mercredi 24 avril 2019

Haïtien contre haïtien, quand le Peuple est dressé contre le peuple...

Haiti-Observateur publication de la quatrième semaine d'avril 2019

Michelle Mevs
Regard de la Fenêtre
Haïti-politique.- Décryptage
Haïtien contre haïtien, 
Quand le Peuple est dressé contre le peuple...

Par Michelle Mevs

Y aurait-il une politique gouvernementale de violence et de brutalité en Haïti? Qu´elle est-elle?

Nous nous référons ici à cette particulière stratégie de violence institutionnalisée. Et donc à l'implication que fait le chef de l'Etat, par l'entremise de certains de ses agents parlementaires, et autres complices... dans une milice à sa main, constituée de gros bras: les chefs de gangs et leurs bandits des ghettos du pays.
Ceci, afin que Jovenel Moïse, le président du pays, représentant du régime PHTK, en arrive à sécuriser sa survie au pouvoir alors qu'il est rejeté par la majorité de ses concitoyens. 

Pour faire rempart à l'opposition qui manifeste constamment, il s'agirait pour le gouvernement en place de se trouver une parade, de dresser un bouclier humain en protection de son pouvoir. Force capable de maintenir la population en joug lors des manifestations et pas seulement.

Cette opération consiste à monter une portion du peuple des cités contre le peuple -des travailleurs, des grands et petits-commerçants et la population en générale- afin d'éliminer la grogne manifestée et la remplacer par la terreur.

Pour en arriver là, le gouvernement aura armé de gros calibres et d'autres armes les chefs de gangs et leurs bandits, somme toute en mode “chimères” de 1984. Il les aura protégé de toute capture et détention et de toute incarcération, de toute condamnation en justice pour infraction etc... C´est dire que les gangs jouissent d' impunité soit d´immunité abusive. Le président leur aura procuré des avantages en leur transférant de l'argent et pas seulement, leur accordant le droit de distribuer les aides alimentaires internationaux dans leur zone, le control des postes de santé également etc. les rendant davantage populaires.

Le gouvernement leur aura abandonné le terrain de l'ordre et de la paix publique , de la justice sociale, laissant libres les gangs qui dressent des barricades dans les rues; leur laissant le champs libre pour faire ce qu´ils font le mieux: fomenter la terreur et établir le chaos dans le pays à travers de brutales agressions: kidnappings; les disparitions de journalistes; les attaques et tueries aux sorties des banques; les braquages des camions pour vols de marchandises et autres biens; les assassinats des opposants; les crimes contre la population révolté de La Salines et autres lieux; les exécutions sommaires de citoyens par des motocyclistes anonymes; entretenir troubles et dissention à Cité Soleil et nous passons. Récemment, le 19 Avril 2019, eut lieu une attaque exécutée par -le gang d'Arnelle; ce dernier, chef de gang du Village de Dieu (actuellement en occupation de Marchand-Dessalines et de la Petite Rivière de l'Artibonite)- contre le commissariat à la Petite Rivière de l'Artibonite òu des véhicules de police ont été incendiés.

En référence au chef de gang Arnel Joseph: Il faut savoir qu´ Arnel le leader du ghetto du Village de Dieu aurait reçu du pouvoir PHTK armes et munitions, aurait reçu de l'argent et jouit d'une protection -effective et non-déclarée- du gouvernement par l'entremise de proches- agents qu´ils soient parlementaires ou autres. Arnel est ainsi pourvu afin de chercher à contenir et contrôler la population de sa propre cité de démunis, et se produire partout où le pouvoir en a besoin (manifestations des rues etc...)

Telle serait la stratégie gouvernementale de Jovenel Moïse qui vise à se parer d'un bouclier humain constitué de bandits armés qui agiraient contre la masse des insatisfaits et opposants. En permettant à quelques hommes plus audacieux que d'autres à opérer en chefs mafieux, liquidant les ennemis du pouvoir en place, les confrontant… 

Une question: le pouvoir aura-t-il signé sa perte ou aura-t-il plutôt installé l'anarchie en Haïti et le fascisme d´état?



Mais encore: Juno7 rapporte que le vendredi 19 Avril qu'un “affrontement armé a eut lieu à Martissant 7 alors que des bandit s'apprêtait à exécuter un vol de nourriture dans un camion. Deux des cinq présumés bandits qui se trouvaient à bord d’une Toyota Prado immatriculée LO 02800 ont été tués ce vendredi matin à Martissant 7 lors d’affrontements armés avec des agents de la police nationale.” Nous interpelle cette confrontation armée alors qu´il s´agissait d´appréhender des bandits et également la mort des deux bandits...comment?

Et, le nombre d'incendies criminels qui se déclarent subitement, assurément? nous ne saurions éviter de mentionner les incendies des marchés, des sièges de la presse (Radio Quisqueya), des super-markets et maisons privées dans un ciblage planifié.

Le pouvoir en place aura ressuscité les monstres de la violence tapis dans l'ombre et en aura fait son massacreur.

Mentionnons ici les torts que causent également toutes ces rumeurs malveillantes et infox répandues par les laboratoires du PHTK et les réponses successives; pour entretenir la discorde des haïtiens entre eux? ces médisances, ce diffamation à dessein surchargent leurs esprits d´amalgames en bêtises non- prioritaires qui font des heureux dans les médias populaires à la recherche du Buzz. En particulier, le bonheur et par ricochet la fortune des marchands-de-micros radiophoniques youtubers au rôle perturbateur mais paradoxalement divertissant.

Et, non moins important, l'irrésolution des crimes et assassinats sous investigation mais toujours au stade de “l'enquête se poursuit”. L'impunité ne ferait que renforcer une certaine résignation défaitiste ou le désespoir qui pousse l'haïtien sur des embarcations périlleuses en direction de rives plus sûres. L'impunité est diabolique car il pousse-au-crime.


Et si le président n'arrive pas à satisfaire ses promesses de campagne, martelées ad libitum; ...ayant perdu la confiance de ses concitoyens, tout moyen lui serait bon pour contenir la hargne et alléger la pression qu'exercent les opposants.

Si la Police Nationale PNH aurait des velléités de faire autrement, il est certain que bien que dépositaire de l'ordre au pays, elle n'aurait ni légalité, ni liberté de décision, ni indépendance économique, ni droit à un quelconque positionnement politique, alors qu´elle a pour mission de défaire ce nid de serpents qui sifflent sur nos têtes, de protéger et de servir l´haïtien.

La PNH se plie bon gre mal gre à l'ambition politique du PHTK de régner en Haïti sur les prochains 50 ans. La PNH se soumettant à certains prescrits de de fait exige de ses hommes l'ultime sacrifice de leur vie à une cause qui n'est pas la leur.

Reprenons les déclarations du directeur général de la police nationale, PNH, Michel-Ange Gédéon : Il “ ...se dit déterminé à combattre les bandits armés qui sèment le deuil au sein de la population dans plusieurs régions du pays notamment dans des quartiers populaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince”. (Source Vant bèf)


Nonobstant, Il en ressort que la population questionne l'étendue des capacités du chef de la police Michel Ange Gédéon - qui serait entravé à dessein dans ses attributions par un système scellé par le parti au pouvoir, le PHTK.

Il est à noter que le directeur général de la police nationale, Michel Ange Gédéon s'est montré jusqu´à ce jour très adroit dans ses déclarations et d´une composure exemplaire compte tenu de l'adversité à laquelle il a eut à faire face de la part de la présidence; aussi, il est compréhensible que Gédéon n'aurait pas les coudées franches pour prendre toutes les mesures nécessaires à l'exercice de sa fonction.

Pour sa part le journaliste Robenson Geffrardtweete comme suit: @robbygeff 24 h il y a quelques jours de cela: “Le Palais national, la Primature, les ministères de Justice et Intérieur, la secrétairerie à la Sécurité publique...dépensent des millions de gourdes dans le"renseignement", ou du moins l'argent est débloqué au nom du renseignement pour des résultats clairement invisibles en #insécurité”.

Ce tweet porterait à croire que le Service de Renseignement serait sous control de la présidence. Qu'en savons-nous? etant donné que le public et les médias n'ont pas accès en toute transparence à la justifications des deniers du pays.

Haïti n'a pas de Force Armée suffisamment puissante et préparée et quoiqu´elle dispose d'une force de police la PNH, il a été constaté que le chef de ce corps Michel Ange Gédéon dépend d'une part du Premier Ministre pour les objectifs sur lesquels s'investir et d'autre part, des Etats-Unis pour le ravitaillement et le financement et éventuellement la politique sécuritaire à suivre.

Aussi, certains des membres du corps de police auraient décidés de se faire complice des gangs du pouvoir en place soit par la corruption pécuniaire ou en désespoir de cause.

Nulle possibilité du gouvernement en place de Jovenel Moise (PHTK) de remédier à l'état des choses qu´elle ne fait en réalité qu´amplifier. La faillite économique, la dégringolade institutionnelle, la mauvaise gouvernance due à l'incompétence en dessus de la corruption endémique devrait en toute logique avoir déjà évacué le président, le gouvernement et le régime PHTK. Néanmoins, empruntant le chemin adverse à celui du bien du peuple haïtien, ce gouvernement s'est mis en tête de défier tout un pays et il continue de le faire.

En face des politiques et de leurs complices, il y a une vaillante population en résistance. Le pouvoir en place aura dressé la lie désespérée qui collabore parce qu'il se cherche un débouché à la misère noire qui l'assaille. Il y a également cette jeunesse de ces citées, de ces ghettos soit Village de Dieu, Canaan , Martissant etc... qui n'ont rien à se mettre sous la dent et peuvent difficilement envisager que l´anarchie est un fossé mortel d´ou on ne revient pas.

Pour étayer cette assertion: “Plus de 50% de la population haïtienne vivant en zone rurale souffre d'insécurité alimentaire déclare Jean Ulysse Hilaire directeur Technique de la CNSA Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire” ...drame “accompagnant la croissance démographique en cours. (Source Rezo Nodwes)

l´affaire est d´autant plus violente qu'elle se fait dans l'opacité de la communication gouvernementale. Dans son hypocrisie la plus perverse, le Premier Ministre ad intérim Jean-Michel Lapin, Chef du CSPN Conseil Supérieur de la Police Nationale “a informé au parlement que cette structure a organisé une énième réunion sur la situation mais n'a pas pu renseigner sur les mesures qu´il allait prendre pour combattre la prolifération des gangs et contrer leurs actions”. ⦗Source Rexonodwest article Gangs et insécurité: “L'etat fait face à une guérilla se lamente Lapin” du 16 Avril 2019.⦘

Il est à noter que le terme de “guérilla” choisi par ce P.M. récemment nommé (pour sa docilité au président), terme inadéquat mais conviendrait au premier ministre qui semblerait indiquer un parti-pris en faveur de l'établissement d'une guerre interne du type “ Armées de Libération” à la Nicaraguayenne ou encore à la Vénézuélienne, pays les “colectivos chavistas” ces groupes de milice chaviste, ont aujourd´hui encore raison de toute opposition.

Le diable est dans les détailles et Jovenel Moïse ferait l'ange pour avoir du foin en se gardant de dire pareille que son homme du moment Lapin. Jovenel Moïse choisirait de montrer patte blanche en ne mentionnant dans son récent discours les termes: “ bandits armés” en lieu et place de “guérilla”.

Chef de Gang de La Salines Bout Jean-Jean (Maradona)  lors de la visite de Martine Moise la Première Dame d´Haiti 

Pour être plus claire disons que Le gouvernement haïtien de Jovenel Moïse mène lui-même une "guerre asymétrique" contre le peuple haïtien , avec pour cibles les faibles et les sans défense et tous ceux qui réclament son départ.

La population et les institutions civiles sont en plein désarroi sinon dans la terreur. Or le but unique de ce pouvoir en place est de garantir une prolongation de son autorité contestée.

Lors des manifestations pacifiques on a constaté d'une part - l'utilisation abusive des forces policières aux ordre du pouvoir (CSPN) et -plus récemment la résurgence d'une politique de violence comme on l'a déjà vécu en Haïti lors des “chimères”, partisans du régime Lavalas, soit des gangs de civiles armés et entretenus par le pouvoir en place pour imposer leurs objectifs.

Tandis que la population dépérit, les bandits aux ghettos prospèrent et foisonnent et leur chefs les plus audacieux s'auto-proclament “commandants” parce que , capables de crimes et d'accaparement depuis les braquages et les assassinat, ils se sentent tout puissants, invincibles mais surtout en représentation exclusive de leurs ghettos ou territoires.

Il est vrai qu´ils se sont mis debout tout au début en quête de pain et de postes de travaille, de justice sociale. N'ayant pas été entendus, Ils se sentirent alors dotés de l´obligation de se substituer à l'Etat défaillant. Il se voulaient alors être pourvoyeur en nourriture et argent à leur peuple d'en bas abandonné par l'État sur un territoire donné.

L'échéance de la situation. Il viendra un temps où les bandits se rendront compte que leurs armes qui chantent jour et nuits leur permettent de s'imposer et de se servir eux-même sans attendre la main-tendue et l'assistance complice des autorités...

Les chefs de gangs défendent du bec et des ongles leur territoire d'où les violentes batailles entre gangs et les éliminations de tout adversaire aspirant à leur chefferie.

Voilà qu'aujourd'hui, les chefs de gangs armées prétendent étendre leur domaine d'influence: c´est qu´ils auront pris goût au pouvoir informel mais devenu quasiment légitime par le soutien de la présidence et consorts, le gouvernement, qui ne peut en toute logique les contrôler au delá d'une certaine période.

La popularité, la célébrité que leur confère la presse-radiophonique, les passant continuellement à l'antenne, leur servirait de tremplin.

“Dans l'obscurité des temps ou nous sommes,” les haïtiens devront non seulement continuer à réclamer que la justice soit rendue quant à la corruption sur les fonds Petrocaribe mais en toute priorité se protéger de la violence étatique.

M.M. 

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