Avant l’arrivée des colons européens sur le continent nord-américain au début des années 1500, le territoire connu sous le nom de Canada était déjà habité depuis plusieurs milliers d’années Par de nombreuses populations autochtones. Ces populations venues de l’Asie du Nord-Est étaient des cueilleurs et des chasseurs de gros gibiers. Elles ont traversé de l’Asie en Amérique en passant par le détroit de Béring lors de la dernière glaciation. À cette époque, un pont de glace reliait les deux continents. Elles se sont, par la suite, retrouvées isolées de leurs territoires de provenance à la déglaciation et ont peuplé le continent de l’Alaska jusqu’au sud des États-Unis.
La naissance de la confédération
La Confédération canadienne, plus généralement connue aujourd’hui sous le nom de Canada, a été créée en 1867 seulement. Cette année elle célèbre son 150e anniversaire. Ce qui veut dire que le Canada est un tout jeune pays. Le nom « Canada » vient du mot autochtone de la nation des Hurons ou des Iroquois « kanata » qui signifie « village ». Au moment de choisir le nom de la nouvelle Confédération canadienne, les politiciens d’alors hésitaient beaucoup entre plusieurs noms différents : le Canada, le Kanata, le Kanada, la Boréalie (le territoire se situant dans l’hémisphère boréal, à contrario de l’Australie qui se trouve dans l’hémisphère Austral). Finalement les Pères de la Confédération ont opté pour le Canada. À l’origine les territoires du Haut-Canada (aujourd’hui Province de l’Ontario), du Bas-Canada (aujourd’hui Province du Québec), du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse, tous des colonies de la couronne britannique, se sont unis pour pouvoir résister aux attaques militaires des États-Unis d’Amérique, le nouveau pays hostile au sud de leurs frontières. Très vite, les autres territoires de la couronne britannique au Nord-Ouest ont rejoint la nouvelle Confédération canadienne pour ne pas se faire annexer par les États-Unis d’Amérique qui cherchaient à se créer un immense pays touchant les trois océans sur toute l’étendue du continent.
Relief, divisions géographiques et administrative du Canada
Les deux tiers du territoire canadien sont constitués d’un plateau rocheux appelé le Bouclier canadien. C’est un territoire riche en minerais de tout genre, en eau douce et en forêt. Au centre du Canada se trouvent les vastes plaines intérieures, une région agricole où se concentrent des fermes de plantation et d’élevage ainsi que de gigantesques réserves de pétrole et de gaz naturel. L’ouest du Canada est très montagneux. On y retrouve les Cordillères de l’Ouest dont font partie les fameuses montagnes rocheuses, célèbres pour leurs stations de ski et de plein air.
Le Canada s’étend sur plus de 6 000 kilomètres de l’Atlantique au Pacifique et sur 4 634 km, de l’océan Arctique au Nord à la frontière nord des États-Unis d’Amérique. La superficie totale du Canada est de 10 000 000 de kilomètres carrés. Ce qui fait du Canada le deuxième plus grand pays du monde en territoire, après la Russie et le seul dont les frontières continues touchent à trois océans. La devise du Pays est : « A mari usque ad mare » qui signifie : D’un océan à l’autre ».
Le pays est administrativement divisé en 10 provinces : Terre-Neuve et le Labrador, l’île du Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Nouveau- Brunswick, le Québec, l’Ontario, le Manitoba, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique et 3 territoires : Le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut. La ville d’Ottawa est la capitale et le siège du gouvernement fédéral tandis que la ville de Toronto est la mégalopole et le centre économique et financier du pays. Si territorialement le Canada est un immense pays qui possède d’innombrables ressources naturelles, son poids démographique et politique sur la scène mondiale en est tout autrement. La population du Canada est seulement de 36 591 241 habitants, soit environ 3 fois celle d’Haïti. À titre de comparaison, les États-Unis ont une population de 327 258 952 habitants (environ 10 fois celle du Canada); la Chine possède 1 382 494 824 habitants (environ 38 fois celle du Canada). En dépit de cette faible démographie, le Canada est un des pays du monde où la population a un très haut niveau de vie et où il fait vraiment bien vivre.
Système de gouvernement
Si à l’origine en 1867 la Confédération canadienne relevait de la couronne britannique, cette situation a changé depuis déjà plusieurs décennies, avec le rapatriement constitutionnel de 1982. Aujourd’hui le Canada est un pays totalement indépendant de l’Angleterre. Cependant, pour des raisons historiques, culturelles et géopolitiques, il subsiste encore de très forts liens entre les deux pays. La reine d’Angleterre est encore désignée comme étant la reine du Canada, mais son pouvoir n’est que symbolique et folklorique. Son visage figure encore sur le billet de vingt dollars canadiens. Le pouvoir politique est détenu par le Premier ministre élu au suffrage universel et son gouvernement, le Parlement canadien constitué de la Chambre des communes et le Sénat et par les tribunaux.
Le Canada est donc une monarchie constitutionnelle où le peuple confie le vrai pouvoir de manière libre et démocratique à des élus qui ont la responsabilité de former un bon gouvernement pour défendre et promouvoir ses intérêts. Depuis 2015, les Canadiens ont élu Justin Trudeau, du Parti libéral du Canada, Premier ministre pour un mandat de quatre ans. Malgré sa relative jeunesse, Justin Trudeau a pu se démarquer tant sur la scène nationale qu’internationale avec ses idées progressistes, son charme, son charisme et ses positions diamétralement opposées à celles de l’actuel président américain sur une multitude de sujets comme : l’environnement, le commerce international, le multilatéralisme, l’immigration, le mariage gay, la décriminalisation de la marijuana, les relations avec Cuba, les opérations militaires à travers le monde, le développement international, l’aide aux pays du Tiers-monde. À l’instar de son père Pierre-Eliott Trudeau qui fut Premier ministre du Canada de 1968 à 1979, Justin Trudeau a su insuffler un nouveau souffle à la politique canadienne et créer un vent d’espoir sur le pays après un long règne du parti conservateur au pouvoir avec l’ex -Premier ministre Stephen Harper. Il a su s’entourer d’une équipe très dynamique et dévouée dont fait partie le député Emmanuel Dubourg d’origine haïtienne et d’alliés comme notre ami Denis Coderre, le très populaire maire de Montréal , qui aime tant parler créole et se proclamer fièrement le premier maire haïtien de Montréal. On peut ici souligner le soutien du maire Denis Coderre envers les migrants haïtiens récemment arrivés au Canada au mois d’août 2017.
Malgré sa très grande stabilité politique et une prospérité économique très enviable, le Canada n’est pas à l’abri de bouleversement politique. En effet la question de l’intégration de la province du Québec à la Confédération canadienne n’est toujours pas réglée. Le rapatriement de la constitution canadienne de 1982 qui a fait du Canada un pays pleinement indépendant de l’Angleterre n’a été signé que par 9 provinces sur 10. Le Québec, la province francophone du Canada, n’a jamais accepté de signer ce document officiel, parce qu’il a toujours estimé que ses intérêts n’y étaient pas suffisamment protégés. Cette situation qui perdure depuis déjà plusieurs décennies a fini par créer chez plusieurs Canadiens du Québec le sentiment que la Confédération canadienne ne veut pas protéger leurs spécificités culturelles françaises et certains de leurs droits acquis en tant que l’un des deux peuples fondateurs de cette confédération en 1867. Ils ont fondé un parti, le parti Québécois dont la mission principale consiste à séparer le Québec de la Confédération canadienne pour en faire un pays francophone indépendant en Amérique du Nord. Le peuple du Québec a répondu NON aux deux référendums populaires organisés en 1982 et en 1995 sur cette question, mais la menace d’un divorce d’avec le reste du Canada demeurera présente tant et aussi longtemps que la question du rapatriement de la Constitution canadienne ne sera pas réglée de manière définitive et satisfaisante pour toutes les provinces.
La diversité démographique
Au fil des siècles, le visage de la population canadienne a beaucoup changé. Au moment de la création de la confédération, la population canadienne était essentiellement composée des nations autochtones, de citoyens d’origines britannique et française. On y retrouvait aussi des Noirs esclaves. Ceux-ci étaient pour la plupart amenés au Canada par leurs maîtres, des colons loyalistes qui avaient fui les 13 colonies anglaises au moment de la guerre de l’Indépendance américaine. Ils s’étaient établis à Halifax, dans la province de la Nouvelle-Écosse, en Estrie, dans la province du Québec et en Ontario. Un peu plus tard, des vagues successives d’immigration ont apporté d’autres citoyens venus de différents pays d’Europe comme l’Irlande, l’Écosse, l’Allemagne, la Pologne, l’Italie, l’Autriche, etc.
La construction de la Transcontinentale, cette voie ferrée qui traverse le Canada de l’Océan Atlantique à l’Océan Pacifique, a facilité l’arrivée de milliers de travailleurs chinois sur le territoire du Canada. C’était les ouvriers à bon marché de cette oeuvre gigantesque. Selon la petite histoire, ces ouvriers chinois avaient pour tâche, entre autres, de poser et d’actionner les charges de dynamite pour faire exploser les sections rocheuses du parcours de la voie ferrée et que pour chaque kilomètre de cette oeuvre, il y a un travailleur chinois qui y a laissé sa vie. Pendant bien des années, le privilège d’habiter sur le territoire canadien était surtout réservé aux Européens. Certains immigrants arrivés par bateau se sont vu refuser l’accès au territoire. Ce fut le cas des Juifs et des Indiens de l’Inde.
Aujourd’hui la population canadienne est très multiethnique. C’est une superbe mosaïque composée de gens venus des quatre coins du monde qui vivent dans une société libre, plurielle, moderne, ouverte sur le monde et de plus en plus consciente de la richesse des différences humaines. Même si les descendants d’Européens sont encore très largement représentés au sein de la société canadienne, il serait assez hasardeux de présenter un phénotype humain particulier comme étant le visage emblématique du Canadien d’aujourd’hui.
L’éternelle question autochtone
Si aux yeux du monde le Canada est un pays modèle, pour beaucoup d’autochtones la création de cette confédération a été une source de souffrances et d’humiliations. Plusieurs communautés autochtones ont été dépossédées de leurs terres ancestrales, maltraitées, décimées, affamées, aliénées culturellement, converties de force au christianisme, parqués dans des réserves. Beaucoup de leurs enfants ont été arrachés à leurs familles et confiés à des familles canadiennes afin d’être transformés en de bons petits canadiens de culture européenne. Nombre d’entre eux ont subi des abus sexuels, physiques et psychologiques qui les ont traumatisés, qui ont brisé leurs vies et celles de leurs communautés. Le racisme qu’a subi cette population de plusieurs gouvernements qui ont dirigé ce pays est tout simplement honteux et scandaleux.
Pendant que le gouvernement du Canada dénonçait l’Apartheid en Afrique du Sud sur les tribunes des Nations-Unies, il y avait une certaine forme d’Apartheid à l’intérieur de ses propres frontières. Il y a quelques années encore, plusieurs villages et réserves autochtones n’avaient même pas accès à l’eau courante, ni aux installations sanitaires, ni non plus à l’électricité dans les maisonnettes. Le taux de suicide chez les jeunes, le taux d’alcoolisme chez les adultes et les statistiques sur la violence familiale sont les plus élevés au pays. Beaucoup de femmes autochtones disparaissent ou sont assassinées depuis de nombreuses années dans l’indifférence des autorités policières et publiques. Il en est de même des disparitions et des décès de nombreux jeunes autochtones ayant quitté leurs villages pour venir étudier dans les centres urbains.
Heureusement que les choses changent progressivement. Le gouvernement de Justin Trudeau semble vouloir établir de nouveaux rapports avec les populations autochtones du Canada, à travers ses multiples gestes et déclarations. Les médias relatent de plus en plus les difficiles conditions de vie de ces populations et interpellent les pouvoirs publics. La population canadienne est devenue beaucoup plus sensible aux difficiles conditions de vie de leurs compatriotes des premières nations. Mais le pays a encore beaucoup à faire pour réparer ces injustices séculaires. Le Premier ministre Justin Trudeau est très déterminé à régler définitivement la question autochtone. Espérons qu’il ira jusqu’à abroger la loi sur les Indiens qui fait d’eux des mineurs.
Michelle Mevs et Pierre-Gérald Jean