La position suspecte du secteur financier local des banques
par rapport au centre financier international de La Gonâve
7 mois après la création du centre financier international de La Gonâve par le décret scélérat du 7 janvier 2016, la position du secteur financier local des banques est enfin connue : « …que ce décret soit rapporté, abrogé », veut Carl Braun, PDG de la UNIBANK. Si l’exécutif a longtemps fait fi de la position hostile de nombre de gonaviens avisés et d’autres forces vives de la société, il suivra peut-être cette dernière position du poids lourd du secteur financier local des affaires qui, aujourd’hui, ne veut plus du décret ni du centre. En fait, qu’en est-il de la position tardive du patron du secteur privé des banques d’Haïti ?
Dans LeNouvelliste du 26 juillet 2016, déclare le PDG de la UNIBANK, « rapporter ce décret est l’une des mesures que l’État doit aborder rapidement ». Oui, rapidement... Sommeillerait-il, peut être, avant. Ainsi, « c’est une condition sine qua non de la poursuite de la lutte contre le blanchiment », soutient le patron Carl Braun. En un mot, « rapporter et abroger le décret rapidement », c’est donc la position de la UNIBANK ou du secteur financier privé des banques locales. Toutefois, dans le contexte actuel où les banques commerciales privées sont la manifestation la plus visible du capitalisme assis essentiellement sur l’exploitation pure, la concurrence, le profit et l’intérêt, il n’est pas si simple d’analyser et de comprendre vite le fond du discours de Carl Braun qui, faisant partie de ce cercle financier vicieux et mafieux, se positionne contre l’implémentation de ses pairs transnationaux à La Gonâve, notre chère Ile. D’ailleurs, des noms du petit cercle financier local avaient même été cités dans le scandale de Panama Papers allant identiquement dans le sillage des sociétés offshore du CFI de La Gonâve. Or, après tant de temps de silence suspect sur ce dossier, voici le décret créant le centre financier extraterritorial mérite vite d’être rapporté et abrogé, crie le puissant porte-étendard du secteur financier local des banques.
« Tous mes correspondants [des banques] m’ont appelé pour me demander quand est-ce que ce décret sera rapporté », a avoué le PDG de la UNIBANK, au journal. Si l’on croit aux propos de Carl Braun, le secteur financier des banques privées qui entend la voix de ses partenaires ne défend alors que les intérêts du groupe financier auquel il appartient. Dans ce cas, loin de viser les intérêts nationaux locaux, la position de ce secteur se veut une position suspecte qui vise la protection des intérêts particuliers de son groupe financier vis-à-vis des barons financiers extraterritoriaux protégés par le décret de Martelly. Car, d’une part, dans sa version traditionnelle renouvelée, ce secteur banquier haïtien fermé et réduit exclusivement à une poignée de famille zuit, a peur de la concurrence transnationale ; et d’autre part, n’ayant pas le contrôle des opérations liées au centre, il s’y oppose finalement en exigeant l’abrogation sans délai du décret du 7 janvier 2016.
Aujourd’hui, après la trainée de poudre du texte « les bonbons empoisonnés du décret créant le centre financier de La Gonâve », du 18 février dernier, suivi du scandale de Panama papers, on tient de plus en plus à reconnaitre et admettre que ce centre financier n’est qu’un centre de facilitation de la corruption, de la contrebande, de l’évasion fiscale, du commerce d’armes et de la drogue, du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, éventuellement. Il s’agit donc d’un paradis financier pour les riches avec des trous noirs qui facilitent d’emblée des crimes financiers de toute nature. Ainsi, soutenons-nous corps et âme, le paradis que veut l’ile de La Gonâve pour elle-même et pour tout le pays, c’est ce paradis-là qui intègre « population, éducation, santé, emploi, infrastructures et développement » émanant d’un État responsable et d’un secteur financier soucieux solidaire qui entend redistribuer ses surprofits cumulés dans le social local.
En tout cas, il ne suffit pas seulement pour le secteur financier local d’exiger l’annulation du décret du 7 janvier, il lui faut aussi proposer une alternative en remplacement du centre à La Gonâve. De là, apparait une opportunité pour ce secteur financier traditionnel local de faire montre sa bonne foi dans la lutte à la fois contre le centre financier de La Gonâve et pour son remplacement par un projet porteur de développement local. A ce vide d’alternative, le secteur financier local des banques, ces correspondants qui appellent le PDG de la UNIBANK et d’autres partenaires financiers solidaires peuvent ensemble offrir au pays un projet d’investissement d’envergure à la place du CFI de La Gonâve dont dispose le décret. Certainement, ils peuvent le faire, s’ils le veulent. Avec la plus-value, le surplus et les surprofits cumulés tirés parasitaire-ment de l’épargne des citoyens et gloutonnement de l’exploitation économico-financière, on peut, s’on veut, en redistribuer une partie dans le développement socio-humain local ; dans les écoles, les centres hospitaliers, les infrastructures touristiques ; dans la création d’emplois, le financement des paysans-entrepreneurs agro-industriels de légumes, de fruits et surtout de poissons, secteurs porteurs sous-exploités à La Gonâve. Peut-être, se contente-t-on de garder les gros millions des surprofits dans les coffres-forts attendant que les paysans se sacrifient et prennent le risque seuls avec leurs ongles pour nous nourrir tous en légumes, fruits de terre et fruits de mer… ou l’État seul fasse tout pour développer Haïti. Malheureusement pour le pays, pour la patrie !
Par dessus tout ce projet alternant (1), la bonne foi (s’il y en a) du secteur financier des banques est aussi interpellée pour revoir les conditions de travail du petit personnel surexploité des banques dont le maudit salaire varie entre 100$ et 200$ US par mois au moment de la dépréciation continue de la gourde (2) ; démocratiser le système de crédit en réduisant le taux sur prêts qui pète le plafond jusqu’à 36% et facilitant l’accès de crédit aux étudiants, professionnels, détaillants et paysans (3) ; offrir un meilleur service aux innocents et dociles clients qui passent des heures dans de longues lignes d’attente tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des banques les exposant ainsi aux kidnappeurs et voleurs armés sans pitié (4).
Beguens Théus
28/07/16
par rapport au centre financier international de La Gonâve
7 mois après la création du centre financier international de La Gonâve par le décret scélérat du 7 janvier 2016, la position du secteur financier local des banques est enfin connue : « …que ce décret soit rapporté, abrogé », veut Carl Braun, PDG de la UNIBANK. Si l’exécutif a longtemps fait fi de la position hostile de nombre de gonaviens avisés et d’autres forces vives de la société, il suivra peut-être cette dernière position du poids lourd du secteur financier local des affaires qui, aujourd’hui, ne veut plus du décret ni du centre. En fait, qu’en est-il de la position tardive du patron du secteur privé des banques d’Haïti ?
Dans LeNouvelliste du 26 juillet 2016, déclare le PDG de la UNIBANK, « rapporter ce décret est l’une des mesures que l’État doit aborder rapidement ». Oui, rapidement... Sommeillerait-il, peut être, avant. Ainsi, « c’est une condition sine qua non de la poursuite de la lutte contre le blanchiment », soutient le patron Carl Braun. En un mot, « rapporter et abroger le décret rapidement », c’est donc la position de la UNIBANK ou du secteur financier privé des banques locales. Toutefois, dans le contexte actuel où les banques commerciales privées sont la manifestation la plus visible du capitalisme assis essentiellement sur l’exploitation pure, la concurrence, le profit et l’intérêt, il n’est pas si simple d’analyser et de comprendre vite le fond du discours de Carl Braun qui, faisant partie de ce cercle financier vicieux et mafieux, se positionne contre l’implémentation de ses pairs transnationaux à La Gonâve, notre chère Ile. D’ailleurs, des noms du petit cercle financier local avaient même été cités dans le scandale de Panama Papers allant identiquement dans le sillage des sociétés offshore du CFI de La Gonâve. Or, après tant de temps de silence suspect sur ce dossier, voici le décret créant le centre financier extraterritorial mérite vite d’être rapporté et abrogé, crie le puissant porte-étendard du secteur financier local des banques.
« Tous mes correspondants [des banques] m’ont appelé pour me demander quand est-ce que ce décret sera rapporté », a avoué le PDG de la UNIBANK, au journal. Si l’on croit aux propos de Carl Braun, le secteur financier des banques privées qui entend la voix de ses partenaires ne défend alors que les intérêts du groupe financier auquel il appartient. Dans ce cas, loin de viser les intérêts nationaux locaux, la position de ce secteur se veut une position suspecte qui vise la protection des intérêts particuliers de son groupe financier vis-à-vis des barons financiers extraterritoriaux protégés par le décret de Martelly. Car, d’une part, dans sa version traditionnelle renouvelée, ce secteur banquier haïtien fermé et réduit exclusivement à une poignée de famille zuit, a peur de la concurrence transnationale ; et d’autre part, n’ayant pas le contrôle des opérations liées au centre, il s’y oppose finalement en exigeant l’abrogation sans délai du décret du 7 janvier 2016.
Aujourd’hui, après la trainée de poudre du texte « les bonbons empoisonnés du décret créant le centre financier de La Gonâve », du 18 février dernier, suivi du scandale de Panama papers, on tient de plus en plus à reconnaitre et admettre que ce centre financier n’est qu’un centre de facilitation de la corruption, de la contrebande, de l’évasion fiscale, du commerce d’armes et de la drogue, du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme, éventuellement. Il s’agit donc d’un paradis financier pour les riches avec des trous noirs qui facilitent d’emblée des crimes financiers de toute nature. Ainsi, soutenons-nous corps et âme, le paradis que veut l’ile de La Gonâve pour elle-même et pour tout le pays, c’est ce paradis-là qui intègre « population, éducation, santé, emploi, infrastructures et développement » émanant d’un État responsable et d’un secteur financier soucieux solidaire qui entend redistribuer ses surprofits cumulés dans le social local.
En tout cas, il ne suffit pas seulement pour le secteur financier local d’exiger l’annulation du décret du 7 janvier, il lui faut aussi proposer une alternative en remplacement du centre à La Gonâve. De là, apparait une opportunité pour ce secteur financier traditionnel local de faire montre sa bonne foi dans la lutte à la fois contre le centre financier de La Gonâve et pour son remplacement par un projet porteur de développement local. A ce vide d’alternative, le secteur financier local des banques, ces correspondants qui appellent le PDG de la UNIBANK et d’autres partenaires financiers solidaires peuvent ensemble offrir au pays un projet d’investissement d’envergure à la place du CFI de La Gonâve dont dispose le décret. Certainement, ils peuvent le faire, s’ils le veulent. Avec la plus-value, le surplus et les surprofits cumulés tirés parasitaire-ment de l’épargne des citoyens et gloutonnement de l’exploitation économico-financière, on peut, s’on veut, en redistribuer une partie dans le développement socio-humain local ; dans les écoles, les centres hospitaliers, les infrastructures touristiques ; dans la création d’emplois, le financement des paysans-entrepreneurs agro-industriels de légumes, de fruits et surtout de poissons, secteurs porteurs sous-exploités à La Gonâve. Peut-être, se contente-t-on de garder les gros millions des surprofits dans les coffres-forts attendant que les paysans se sacrifient et prennent le risque seuls avec leurs ongles pour nous nourrir tous en légumes, fruits de terre et fruits de mer… ou l’État seul fasse tout pour développer Haïti. Malheureusement pour le pays, pour la patrie !
Par dessus tout ce projet alternant (1), la bonne foi (s’il y en a) du secteur financier des banques est aussi interpellée pour revoir les conditions de travail du petit personnel surexploité des banques dont le maudit salaire varie entre 100$ et 200$ US par mois au moment de la dépréciation continue de la gourde (2) ; démocratiser le système de crédit en réduisant le taux sur prêts qui pète le plafond jusqu’à 36% et facilitant l’accès de crédit aux étudiants, professionnels, détaillants et paysans (3) ; offrir un meilleur service aux innocents et dociles clients qui passent des heures dans de longues lignes d’attente tant à l’intérieur qu’à l’extérieur des banques les exposant ainsi aux kidnappeurs et voleurs armés sans pitié (4).
Beguens Théus
28/07/16
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