LES FAUTEURS DE PARADOXES
Par Pierre Robert Auguste
Au moment où les émissaires de la Caricom entament avec les parties haitiennes les pourparlers sur leurs propositions de solution à la crise compliquée d'Haiti, deux questions fondamentalement logiques s'invitent tout naturellement entre les intervenants choisis inégalement. Quel est le fondement juridique des propositions concoctées par la Caricom? La Constitution, au nom de laquelle des actes judiciaires et administratifs sont décidés jusqu'à date, a-t-elle été suspendue?
Une kyrielle d'autres s'enfilent et peuvent déranger les sophistes de la communauté internationale qui,enivrés par le désir effrené de puissance,oublient que la respectabilité morale exige une certaine décence intellectuelle. C'est à se demander ce qu'ils entendent en Haiti par Etat de droit. Comment associent-ils à Haiti les droits et prérogatives définis par la Charte de l'ONU comme attributs essentiels de chacun de ses membres? Qui des envoyés de la Caricom peut fournir l'exemple référencé chez lui du maintien d'un dirigeant dont le bilan est nihiliste, économiquement dévastateur, politiquement destructeur, socialement inhumain?
Certes, les teasers de Caricom , obnubilés par le syndrome pro-américain de l'haitien et la domination américaine de la politique haitienne, pourraient céder aux illusions de la facilité,croire trop faibles les partis,opposants à Ariel pour ne pas accepter l'aubaine,si aubaine y aura, de participer d'un gouvernement de coalition nationale, allant jusqu'à supposer que Washington ne puisse lâcher Ariel au dernier moment décisif, se refusant de comprendre que l'échéance du 7 février 2024 reste la date de résurrection de l'opposition et celle des funérailles du Gouvernement d"Ariel et consorts. Ils doivent se rappeler que même faible l'opposition est indispensable à la démocratie.
Et qui représente le peuple haitien dans ce film fantasmagorique aux séquences de démagogie, de bluffs, d'indécence déhumanisante? Tous se persuadent de le représenter. Personne n'est son digne représentant. Le peuple n'attend que soient révitalisées, la sécurité pour circuler librement sans crainte, l'économie pour espérer au moins le pain quotidien. Se succéderont les élections, non pas n'importe lesquelles mais les bonnes. Quoi qu'elle prétende, la Communauté internationale n'en a pas encore inscrites à son actif en Haiti. Tout ce que je vois depuis ne sont que des fauteurs de paradoxes.
PRA
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