mercredi 15 août 2018

Le trumpisme va-t-il perdurer? Les élections mi-mandats sont attendues.

Politique internationale. Etats-Unis d´Amérique. 15 AOUT 2018

PUBLIE SUR HAITI OBSERVATEUR, N.Y

Regard de la Fenêtre



Le trumpisme va-t-il perdurer? 

Les élections mi-mandats sont attendues.

Par Michelle Mevs

«Le populisme n’est rien d’autre qu’une réponse confuse mais légitime au sentiment d’abandon des classes populaires des pays développés face à la mondialisation et la montée des inégalités.» et, «Le traiter avec dédain risque d’occulter la question de fond. » Thomas Piketty, 14 Janvier 2017.

Somme toute, il s'agit d'une rébellion d'un fort segment de la population américaine contre le système en cours ces dernières années d´Obama. Actuellement, ce sont les mécontents qui s'expriment. Ils ont des frustrations et des revendications particulièrement dans l'Amérique profonde. C´est la politique du ressentiment, comme le présente dans un parallèle historique Cramer dans son livre de 2016.

Trumpisme 

S'il est certain que populisme rime avec Trumpisme (politique personnelle et caractéristique de Donald Trump), les experts en politique internationale pensent que le trumpisme est “parti pour durer”. Parti pour durer...? -direz-vous? eh bien oui! Nous savons déjà que les idées ont la vie dure, les frustrations également. A rebours de toute conviction rationnelle qui tendrait à penser que ce bouleversement par Donald Trump ne peut continuer ainsi dans la puissante democratie américaine.

Tandis que les élections de mi-mandat sont en cours, la politique de Donald Trump, -s'il arrivait à perdre la majorité que détient son parti au Congrès-, s´en verrait affecté d´autant plus que le effets pourraient être préjudiciable à sa personne et à la politique républicaine. Aussi, Trump participe-t-il activement aux élections multipliant ses invectives durant les rassemblements politiques.

La logique et la raison n'ont rien à voir avec avec ce que nous réserve ce président atypique, imprévisible; jusque-là soutenu par un parti majoritaire au congrès. Les analystes croient que l'idéologie politique des républicains qui a pris un nouveau tournant, devenue populiste à l´extrême sous l'égide du président Trump, -malgré ses effets pervers-, ne fléchira que si cette idéologie est absorbée par l'appareil-d'état américain. Il ne sera modifié seulement qu´une fois la conjoncture qui les féconda aura disparue. Or de tels avancées ne sont jamais immédiat.

Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis d´Amérique à partir de 208

Les élections de mi-mandat aux Etats-Unis d´Amérique sont en jeux jusqu'au 6 Novembre 2018. Ils représentent une sorte de référendum sur la viabilité de Donald Trump, le président; précisant le choix de l'électorat américain et le positionnement des leaders du parti républicains, lui-même.

Les américains se rendront aux urnes pour renouveler les membres du Congrès. Ils choisiront entre les candidats des partis. A la Chambre des représentants 435 membres doivent être renouvelés tous les deux ans et le ⅓ du Sénat de 100 sièges, soit 34 sièges qui sont à élire également. En de nombreux etats, les gouverneurs seront votés.

Les Républicains détiennent actuellement la majorité dans les deux chambres du Congrès américain. Ces nouvelles élections de mi-mandat sont importantes -quoique jouissant habituellement d'un faible taux de participation de la population- car, elles décident de l'agenda à venir du président selon qu'il possède la majorité des deux chambres ou pas. Son pouvoir et son avenir en dépendent.

A noter qu'il est coutume historiquement pour le président en fonction de perdre des sièges lors de ces élections de mi-mandat. Dans le cas de Trump, s´il perdait sa majorité républicaine, il serait en risque d'être accusé avec pour conséquence une poursuite judiciaire sur de nombreux dossiers controversés durant son élection et la période présidentielle. La destitution en final.

Etat des lieux:

Donald Trump jouit actuellement de la majorité des électeurs du parti républicain. C'est ainsi que 9/10 des représentants républicains approuvent son action, écrit le Washington Post. En parallèle Trump ne jouit que de 19% de la population affiliée au parti républicain contre les 31% qui lui sont opposés dans le cas de la population affiliée au parti démocrates. Ainsi l´indique un sondage PRIT en date du 6 Juin 2018. Aussi, il est fort probable que des retournements s'effectuent au Congrès américain, ceci compte tenu en outre aux décisions extrêmes, provocation et comportement scandaleux du personnage. Néanmoins, il faut savoir que ceux qui l'ont voté trouvent toujours des excuses à ses excès ou mauvais comportement, des raisons à ça politiques, car Trump canalise leur frustrations; stimule leur perte de confiance dans le système et ses conséquences abusives sur leur niveau de vie.

Irascible, Donald Trump continue de porter les revendications de tous les déçus du système américain. Période dominé ces dernières années par les Démocrates de l'ère Obama qu'il a toujours pour objectif à abattre. Les mécontents de la société américaine trouvent en Trump le champion qui se démène en leur faveur. Ils le suivent encore, esperant qu´il leur fournira une chance de s'en sortir comme Trump le promet de long en large.

La presse américaine

Rapportons la publication du Cincinnati Enquirer du 5 Août 2018 relatant la présence de Donald Trump au rassemblement en faveur de son candidat républicain T. Balderson: «Le discours sinueux de Trump a porté sur un certain nombre de sujets: le mur de frontière, le prix du soja, le traitement de la dépendance aux opiacés, le soutien aux militaires, l'élimination des réglementations, un nouveau juge de la Cour suprême des États-Unis et la Force spatiale» .

De plus: Trump n'a pas manqué de frapper les démocrates. Ses paroles: « Ils ont des politiques horribles et stupides» .
Trump continue de tacler également avec une rare acuité la presse américaine. L'appuyant aux “Rallies”, ses partisans inconditionnels démontrent une attitude de plus en plus violente. Katie Rogers abonde en ce sens. «Jamais je n'ai vu autant de personnes hostiles.» (The New York Times).

Mais encore, des partisans de Trump de tout acabit s'élancent en avant : Margaret Sullivan le relate dans son article du Washington Post : “Trump rallies go from nasty to dangerous”. Les Trumpistes membres du culte Qanon montaient au créneau tandis que le président s'exprimait. Faisant allégeance à Donald trump. Ils menacent, bousculent, insultent les journalistes…et, leurs pancartes en disent long. Le sang pourrait couler» écrit-elle. C'était le 31 Juillet 2018. “ Je la cite encore: « Ce sont les dévots dérangés d'une hypothétique agence du gouvernement qui, selon eux, mène une guerre contre «l'État profond» qui menace la présidence de Trump.» Nouveauté: Certains d´entre eux portaient une insigne Q sur la poitrine!

De toute évidence, pour les nombreux inconditionnels Trumpistes peu importe également l'importance « ...de l'affaire des ingérences russes dans la dernière présidentielle américaine et l'enquête du procureur spécial Robert Mueller qui tente d'élucider les liens supposés entre l'équipe de campagne de Donald Trump et Moscou.» (RFI).

Rappelons que l’ancien directeur du FBI, James Comey, témoignant devant le Congrès: « Là-dessus, il n’y a aucun doute, a-t-il déclaré, les Russes ont interféré dans l’élection. » disait-il. (France Culture).

Selon les inconditionnels de Trump, peu importe les critiques virulentes de la presse sur sa politique. Humiliation et trahison sont des mots utilisés par le San Francisco Chronicle quand Trump en présence de Putin va jusqu'à mettre en doute les services de renseignement américains. Conspiration de Trump avec la Russie précise le Washington Post. «..Le président a peut-être été trop loin…» s'écrit surprenament même l'indéfectible pro trumpiste Fox News.

Trump s'acharne et la presse américaine informe: «..Lorsque le ministère américain de la Justice a annoncé plus tôt ce mois-ci des mises en accusation de 12 responsables des services de renseignement russes pour avoir piraté les courriers électroniques du Parti démocrate et Hillary Clinton, le président Donald Trump a accusé l'administration de Barack Obama: "Pourquoi n’ont-ils pas fait quelque chose, surtout quand il a été rapporté que le président Obama avait été informé par le FBI en septembre, avant les élections? , A-t-il tweeté.» 

Positionnement de Trump par rapport a l'ingérence russe 

Pour sa part, Robert Mueller, le procureur spécial chargé d’enquêter sur les soupçons d’ingérence russe dans la présidentielle américaine n'y va pas de main morte. Je cite la presse française: «....Un échauffement pour Paul Manafort ? Le procès de l’ex-directeur de campagne de Donald Trump est en cours. Le conseiller politique doit répondre devant la justice à des accusations de fraude fiscale et de blanchiment d’argent. Pour le New York News cette épisode judiciaire est à suivre attentivement, car il s’agit du premier procès découlant des accusations portées par Robert Mueller.» Mais, cette accusation vise évidemment bien plus loin!

Et Plus récemment, la presse américaine révèle qu'à la proximité de son fils avec les Russes -dévoilée depuis quelque temps déjà-, Trump avance des arguments les plus diverses qui ne font pas de sens.

De la politique anti-immigration de Trump


Et pourtant, nombreux sont-ils encore, les inconditionnels, qui pensent: peu importe politique anti-migratoire de Trump quoique ses mesures inconsidérées contre les enfants immigrés aura créé tout un tôlés international. Sur ce point, Trump faisant marche arrière. ...Dû aux bons conseilles des femmes de sa famille laissait-il entendre . Observons que la récente stratégie de communication des femmes du clan Trump: son Épouse Melania et sa fille Ivanka tendant à prendre ouvertement le contre-pieds du positionnement du président ne convainc pas tout en servant de manipulation de type placebo.

Stephen Bannon, le stratège, l'idéologue de Trump, avec qui il s'est brouillé comme il le fait constamment avec son staff, soulignait que la politique anti-immigration est le pilier de la popularité du président et qu´elle allait conforter la masse américaine. Ceci se rapporte comme nous le savons justement à au segments de population en manque d'opportunité de l'Amérique profonde souvent raciste. 

Les Afro-Américains n'ont pas les faveurs de Trump

Autre point et pas des moindres: Trump cherche constamment à combattre les velléités des afro-américains à se valoriser, à penser par eux-même et à fortifier leur positions socio-économique. Le tweet Trump sur Lebron James en est un parfait exemple. 

Que prévoir pour l'avenir de la politique américaine de 2020 ? 

Un nouveau chapitre de la politique américaine s'ouvrira en 2020? S´il y advenait un hypothétique changement d´orientation de la politique de Trump, il n'y aura pas revirement disent les analystes. Au cas ou un nouveau candidat autre que Trump viendrait à apparaître, il ferait plutôt dans le renforcement de la dialectique Trumpiste appuyant certainement sur le chapitre anti immigration intelligemment enrobées d'une orientation plus nationalisme et fédérateur, cette fois. Le mot clef fédérateur contrairement au discours de Trump. Aux élections présidentielle de 2020 il reste à savoir qui saura infiltrer la mécanique trump piste pour la recouvrir d'une couche de verni fédérateur? Un voie moins destructive et moins sectaire mais tout aussi populiste. Tout porte à croire en effet que le tropisme va perdurer rejetant l'accueil aux réfugiés climatique politique économiques, avec les afro-américains en ligne de tire et faisant usage de la force et des stratagèmes arbitraires.

Les jalons sont posés par Donald Trump et rien de nouveau dans son style: Il se cherche constamment de nouveaux ennemis pour s'attirer les allégeance de la masse. Trump se trouve toutes sortes d'arguments contre les réfugiés climatiques, politiques, économiques. Les Mexicains seront retenus derrière ce mur qu'il compte ériger, exigeant, après la tenue des élections de mi-mandat, le vote d´obtention de fonds pour la construction du mur.

Le parti Républicain perdra des sièges lors de ces élections de mi mandat 2018 puisque c´est une constante du jeu politique néanmoins, l'important dépendra du résultat final qu´obtiendra le parti démocrate.

En face la démocratie américaine semble en panne de stratégie efficiente pour contrecarrer le republicains Trump tout en offrant une alternative, sauf peut-être Berni Sanders. Alors, la position pro Trump ne cesse de se radicaliser dans un déballement de violence verbale, mesures unilatérales, et l'utilisation accrue d'artifices en communication. Ce dernier pourra-t-il ou saura-t-il intervenir pour renouveler la politique américaine? De son côté le parti républicain et Donald Trump sont déterminés à perdurer, la conjoncture les aidant. ce dernier poussant au maximum l'audace qui le caractérise habituellement. Les sondages ou “polls” sont un important indicateur à suivre de près.

M. M.

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