dimanche 10 juillet 2016

Le plus gros cadeau des États-Unis à Haïti


La décision états-unisienne de ne pas faire cadeau un sou à Haïti pour les élections de 2016 est le plus précieux, le plus généreux, le plus grand, le plus gros cadeau des États-Unis à Haïti. Que c’est beau ce cadeau ! Par ce geste longtemps attendu, l’État américain offre, pour la première fois, à Haïti une possibilité de décider ce qui est bon pour elle-même en lui permettant de financer et commander ses propres élections, connues de tous comme un acte de souveraineté nationale. En quoi cette décision présente-elle une opportunité à la fondation de la nouvelle Haïti ?
La raison nous anime l’esprit à pronostiquer et soutenir que les prochaines élections seront, cette fois-ci, de « bonnes élections ». Car, se voulant l’expression de la volonté du peuple, ces élections ne seront ni financées ni commandées ni commanditées par les États-Unis et alliés, les soi disant « pays amis » d’Haïti. Toujours est-il, ces hypocrites dont les intérêts s’opposent toujours à ceux du peuple, quand ils financent et commandent des élections, ils le font pour eux, et par conséquent contre nous. Lorqu’ils ne financent ni commandent des coups d’État contre le peuple, ils financent et commandent des élections programmées, toujours dans le souci ivre avéré de domination et de contrôle du pouvoir en Haïti au détriment de la volonté, des droits et intérêts du peuple.  

Les élections que financent et commandent les étrangers depuis toujours, celles les plus couteuses, aussi les plus contestées, sont toutes entassées de fraudes sabotant la volonté du peuple en lui imposant au pouvoir des « traitres » de leur choix. En l’occurrence, sont financées et commandées par ces étrangers, les dernières élections de 2006 imposant René Préval à la présidence à 48% des voix contre 50%+1 qu’exige la constitution ; celles de 2011 où les résultats favorisant Michel Martelly étaient truqués et imposés, selon Pierre Louis Opont, l’ancien DG du CEP d’alors. La pire des élections financées, soutenues et commanditées par les États-Unis et alliés, a été celle de 2015, favorable à l’imposition, une fois de plus, du candidat à la présidence tèt kale, Jovenel Moise. Donc, cela se comprend bien puisqu’ils financent les élections, ils commandent aussi les résultats de « leurs élections ».

Aujourd’hui, si les États-Unis renoncent au financement des élections, sachez que le printemps de la nouvelle Haïti est proche. Et, si toutefois l’on devrait témoigner sa reconnaissance envers les États-Unis, alors on devrait le faire pour cette mesure, bien que tardive, de ne pas financer les élections en Haïti. Par là, on offre au peuple ce auquel il a droit et qu’il devait lui-même exiger : le droit de décider et d’organiser souverainement ses élections. Thank you, mister blanc ! Peut-être, le Bon Dieu a touché leur cœur pour qu’ils laissent enfin ce peuple martyr affamé décider et dessiner seul son avenir, comme il le faisait seul en 1803 pour se libérer de l’esclavage !

Qu’il plaise donc aux États-Unis de maintenir ferme leur position, de ne pas financer ni commanditer ni commander les élections de 2016, ni s’ingérer dans les élections futures non plus, des affaires purement haïtiennes. Retenons donc, le cadeau le plus cher que l’on puisse donner à quelqu’un, ce n’est pas une miette qui périt vite et souille sa dignité ; mais le pouvoir de décider ce qui est bon pour soi-même et l’opportunité de vivre libre dans la dignité en toute autonomie, valeurs indispensables au fondement de la nouvelle Haïti au cours du 3e centenaire en cours.

Qu’il plaise aussi aux décideurs d’Haïti de profiter de cette opportunité alléchante pour enfin rapatrier les acquis de 1803, rationaliser les dépenses publiques en vue du peuple, renoncer à la corruption généralisée, intégrer les ressources nationales en vue des élections souveraines et crédibles tout en se servant surtout des dispositions et recommandations de la « Résolution intégrant service social et ressources locales dans l’organisation des élections souveraines en Haïti », soumise au parlement en mai 2013, par le Représentant de la Gonâve à la 49e Législature.

Beguens Théus
Directeur exécutif RAMI (recherche et action pour les migrants)
9/7/16







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