APPEL A UN DIALOGUE NATIONAL INCLUSIF
POUR UN ACCORD POLITIQUE DE SORTIE DURABLE DE LA CRISE
Port-au-Prince, le 16 juin 2016
Le Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens ,
Préoccupé par la gravité des conséquences de la crise politique et institutionnelle engendrée par les élections frauduleuses de l’année 2015 et par notre incapacité en tant que peuple à nous entendre pour construire les consensus nécessaires pour nous en sortir et instaurer une démocratie normale et qui fonctionne ;
Convaincu que l’Accord illégal et inconstitutionnel du 5 Février 2016 était voué à l’échec et ne pouvait en aucune façon constituer la solution à nos problèmes politiques et que ses signataires aussi bien que ceux qui les ont appuyé, savaient dès le début qu’il n’y aurait eu pas de président élu le 14 mai ni le 14 juin 2016 ;
Conscient du fait que cet accord est désormais caduc et ne peut plus servir de base politique et encore moins légale pour une quelconque entente ou un quelconque arrangement entre le chef de l’exécutif et les leaders d’un parlement issus d’élections marquées par des fraudes massives, en vue de garantir la prolongation de la présence du président provisoire à la tête de l’État, en excluant toutes les forces vives de la nation ;
Considérant que la Commission Indépendante d’Évaluation et de Vérification Électorale a rendu un verdict sans appel à propos des élections de 2015, a recommandé sans équivoque la reprise du processus et a de ce fait demandé implicitement l’annulation de l’ensemble des scrutins et pas seulement les élections présidentielles ;
Considérant qu’à partir de ce 14 Juin 2016, le pays est dans l’obligation de constater que le président provisoire et les parlementaires avec lesquels il avait orchestré la main mise sur le pouvoir en dehors toute légalité, ont lamentablement échoué dans leur tentative et que les haïtiennes et les haïtiens ne peuvent plus s’en remettre à leur bon vouloir pour garantir une sortie durable de la crise ;
Considérant que les conditions discutables du déroulement du vote des amendements à la constitution, les falsifications introduites avant leur publication, le défaut d’amendement de la version créole du texte, ont créé un imbroglio juridique qui nous oblige à nous en tenir aux règles contenues dans la constitution de 1987 pour trouver un mécanisme institutionnel indiscutable de désignation d’un nouveau président provisoire ;
Considérant qu’en l’absence de solution constitutionnelle, les autorités de fait ont laissé passer toutes les opportunités de chercher un consensus avec les forces vives du pays en vue de trouver ensemble une sortie durable de la crise politique ;
Lance à tous les secteurs organisés de la vie nationale un appel solennel pour les convier à :
• Transformer cette crise politique opportunité pour poser les bases d’une démocratie solide et en faire le point de départ de la construction d’une nouvelle Haïti ;
• Participer de bonne foi à un dialogue national inclusif en vue de conclure dans les meilleurs délais un ACCORD POLITIQUE pour sortir durablement de la crise politique et institutionnelle, en retrouvant autour de la table de négociation, tous les secteurs concernés : partis politiques, et groupes organisés de la société civile ;
• Initier rapidement le dialogue politique qui permettra de choisir un président provisoire dans l’esprit de la constitution de 1987 parmi les juges de la Cour de Cassation ;
• Travailler ensemble à la mise en place d’un gouvernement de transition dont la durée du mandat doit être fonction de l’agenda qui sera retenu pour permettre au pays de repartir sur de nouvelles bases. Ce gouvernement aura pour tâche principale l’organisation des élections générales et souveraines dans un délai raisonnable ;
• Élaborer d’un commun accord une feuille de route pour le gouvernement de transition et mettre en place un mécanisme citoyen pour veiller au respect de ses dispositions;
• Moderniser le mécanisme de votation par l’introduction des urnes électroniques brésiliennes avec trois objectifs précis :
a) Fiabiliser les opérations de vote en Haïti
b) Réduire le délai de proclamation des résultats des élections à 48h maximum.
c) Rapatrier les élections, acte souverain de tout pays indépendant, en ramenant le cout des opérations au niveau de la réalité économique du pays.
• Institutionnaliser la participation citoyenne comme moyen de réduire le coût de l’organisation des élections ;
La FUSION va travailler avec d’autres acteurs politiques pour rencontrer tous les secteurs sans exclusive en vue d’engager sans délai les discussions en vue de prendre les décisions appropriées sur les sujets susmentionnés.
Edmonde S. Beauzile
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