’importantes informations. Reste à savoir à quoi serviront toutes ces données.
L.J.
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