« Qui tombera demain ? » à temps normal, est une interrogation qui devrait donner le froid dans
le dos. Elle devrait interpeler la conscience citoyenne de tous ceux dont la
logique est encore en activité. Car, Chaque jour un nouveau nom s’ajoute à la
liste des victimes de l’insécurité grandissante dans le pays. A aucun moment de
notre histoire de peuple, ceux qui sèment le deuil au sein de nos familles
haïtiennes n’ont connu de répit. Aux yeux de tous, ils descendent avec complaisance
et lâcheté nos sœurs et frères. Ils les liquident comme si le fait de vivre
dans un pays comme Haïti ne suffit pas comme punition. Tout se passe en ayant
l’impression que toutes les forces vives de la nation sont complètement
anesthésiées. Aujourd’hui nous sommes tous face au risque d’être victime suivi
du phénomène de l’enquête se poursuit. L’impunité qui est selon notre
compréhension l’une des formes les plus accomplies de l’injustice devient une
règle exempte d’exception. Nous devenons une société où la valeur de la vie se
mesure tout simplement à la volonté de celui qui croit détenir la violence.
Combien de fois, nous avons déjà entendu dans des manifestations : justice et
réparation ? Combien d’encres qui sont déjà coulés pour révolter contre cette
situation intolérable ? Chaque haïtien qui tombe est une victime de trop, à la
une ou non dans les journaux. En Haïti, il faut absolument tout pour construire
une vie, mais rien pour la détruire. Le professeur Anil
Louis Juste, après tous ces efforts en tant qu’intellectuel aussi
bien qu’en tant que militant, a connu la mort au plein jour par des inconnus.
Parfois, il suffit une motocyclette et une arme pour détruire les fruits de
l’Effort de toute une vie. En listant les noms de ceux qui sont déjà tombés
sous les bals des inconnus, nous refusons de regarder l’avenir avec des yeux
rassurants. « Qui tombera demain ? » s’avère de jour en jour un questionnement dont la réponse est perdue
dans l’incertitude de notre avenir. Tout au moins, nous sommes convaincus que
celui qui descendra la prochaine victime ne tiendra pas compte de son teint
clair, sinon notre grand acteur et publiciste François Latour ne serait pas mort. Il n’aura pas non plus le temps de prendre en
considération sa brillante carrière intellectuelle, Jacques
Stephen Alexis devrait avoir une seconde vie pour nous aider à mieux
comprendre cet état de fait. Il ne manifestera aucun respect pour sa foi
religieuse, nous nous souvenons d’ailleurs de toutes les larmes qui ont été
versées aux funérailles du fameux pasteur Jean Moles
Lonvinsky Berthomieux. Enfin de compte, que vous
soyez empereur comme Jean Jacques Dessalines, riche comme Antoine Izméry, influent
comme Léopold Dominique, intellectuel
comme Jacques ROCHE, dynamique comme Guiteau
Toussaint ou anonyme comme un simple CITOYEN , vous êtes très loin d’être à l’abri de ce fléau qui consume chaque
cellule du tissu de notre société. Personne n’est épargné pour son mutisme
voire pour son indifférence. Il n’existe qu’un seul critère pour être parmi
ceux qui sont à la file indienne au couloir de la mort :
« être en Haïti ».
Ceux qui tombaient hier comme Massillon
Coicou aussi bien que ceux qui tombent aujourd’hui comme Stephane
Bruno ne peuvent en aucune manière ceux qui tomberont
demain. Intelligent que vous soyez, nous vous invitons à deviner la réponse à
notre question de départ : « Qui tombera demain ? »
Roosevelt DUCTAN Av.
Maitre en Population et Développement
Gouvernance des Politiques Publiques/
50937712374/ductan2007@yahoo.fr
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