Au milieu Geralda Sainville, Responsable Communication et de Plaidoyer,accompagnée de deux représentants de Canaan |
Après chaque catastrophe naturelle, des milliers de familles haïtiennes sont sinistrées et leur condition de logement s’empire. C’est ce qui ressort des premières évaluations du passage de l’ouragan Matthew sur le pays. Partant des zones les plus ravagées jusqu’aux celles qui sont les moins touchées, la réalité montre l’urgente nécessité d’aborder avec sérieux cette problématique qu’est la question du logement décent en Haïti.
Le dernier bilan du gouvernement haïtien fait état de 473 morts, 75 disparus et près de 175,500 sans-abri. Des chiffres qui sont contredits par des agences médiatiques et organismes internationaux qui parlent de plus d’un millier de morts et 1,4 millions de personnes qui nécessitent une assistance humanitaire suite au passage de l’ouragan.
Quelle institution étatique qui fait actuellement une évaluation des maisons détruites ? Comment va se faire cette évaluation ? Prévoit-on d’accompagner les sans-abris en vue d’une meilleure reconstruction de leurs maisons? Ces interrogations sans réponses furent celles de Geralda Sainville, Responsable de Communication et Plaidoyer au GARR, lors d’une conférence de presse organisée, le 13 octobre 2016, par l’institution de concert avec la Coordination pour le Développement des 15 blocs de Canaan (CODE 15).
C’est nécessaire d’y penser, a insisté la Représentante du GARR en faisant le lien avec les conditions de logement déjà précaires dans les zones de province du pays. Selon elle, le passage de l’ouragan Matthew va occasionner des déplacements de populations dans le pays ainsi que l’augmentation du flux migratoire vers les pays étrangers.
C’est aussi valable pour les rapatrié-e-s qui trouveront une raison en plus pour ne pas rester dans leurs zones d’origine, surtout ceux et celles qui sont les plus affectés et décapitalisés », a ajouté Mme Sainville qui a mis en évidence le rapport entre l’environnement et la migration.
Tout en reconnaissant la nécessité de reconstruire rapidement les maisons détruites lors de l’ouragan, Mme Sainville croit qu’il est fondamental de poser le problème structurel lié aux mauvaises constructions dans le pays.
La Responsable de communication et Plaidoyer du GARR en a profité pour rappeler la prochaine tenue de la Conférence Habitat III à Quito du 17 au 20 octobre 2016 autour du développement urbain durable et l’avenir de l’urbanisation.
Quelle sera la position haïtienne dans cette conférence des Nations Unies, surtout quand on sait que les gouvernements haïtiens ont toujours priorisé des actions conjoncturelles ? Comme c’est le cas actuellement où tous les projecteurs sont braqués sur Matthew. Plus de six ans de cela c’était le séisme du 12 janvier 2010. Qu’a-t-on fait pour minimiser les conséquences?
Canaan est un exemple concret six ans après le séisme. C’est l’avis de Laguerre Dulamin, porte-parole de CODE 15. Il a fustigé le comportement des autorités haïtiennes qui, selon lui, n’ont rien fait pour améliorer les conditions de logement des résident-e-s de Canaan.
Il appelle les autorités haïtiennes à se pencher sur le sort de la population de Canaan en vue de la mise en application d’un plan d’urbanisme pour cette zone.
GARR (Groupe d'Appui aux Rapatriés et Refugiés)
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