Aviol Fleurant sous protection; Roosevelt Bellevue mis à pied
Les acteurs dans l’affaire de kits scolaires au Palais
national sous l‘ombrelle du pouvoir...
Pourquoi ?
Le ministre du Plan et de la
Cooperation
externe qu'on dit
être l'authentique Nèg kit la.
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Un gros scandale vient d’éclater
au sein de l’administration Moïse-Lafontant (I’enième !). Soudain le Palais national se trouve en mode de camouflage, histoire d’éviter que soient exposés les proches
de la présidence impliqués dans
cette affaire de corruption. Une
telle opération ne saurait réussir
sans se débarrasser sans tarder du
ministre du Travail et des Affaires
sociales. Son nom ayant fait la une
dans les radios de la capitale, il est
tout à fait indiqué qu’il soit éjecté
du cabinet ministériel, dans une
vaine tentative d’apaiser la clameur publique.
En effet, suite au tollé qui a
été déclenché dans le presse, depuis déjà presqu’une semaine, dénonçant une opération d’escroquerie au détriment de l’État, dans
le cadre d’une commande de kits
scolaires, au centre de laquelle a
été cité le ministre Roosevelt Bellevue, celui-ci a été révoqué sans
autre forme de procès. Dans l’empressement de se débarrasser de
lui, car n’ayant pas eu le temps de
faire des consultations en vue de
trouver un successeur à M. Bellevue, le Premier ministre Jacques Guy Lafontant a été désigné pour
combler cette vacance à titre provisoire.
L'ex-ministre du Travail et des
Affaires sociales, serait-il le
bouc émissaire ?
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Dans un communiqué en date du 28 août, émanant de la primature, et signé du Premier ministre Jack Guy Lafontant lui-mê-me, il est annoncé la nomination
de ce dernier comme ministre du
Travail et des Affaires sociales a. i. Il remplace Roosevelt Bellevue
destitué pour son rôle présumé
dans le scandale de kits scolaires.
La radio Scoop FM avait, depuis déjà une semaine, dénoncé
ce scandale, précisant que le nom
des personnes concernées ne seraient pas rendus publics, car ne
disposant par encore de documents à ce sujet. Cela n’avait empêché cette station de fournir cer-tains details relatifs à cette affaire.
Mais, lors de sa comparution
au Parlement, pour tenter de justifier l’opération qu’il avait menée, l’ex-ministre du Plan n’a pas réussi à convaincre les parlementaires
de son innocence.
On apprend, en effet, que
l’escroquerie réalisée contre l’État
s’explique par le fait que M. Bellevue a contracté l’achat de kits
scolaires à USD 36 $, alors que
l’article en question se vend régulièrement à USD 17 $ sur le marché
local.
On ne sait pas encore combien de kits ont été commandés. Mais des sources proches du
Palais national laissent croire que
le nombre ne serait pas inférieur à
200 000. Si ces chiffres se confirment, cette transaction pourrait
aisémentse traduire en une rondelette somme qui avoisinerait à peu
près un demi-million de dollars. Cela rendrait possible un voyage
que le ministre aurait planifié à
l’étranger, d’aucuns disaient au
Brésil.
Le vrai concerné n’est
pas celui qu’on pense
Dans l’émission de Scoop FM, qui avait originellement éclaté le
scandale, on faisait état de la participation de deux ministres à cette
opération supportés par « deux
puissantes femmes » au Palais
national. Personne,ni les ministres
concernés ni les femmes qu’on faisait passer pour les pilotes
de la transaction frauduleuse, n’entend se laisser prendre. À
ce jour, l’identité des femmes
en question n’est toujours pas
connue.
Mais, s’il existe vraiment
des femmes comme parties prenantes de ce « deal », il semble
que le Palais fasse de son
mieux pour que persiste le
secret autour de leur tôle dans
cette affaire. Par contre, Haïti- Observateur a appris que l’autre ministre concerné serait le
titulaire du Plan et de la Coopération externe, Aviol Fleurant, qu’on dit être très proche
de la présidence. Au fait, d’aucuns prétendent que ce serait
plutôt lui que la malice populaire haïtienne désigne sous l’appellation « Nèg kit la » et non
Roosevelt Bellevue.
Dans certains milieux d’affaires proches du Palais national, on affirme que la présidence n’est pas étrange à cette opération, et que Roosevelt Bellevue a été « tout simplement
sacrifié », dans l’espoir d’apaiser la clameur publique. Des
gens qui connaissent bien le
dossier ont laissé entendre que, comparé à la commande qu’ont
réalisée « les autres », ce qui
signifierait Aviol Fleurant et les
autres, Bellevue ne serait
«coupable que d’une peccadille».
Pour ces mêmes sources, l’ex-ministre du Travail et des
Affaires sociales se serait mis
de la partie après voir appris
avec quelle facilité « les autres» s’étaient embarqués dans
cette opération qui allait leur
rapporter plus d’un million.
On laisse croire que le Palais national a mis en branle sa
stratégie afin d’éloigner de la
présidence tout soupçon de cette affaire de kits scolaires. Toutefois, dit-on encore dans ces
mêmes milieux, il sera difficile
d’étouffer ce scandale, car trop
de gens impliqués dans ce dossier seront « sacrifiés » pour
protéger Jovenel Moïse et permettre de mener cette affaire
avec lui et en son nom.
Aviol Fleurant est considéré
« proche » de la présidence
pour avoir réussi à s’insinuer
dans les vues de Jovenel Moïse, suite aux contacts qu’il a su établir avec des compagnies chinoises, et qui sont entrées en
pourparlers avec l’administration Moïse-Lafontant en vue de
l’exécution et du financement
d’une série de gros projets évalués à des milliards de dollars. On prétend que Fleurant serait
à la base de l’implication des
Chinois dans ces contrats et que
l’absence de l’actuel ministre
du Plan de l’administration
compromettrait sérieusement le
plan de développement du président Moïse. Autant dire, dans
de telles conditions,Aviol Fleurant ne serait pas sur le point de
se séparer de l’équipe au pouvoir.
Vu sous cet angle, le scandale auquel aurait trempé Aviol
Fleurant ne parviendrait même
pas à l’éclabousser. Car Nèg
Bannann nan ne manquera pas
de sortir l’artillerie lourde pour
protéger son homme. Dans cet
ordre d’idées, on fera le bouc
émissaire de Roosevelt Bellevue.
Ceux qui accusent Moïse
d’être au centre de ce dernier
scandale attirent l’attention sur
la commande de pétrole qui
avait mis l’administration Moïse-Lafontant aux prises avec
les importateurs de produits
pétroliers. Il s’agit d’une affaire
similaire, une commande de
carburant qui avait été faite au
nom de l’État, mais dont les
bénéficiaires étaient le président, la première dame et le
conseiller du président Wilson
Laleau. Le scandale, qui avait
éclaté autour de cette transaction, avait fini par s’étendre. Ni
vu ni connu.
H.O.
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