lundi 29 avril 2024

DEVOIR DE SINCÉRITÉ

CE QUE JE PENSE

DEVOIR DE SINCÉRITÉ 

Par Pierre Robert Auguste 

Le Conseil présidentiel, appelé couleuvre à 7 têtes par une délicieuse malice populaire, annonce la tenue des élections pour le choix de son Coordonnateur, un primus inter pares, alors que les sept votants,ajoutés aux 2 observateurs, forment une pairie dont chaque dispose et doit jouir des mêmes droits et privilèges. Donc, ils sont 7 et 9 présidents. D'où vient cette idée saugrenue d'un coordonnateur " présidentiel"? Comment cadrer cette appellation dans la nomenclature administrative de l'Etat? 

Le coordonnateur du conseil présidentiel ne pourrait jamais être le chef de l'Etat. Pour avoir fait référence à la constitution, pour avoir juré de la défendre, sont-ils conscients que tout acte contraire est une haute trahison? 

Il est vrai que le conseil présidentiel est une liaison morganatique et hérétique. Mais elle n'autorise  pour autant ni l'infidélité ni la prostitution.  Déjà, le discrédit tombe en avalanche  sous les pressions dénoncées justement par l'opinion à la charge des oligarques corrupteurs et corrompus, prédateurs invétérés, fossoyeurs patentés de la démocratie, géniteurs prolifiques des inégalités et du mal développement.  La ploutocratie est chassée par le peuple dans les rues. Elle revient au conseil présidentiel à la commandite des détenteurs de capitaux sans gêne.  Tout maquillage de vote public ne sera que le décor d'un arrangement surfait. Comme les diables s'incarnent pour se désintégrer, les complotistes ne voient pas qu'ils offrent une légitimité politique et sociale aux gangs armés et une stature de guérilla qui leur ouvrira la table de négociation à défaut de pouvoir imposer leur loi. Ceux qui n'ont rien de magnanime trahissent toujours leur origine sociale pour le clinquant de la gloire éhontée qui n'est jamais un honneur. Que servirait-il à un homme de perdre son âme,son prestige même s'il a la plus grande fortune ?

Certes les misères sont difficiles, les privations insupportables. On a besoin d'un système de protection sociale pour éradiquer le troc,la vente de caractère en politique.

Et les complotistes et ceux qui voulaient se faire nommer présidents même sans pouvoir ni autorité ne se reconnaissent pas encore piégés par les américains qui ne se sentent non plus satisfaits. Le fait, qu'ils n'avaient pas aligné Haiti dans la distribution des milliards d'aide dont bénéficient Ukraine,Israël, Taïwan en dit long. Ils savent très bien que les armes de la mission multinationale pourront faire entendre raison et se replier les gangs. Mais ce qui garantira vraiment la stabilité et la paix c'est la relance économique forte, équitable, participative. La reconstruction et la modernisation de Port-au-Prince, le maillage routier national ,l'aménagement des pôles de développement dans les départements, l'investissement direct facilité de la diaspora haitienne sont les principaux facteurs de la stabilisation réelle. Ils doivent cesser de mentir à l'opinion internationale et se montrer sincères envers eux-mêmes. Empêtrés dans le dogmatisme de l'insigifiance contre le peuple haitien, ils ne perçoivent pas la dimension humaine des souffrances, privations et désespoirs des hommes, femmes et enfants de leur voisinage. Maintenant que leurs compus universitaires commencent à associer le nom d'Haiti à leurs protestations en faveur du peuple martyr de la Palestine comprendront-ils enfin que l'universalité de l'humanité draine des sentiments de solidarité, de compassion,de révolte devant des drames inhumains

Haiti, 29 avril 2024, en est encore là, entre l'attente de la démocratie par le peuple et la domination plutocratique du conseil présidentiel par les oligarques. Entre l'arrivée de l'homme de confiance de Washington pour exercer le vrai pouvoir et l'incapacité à gouverner de ceux qui portent la défroque présidentielle. Montés sur le trône, ils se dirigent vers les fosses, sous les yeux attentifs d'un peuple qui n'acceptera plus d'être malmené. 

Gonaives le 29 avril 2024

Pierre Robert Auguste

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