La démocratie est- elle en danger
au Parlement haïtien ?
Par Michelle Mevs
En 2018 le Parti haïtien tèt kale (PHTK) gagne à tout les coups les
sièges parlementaires, laissant l'opposition en plan. Les nouveaux présidents du Corps législatif récemment élus sont-ils des « leaders » démocratiques ? Qui
sont-ils ?
Joseph Lambert |
En effet, de élections ont eu lieu au
Parlement haïtien, début janvier, avec
pour résultat une polarisation en faveur de la formation politique au pouvoir, le PHTK :
le sénateur du Sud-Est Joseph Lambert (Parti Konbit Nasyonal (KONA), allié du Parti
présidentiel, est élu président du Sénat au sein de la
50e Législature en sa troisième année de fonctionnement. Tandis que le député de Delmas Garry Bodeau est élu, deux jours plus tard, à la tête de la Chambre basse.
Qui sont-ils ces
leaders du Corps législatif,
et leur personnalité compte-t-elle
alors qu´ils vont avoir en main les leviers
de commande du Corps législatif,
l'un des trois pouvoirs en théorie démocratiques en Haïti ?
En général, la côte de confiance du
public par rapport aux dirigeants du pays est au plus bas point. Il s´agit de la violence
de la Justice haïtienne quand elle dénie justice aux uns et aux autres. La méfiance pollue la
confiance, de fortes suspicions d´actions répréhensibles pèsent sur la majorité de nos hommes d'État. Joseph Lambert et Gary Bodeau n'en sont pas
exempts. Des accusations souvent nourries par certains médias, qui en font un
moyen de pression souvent au service de leur besoin de buzz et de leurs propres intérêts pécuniaires, fusent de
toutes pars. Il est notamment important de mentionner ici les obstacles à la bonne marche du
pays due à une absence de
justice efficiente. Certes, il faut déplorer les failles de la justice haïtienne et s'insurger
contre une telle tendance. Il incombe au système judiciaire de
juger les accusés et de blanchir les innocents; ou de condamner les coupables (homicide,
corruption, trafic illicite, etc.). Le laxisme, voire l'indifférence, caractéristique des
dirigeants du pays, et nombre de nos
entrepreneurs se faisant leurs complices,
des accusations de forfaits, de crimes restent à la base du chaos ambiant. Les rumeurs nuisibles
au progrès ne cessent de se multiplier et suscitent la controverse d'une habitude
qui devient pratique culturelle. Tandis que l'homme de la rue reste ignorant de
la vérité et les investigations lancées n'aboutissent jamais, car
trop souvent menées en dilettante ou de manière superficielle. Voilà qu'en fin de compte la justice ayant la réputation de sombrer
dans la corruption, les hommes de loi se trouvent eux aussi l'objet de soupçon dans l´opinion publique.
Qui ne connaît pas Joseph
Lambert, récemment élu à la présidence du Sénat de la République d´Haïti ? Il n'est pas à son premier tour de piste à la tête du Sénat. Le voilà encore, aujourd'hui, de retour comme capitaine d'équipe !
Le sénateur du Sud-Est
est bien l'homme qui s'est qualifié d´« animal politique », et l'opinion publique le perçoit comme tel. Fort habile dans son
secteur et admiré par ses paires mais
en même temps proche de la présidence et de PHTK —, et qui, d´ailleurs, en avait fait un conseiller durant les deux
régimes PHTK. Vieux routier de la
politique politicienne, dont l'expérience dans ce domaine est fort appréciée pour ses
recommandations « ingénieuses » aux présidents Martelly et Moïse, après avoir servi à souhait René Préval : excellant en
tours de passe que certains qualifient d'entourloupes.
D'aucuns se
demanderaient à quelle idéologie souscrit
Lambert. En réalité il n'en a pas, mais il reste collé au
principe majeur consistant à toujours s'aligner sur la
politique du pouvoir en place. C´est que « Jo » (pour les collègues et intimes) a
des ressources caractérielles, de l'entregent et du nez pour savoir à quel moment attraper le téléphérique qu'il espère le conduira à « président-ville ».
On peut alors
comprendre qu'il se dit « second citoyen » de la République dans son
allocution inaugurale. Il aura bien raison, d'autant plus que le
personnage évincé, le Premier
ministre Jacques Guy Lafontant, ce médecin-expert en Rotary Club est en perte de
vitesse. Le Premier ministre,
s'accorde-t-on à le dire, souffre d'un certain déficit d'habileté politique. Un certain commentateur de radio
Signal Fm ne le dénomme t-il pas « Monsieur Perte-du-Temps » ?
En revanche,
Lambert ne convainc personne quand il
atteste carrément que son amitié avec le président Jovenel Moïse lui permettra de
desservir harmonieusement dans l'intérêt public la « co-dépendance » existant entre les
deux pouvoirs, présidence et législatif. La
force de la présidence,
avance-t-il, ne sera pas un obstacle à l'accomplissement de son devoir de président du Sénat d´un Parlement indépendant.
Physiquement, Jo
Lambert a l´allure d´un de ces hidalgos minces et longilignes, mine fort plaisante, pommettes
hautes, nez arrondi. Et, ce sourire
permanent de bambin innocent ! Large front,
intelligent, il ne laisse pas deviner de quoi sont fait les méandres d'un cerveau
complexe. Si sa voix est mince, son
langage est délié et sa verve agile, mais son ton égal. Jo est intéressant à entendre et jamais ne se laissera aller à un éventuel couac ou des écarts de langage...
« Papa Tounen », autre alias de Jo,
qui était de retour au parlement en simple sénateur mais aujourd´hui, 12 années après 2006, souriant, égal à lui-même, c´est à dire l´attitude enjoué, style Obama, le voilà qui gravit
l´estrade du cénacle du Sénat et s'assied à sa place, heureux
comme chez lui.
Si les circonstances
sont bien différentes, aujourd'hui ont-elles pour autant changé ? L´essentiel étant pour certains
plus que d'autres au Parlement : que le
spectacle continue.
Joseph Lambert vu par la presse haïtienne
En 1990, Joseph Lambert a été investi à la 45e Législature comme député. Sous la présidence de René Préval, il a été conduit au poste de président du Conseil d’administration départementale en
1996, lors de la première tentative d’organisation des élections indirectes
prévues par la Constitution de 1987. Le
11 mai 2006, Joseph Lambert, sous la bannière de son parti politique
Konbit Sidès, est élu sénateur de la république. Après la fin de son
mandat, en 2012, il était aux côtés de Michel Joseph Martelly à titre de conseiller spécial au Palais national.
En 2016, il intègre la course électorale puis
remporte, dès le premier tour, les élections sénatoriales du 20 novembre 2016.
Garry Bodeau prend du poil de la bête
Allié solide de PHTK, Gary Bodeau prend a pris du poils
de la bête. En peu de temps, il est devenu l'homme fort au Parlement. Le 10 janvier de cette année, il est élu vice-président de l’Assemblée nationale et président de la Chambre
des députés. M. Bodeau, 41
ans, appartient au Parti Bouclier, mais
allié du PHTK, comme le nouveau président du Sénat. Jouissant d'une
certaine notoriété sur le terrain et d´expérience gouvernementale, Garry Bodeau,
quoiqu´il n'aurait pas été, semble-t-il, le premier choix du
chef d´État Jovenel Moïse, à cause de ses prises de position dans le droit fil
de la logique de bonne gouvernance, a été néanmoins plébiscité par ses collègues. Il monte à la présidence de la Chambre basse par acclamation.
Gary Bodeau |
Sa politique parlementaire sera : « gagnant-gagnant », c´est à dire que tous les pouvoirs gagneront durant son
administration annonce-t-il, mais poursuivant
la lecture de son allocution inaugurale, on se rend compte que
Bodeau prime le bien-être social des
populations et la bonne marche de cette institution qu'il dirige, à tout autre objectif ! C'est remarquable le fait qu´il ne se laisse pas
aller à des envolées oratoires de
politique politicienne ou à des considérations personnelles
ou individualistes inutiles dans son
discours inaugural. S'en tenant à des points d'ordre organisationnel, il a bien
voulu clairement afficher de
nouvelles prédispositions.
Physique de géant par sa grande
taille, jeune, visage agréable,
ouvert quoique flegmatique, Bodeau a le regard globuleux, plongeant souvent dans
une certaine introspection sous des lunette de PDG intello. Une allure
soignée, une couronne barbe-moustache parfaitement en guidon de vélo, ses costumes- cravates aux
teintes estivales : tout ceci est à son avantage de jeune cosmopolite à la mode des grandes capitales. Cela arrive qu'il ajoute
à sa tenue cette touche — rosette au cou— qui en fait un dandy de bon aloi.
Mais c´est avec fierté qu´il expose ses
humbles débuts. D'une famille nombreuse de
Bombardopolis, une famille du type Nations-Unies par la diversité, explique-t-il
lui-même à « Livre en folie ». Son timbre de voix modéré et son discours soupesé s'étend sur des aspects administratifs révélant son intérêt pour l'ordre et
l'organisation au Parlement. Son parcours le prouve : député de Delmas 2, (où il a grandi), déjà par deux fois questeur à la Chambre des députés. De plus, la presse nous facilitant son parcours : Il est Licencié en psychologie
sociale à la Faculté d'ethnologie de l'Université d'État d'Haïti (UEH), étudiant-membre du
Grand Front national des étudiants haïtiens (GRAFNET); fondateur, avec Wyclef Jean, du mouvement Jèn Kore jèn, en 2010;
conseiller spécial en communication aux cabinets des Premiers ministres Garry Conille et
Laurent Salvador Lamothe (2012- 2014);
membre du du bloc Alliance parlementaire APH. À son crédit, une publication
« Pouvoir et volonté », une
autobiographie sux C3 Editions,
en 2017.
Les prises de
position de Gary Bodeau : Il garde une attitude
flegmatique et on le connaît moins
comme habile stratège. Un talent caché puisque la rumeur
avance que Bodeau aurait poussé à la sortie le talentueux Cholzer Chancy, son prédécesseur. Il est vrai que le poste de parlementaire
conduit à l'épuisement, bien qu'on dise que Cholzer Chancy se préparerait à assumer un autre poste dans la hiérarchie
politique.
En réponse à Trump qui
eut à commenter
que Haïti est un « shithole » , le modéré Gary Bodeau, souligne, tout en condamnant les propos de Trump…« Le peuple haïtien est un peuple
fier et que la diaspora haïtienne travaille dignement
et d'arrache-pied pour éduquer ses enfants chez l’Oncle Sam ».
Entre temps, on
apprend qu'il réclame « la formation d'un nouveau gouvernement », mais non le départ du Président J.
Moise.
Les membres du bureau à la Chambre basse sont: Caleb Desrameaux, vice-président aux séances; Amilcar Jean Myriam, à la vice-présidence aux affaires
administratives; Jean Willer Jean,
premier secrétaire; Guerda Benjamin, deuxième secrétaire; Annonce John
Bernard, à la questure; et Louis Marie Bonhomme, à la vice-questure.
Quelle démocratie en Haïti ?
On ne doit pas passer sous silence les tendances
des deux présidents au Parlement et ce qu'on devrait espérer d'eux dans le
cadre de leur gestion. Joseph Lambert
promet de répondre aux
« prérogatives » de sa charge,
nonobstant sa relation privilégiée avec le chef d'Etat Jovenel Moise.
Une telle déclaration
laisse quand même planer
un certain doute dans l'opinion publique à cause de ses prises de positions antérieures comme proche
du régime PHTK. Mais également
par rapport à sa défense du PHTK, qu'il a assurée durant des années. Joseph Lambert
remplace au poste de président
Youri Latortue qui ouvertement lui assurait son support le plus entier.
De fait, Lambert a été plébiscité, bénéficiant non
seulement du support de Youri Latortue,
mais également de celui du président Jovenel Moïse, et même de celui de
Michel Martelly (il le dit lui-même à Valéry Numa sur Vision
2000). Élu président par
28 voix sur 29, sans aucun rival ayant brigué cette fonction, sauf à la dernière minute quand la sénatrice Dieudonne
Luma Etienne, s'est présentée. Seule femme du Sénat et première secrétaire du
Bureau, elle perdra
ce poste en faveur de Chérubin, un proche de Lambert. Joseph, homme d'expérience, puisqu'il
avait déjà occupé cette fonction au Sénat, en 2006, sous
la présidence de René Garcia Préval. On se souvient de Lambert accusé de « Kalambè », lors d'une joute parlementaire, par son collègue Cantave, et de sa réponse. Ne se laissant jamais impressionner, Lambert
avait alors ri de bon cœur
banalisant ainsi la turpitude.
Somme toute, cette
transition parlementaire
ressemblerait à une passation de pouvoir dans l'harmonie
entre compagnons davantage qu'à une compétition électorale.
À la chambre des députés, si Gary Bodeau,
poussé à la présidence par son
talent d'administrateur et son profil pacifiste, ne semble pas disposé à sacrifier l'intérêt national à l'égoïsme de parti, néanmoins, il se
retrouve en face d´une forte majorité PHTK à la Chambre basse qu'il dirige.
Observations
Au Parlement haïtien, tout
s'organise pour reprendre le travail, même si rien n´est certain
concernant l'allégeance au parti de la part des membres de cette institution. Force est
de constater que
les deux équipes (les deux Chambres du Parlement) jouent sur le terrain
(parlementaire) un match « en toute harmonie » avec la présidence. On ne peut
s'empêcher de se demander quelle garantie subsiste encore pour le citoyen, pour le pays, quant au bon fonctionnement du processus démocratique ?
Surtout que 2019, date prévue pour de
nouvelles élections, n'est pas
loin
En Haiti, les
mouvements d´opposition efficaces sont encore à naître. Si le but e l´opposition consiste à obtenir que les pouvoirs de d'État réponde aux
revendications ponctuelles à court moyen et à long terme de la
population; que les pouvoirs de d'État changent
de cap, rectifient le tir pour aboutir
au progrès et à la justice économico-sociale:
Observons
que le pouvoir présidentiel haïtien est sourd à toute
revendications, marches et manifestations de la population et de la classe
politique. Dans la foulée, qu´un parti unique
accapare les sièges et postes cruciaux au sein du Parlement, en cette année 2018, pourrait
donner lieu à de nouveaux grabuges... La question consiste à savoir si le Corps législatif haïtien, sous la
direction de Joseph Lambert et de Gary Bodeau est à même de mener à bien sa tâche de contrôle en 2018, malgré le mépris affiché par la présidence envers
l'opposition, pour les levées de bouclier des
organisations civiles ?
Comment fonctionne le principe de l´opposition
en démocratie ?
En démocratie l'action
politique est menée sur deux secteurs. À l'interne du Parlement et à l'extérieur, dans l´opinion publique,
relayée par les médias. Elle s'exerce à l´interne, à l'intérieur même de l'hémicycle
parlementaire, à travers les élus (qui se présentent au scrutin électoral régional sous la bannière d'un parti
politique). En théorie, les candidats
suivent les mots d'ordre de leurs partis, mais alternativement décident d'eux-mêmes et pour eux-mêmes par des prises
de position individuelles. Ils en
arrivent à se positionner par
rapport à certaines questions, selon leur conscience ou
leur préférences. En Haïti, en 2018, l'opposition est en péril.
L'opposition est quasi-inexistante à l´intérieure du Parlement, du moins formellement, en dehors de quelques braves et patriotiques
membres du Parlement s´acharnant à dénoncer les décisions de l'exécutif.
Quatre sénateurs de
l'opposition, ceux-là même qui ont été écartés publient une
lettre de protestation. Quand on parle d´homogénéité du Parlement, on fait référence au monopole de contrôle des Commissions du Sénat par le PHTK. Dans « Une lettre de protestation des quatre parlementaires de l’opposition devant
leurs homologues au niveau international :
Evalière Beauplan, Nenel Cassy,
Pierre Ricard, Antonio Cheramy, dit Don Kato, se disent pro-population et
soulignent la cupidité et l'avarice au Sénat ». Ils font référence aux atteintes
faites aux « articles des lois internes du Sénat, Art.13 et 204,
et à la loi des partis politiques,
aux articles 26, 27, 28.2, 28.2 qui sont carrément ignorées » Or les lois internes
du Parlement et la loi des partis
politique exigent que place soit accordée aux groupes
minoritaires d'opposition. Qu´en est-il ?
Justement un renversement du Sénat, identique à celui déjà signalé pour la
Chambre basse “antérieurement acquise
en majorité par le PHTK), ce qui met en péril le débat démocratique.
Les nouvelles
nomination au Parlement ne
risquent-elles pas de faire basculer
le pays dans l'anti-démocratie ? Pour avancer, il est cependant crucial
que les pouvoirs d'opposition fassent
leur travaille au Parlement. Le plus important dans cette démocratie c´est l´équilibre
du débat, exigeant que les pouvoirs et le
contre-pouvoirs s'affrontent pour un débat fructueux et
profitable à l'intérêt public. Que les voix d'opposition
dynamisent le contrôle des
autorités pour assurer la
bonne gouvernance.
Le fait que les présidents des deux
Chambres sont des alliés du PHTK ne rassure guère. En ce sens, la presse haitienne rapporte: “joint au téléphone par l'agence
de presse en ligne AlterPresse, le sénateur des Nippes
Nenel Cassy a déclaré : « (...) l’opposition n’a pas eu de candidat
lors de cette élection parce qu’elle a mesuré sa force au Sénat »”. À titre d'information, nous présentons les bureaux
respectifs au Sénat et à la Chambre basse, de même que la
constitution de leurs Commissions.
Bureau du Sénat : Pierre François Sildor (vice-président), Omondieu
Louis (questeur), Dieu Pie Chérubin (premier secrétaire), Willot
Joseph (deuxième secrétaire). Les
Commissions sénatoriales : « Suite aux
amendements portés aux règlements intérieurs du Sénat, la Commission
Education, Jeunesse, Sport et Action civique est scindée en Commission
Education et Formation professionnelle et Commission Sport et Action civique.
Les présidents des différentes Commissions permanentes sont quasiment
connus :
1) Justice et Sécurité publique : Jean Renel Sénatus (LIDE) Ouest;
2) Santé : Carl Murat
Cantave (KID) Artibonite;
3) Education et Formation professionnelle : Denis
Cadeau (Bouclier) Nippes;
4) TPTC : Hervé L. Fourcand (PHTK) Sud;
5) Finance et Budget : Jean Rigaud Bélizaire (Consortium)
Grand’Anse;
6) Intérieur et Collectivités territoriales : Francenet Denis (VÉRITÉ) Nippes;
7) Affaires sociales, Travail et Commerce :
Wanick Pierre (PHTK) Nord’Est;
8) Planification et Coopération externe : Saurel Jacinthe (INITE) Grand’Anse;
9) Culture, Communication et Tourisme : Garcia
Delva (AAA) Artibonite;
10) Agriculture et Environnement : Jacques
Sauveur Jean (PHTK) Nord’Est;
11) GENRE et Promotion des droits de la femme :
Dieudonne Luma Étienne (PHTK) Nord;
12) Anti-corruption : Youri Latortue (AAA)
Artibonite;
13) Affaires étrangères, Haïtiens vivant à l’étranger et Cultes :
Nawoon Marcellus (Bouclier) Nord;
14) Sport et Actions civiques : Patrice Dumont
(RPH) Ouest;
15) Défense et Forces armées d’Haïti : Jean Marie
Ralph Féthière (PHTK) Nord;
COMMISSIONS SPÉCIALES :
1) Commission de Réforme
constitutionnelle : sénateur Kedlaire Augustin (PHTK) Nord’Ouest;
2) Commission des Comptes généraux et Décharge, élection non encore tenue.
Chambre basse
Présidence et bureau à la Chambre basse :
Gary Bodeau (président), Caleb J. Desrameaux (vice-président aux séances), Myriam
Amilcar (vice-président aux Affaires administratives), Jean Willer Jean (premier secrétaire), Guerda
Benjamin (deuxième secrétaire), Annonce John
Bernard (questeur) et Louis Mary Bonhomme (vice-questeur).
Quatre blocs
politiques sont enregistrés auprès du Bureau. Il s’agit du Groupe des
parlementaires à l’écoute du peuple
(GPEP) qui comprend 11 députés; du groupe OPL-Vérité et alliés disposant de 17
adhérents (l'OPL est dirigé par Salem Raphael);
du Groupe des parlementaires pour la stabilité (GPS) qui en compte 13, présidé par Asthene Jean; et le groupe majoritaire pro- présidentiel, Alliance
des parlementaires pour Haïti (APH) qui compte 72 députés. Cette majorité est contestée par le vice-président du GPEP , Vickerson
Garnier.
Le Groupe
parlementaires indépendants (GPI) ayant a à sa tête Antoine Rodon Bien-Aimé.
À noter que la APH détient une majorité qui est
contestée par le vice-président du GPEP, Vickerson Garnier. L’élu de Thiotte a fait savoir que le gouvernement a
usé de son influence pour avoir tous ces députés en vue de contrôler la Chambre basse.
LES COMMISSIONS à la Chambre des députés en 2018, Selon Le
Nouvelliste :
La formation des
Commissions permanentes tient compte de la configuration politique de cette
assemblée mosaïque. La formation des Commissions se fait au prorata, a-t-il dit, du nombre
des députés constituant les
différents groupes politiques.
« L’APH a le contrôle de dix
commissions ; le GPEP huit et le GPI deux », ajoute le parlementaire.
La liste exhaustive
des vingt Commissions permanentes formées à la Chambre basse pour planifier les activités de la 50eL : 20 Commissions sont en train : Commission
Affaires étrangères, Cultes et Haïtiens vivant à l’étranger; Commission Travaux
publics, Transports et Télécommunication; Commission Économie, Finances et Budget, Commission
Planification et Coopération externe; Commission Éducation nationale
et Formation professionnelle; Commission Éthique et
Anti-Corruption; Commission Justice, Droits humains et Sécurité publique; Commission Culture et Communication;
Commission Intérieur, Collectivités territoriales et Décentralisation;
Commission Affaires sociales, Travail et Famille; Commission Santé publique et Population; Commission Agriculture et
Sécurité alimentaire; Commission Commerce et Industrie;
Commission Environnement, Ressources naturelles et Aménagement du
territoire; Commission Condition féminine et Equité de genre; Commission Jeunesse, Sports et Action
civiqu; Commission Mines et Énergie; Commission Tourisme et Industries créatives; Commission Défense et Développement
frontalier; et Commission Enseignement supérieur et Recherche.
Comment fonctionne l'opposition dans une démocratie ?
L'opposition mène ses actions sur
deux fronts, à l'intérieur et hors du Parlement en motivant l´opinion publique
relayée par les médias.
L´opposition
hors-Parlement a pour fer de lance les leaders populaires luttant avec leurs
ressources amoindries s'agitant dans la presse locale et sur les réseaux sociaux pour
motiver les populations comme la masse
et s'engageant en des manifestations, rassemblements, mobilisations, grèves à répétition.
Les leaders
politiques reconnus et actifs, tels que
Moise Jean-Charles et André Michel, Assad Volcy
pour ODEP Haïti, Shiller LOUIDOR, ou Dieuseul
Desras, ou encore Marjorie Michel, (liste non exhaustive).
Nous citons quelques
noms de l´opposition militant au sein de l´ODEP : Assad Volcy, representant national; mais également l´ex-député Wilbert Deshommes,
coordonnateur responsable de Ranfòsman enstitisyonèl; l´ex-député Almetis Junior Saint-Fleur, coordonnateur responsable de communications et
formation, Descollines Miché Keder, coordonnateur
responsable de la mobilisation; Sandra Paulémon, coordonnatrice
responsable Café externé ak Diáspora.
Entravés dans leur action
de partis au sein du Parlement, les parlementaires des années précédentes et les
aspirants à des postes gouvernementaux sombrent dans un discours médiatique, soit des
programmes d´opinion publique sur les radio ou les stations de télévision locales ainsi
que dans les journaux et sur les réseaux sociaux.
Mais c'est surtout en manifestant
dans les rues en organisant des marches
et ou en lançant des grèves qu'ils
disent défendre leurs revendications au nom des populations et masses démunies. Il est notoire qu´ils ont peu de
recours financiers et que l'épuisement les taraude. Les points de vue polymorphes de ces
protestataires empêchent la nécessaire cohésion de l'opposition
afin qu´elle arrive à imposer un dialogue socio-économique et
politique des pouvoir incluant le respect des citoyens.
Les enjeux sont de taille et multiples
Il n'est un secret pour personne que la
corruption bat son plein en Haïti et qu'elle s'est institutionnalisée au niveau de la présidence et au sein
du Parlement, facilitant ainsi certaines nominations au sein des deux Chambres.
À ce titre, lisons un extrait du discours en date
du 10 janvier 2018 de l'ex-président du Sénat, le sénateur Youri
Latortue s'exprimant dans l'hémicycle en simple sénateur prenant en
charge la Commission contre la corruption.
Se voulant rassurant, Youri Latortue précise : « Une autre préoccupation a
interpellé l’ensemble des
pouvoirs d’État : la corruption. La corruption est un mal endémique qui entrave la
dynamique du développement national. Contre
un tel fléau, nous devons mener une lutte sans merci qui ne devrait en aucune façon soulever des
suspicions de parti pris ou de discrimination positive ou négative. ... Car le
Parlement ne saurait être un lieu où l’on s’adonne à la persécution politique ou à la destruction de la réputation de qui que
ce soit [...] Nous prenons au mot le président de la république qui a dit
et répété qu’il veut mener un combat
acharné contre la
corruption. Je lui confirme que dans cette bataille, le Parlement haïtien est prêt à jouer pleinement son rôle constitutionnel
et veiller à ce que personne ne
fasse obstruction à la justice ...».
Et, en ce sens l´internaute fb
Franklin B. Geffrard nous dit également :
« Pawol Trump yo ni kanaval pa
dwe fè nou blye kòripsyon Petrocaribe la ». Soyons vigilants !
ou : « Ni le injures de Trump, ni le carnaval ne doivent nous faire oublier la corruption
Petrocaribe…» Soyons vigilants !
Michelle Mevs
22 janvier 2018
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