L'EX PRESIDENT ARISTIDE N'Y ETAIT PAS ?
Le constat est scellé, l'ex président Aristide n'a pas
rendu un dernier hommage à son ancien premier ministre, son ancien dauphin. Et,
ceci est l'évangile des curieux. Le tout nouveau catéchisme de ses eternels détracteurs.
Voyons cela.
Ceux qui sont nés hier et ceux qui n'ont jamais
pratiqué les deux hommes, recourent a toutes sortes d'arguties pour s'attaquer
encore une fois a la personne d'Aristide du fait qu'il n'a pas été
pleurer devant le cercueil de Préval. Un dérangé mental à même osé parler de nonchalance
d'Aristide.
Ici il y a l'orgueil d’un père blessé face à l'ingratitude
d'un fils dévié qui se joue. Pour cerner ce cliché, il faut savoir ce qui
s'est passé le 30 Septembre 1991 et même après cette date. Les non-dits sont
tellement nombreux qu'on devrait en faire usage pour un livre volumineux. Les écervelés
mettront du temps pour comprendre aussi longtemps qu'un acteur neutre ne passe
pas à table.
Un jour, lorsqu'on aura crevé l'abcès et que la
nuit se découvre devant la lumière, l'on dira alors que l'ancien président
Aristide, toute considération enfantine et grotesque mise a part, avait raison
de n'avoir pas été parmi les gorilles au Champs-de-Mars le 11 mars 2017.
René Préval qui alimentait les enfants de la Fanmi se
Lavi en pains, avait vite gagné la sympathie du père Aristide. Devenus deux
bons amis, ils se lançaient côte à côte dans la bataille pour le changement
avant et après la dictature des Duvalier. Peu bavard, Préval était sous la soutane
de Titide l'intellectuel, le dénonciateur de l'impérialisme. Ils se réclamaient
de gauche et de surcroit anti macoutes. A la tète des manifs, ils
brulaient des pneus et dressaient des barricades. Titide, pieds nus, avec
Chavannes JB, les pères Jean Marie Vincent, Adrien, Smart et d'autres, affrontaient
le colonel Serge David dans le plateau Central qui procédait a l'arrestation de
temps en temps des paysans qui s'aventuraient sans chaussures dans la
ville de Hinche. René était la à a ses côtés. Ils devenaient inséparables
jusqu' à se faire appeler Frères siamois.
Devenu président, Aristide fait appel à Préval. Les
autres gros bonnets du secteur lavalas se fâchaient. Pourquoi Préval,
criaient-ils? Face à ce choix, la poule aux œufs d'or, Jean Do, déclarait un
matin sur les ondes de Radio Haïti: Serge Gilles ferait un bien meilleur
premier ministre par rapport à un
boulanger. Evans Paul, lui aussi, prenait la mouche. Pourquoi Préval?
Puis venait le coup du 30.
On a beau dénoncé le coup de Cédras avant sa perpétration.
Préval n'avait pas bougé. Et ce qui devait arriver, arriva. Plus de 3 milliers
de morts. Le sang a coulé. Aristide, menotté du poignet aux hanches, est
embarqué pour l'exil. De l'étranger étant, il s'est battu pour maintenir Préval
vivant. Car, les militaires décidaient de le tuer. Aristide ordonnait à Antoine
Izmery, son mécène, assassiné plus tard, de prendre soin des enfants de Préval
alors que ce dernier était à l'ambassade du Mexique.
De retour au pays, Père Aristide a fait choix de René Préval
comme candidat du secteur. Quand Titide lève le doigt le secteur embarque.
Ainsi, René Préval devenait président grâce à son leadership. René, n’ayant
aucun charisme, demeurait sous le costume d'Aristide.
Privatisation? Aristide a dit non. Préval a dit oui.
Depuis lors, la fin du rêve a débuté. Aristide
s'est fâché, Préval avance. La communauté internationale le soutient. Le phénomène
de deux camps prenait place. Puis le divorce est consommé.
Préval a le soutien du blanc. Les OP ont fait cause
commune avec Aristide. La panacée étant entre les mains des puissances régionales,
Préval n'en avait cure des manifestations anti-néolibérales.
Le blanc canonise Préval qui fait ses quatre volontés
et diabolise Aristide qui refuse de jouer au valet.
Préval a remis le pouvoir sous pression populaire via
des élections contestées en 2001 à Aristide. Mécontent, le blanc a monté une
opposition plurielle puis une guérilla qui ont eu raison du président
Aristide en 2004. De l'Afrique étant, Aristide assistait impuissant à l'assassinat
et à l'emprisonnement de ses partisans dont le père Gérard Jean Juste qui était
un militant de longue date dont les funérailles ont été méprisées par le président
Préval comme l'ex premier ministre de facto Gérard Latortue, le 5 décembre
2006, Préval ordonnait à la Minustah de réaliser un sorah à Cité Soleil. Lors
un père a perdu trois de ses filles.
Préval n’etait pas le diable. Il n'était pas un saint
non plus.
Il a joué avec la Unibank autour de plusieurs
millions qui devaient servir à la construction d'une route. Il a épousé la nièce
de l'ancien général Henry Namphy qui attentait à la vie d'Aristide a l'église
de St Jean Bosco. Il s'est entendu avec la France pour faciliter le retour de
l'ancien dictateur Jean Claude Duvalier pendant qu'il déclarait une année au paravant
qu'Aristide connaitra le sort de Fuggi Mori, ex président péruvien, s'il retourne
au pays. Préval a fait arrêter Gerin Alexandre. Actuel Radio Caraïbes, ex
militant lavalas. Aux Funérailles de Jean Dominique, il a donné l'accolade a
Gerin en lui faisant croire que c'est lui qui était derrière l'arrestation. Il
ordonné l'arrestation de Paul Denis, camarade lavalas, sur la route Sud. Pour réconcilier
avec lui, il lui a confié un poste de ministre. Puis il lui a dit que c'est
Aristide qui demandait son arrestation. Sous son premier mandat, un grand
militant anti-Duvaliériste est assassiné. Le Pasteur Antoine Leroy a Delmas. Plusieurs
de ses agents de sécurité rapprochés ont été limogés du Palais. Lui, il
est sorti blanc comme neige....Ah l'homme du blanc n’est jamais coupable. Allez
le demander a Jean Claude Duvalier, le boucher de Fort Dimanche.
Revenu au pouvoir, Préval a cassé le mouvement
populaire et réduit l'impact du Park Fanmi Lavalas sur l'échiquier politique.
Pour ce faire, il a composé avec les Gnbistes, méprisé les Op qui ont voté pour
lui en 2006. A cause de ce comportement, Aristide a parlé de trahison et
les Gnbistes ont crié: qui perd-gagne.
L'ex-président Aristide, n'ayant pas l'hypocrisie dans
sa cravate comme bien d'autres, n'a pas assisté aux funérailles du renégat. S'il
s'agissait d'une revanche, Aristide l'a prise sur René Préval, le déviationniste.
L'hétérodoxie politique est toujours couteuse.
N'était-ce le leadership d'Aristide, Préval serait
encore un boulanger au bas de la ville. Ainsi, traite-on un ingrat.
Préval ne remercie jamais ses bienfaiteurs. Madame
Duvivier Pierre-Louis, Jacques Édouard Alexis peuvent dire beaucoup sur le
cynisme de Ti René qui déclarait un jour à Pont-sonde devant toute la presse: « ti
mesye ye swa m domi m reve mwen pase nan bakalorea ».
Quant aux détracteurs, ressaisissez-vous. Car, l'histoire est toujours du côté des dignes et non du côté des vendus.
Guerby Dujour.
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