mercredi 30 août 2017

UN GROS SCANDALE ÉCLATE : LE PALAIS EN MODE CAMOUFLAGE

Aviol Fleurant sous protection; Roosevelt Bellevue mis à pied

Les acteurs dans l’affaire de kits scolaires au Palais national sous l‘ombrelle du pouvoir... 
Pourquoi ? 

Le ministre du Plan et de la Cooperation
externe qu'on dit être l'authentique Nèg kit la.
Un gros scandale vient d’éclater au sein de l’administration Moïse-Lafontant (I’enième !). Soudain le Palais national se trouve en mode de camouflage, histoire d’éviter que soient exposés les proches de la présidence impliqués dans cette affaire de corruption. Une telle opération ne saurait réussir sans se débarrasser sans tarder du ministre du Travail et des Affaires sociales. Son nom ayant fait la une dans les radios de la capitale, il est tout à fait indiqué qu’il soit éjecté du cabinet ministériel, dans une vaine tentative d’apaiser la clameur publique.

En effet, suite au tollé qui a été déclenché dans le presse, depuis déjà presqu’une semaine, dénonçant une opération d’escroquerie au détriment de l’État, dans le cadre d’une commande de kits scolaires, au centre de laquelle a été cité le ministre Roosevelt Bellevue, celui-ci a été révoqué sans autre forme de procès. Dans l’empressement de se débarrasser de lui, car n’ayant pas eu le temps de faire des consultations en vue de trouver un successeur à M. Bellevue, le Premier ministre Jacques Guy Lafontant a été désigné pour combler cette vacance à titre provisoire.

L'ex-ministre du Travail et des Affaires sociales, serait-il le
bouc émissaire ?
Dans un communiqué en date du 28 août, émanant de la primature, et signé du Premier ministre Jack Guy Lafontant lui-mê-me, il est annoncé la nomination de ce dernier comme ministre du Travail et des Affaires sociales a. i. Il remplace Roosevelt Bellevue destitué pour son rôle présumé dans le scandale de kits scolaires.

La radio Scoop FM avait, depuis déjà une semaine, dénoncé ce scandale, précisant que le nom des personnes concernées ne seraient pas rendus publics, car ne disposant par encore de documents à ce sujet. Cela n’avait empêché cette station de fournir cer-tains details relatifs à cette affaire.

Mais, lors de sa comparution au Parlement, pour tenter de justifier l’opération qu’il avait menée, l’ex-ministre du Plan n’a pas réussi à convaincre les parlementaires de son innocence.

On apprend, en effet, que l’escroquerie réalisée contre l’État s’explique par le fait que M. Bellevue a contracté l’achat de kits scolaires à USD 36 $, alors que l’article en question se vend régulièrement à USD 17 $ sur le marché local.

On ne sait pas encore combien de kits ont été commandés. Mais des sources proches du Palais national laissent croire que le nombre ne serait pas inférieur à 200 000. Si ces chiffres se confirment, cette transaction pourrait aisémentse traduire en une rondelette somme qui avoisinerait à peu près un demi-million de dollars. Cela rendrait possible un voyage que le ministre aurait planifié à l’étranger, d’aucuns disaient au Brésil.

Le vrai concerné n’est pas celui qu’on pense

Dans l’émission de Scoop FM, qui avait originellement éclaté le scandale, on faisait état de la participation de deux ministres à cette opération supportés par « deux puissantes femmes » au Palais national. Personne,ni les ministres concernés ni les femmes qu’on faisait passer pour les pilotes de la transaction frauduleuse, n’entend se laisser prendre. À ce jour, l’identité des femmes en question n’est toujours pas connue.

Mais, s’il existe vraiment des femmes comme parties prenantes de ce « deal », il semble que le Palais fasse de son mieux pour que persiste le secret autour de leur tôle dans cette affaire. Par contre, Haïti- Observateur a appris que l’autre ministre concerné serait le titulaire du Plan et de la Coopération externe, Aviol Fleurant, qu’on dit être très proche de la présidence. Au fait, d’aucuns prétendent que ce serait plutôt lui que la malice populaire haïtienne désigne sous l’appellation « Nèg kit la » et non Roosevelt Bellevue.

Dans certains milieux d’affaires proches du Palais national, on affirme que la présidence n’est pas étrange à cette opération, et que Roosevelt Bellevue a été « tout simplement sacrifié », dans l’espoir d’apaiser la clameur publique. Des gens qui connaissent bien le dossier ont laissé entendre que, comparé à la commande qu’ont réalisée « les autres », ce qui signifierait Aviol Fleurant et les autres, Bellevue ne serait «coupable que d’une peccadille».

Pour ces mêmes sources, l’ex-ministre du Travail et des Affaires sociales se serait mis de la partie après voir appris avec quelle facilité « les autres» s’étaient embarqués dans cette opération qui allait leur rapporter plus d’un million.

On laisse croire que le Palais national a mis en branle sa stratégie afin d’éloigner de la présidence tout soupçon de cette affaire de kits scolaires. Toutefois, dit-on encore dans ces mêmes milieux, il sera difficile d’étouffer ce scandale, car trop de gens impliqués dans ce dossier seront « sacrifiés » pour protéger Jovenel Moïse et permettre de mener cette affaire avec lui et en son nom.

Aviol Fleurant est considéré « proche » de la présidence pour avoir réussi à s’insinuer dans les vues de Jovenel Moïse, suite aux contacts qu’il a su établir avec des compagnies chinoises, et qui sont entrées en pourparlers avec l’administration Moïse-Lafontant en vue de l’exécution et du financement d’une série de gros projets évalués à des milliards de dollars. On prétend que Fleurant serait à la base de l’implication des Chinois dans ces contrats et que l’absence de l’actuel ministre du Plan de l’administration compromettrait sérieusement le plan de développement du président Moïse. Autant dire, dans de telles conditions,Aviol Fleurant ne serait pas sur le point de se séparer de l’équipe au pouvoir.

Vu sous cet angle, le scandale auquel aurait trempé Aviol Fleurant ne parviendrait même pas à l’éclabousser. Car Nèg Bannann nan ne manquera pas de sortir l’artillerie lourde pour protéger son homme. Dans cet ordre d’idées, on fera le bouc émissaire de Roosevelt Bellevue.

Ceux qui accusent Moïse d’être au centre de ce dernier scandale attirent l’attention sur la commande de pétrole qui avait mis l’administration Moïse-Lafontant aux prises avec les importateurs de produits pétroliers. Il s’agit d’une affaire similaire, une commande de carburant qui avait été faite au nom de l’État, mais dont les bénéficiaires étaient le président, la première dame et le conseiller du président Wilson Laleau. Le scandale, qui avait éclaté autour de cette transaction, avait fini par s’étendre. Ni vu ni connu.

H.O.

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