Me Jean Danton Léger |
Attention aux pratiquants
de trafics illicites !
Les premières interdictions de départ décernées…
Par Léo Joseph
Danton Léger se trouvait en visite
à Miami, en Floride, lorsqu’il a
reçu l’appel téléphonique lui demandant de regagner rapidement Port-au-Prince, la capitale haïtienne. Au moment où il s’y attendait
le moins, l’ancien membre de la
49e Législature, aussi bien que ex-chef du Parquet de Port-au-Prince, était rappelé à la position qu’il
avait occupée antérieurement. Si, avec Zo-Kiki et un troisième procureur de Port-au-Prince, les trois
forment un trio dont le passage à cette fonction a fait des vagues, au
point de s’y voir rappeler, il faut
croire que Me Danton a du pain
sur la planche.
En effet, jamais dans l’histoire
du système judiciaire haïtien, les
dossiers en suspens n’encombrent
pas autant les tiroirs. C’est donc en
connaissance de cause que l’équipe dirigée par Jocelerme Privert a
fait revenir Me Léger don't la réputation n’est pas à faire dans la lutte
contre le crime en général. Aussi, c’est avec sa lettre de démission
en permanence dans la poche intérieure de sa veste que ses proches ont déclaré qu’il se serait présenté
au travail. Car prêt à rendre son
tablier à tout instant, dès que ses
supérieurs s’imaginent de commencer à lui mettre des bâtons
dans les rues pour empêcher qu’il
fasse son travail.
Intervention rapide pour
libérer les prisons
Dans les milieux proches du nouveau commissaire du gouvernement, on affirme que les premières interventions de M. Léger
consistent à remettre en liberté des
prévenus qui ont été maintenus en
prison durant des mois, voire des
années, sans jamais comparaître
devant leurs juges naturels; ou
bien qui ont été gardés derrière les
barreaux au-delà de la durée de la
peine généralement décernée pour
les offenses commises; ou bien
encore qui ont été arrêtés puis jetés
en prison « pour une peccadille », sans être jamais conduit devant un
juge qui aurait sans aucun doute
remis en liberté les personnes se
trouvant dans de telles situations. Surtout lorsque les policiers responsables de ce genre d’arrestations oublient tout bonnement
d’en faire le suivi de manière
régulière.
Pour toutes ces raisons — et
bien d’autres encore —, Danton
Léger a effectué une intervention, surtout à la grande prison afin, apprend-on, de se saisir de ces cas, dans le cadre d’une action célère afin de libérer ces prévenus dans
le plus bref délai.
Alix Célestin. |
Aussi le nouveau chef du
Parquet a-t-il pris la décision de
tenir court à la prison même, afin
de contourner les routines des tribunaux à qui est attribué le long processus que subissent les personnes gardées en détention; et
qui contribue à maintenir les détenus parqués quasiment comme
des bêtes de somme dans des cellules super exigües où sont logés
environ 4 000 prisonniers dans la
promiscuité totale.
Selon ces mêmes sources, cette initiative de Me Danton se
justifie par son souci de libérer les
cellules pour accueillir une nouvelle fournée de détenus actuellement recherchés par la justice
pour causes criminelles.
Les premières
interdictions de départ
décernées
Depuis que Danton Léger a été
investi comme chef du Parquet de
Port-au-Prince, on laisse croire
qu’il investit de longues heures
dans son travail par jour. Arrivé à
son bureau, il s’est mis à la
recherche de dossiers longtemps
en suspens dont nombre d’entre
eux ont été relégués au museau
des accessoires par des juges qui
n’étaient pas trop entichés de les
traiter avec professionnalisme.
Au Parquet, Léger s’est mis
à chercher ces dossiers rendus introuvables par des fonctionnaires
juridiques ayant de gros intérêts à
défendre en décidant de manier
des criminels avec des gants de
velours.
Marc Antoine Acra |
Allant vite en besogne, Danton Léger a émis plusieurs interdictions de départ qui concernent, dit-on, des personnes mises en
cause dans l’affaire du bateau
d’Acra, le vaisseau battant pavillon panaméen, et qui avait déchargé sa cargaison de stupéfiants au
Terminal Varreux. Aussi bien que
des affaires portant sur la corruption, détournements de fonds
publics et autres crimes graves.
On prétend que parmi les premiers cas dont se serait saisi Me
Léger figurerait celui de Marc
Antoine Acra, celui qui avait
importé la cargaison de sucre
(plus de 600 tonnes) qui comprenait aussi au moins 150 tonnes de cocaïne, d’héroïne et demarijuana
dissimulées parmi les sacres de
sucre.
On affirme qu’une interdiction
de départ aurait été émise contre
Acra, dont le dossier se trouvait
entre les mains du juge Berge O. Surpris. Il semble que ce dernier
ait été forcé de ménager l’intéres- sé sous l’effet de fortes pressions
dont il était l’objet de la part de
personnes liées à l’accusé.
Selon d’autres sources fiables, un haut fonctionnaire de l’État, qui a récemment fait la une à
Haïti-Observateur, aurait été convoqué par le nouveau commissaire du gouvernement pour affaire
le concernant. Il s’agirait, dit-on, d’Alix Célestin, le directeur général de l’Autorité portuaire nationale (APN), qui a été récemment
accusé d’investir des millions
dans la construction d’un immeuble coûtant environ USD 4 millions $.
Pour l’instant, Me Léger a le vent en poupe; la liste de personnes dans son collimateur s’allonge davantage chaque jour.
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