mercredi 20 décembre 2023

MESSAGE DE FIN D’ANNEE DE L’ASSOCIATION DES ENTREPRENEURS DE L’ARTIBONITE (AEA

MESSAGE DE FIN D’ANNEE DE L’ASSOCIATION DES ENTREPRENEURS DE L’ARTIBONITE (AEA)

L’année 2023, qui tire vers sa fin, est la plus éprouvante pour les milieux des affaires.

Particulièrement, dans l’Artibonite, l’insécurité, tolérée à dessein politicien inavouable,

provoque la rupture d’approvisionnement, la fermeture de certaines entreprises, des faillites

non déclarées par convenance ou gêne, des licenciements, le ralentissement des activités

agricoles, un taux très élevé de l’inflation, des dysfonctionnements professionnels généralisés.

L’économie régionale s’est effondrée sous l’œil indifférent de ceux-là qui prétendent exercer

les fonctions étatiques. Tout aussi indifférent devant des crimes abominables.

Pour redresser cette situation, il faudra au moins une génération à condition que de bonnes

mesures s’enchaînent à la revitalisation des activités économiques, à la facilitation,

l’encouragement des innovations, à l’élimination des obstacles institutionnels qui freinent les initiatives entrepreneuriales. Le concentrationnisme de l’administration centrale est anachronique, contre-productif, idiot même. On est au 21e siècle, Haïti ne peut survivre avec les réflexes coloniaux. Le « tout par et pour la métropole « est devenu tout par et pour Port￾au-Prince. Le « tout par et pour les colons » est remplacé et systématisé par tout par et pour les oligarques. On en est venu dangereusement à entretenir des milieux infrahumains dans les zones rurales, dans les ghettos urbains et suburbains. Même des secteurs d’investissement comme les ports, les zones franches etc. sont considérés comme des réserves patronymiquesde la grande famille élargie des prédateurs de l’Etat, des détrousseurs traditionnels de la société, sans que cela soit prescrite par la loi, ni acceptable par la conscience humaine. Au lieu de promouvoir, encourager, élargir le bataillon des investisseurs dans les provinces, on tend à le réduire. Des projets importants, générateurs de nombreux emplois tardent à être soutenus dans le Nord-Est, dans l’Artibonite. L’incident du port de Saint Louis du Sud ravive l’impression que les pratiques discriminatoires pèsent encore sur les territoires régionaux.

Dans cette période de crise exceptionnelle, de graves difficultés d’approvisionnement, des entrepreneurs gonaïviens, voulant recourir à des importations directes, se sont vus opposer le blocage du port sous l’empire d’une mesure gouvernementale aussi insensée que préjudiciable. Les provinces ne demandent qu’à voir préserver leurs droits économiques. Il faut changer globalement l’Etat, la Société, et les coutumes individuelles pour faciliter un saut gigantesque vers le progrès économique et social. L'investissement de nos frères et sœurs vivant à l’étranger ne doit plus être perçu comme un acte d’adversité qu’on permet à certains de décourager, déconstruire, déstabiliser surtout dans le domaine foncier. Au contraire, des structures administratives sont à aménager pour attirer leurs investissements et attribuer une prime sous forme d’exonération conditionnelle à ceux qui investissent dans leur milieu d’origine. Ainsi, pourront naître et se multiplier des pôles régionaux endogènes de développement durable.

Pour en donner l’exemple, l’association des entrepreneurs de l’Artibonite (AEA), aura construit en 2024 le pôle de développement de l’Artibonite en collaboration des universités locales UPAG, EDSEG, UNDH/UDERS des Gonaïves, des compétences natives et toute autre unité volontaire de formation et de recherche. Le Conseil de l’AEA se réjouit qu’un nouveau groupe de cadres nationaux, Haïti-Richesses, informé de ce projet, tienne à en participer. Le développement ne peut venir généralement que du partenariat entre l’université et les entreprises, l’Etat jouant son rôle de locomotive intelligente. Que ce modèle soit suivi par les autres départements jusqu’à en constituer un réseautage national solide !

Les milieux des affaires ont beaucoup perdu cette année. Les dirigeants ne s’en soucient guère. Des mesures de compensation doivent être prises en leur faveur, particulièrement, ceux de Martissant à la pointe de la Grand’Anse, de Laffiteau à la dernière limite du Nord Est.

L’Association des Entrepreneurs de l’Artibonite (AEA) n’a cessé de demander et revendique encore que l’argent, réservé autrefois aux parlementaires pour des dépenses d’appoint, soit reconverti en un fonds de garantie au développement de l’entreprenariat régional et que soient prises instamment des mesures compensatoires pour redynamiser l’économie de l’Artibonite, prioritairement l’agriculture, à la suite d’une large concertation soucieuse d’éviter les déséquilibres inégalitaires.

Dans moins de 15 jours, on sera parvenu au premier janvier, la date du 220ème anniversaire de l’Etat national, le premier pays qui a rendu universelle l’humanité et déconstruit l’esclavagisme. Que va-t-on célébrer ?

La honte de liquider l’héritage et le patrimoine précieux des Pères de la Patrie?

- La honte de transformer la liberté en un droit d’oppression économique, sociale, culturelle,

politique des plus forts sur les plus faibles?

- La honte de travestir notre égalité de peuple en un devoir de dépendance, de soumission en

échange de quelques sous à détourner à des utilités personnelles injustifiable?

- La honte de trahir la fraternité par absence de sensibilité et solidarité sociales?

A force de bafouer les valeurs morales qui ont pu faire naître notre pays, nous en perdons les repères, nous le transformons en une jungle infrahumaine où la vie s’effrite en voie dedisparition. Tant que nous n'aurons pas reconnu la prééminence de ces valeurs morales et d’autres généralement acceptables dans l’administration de la chose publique, la gestion des entreprises, la conduite des rapports sociaux et humains, nous n’aurons jamais une vie normale et digne, ni ne pourrons non plus prétendre droit à la reconstruction de ce pays, non plus au respect de son droit international par les autres États et peuples.

C’est le vœu de l’association des entrepreneurs de l’Artibonite (AEA) pour qu’avec courage, détermination, persévérance, nous fassions primer les valeurs morales sur la cupidité, l’insensibilité sociale, l’égoïsme, la haine, la jalousie, l’attachement à la médiocrité, l’adversité à l’entreprenariat. Que désormais Haïti soit une communauté mobilisatrice d’initiatives pour la création et la distribution équitable de la richesse!

Courageuses fêtes de fin d’année à tous !

Gonaïves, le 20 décembre 2023

Pierre Robert Auguste 

Président 


jeudi 14 décembre 2023

VÉRITÉ EN-DEÇA DU MORNE L'HOPITAL, ERREUR AU FOND DE LA MER DES CARAÏBES

CE QUE JE PENSE

Par Pierre Robert Auguste

La cause de l'échec des négociation, coordonnées par les émissaires de la Caricom, se décline simple. L'absence d'une référence institutionnelle ou l'ignorance volontaire des prérogatives juridiques de la Constituion ouvre des autoroutes, certes accidentées,  à tous les abradacabra comme  solutions de sortie de crise. Chacun veut à lui seul tout le pouvoir contre tous les autres.  Le fait que l'Etat n'est incarné par personne, par aucun antagoniste, on les perçoit déchirés comme auto-jobeurs ou agents commis de placement administratif.  Le fait évident que les éminentes personnalités de la Caricom n'ont su rassurer qu'ils sont des médiateurs et non des envoyés de Washington et du Core Group pour sauver le Premier Ministre Ariel et maintenir un plan occulte provoque et amplifie  des irritants. Elles ont tous perdu, les trois parties, le Caricom, le Gouvernement d'Ariel, ses opposants admis aux discussions. Elles se confondent toutes dans un cynisme hostile au peuple.

Cependant, il faut continuer à négocier. Cette fois-ci avec le sérieux et l'incarnation des valeurs morales et humaines. La route à prendre c'est de retourner plus près de la Constitution et tirer de son esprit un Président de la République issu du pouvoir judiciaire, quand bien même  ce serait à l'échelon le plus bas,pour vu qu'il soit auréolé de l'intégrité et de la force de caractère nécessaires. Jouissant de ses prérogatives présidentielles, il constatera ce gouvernement démis et en appellera à des propositions pour la formation d'un autre suivant les principes d'incarnation préalablement concertés et convenus entre les protagonistes, tout en veillant à la représentativité équitable. Pendant que dure  cette nouvelle phase transitoire, toute poursuite judiciaire  sera suspendue en raison des faits liés aux crimes administratifs.

Tout ce dont Haïti a besoin et qui lui manque encore aujourd'hui c'est un réseau d'hommes et de femmes d'Etat qui comprennent ce qu'il faut faire pour traiter avec l'Internationale, pour sauvegarder l'intégrité du pays, reconstruire la cohésion sociale, fonder la réconciliation nationale, éliminer les nuisances pertubatrices des oligarques, redonner espoir et renouer les contemporains aux idéaux de grandeur, à la conscience de leur humanité universelle, aux rêves possibles de progrès économique, social, culturel. Messieurs et mesdames. N'avez-vous pas peur que la désespérance sociale ne devienne populaire, ensanglante les tripes, particulièrement les vôtres? 

Pierre Robert Auguste

vendredi 8 décembre 2023

LES FAUTEURS DE PARADOXES

CE QUE JE PENSE

LES FAUTEURS DE PARADOXES 

Par Pierre Robert Auguste 

   Au moment où les émissaires de la Caricom entament avec les parties haitiennes les pourparlers sur leurs propositions de solution à la crise compliquée d'Haiti, deux questions fondamentalement logiques s'invitent tout naturellement  entre les intervenants choisis inégalement. Quel est le fondement juridique des propositions concoctées par la Caricom? La Constitution,  au nom de laquelle des actes judiciaires  et administratifs sont décidés jusqu'à date,  a-t-elle été suspendue?

Une kyrielle d'autres s'enfilent et  peuvent déranger les sophistes de la communauté internationale qui,enivrés par le désir effrené de puissance,oublient que la respectabilité morale exige une certaine décence intellectuelle. C'est à se demander ce qu'ils entendent en Haiti par Etat de droit. Comment associent-ils à Haiti les droits et prérogatives définis par  la Charte de l'ONU comme attributs essentiels de chacun de ses membres? Qui des envoyés de la Caricom peut fournir l'exemple référencé chez lui du maintien d'un dirigeant dont le bilan est nihiliste, économiquement dévastateur,  politiquement destructeur, socialement inhumain?

Certes, les teasers de Caricom , obnubilés par le syndrome pro-américain de l'haitien et la domination américaine de la politique haitienne, pourraient céder aux illusions de la facilité,croire trop faibles les partis,opposants à Ariel pour ne pas accepter l'aubaine,si aubaine y aura, de participer d'un gouvernement de coalition nationale, allant jusqu'à supposer que Washington ne puisse lâcher Ariel au dernier moment décisif, se refusant de comprendre que l'échéance du 7 février  2024 reste la date de résurrection de l'opposition et celle des funérailles du Gouvernement d"Ariel et consorts. Ils doivent se rappeler que même faible l'opposition est indispensable à la démocratie. 

Et qui représente le peuple haitien dans ce film fantasmagorique aux séquences de démagogie, de bluffs, d'indécence déhumanisante? Tous se persuadent de le représenter. Personne n'est son digne représentant. Le peuple n'attend  que soient révitalisées, la sécurité pour  circuler librement  sans crainte, l'économie pour espérer au moins le pain quotidien. Se succéderont les élections, non pas n'importe lesquelles mais les bonnes. Quoi qu'elle prétende, la Communauté internationale n'en a pas encore inscrites à son actif en Haiti.  Tout ce que je vois depuis ne sont que des fauteurs de paradoxes. 

PRA