Par Pierre Robert Auguste
La cause de l'échec des négociation, coordonnées par les émissaires de la Caricom, se décline simple. L'absence d'une référence institutionnelle ou l'ignorance volontaire des prérogatives juridiques de la Constituion ouvre des autoroutes, certes accidentées, à tous les abradacabra comme solutions de sortie de crise. Chacun veut à lui seul tout le pouvoir contre tous les autres. Le fait que l'Etat n'est incarné par personne, par aucun antagoniste, on les perçoit déchirés comme auto-jobeurs ou agents commis de placement administratif. Le fait évident que les éminentes personnalités de la Caricom n'ont su rassurer qu'ils sont des médiateurs et non des envoyés de Washington et du Core Group pour sauver le Premier Ministre Ariel et maintenir un plan occulte provoque et amplifie des irritants. Elles ont tous perdu, les trois parties, le Caricom, le Gouvernement d'Ariel, ses opposants admis aux discussions. Elles se confondent toutes dans un cynisme hostile au peuple.
Cependant, il faut continuer à négocier. Cette fois-ci avec le sérieux et l'incarnation des valeurs morales et humaines. La route à prendre c'est de retourner plus près de la Constitution et tirer de son esprit un Président de la République issu du pouvoir judiciaire, quand bien même ce serait à l'échelon le plus bas,pour vu qu'il soit auréolé de l'intégrité et de la force de caractère nécessaires. Jouissant de ses prérogatives présidentielles, il constatera ce gouvernement démis et en appellera à des propositions pour la formation d'un autre suivant les principes d'incarnation préalablement concertés et convenus entre les protagonistes, tout en veillant à la représentativité équitable. Pendant que dure cette nouvelle phase transitoire, toute poursuite judiciaire sera suspendue en raison des faits liés aux crimes administratifs.
Tout ce dont Haïti a besoin et qui lui manque encore aujourd'hui c'est un réseau d'hommes et de femmes d'Etat qui comprennent ce qu'il faut faire pour traiter avec l'Internationale, pour sauvegarder l'intégrité du pays, reconstruire la cohésion sociale, fonder la réconciliation nationale, éliminer les nuisances pertubatrices des oligarques, redonner espoir et renouer les contemporains aux idéaux de grandeur, à la conscience de leur humanité universelle, aux rêves possibles de progrès économique, social, culturel. Messieurs et mesdames. N'avez-vous pas peur que la désespérance sociale ne devienne populaire, ensanglante les tripes, particulièrement les vôtres?
Pierre Robert Auguste
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