mercredi 31 mai 2017

Les bonnes intentions?

Par Michelle Mevs

De la critique:
J.M. Basquiat
Oui @MiejoRacster, personne n'est parfait, on le sait. Aussi, il n'est pas question de critiquer sans raison nos dirigeants ou nos politiques comme vous semblez le suggérer . Mais, il est plutôt question de regarder la réalité en face, de se faire une opinion rationnelle, d'attirer l'attention de nos dirigeants politiques sur différents points d´intérêt. Et, je ne suis pas la seule à demander aux dirigeants de se mettre en rupture des erreurs passées

La politique n'est pas un jeu de saints.
Comme disait un vieux sage de nos mornes: ¨Tout moun gen yon grain zanno kay ofev". Ceci vient à propos en référence au citoyen haïtien courant mais décrit également le lieu où se trouve le dirigeant- politicien Haïtien. Un constat s'impose: la politique n'est pas un jeu de saints.

Le “pouvoir” corrompt malgré les bonnes intentions initiales.
L'intervention de nos dirigeants, ces dernières année, a eu des conséquences d'appauvrissement notoires de la population, du pays. Ce qui est non seulement dû à la complexité de la politique mais également à cause de pleins de facteurs internes-externes. Quand on étudie l'histoire contemporaine d'Haïti on observe que le pouvoir corrompt malgré les bonnes “vieilles” intentions initiales exprimées par les candidats. Mais encore, le pouvoir pourrait corrompre absolument et vouloir se prolonger dans l'avenir; rappelez- vous du passage hégémonique Préval-Aristide-Privert et plus récemment Martelly-Jomo.

Pour illustrer l'idée de manière non exhaustive, voyez:
Duvalier a voulu valoriser les classes méprisées, celles des noirs dé-valorisés par le système raciste et apartheid local et international d´alors. Il a combattu dans un contexte mondial de valeurs racistes post-colonialistes. A l'époque, les dictatures étaient un mode de gouvernement installés par les USA et protégés par les plus puissants agissant contre les dangers -mortels -selon eux- du diable communiste A noter également que le respect de la démocratie propulsée aujourd'hui par les Etats-
Unis n'avait pas encore atteint l´impact idéologique mondial…En prenant le Control politique, il a cherché un modèle économique partisan.

Aristide de la théologie de libération aurait voulu davantage de répartition sociale “Tout moun se moun”, et eut à faire face au blocage américain mais aussi á l'opposition locale. il s'en est donné les moyens, dans un délire de partage-forcé, dans des invectives créant une atmosphère d'insécurité généralisée inspirée de la période pré-révolutionnaire de 1803. On pourrait se demander en toute bonne conscience, si Aristide n'avait pas au commencement de son régime une vision valable comme Duvalier avait eu la sienne?

Martelly le populaire a voulu survoler les étapes conduisant au progrès économique. Il s'est lancé allègrement sur les rails de la -globalisation des marchés- inspiré par le P.M. Lamothe et les puissants amis d'Haiti. Il n'a pas pensé à monter une structure de base en faveur des intérêts du pays mais a provoqué une fascination fanatique-polémiste-musicale à son bénéfice personnel. Il n'a pas oeuvré sur la réalité mais dans le divertissement et fidèle à sa logique anti-média personnelle. Laissant d'une part à son P.M. la gestion et la main-mise des fonds Pétrocaribe et tous autres moyens, les décisions d'imposition de taxes... d'autre-part à ses amis personnels et proches les postes au gouvernements particulièrement le quadrillage départemental utile aux prochaines élections PHTK au pays. Par dessus tout, il n'aurait jamais omis de préserver sa part d'intérêts financiers ou gains familiaux.

Jovenel Moise Jomo, l'héritier de Martelly et PHTK se noie actuellement dans les masses de problèmes. Sans supports réels, sans partisans personnels, faisant face à toute une pléiade d´hommes des plus anciens locaux aux jeunes diasporas ils ambitionnent le poste présidentiel. Haïti se retrouve sans ressources financières et jomo porte sur sa “tête Kalé” mais c'est la population en réalité qui subi la misère issue des dettes accumulées par les pillages institutionnalisés en amont. La méfiance généralisée de la population s'exprime partout. Or, l'élu mais surtout l'héritier d'un régime particulier se déclare ardemment digne de la tâche." …Bonnes intentions, n´est-ce pas?

Un confrère, un combattant, un patriote, un humaniste est parti !

Dr Turneb Delpé

LE DECES DE TURNEB DELPE

Nous saluons le départ du Dr. Turneb Delpé, l’un de ceux qui a toujours tendu un miroir de vérité à la société haïtienne tout en lui indiquant la meilleure voie à emprunter pour un changement qualitatif durable. Il s’agit de ce passage obligé qui doit orienter les débats vers une réelle transformation des conditions matérielles d’existence du peuple haïtien. La « Conférence nationale », puisqu’il faut l’appeler par son nom, semble soulever la torpeur chez nombre de dirigeants traditionnels. Nous ne comprenons pas pourquoi un tel exercice démocratique de mise en commun des idées et des énergies soulève tant d’inquiétudes et de méfiance chez ceux qui se disent démocrates et qui prétendent vouloir faire bouger les lignes. Heureusement que ce dialogue qu’il appelle de tous ses vœux depuis un certains temps pour un changement de paradigme trouve encore l’accord et l’écho favorables des formations politiques et sociales avec lesquelles il a collaboré.

Jeunes résidents du « bas-peu-de-chose », nous nous fréquentions de loin avec toujours ce sentiment d’appartenance et de solidarité de quartier qui se manifestait chaque fois que l’occasion se présentait. Nous nous sommes retrouvés sur la cour de la faculté de médecine et de pharmacie de Port-au-Prince  à la rue Oswald Durand où il avait déjà acquis une conscience sociale bien aiguisée, une certaine connaissance du milieu, un engagement politique assumé, mais contraint à une certaine clandestinité car nous étions encore sous le joug du régime dictatorial des Duvalier. Il ne ratait pas une occasion pour tenter de recruter d’autres  étudiants qu’il pensait avoir la même vision de société et la même orientation politique que lui. Nous avons vraiment commencé à nous pratiquer politiquement au lendemain du 7 février 1986, au départ de Jean-Claude Duvalier, où l’essentiel du combat consistait désormais à empêcher la résurgence du duvaliérisme sans Duvalier et à faire avancer l’agenda d’implantation de la Démocratie de manière durable au pays. S’il a vu un certain repli et une sorte de mutation de l’obscurantisme duvalieriste, il n’a malheureusement pas vu l’implantation d’une réelle démocratie ni le développement équilibré et moderne de la société  dont il rêvait.

Combattant politique honnête et courageux, Turneb Delpé, du temps de sa jeunesse militante en 1985, s’est retrouvé au sein du PPLN aux côtés du Dr Lyonel Laîné et d’autres dans un mouvement anti duvaliériste de libération qui lui a valu de connaitre la prison des Duvalier. Il a ensuite repris le flambeau du PPLN et continué son combat avec le PNDPH, deux partis politiques où il a donné, de manière désintéressée, avec patriotisme et humanisme, sa participation active pour le triomphe de leurs idéaux au service de la nation.

C’est aussi dans ce parcours remarquable de citoyen concerné et engagé qu’on le retrouva en 1990 au Sénat de la République comme l’un des représentants du FNCD à la 45eme législature. Il s’est battu comme il pouvait en cette période euphorique post-dictatoriale pour apporter les correctifs nécessaires à ce large mouvement social qui avait émergé et qui commençait déjà à dériver…Face à l’incompréhension, au manque de vision et à l’appétit de pouvoir des uns et des autres qui se croyaient doter d’une mission sacro-sainte et qui ne se devaient de respecter aucune règle, même minimale, d’organisation et de pratique politiques, il dû battre en retraite pour rebondir plus tard…

Cet infatigable combattant de la Démocratie, ce patriote déterminé, dans son port fier et altier, cultivait aussi une certaine élégance qui rassurait ses amis et partisans et désarçonnait ses adversaires…Dans son langage haché et ferme, homme de conviction et de principe, il a combattu le coup d’Etat militaire de  1991 en exigeant des négociations pour le retour à l’ordre constitutionnel. Depuis, il ne ratait jamais une occasion de faire le plaidoyer et la promotion de ce large, franc et patriotique dialogue qu’il estime être la voie royale pour la réconciliation nationale et une véritable sortie de cette crise de transition qui traîne en longueur.

Sans toujours partager la même lecture de la dynamique sociale haïtienne, ni les mêmes repères idéologiques, nous nous sommes pourtant retrouvés dans des valeurs démocratiques minimales au sein de la plupart des tentatives de fédération, de regroupement des forces et initiatives politiques, populaires et progressistes à la recherche d’unité et d’un projet commun pour faire avancer la lutte pour le respect des libertés publiques et l’avènement de plus de justice sociale. Cela passait aussi par le « Comité de liaison des forces démocratiques », le « Groupe 57 », le « Front national de concertation » (FNC), le « Front national pour le changement et la démocratie » (FNCD) et j’en passe. Au sein du FNCD, du lieu de sa formation et fort de sa compréhension du moment politique, il a participé à l’accession au pouvoir du « Secteur démocratique » en Haïti ; un mouvement sociopolitique qui, dans son essence, charriait beaucoup d’espoir et qui, dans les faits, a connu tant de déboires, de revers et de déconvenues…

Aujourd’hui, comme nous, membre du « Mouvement Patriotique Populaire Dessalinien »  (MOPOD), il n’a jamais marchandé son concours ni ses efforts pour faire avancer la lutte vers ses objectifs primordiaux. Nous pensons être encore au beau milieu de la bourrasque. Nous croyons qu’il reste encore beaucoup à faire à la lumière de ce que nous partageons comme idéal avec ce grand patriote qu’a été et qu’est encore Turneb Delpé même après sa mort. Le corps part, se transforme mais les idées demeurent. Nous ne pouvons que saluer humblement la sortie de scène de cet homme qui a dédié sa vie au service public, sans rémunération aucune, au prix de nombreux sacrifices, afin d’ouvrir de meilleures perspectives au peuple haïtien.

Nous présentons nos sincères condoléances à sa femme, à son fils et à toute la famille. Nous partageons aussi ce deuil avec ses amis, ses proches collaborateurs, les militants du PNDPH et du MOPOD, avec tous ceux et celles que cette perte prématurée afflige. Nous leur souhaitons du courage, comme il nous en faut aussi à nous, pour traverser cette nouvelle épreuve. Nous nous découvrons respectueusement devant la dépouille ce citoyen à la simplicité légendaire pour souhaiter à notre cher confrère, notre camarade de combat, ce loyal collaborateur, ce patriote intègre, à notre ami « Pépé », une tranquille et inéluctable métamorphose par laquelle nous passerons tous. Que tu saches aussi, comme tu l’aurais toi-même souhaité, qu’au delà des clivages idéologiques souvent dus à des malentendus, à des concepts mal assimilés et à de l’intolérance mal placée, en conservant les valeurs républicaines et notre sensibilité sociale affirmée, nous poursuivons le combat pour le Changement et la Démocratie. Cette démarche patriotique aspire à un développement intégral et intégré de notre chère Haïti. La quête du projet national continue. Tu as bien travaillé. Repose en paix.

Port-au-Prince, le 31 mai 2017
Dr Dunois Erick Cantave

KONAKOM: Le parti politique moderne pour le renouveau d'Haiti http://mopod.org.ht/

mardi 30 mai 2017

Prêt de la Unibank à Michel Martelly ? L’escalade des réponses augmente les soupçons d’activités illicites et de blanchiment





9 millions de dollars pour la nouvelle maison de plage de Michel Martelly – Alors qu’il était en faillite en 2010


Au cours de sa participation à  l’émission Le Point sur Radio Télé Métropole,) le Président Martelly a avoué que la construction de luxueuse villa à Montrouis a été rendue possible grâce à un prêt contracté à la UNIBANK.

Le Président a surenchéri en demandant aux personnes désireuses d’avoir plus d’informations de se renseigner auprès de la UNIBANK.

En ce sens, l’avocat Newton Louis St Juste a sommé Carl Braun, Président du Conseil d’Administration de la UNIBANK de faire dans un délai de 3 jours la déclaration de soupçon exigée par les articles 3.1.1 à 3.1.7 de la loi du 3 décembre 2001 sur le blanchiment des avoirs provenant du trafic illicite de la drogue et d’autres infractions graves relativement au susdit prêt, et de lui communiquer  dans le même délai, la copie de l’avis de réception ainsi qu’ au Parquet de Port-au-Prince et à la presse.

A l’expiration du délai le 25 janvier 2016, s’érigeant en avocat de Martelly, la UNIBANK via le Cabinet Serge Henri Vieux, a riposté par exploit d’huissier.

Dans cet exploit nous lisons :

Que, par la présente, la UNIBANK entend protester et, comme de fait, PROTESTE ENERGIQUEMENT, DE LA FACON LA PLUS FORMELLE ET LA PLUS CATEGORIQUE QUI SOIT, tant dans la forme que dans le fond, contre l’exploit en date du vingt-deux (22) janvier 20016, ministère de l’huissier, Bernard ELMA, du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, contenant une sommation, infondée en fait et en Droit.

Que, la UNIBANK S.A. en tant qu’institution financière, régulée par la Banque de la République d’Haïti (BRH), est respectueuse de toutes les lois et normes régissant l’activité bancaire et, en particulier, les lois relatives à la lutte contre le blanchiment d’argent.

Que, les informations sollicitées dans l’exploit susmentionné, sont de nature confidentielle et relèvent du secret professionnel, lequel est protégé et garanti par la loi du quatorze mai (14) 2012, portant sur les Banques et autres Institutions Financières.

Que, le secret professionnel ne peut être levé que dans des cas spécifiques, clairement déterminés par la loi, et non visés dans l’exploit en date du vingt-deux (22) janvier 2016.

Qu’en conséquence, la Unibank. S.A. n’entend nullement obtempérer à ladite sommation.Que, par ailleurs, la Unibank S.A. proteste contre la large diffusion de cette sommation, infondée en fait et en Droit, sur les réseaux sociaux, diffusion faite dans une volonté manifeste de nuire et de porter atteinte à l’image et à la réputation de la Banque , institution apolitique, desservant, sans exclusive, ni discrimination plus d’un million de clients, urbains et ruraux, nationaux et internationaux, en Haïti dans la diaspora, de tous les horizons socio-économiques et politiques.

Que, la Unibank S.A. prend acte de la publicité, gratuite et intempestive, faite autour de cet exploit, en date du vingt-deux (22) janvier 2016, et se réserve le droit d’intenter toute action généralement quelconque, en vue de la préservation de ses droits, de la défense de ses intérêts et de la protection de son image de marque.

Il est à remarquer que la UNIBANK n’a apporté aucune explication à la population en général et à ses clients en particulier sur les déclarations du Président Martelly faisant peser sur elle de graves présomptions de blanchiment d’argent provenant de la corruption, du détournement des publics et autres infractions.

Interrogé sur l'attitude de la UNIBANK dans ce dossier combien délicat pour une institution financière, un juriste qui veut rester dans l'anonymat pour raison de sécurité a souligné que la UNIBANK s'enfonce et enfonce Michel Martelly en laissant planer le doute sur ce qui peut s'apparenter à une combine assimilable à une grande association de malfaiteurs qui serait spécialisée dans les crimes financiers.

NSJ

Tout Haïti

lundi 29 mai 2017

La revalorisation du salaire minimum: une revendication légitime

   Edmonde SUPPLICE BEAUZILE
Présidente du Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens
Pour une approche plus apaisée des rapports sociaux

Par Edmonde SUPPLICE BEAUZILE

Depuis quelques semaines les revendications sociales de divers secteurs de la vie nationale rappellent tant aux pouvoirs publics qu’aux patrons haïtiens que la situation économique et financière de leurs salariés est extrêmement difficile. Qu’ils soient enseignants, personnels hospitaliers ou ouvrières dans le secteur textile et de la sous-traitance, tous ont droit à notre compréhension et à notre soutien indéfectible, car leurs demandes sont légitimes. Ces conflits sociaux sont une occasion de montrer que nous avons un problème sérieux dans la manière dont les rapports sociaux entre employeurs publics ou privés et employés s’articulent dans notre pays. Si nous ne revisitons pas notre mode de faire dans ce domaine nous allons avoir beaucoup de mal à attirer les investissements étrangers. Il faut un véritable changement d’attitude de la part des partenaires sociaux. En effet qui voudra venir investir des millions de dollars dans notre pays s’il sait qu’il aura à faire face en permanence à des mouvements sociaux perturbateurs ? Par ailleurs comment peut-on croire que des êtres humains normalement constitués puissent accepter indéfiniment sans broncher de se faire exploiter pour un salaire de misère ne leur permettant même pas de faire vivre leur famille ? Ce n’est pas une fatalité que leurs relations se traduisent systématiquement par des confrontations violentes. 

Les ouvriers de la sous-traitance réclament un salaire minimum à huit cents (HTG800,00) gourdes par journée de huit (8) heures. Avant toute négociation sérieuse, nombreux sont ceux qui même au sommet de l’état prennent fait et cause pour le patronat et proclament qu’ils exagèrent et qu’ils en demandent trop. Quand on sait que le patronat refuse souvent d’entendre parler d’augmentation de salaire, il est normal que les salariés en demandent un peu plus pour espérer obtenir quelque chose d’acceptable. Ils auraient pu demander mille gourdes (HTG1.000,00) ou même plus. Pourquoi doit-on toujours parler de salaire minimum pour les ouvriers de façon indiscriminée. Est-ce qu’un ouvrier du textile, des industries d’assemblage ou autres doit attendre uniquement la revalorisation du salaire minimum pour obtenir une augmentation. Son ancienneté, son expérience, ses apprentissages n’ont-ils aucune valeur pour les employeurs ? Quand est-ce qu’un ouvrier qui s’éreinte dans ces entreprises pourra-t-il espérer voir un minimum de progrès dans ses conditions d’existence, faire l’acquisition d’une résidence décente, s’acheter un véhicule, une moto, payer l’université pour ses enfants, espérer une retraite paisible, etc.?

J’ai toujours eu du mal à accepter que depuis près de cinquante (50) ans, l’avantage comparatif du travailleur haïtien soit réduit à son acceptation des salaires les plus bas de l’hémisphère américain ni que l’argument majeur pour faire accepter leur condition à nos ouvriers est de les menacer en leur disant que s’ils ne l’acceptent pas, les commandes iront au Sri Lanka ou au Bengladesh. Cette compétition à la baisse entre les damnés de la terre, arbitrée par les multinationales du textile, de la confection est tout simplement inacceptable. Le but étant de faire du chantage aux pauvres pour savoir qui acceptera le plus docilement de se faire le plus exploité pour des salaires de misère. Ces pratiques d’esclavage moderne sont intolérables et doivent être dénoncées. En plein 21ème siècle, le pays précurseur de l’abolition de l’esclavage ne peut pas continuer à tirer argument de la docilité de sa main d’œuvre non syndiquée et encore moins du fait que nos compatriotes sont tellement misérables qu’ils accepteront de travailler dix heures ou douze heures par jour pour une bouchée de pain. L’allusion à l’esclavage moderne n’est pas exagérée. Les propriétaires d’esclaves investissaient dans l’entretien de ceux-ci, question de s’assurer qu’ils sont en bonne forme pour travailler de longues heures dans les plantations sans recevoir de salaire. Aujourd’hui, les salaires ridiculement faibles que nos démunis sont obligés d’accepter volontairement servent à peine à les nourrir et à les entretenir pour qu’ils puissent continuer à produire.

En tant que mère de famille j’aimerais demander à nos patrons, à nos experts en management d’entreprise, à nos détenteurs de MBA (Master en Business Administration) ou de doctorat en économie de me dire comment un père de famille ou une mère célibataire avec quatre ou cinq enfants peut arriver à survivre avec un budget de deux cents ou trois cents gourdes par jour de travail, quand on sait qu’il ou elle doit payer un loyer dans un quartier pourri, payer l’écolage de ses enfants, acheter des livres, les nourrir disons deux fois ou une fois par jour, les habiller, payer des frais de transport aller-retour pour quatre personnes, faire face aux imprévus et aux maladies etc. Je suis certaine qu’aucun de nos “savé” ne peut y parvenir. Et pourtant ils sont des milliers à être confrontés tous les jours à cette équation insoluble, obligés qu’ils sont de tirer le diable par la queue pour affronter la faim, la peur du lendemain, le regard de leurs enfants auxquels ils ne peuvent rien offrir….

La solution réside dans le dialogue social. Haïti n’est pas le Japon où les salariés quand ils veulent faire passer une revendication se contente de mettre un brassard jaune pour signifier leur insatisfaction à leurs patrons. Ces derniers comprennent immédiatement le message et ouvre automatiquement des négociations. Si les discussions trainent, les salariés tout en restant à leurs postes de travail changent la couleur de leur brassard et le message passe. Un compromis est trouvé à la satisfaction de tous sans qu’une seule journée de travail ne soit perdue ni pour les salariés, ni pour l’employeur. Haïti n’est pas le Japon et les haïtiens ne sont pas des japonais. Ce n’est pas demain la veille que l’on verra de tels comportements chez nous. Cependant, dans la nouvelle Haïti que nous appelons de nos vœux, les patrons et les salariés doivent apprendre à se parler, à négocier, à chercher des solutions ensemble avec la volonté d’aboutir à un résultat gagnant/gagnant. La vraie réussite dans un dialogue social, ce n’est pas de savoir qui a gagné ou qui a cédé, mais plutôt de se dire après une bonne négociation que l’on est parvenu à une entente intelligente dans l’intérêt collectif et individuel.

Il n’est pas acceptable que l’institution chargée de proposer les ajustements du salaire minimum ne soit même pas opérationnelle et qu’il ait fallu attendre que la production s’arrête, que les ouvriers soient dans la rue pour qu’on s’en rende compte et qu’on fasse les démarches pour la ressusciter. C’est la preuve du peu de cas que les pouvoirs politiques font de la situation de nos ouvriers. Il n’est pas acceptable non plus que les engagements pris à l’occasion des négociations sociales ne soient pas respectés et que les salariés soient obligés de gagner les rues pour se faire entendre. Une autre gouvernance sociale plus responsable doit être instaurée entre les acteurs sociaux.

La réponse aux revendications des salariés ne saurait être uniquement les révocations punitives, la saisie des téléphones de ceux qui osent filmer la répression et les brutalités policières gratuites contre des haïtiennes et des haïtiens qui ont pour seul tort d’être des pauvres et d’oser contester l’exploitation de leur courage pour des salaires de misère. Les salariés de leur côté doivent comprendre que leur comportement, leur manière de revendiquer leurs droits légitimes, ne doivent pas envoyer une image qui fasse fuir les investisseurs. Patrons et employés doivent comprendre que si leurs intérêts sont parfois antagoniques, ils sont à bord du même bateau et qu’ils ont besoin l’un de l’autre.  

La question de la fixation des salaires est toujours un problème complexe. Tout le monde sait aujourd’hui qu’il n’y a pas que le montant nominal du salaire minimum qui importe, c’est l’augmentation du pouvoir d’achat et l’amélioration de la qualité de vie qui sont déterminantes. Si on augmente les salaires et que dans le même temps la monnaie se déprécie tous les jours, si la faiblesse de la production nationale nous oblige à dépendre des importations pour les produits de première nécessité, il est évident que l’inflation va rogner le pouvoir d’achat en permanence et obligera les salariés à être perpétuellement en mode revendication.

La FUSION appuie fermement les justes revendications des divers groupes sociaux qui se mobilisent ces jours-ci et particulièrement ceux qui revendiquent la revalorisation du salaire minimum. Si l’on n’y prend point garde, tout ceci peut déboucher sur une déstabilisation politique aux conséquences imprévisibles. Il est possible cependant, de transformer ces luttes sociales en opportunité pour apporter un changement qualitatif dans les relations entre les partenaires sociaux et révolutionner le dialogue social en Haïti. La réponse à cette question devrait figurer dans le pacte de gouvernabilité dont la FUSION souhaite l’adoption. Le projet national commun pour le pays devrait inclure cette nouvelle approche pour une gouvernance sociale apaisée, passage obligé pour offrir un environnement attractif pour les investissements créateurs d’emplois durables et bien rémunérés.

Port-au-Prince, le 28 mai 2017

samedi 27 mai 2017

Mes Souvenirs de la journée du Mardi 27 Mai 1980.


- Mariage Présidentiel (Première Partie)
- Récit de mes 24 heures précédant le mariage.
A Jean Claude.
---------------------------------------------

Ce jour là je me suis réveillée très tôt et je découvrais avec amusement que mes fils Alix 6 ans et Sacha 4 ans avaient squatté mon lit au cours de la nuit. J'ouvris les rideaux de ma chambre et à travers la baie vitrée qui donnait sur le balcon dominant la piscine, je regardais une dernière fois mon petit jardin où j'ai eu tellement de plaisir à planter des rosiers, des hibiscus, bougainvilliers et autres. Les orchidées accrochées au manguier étaient toutes en fleurs et je réalisai que c'était ma dernière journée dans cette maison sise à Pèlerin qui m'avait été offerte par mes parents et à laquelle j'étais très attachée. J'y vivais avec mes deux enfants. Joan, ma soeur, ma complice des bons et mauvais jours, avait emménagé chez nous 3 mois auparavant à son retour des USA ou elle avait fait ses études universitaires.

Il pleuvait des cordes et j'ai pensé à ce vieux dicton: "Mariage pluvieux, Mariage heureux." Les enfants chahutaient sur mon lit car pour eux c'était jour de fête. Ils étaient dispensé d'école car je voulais les avoir avec moi toute la journée jusqu'à mon départ de la maison. Mes parents habitaient à Morne Rigaud de l'autre côté de la colline, à vol d'oiseau de chez moi et ma mère Aurore avait prévu d'organiser une petite réception chez elle rien que pour les enfants et leurs nombreux cousins pour leur faire participer à la fête et regarder en même temps la retransmission en direct de la cérémonie du mariage sur la chaîne de la TNH (Télévision Nationale d'Haiti).  

     JCD et sa Mère Mme Simone O. Duvalier descendant le
grand escalier du Palais National pour se rendre à la Cathédrale
 La météo avait prévue une journée pluvieuse et je me faisais du souci car la réception devait se tenir au Ranch de Jean Claude à La Croix-des-Bouquets. Mes futures belles-sœurs, Marie Denise et Simone, en charge de l'organisation du mariage, avaient prévu des tentes dans les jardins du Ranch. Alors, pluie ou pas, les trois mille invités seraient à l'abri.

La veille, avec Jean Claude et ses sœurs, on a visité la Cathédrale de Port-au-Prince ou s'activaient le décorateur, les fleuristes et les membres du Protocole en charge de recevoir et d'asseoir les nombreux invités dont le Clergé, le Corps diplomatique, les dignitaires étrangers, les membres du Gouvernement, les différents Corps Constitués de l'Etat, les amis et les membres de nos deux familles. Tout se déroulait normalement et j'ai pris mon temps pour admirer le merveilleux travail des fleuristes.

  Arrivée à la Cathédrale de Port-au-Prince au bras
du parrain de noces, l'Ambassadeur Edner Brutus
27 Mai 1980
Un abri en forme de tente a été installé sur le parvis de la Cathédrale. Un long tapis rouge partait du parvis jusqu'à l'autel. Des grands bouquets d'orchidées, de fleurs blanches et de feuillages, ornés de noeuds décorent les extrémités des bancs auxquels plusieurs centaines de fauteuils ont été rajoutées pour asseoir les nombreux invités attendus. Les bords d'allée décorés de pieds en fer et de bouquets de fleurs, toutes les colonnes de la Cathédrale étaient également décorées de fleurs ainsi que l'autel. L'éclairage de la Cathédrale avait été entièrement refaite pour l'occasion pour le grand bonheur de mon cousin, l'Archevêque François Wolf Ligonde qui devait officier la cérémonie entouré des autres Évêques de l'Eglise Catholique.

Jean Claude était très soucieux des moindres détails. Rien ne lui échappait. Il s'est inquiété auprès du Chef du Protocole, l'Ambassadeur Fritz Massillon, qui nous avait préparé un plan du sitting des invités à la cérémonie religieuse, des places qu'occuperaient certaines personnalités politiques étrangères et haïtiennes. Histoire de ne pas heurter les sensibilités. Il fallait que cela soit parfait et le pauvre Massillon ne savait plus où donner de la tête, tiraillé entre Jean Claude d'un côté et ses sœurs de l'autre. De mon côté, j'intervenais très peu car je n'étais pas encore bien imbue de tout ce qui attrait au Protocole mais surtout je voulais vivre mes dernières heures de future mariée sereinement sans les prises de tête avec le Protocole qui était très strict et bien rodé. Il me faut préciser que Marie-Denise et Simone avaient fait un boulot extraordinaire dans l'organisation et la décoration de la Cathédrale. J'étais ravie de la décoration florale qui était parfaite à mes yeux.

Mes parents, Aurore et Ernest Bennett
Cathédrale de Port-au-Prince
27 Mai 1980
Après les petits problèmes de Protocole vite résolus, Jean Claude passa un long moment avec le Directeur et les techniciens de la TNH sur les réglages de lumière et pour être sûr que la retransmission en direct se ferait sans incidents. Il y tenait beaucoup car il désirait que la population participe à la cérémonie et aux festivités du mariage. JCD avait fait installé des télévisions sur toutes les places publiques de la Capitale, de Petion-Ville et des grandes villes de province. Des fêtes étaient organisées dans tous les quartiers populaires de la Capitale. De Cité Simone en passant par le Bel-Air, de Carrefour au Stade Sylvio Cator. Les Maires des villes de province étaient en charge des festivités pour leurs communes respectives.

Après avoir passé deux bonnes heures à la Cathédrale, on se rendit au Ranch pour dîner et voir les derniers préparatifs. Des dizaines de tentes toutes décorées de fleurs blanches étaient installées dans les vastes jardins du Ranch. De jolies nappes blanches posées sur les tables décorées de beaux bouquets de fleurs blanches et de candélabres en argent. Les services de table, les couverts et les serviettes portaient nos initiales MBD & JCD. Délicate attention de mes belles-sœurs qui ont pensé à tout dans les moindres détails. La table principale qui était immense et décorée d'une magnifique nappe blanche brodée de fils argent, devait uniquement accueillir nos deux familles, le parrain de noces, l'Ambassadeur Edner Brutus accompagné de son épouse et l'Archevêque Ligondé.

On se quitta tard dans la soirée. La journée avait été longue pour tous. Épuisée, je ne pensais qu'à dormir et comme toutes les futures mariées, je commençais à stresser en pensant au jour J. J'en fis part à Jean Claude quand il appela pour me souhaiter une bonne nuit. J'avais besoin d'être rassurée et Il a su trouver les mots pour me conforter.

Monseigneur Wolf Ligondé, Archevêque
de Port-au-Prince Cathedrale de Port-au-Prince
27 Mai 1980
A 14 h un Officier du Palais National se présenta à la maison et demanda à me voir personnellement, porteur d'un message du Président. Quelle ne fut ma surprise de recevoir un paquet enrubanné d'une grande maison de joaillerie française. De retour dans ma chambre ou je me maquillais, j'ouvris la petit écrin pour découvrir une magnifique paire de boutons d'oreilles en diamants. Jean Claude adorait me faire des surprises mais je ne m'y attendais vraiment pas à celle-là seulement à quelques heures de notre mariage. C'était le seul bijou que je portai ce jour là et l'alliance qu'il me passa au doigt plus tard à là Cathédrale.

Coiffée par un spécialiste de coiffures de mariage de la Maison Carita de Paris, cadeau offert par mes belles-sœurs, la coiffure en elle même était juste un chignon fait avec mes longs cheveux et une importante coiffe en forme de diadème faite entièrement de fleurs de muguets en soie préparée par la chapelière des ateliers de la maison Givenchy était posée autour du chignon.

Avec l'aide de Joan et d'une Première Main envoyée par le couturier Hubert de Givenchy, je me glissais ma robe en organza brodée de fleurs de muguets et descendis l'escalier vers le salon ou m'attendait mes parents, Chantal et son époux Samir Mourra, Ti Nes et sa femme Mary, Frantz et sa femme Geneviève, Rudy et sa femme Sabrina, et les deux célibataires de la famille, Joan et Ronald. Ils étaient tous tres beaux et élégants. Le Protocole avait bien précisé sur les cartons d'invitation: Smoking pour les hommes et robes longues pour les dames.

Je fis une séance de photos dans le salon avec les enfants et les membres de ma famille. Il était 16h30, la pluie s'était arrêté et Il faisait beau à nouveau.

Michèle Bennett Duvalier
Paris, France
Le 27 Mai 1980




Livret du Mariage
27 Mai 1980

Le fonds PetroCaribe est vidé, personne n’est responsable !



Le fonds PetroCaribe est vidé. Comme par enchantement. En un temps record. Ses gestionnaires ne sont pas responsables. Pourtant, les enquêtes menées par la commission parlementaire montrent déjà qu’il y a eu malversations et autres actes de corruption graves. L’État serait habité par une mafia puissante. C’est la conclusion de Youri Latortue. Des firmes de construction internationales ont pratiquement tout ramassé. Elles ont travaillé sans supervision et dans l’ombre des collabos, en dehors de toute norme.

Mauvaises gouvernances, corruption, voici les grands maux d’Haïti, résumés à travers la gestion des fonds PetroCaribe. Des firmes et pseudo firmes ont été engagées, ne serait-ce qu’en se référant aux dernières déclarations de Clément Bélizaire au Parlement. Elles ont ramassé « 1 milliard, sur le milliard 600 millions engagé dans les 380 projets financés avec les fonds PetroCaribe ». Une preuve de plus que la lutte contre la corruption n’a jamais figuré parmi les priorités des gens d’ici. Et des institutions comme l’ULCC et l’UCREF ne sont qu’une addition inutile de bureaucrates qui viennent occulter ces malversations, offrant une quiétude bien indécente aux malfaiteurs de tout bord.

Sénateur Youri Latortue
Pourtant, ils auraient pu indéfiniment bénéficier de la gratitude du peuple haïtien. Pour seulement un rapport. Voire même une enquête inaboutie. Mais, rien n’a été fait. Aujourd’hui la nation éprouve bien de difficultés à comprendre. Son mal empire. Et personne n’est responsable, alors que des millions et des centaines de millions de dollars issus d’une coopération salvatrice avec le Venezuela ont disparu. Le crime est d’autant plus hideux, que les Vénézuéliens eux-mêmes font face à une crise économique aiguë et devront bientôt revoir, bon gré mal gré, l’accord PetroCaribe, et par la même occasion réclamer les dettes cumulées jusque là par Haïti.

Marchés de gré à gré, attributions de prestation à des personnes qui n’ont pas le profil de l’emploi, paiement de factures en l’absence de toute prestation et fabrication de documents relatifs à des marchés publics, contrats viciés, voilà les mécanismes clés pour faire disparaitre près de 2 milliards de dollars en moins de 10 ans. Validés par la Cour des comptes et signés par les ministères sectoriels, les contrats ne sont toujours pas disponibles pour la commission. Mais, quels prix ont payé ces firmes pour bénéficier de cette impunité quasi totale ? La réponse viendra sûrement. Ces actes de corruption semblent pourtant ne plus indigner quiconque dans ce pays, outre les politiques et autres activistes en quête de vengeance. Le vol devient presque une vertu. Bizarre !

Jacques Rousseau, ex ministre du MTPTC
À travers cette mainmise sur les ressources de l’État, une vérité a pu cependant éclore. « L’argent du PetroCaribe a effectivement disparu ». Elle a été dévoilée par ceux-là mêmes chargés de la gestion des fonds. C’était trop évident. En effet, personne n’a pu nier cette réalité des faits. Sauf qu’aucun ne revendique la responsabilité de cette fuite incontrôlée des fonds. Jacques Rousseau, titulaire du MTPTC, en mode Ponce Pilate, se lave les mains. En guise de défense, il livre un lot de dossier aux commissaires, tout en prenant la précaution de charger l’Unité de construction de logement et des bâtiments publics (UCLBP) et le ministère de la Planification et de la Coopération externe (MPCE) qui ont fait de l’ombre à son ministère.


L'ex premier ministre Laurent Lamothe

Laurent Lamothe quant à lui, informe n’avoir engagé personnellement aucune dépense dans le cadre de PetroCaribe. Toutefois, les manipulateurs des fonds du programme vénézuélien, durant son règne, sont des ministres de son gouvernement qu’il recommande à la commission d’auditionner dans le cadre de l’enquête. En 31 mois passés à la Primature, il a pourtant signé 5 résolutions de contrats évalués à 668 millions de dollars pour un total de 185 projets. Selon les témoignages, le BMPAD ordonne les décaissements de fonds. Pourtant, Michael Lecorps et Eustache St Lot qui se sont succédé à la tête de l’institution ont affirmé qu’ils n’ont rien à se reprocher.

Clément Bélizaire, ex DG de l'ULBP 
Encore pire, avec le témoignage de Clément Bélizaire devant la Commission économie et finances de la Chambre basse. S’il est vrai que sa convocation ne visait pas la gestion de PetroCaribe, elle est indicative des malversations récurrentes qui entachent les actions des institutions étatiques. La firme en charge de la construction du bâtiment devant loger le Parlement, avait-il confié, avait donné deux fausses adresses. À date, elle est portée disparue. Mais qui est responsable. Sûrement pas l’UCLBP, avait déclaré sereinement, Clément Bélizaire qui avait aussi fait remarquer que son institution ne gère pas de fonds.

La justice, ou du moins ce qu’il en reste devra établir la responsabilité des uns et des autres dans cette vague de corruption étatisée. Une tâche ardue, car l’enquête parlementaire n’est pas encore terminée et les instrumentalisations politiques qui peuvent être faites de ce dossier, notamment en cette période électorale, constituent un mélange dangereux pouvant menacer son aboutissement. De toute façon, quoi qu’on dise, les fonds n’ont pas servi à la réalisation des travaux auxquels ils étaient destinés. Et il y a forcément un responsable, des responsables mêmes. Et tout aussi sûrement ce ne sera pas le peuple haïtien qui croupit dans la misère et qui subit les exactions de ses élites.

Lionel Edouard

vendredi 26 mai 2017

OAVCT et BMPAD sous la pression du caïd de Léogane, le Député Wilson Hyppolite, du bloc majoritaire !

Elie Blaise
(Un texte de Philibert Josephson)

OAVCT : les employés accusent Elie Blaise d'avoir, en un mois et demi, embauché plus de 450 personnes dans une boîte, pratiquement en cessation de paiement, qui avait déjà 1200 salariés. Une augmentation de la masse salariale de plus de 30 pour cent !!! À un moment où l'austérité devrait être le leitmotiv du Gouvernement !!!!!!

Ils ont séquestré la voiture du directeur général et, depuis 4 jours, ce dernier ne peut plus se présenter à son bureau.

Selon les informations confirmées par des sources concordantes, Maguy Lamur et Marie Esther Antoine seraient à la base de ce mouvement de contestations et de protestations musclées pour remplacer Elie Blaise.

Toujours selon les employés, le fameux député de Léogane, Wilson Hyppolite, président du bloc parlementaire APH, ex-responsable de la campagne de Jovenel pour le département de l'Ouest, aurait pour son compte personnel, intégré plus de 200 personnes.

C'est un caïd, un dinosaure, un ancien commissaire de Léogane, en fossoyeur de la patrie !!!!

Elie Blaise est en grande difficulté suite à cette conspiration ourdie par le Palais National.

BMPAD : La Primature et le Ministère des Finances ont publié une note dans laquelle les autorités ont enjoint les DG des organismes autonomes et les coordonateurs des unités d'assainir la fonction publique et de sursoir à toute nomination. Le Président de la République précisant même que la fonction publique devait être "dégraissée".

Mardi dernier, les employés du BMPAD nous ont alerté de la présence du député Wilson Hyppolite (toujours lui), proche du Président Jovenel Moise, qui a "éclaté" le bureau du DG en l'insultant et l'accusant d'avoir trahi les députés parce que Ignace St-Fleur prétendait respecter les principes du MEF relatives à l'assainissement de l'institution.

Le Député Hyppolite, se disant le caissier de Jovenel Moise, a soumis une liste de 150 personnes et ordonné au DG de les employer ipso facto, lui soulignant que cette liste émanait directement du Président de la République.

Comme Kiko avec le Ministre de l'environnement, aux heures de gloire de Martelly, le député voulait même gifler le DG pour avoir refusé d'obtempérer à ses exigences.

Hyppolite a annoncé, à qui voulait l'entendre, qu'il travaille pour le compte du Président Jovenel Moise.

Cet incident s'est produit en présence passive d'autres députés, notamment Lochard, Muller de la Croix des Bouquets et Alfredo. En sortant, un employé a rapporté que Hyppolite a dit :"Si misyé pa banm' ou moun pam' nan direction administrativ la, map fè Jovenel révoqué'l" !

Cet ancien policier, assassin et tueur notoire, fait partie du gang connu au niveau du parlement qui vole et pille systématiquement les caisses de l'état, prétendant agir au nom du Président et qui est protégé par quelques sous-fifres du Palais.

Le bloc majoritaire à la chambre basse donne l'impression d'être un repaire de mandrins, de voleurs, un foyer de gangsters, un ramassis de tueurs en col blanc, un amas de repris de justice en cavale, de filous à costumes et de bandits sans foi ni loi, qui ne méritent pas de la patrie.

Si Saint-Fleur, du BMPAD, résiste, Élie Blaise, quant à lui, plie dangereusement sous la pression.

Déjà, on se rappelle qu'Hyppolite avait attaqué vivement le DG de la douane, mais il s'était heurté, lors, à un homme puissant qui lui avait tenu tête et face auquel il avait du plier les genoux. Depuis, il se bat sur tous les fronts, cherchant à "casser le cou" aux membres du secteur privé, monnayant ses faveurs pour leur permettre de ne point payer leurs taxes, de frauder le fisc, de passer leurs marchandises en contrebande. Il est le véritable chef de la mafia en Haïti à l'heure actuelle. C'est, aujourd'hui, le " ti Bobo" de l'actuel pouvoir !

Le Président Moise a vivement intérêt à se démarquer de cet individu de mauvais aloi, de cet aigrefin, de cet homme à tout faire, s'il veut garder un peu de respect, d'intégrité et de probité aux yeux de la population !!!

Philibert Josephson

jeudi 25 mai 2017

Departments of State and Homeland Security have very different views on Haiti


In this Aug. 17, 2012 photo, printers sit on a desk on the roof the earthquake damaged National Palace in Port-au-Prince, Haiti. CREDIT: AP Photo/Dieu Nalio Chery

America’s double standard.

The U.S. government apparently sees Haiti through two lenses. On the one hand, it’s a country where conditions are good enough for the U.S. Department of Homeland Security (DHS) to repatriate Haitian immigrants in six months, but on the other, conditions are also so dire that the U.S. Department of State has to issue a travel warning for American citizens to “consider the risks” before they visit.


On Monday, DHS Secretary John Kelly announced his agency would extend a deadline for temporary protection by six months until January 22, 2018 for the more than 58,000 Haitians living in the United States. After an earthquake leveled highly-populated areas of Haiti in 2010, the United States offered Temporary Protected Status (TPS) for Haitians, a type of immigration benefit for people unable to return to their home countries because of war, natural disasters, or other extraordinary conditions.


DHS senior officials made clear on a press call that while the Trump administration has the discretion to extend TPS, it expects current Haitian TPS holders “to resolve their affairs, to obtain travel documentation” so that they could prepare to permanently move back to Haiti in six months.


But on the exact same day, the State Department issued an alarming travel warning cautioning U.S. citizens to consider the risks of traveling, “due to its current security environment and lack of adequate medical facilities and response, especially in the areas of Petionville and the storm-damaged southern peninsula departments of Grand Anse and Sud.”

The conflicting views between the two U.S. agencies were not lost on Jonathan Katz, the only full-time, on-the-ground journalist in Haiti during the 2010 earthquake and author of The Big Truck That Went By: How the World Came to Save Haiti and Left Behind a Disaster.


“It is neither necessarily as bad as the travel warning suggests nor is it anywhere near as good as Kelly suggests when he’s defending the new policy,” Katz said in a phone interview on Wednesday. “What’s interesting to me is you can see in real-time how two different parts of the executive branch are cherry picking from two different sets of facts to come up with two completely different conclusions.”


“On the one hand, DHS thinks Haiti is in good condition for 58,000 people to move there today and restart their lives under incredibly difficult circumstances, whereas the State Department doesn’t even think its own personnel should go to restaurants at night in the neighborhoods they live in because it’s so horribly dangerous,” Katz added.


Rebuilding efforts from the 2010 earthquake and other disasters have been hampered by a variety of factors including cholera introduced by United Nations peacekeepers and continuous political turmoil. Yet DHS senior officials justified Kelly’s decision to extend TPS for only six months — and not the recommended 18 months from the Haitian ambassador to the U.S. — by pointing to the rebuilding of the presidential palace; withdrawal of UN peacekeeping troops country as a sign of a “stable government that’s capable of governing its citizenry;” and the fact that 96 percent of internally displaced people have left camps set up in response to the earthquake.

“It’s a fantasy to think conditions in Haiti, as a whole, are better than they were seven years ago,” Katz said. “It’s not a question of the leftover damage from this one-time disaster that happened seven years ago. The problem is that the earthquake, and Hurricane Matthew, and all these other disasters we talk about in Haiti were as profoundly deadly and devastating as they were because the country is so vulnerable.”


Katz, who worked extensively in Haiti before coming back to the United States last year, pushed back against Kelly’s cheery outlook. Katz warned against sending people back to Haiti at a time when the population of 10 million are living on a “day-to-day basis” where the country “has that little” and “has that much degraded infrastructure.”


“It would be very, very, very difficult for anybody using actual facts to make an argument that life in Haiti has gotten better in this universal way — where all of a sudden the people living in Haiti at the moment are living better, more productive, safer, more stable lives than they were before,” Katz said. “But that you could also dump another 60,000 people in the country and they would automatically find jobs and have good living situations.”


Kelly’s comments about improving conditions hinge on a “superficial” outlook that “kind of make sense if you’ve only been paying attention to Haiti by watching occasional specials on CNN over the past seven years,” Katz said, poking holes in the official rationale.


“They make sense to Americans who have a very, very, very passing familiarity with what’s going on in Haiti over the last ten years,” Katz said. “But if you actually try to construct a picture of what is food security like in Haiti, what is infrastructure like in Haiti, what is governance like in Haiti in 2017, there’s no set of facts that you can string together that would suggest that the country is any more ready to support itself or handle the influx of tens of thousands more people than at any point in the recent past.”


Esther Yu Hsi Lee

Immigration Reporter at ThinkProgress. Interests: Migration. Refugees. Contact me: EYLEE@thinkprogress.org

mercredi 24 mai 2017

La Rép. dominicaine se met en règle avant le rendez-vous avec le GAFIC

BLANCHIMENT DES AVOIRS ET TRAFICS ILLICITES

                           
Le président dominicain Danilo Medina et le président haïtien Jovenel Moïse
Par Léo Joseph

Le GAFIC arrive ! Le GAFIC arrive ! Les pays qui manquent à leur engagement de se conformer par rapport aux règlements anti-blanchiment des avoirs risquent de voir leurs systèmes bancaires totalement isolés, et leurs activités financières paralysées, voire dys- fonctionnelles. C’est le cas de la grande majorité des pays de la Caraïbe, particulièrement Haïti, qui ont été récemment dénoncés par le Département d’État américain et parle président de laCommission de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, qui est aussi le procureur général de la Grenade. Quant à la République dominicaine, son gouvernement n’y est pas allé de main morte en dotant ce pays d’infrastructure lé- gale pour combattre ce fléau.

En effet, contrairement à Haïti, dont le chef de l’État, Jovenel Moïse, se trouve sous le coup d’une inculpation, précisément pour blanchiment d’argent, le président dominicain, Danilo Medina, a démontré sa détermination à combattre ce crime en s’impliquant à fond dans l’élaboration de la loisur ce phénomène. Aussi le Sénat dominicain s’est-il mis au diapason en votant à l’unanimité la législation anti-blanchiment qui lui a été soumise par la présidence.

La semaine dernière, précisément le mercredi 17 mai, les 22 sénateurs qui participaient aux délibérations du projet de loi ont tous voté en faveur de cette législation qui prévoit des sanctions sévères contre les contrevenants.

Le vote de la loi anti-blanchiment et anti-corruption est survenu après que les sénateurs eurent convoqué, tour à tour, le ministre de la Présidence, Gustavo Montalvo, et celui des Finances, Donald Guerrero, ainsi que le gouverneur de la Banque centrale. Suite au vote de cette loi parle Sénat dominicain, le sénateur Reinaldo Pared Perez, président du Grand Corps, a convoqué l’Assemblée nationale, pour le vendredi 26 mai, en vue d’entériner cette législation considérée comme un outil indispensable et sans complaisance contre le blanchiment des avoirs.

En vertu de cette législation, ceux trouvés coupables de blanchiment d’argent sont passibles d’une peine de réclusion allant jusqu’à quarante ans.

Au cours des délibérations,les sénateurs ont fait remarquer, dans leurs interventions, que cette loi était nécessaire pour combattre le blanchiment et la corruption sous toutessesformes, au sein de l’administration publique aussi bien que dans le monde privé.

La CARICOM sévèrement critiquée par le gouvernement américain

À l’approche de la réunion du Groupe d’action financière de la Caraïbe (GAFIC) sur le blanchi- ment, prévue pour la dernière semaine du mois de mai, l’opinion du gouvernement américain à ce sujet ne doit pas être prise à la légère. Quand il s’en prend à la grande majorité des paysformant cette communauté économique, il y a des raisons de s’inquiéter. Mais quand ces pays sont ouver- tement accusés de donner dans le blanchiment des avoirs, il devient impératif de tirer la sonnette d’alarme dans ces États, s’ils se soucient du bon fonctionnement de leurs institutions financières.

Dans l’édition du mois de mars 2017 de son rapport intitule « International Narcotics Control Strategy » (Stratégie de contrôle internationale des narcotiques), le gouvernement américain, par le truchement du Département d’État, présente la liste des États du CARICOM considérés comme des centres importants où se pratique le blanchiment d’argent. Il s’agit d’Antigua et Barbuda, Bahamas, Barbade, Bélize, Dominique, Grenade, Guyane, Haïti, Jamaïque St. Kitts and Nevis, St. Lucie, St. Vincent and Grenadines, Suriname, Trinidad et Tobago. Seul Montserrat, quireste tou- jours un territoire d’outre-mer de l’Angleterre, ne figure pas sur la liste. Rappelons qu’Haïti a été dénoncé par Cajeton Hood, président de la Commission de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT), qui est aussi le procureur général de l’île de la Grenade. M.Hood avait déclaré, dans le journal jamaïcain Jamaica Observer, que le GAFIC avait mis les autres pays de la CARICOM en garde contre Haïti qu’il accusait d’être un bastion du blanchiment. Me Hood n’avait pas ménagé les pays de la CARICOM, précisant que certaines juridictions régionales n’« ont pas respecté leur engagement, ni leurs plans d’actions élaborés avec le GAFIC pour colmater leurs lacunes ». Parlant spécifiquement d’Haïti, Cajeton Hood précisa : « ... le GAFIC appelle tousses membres à protéger leurs systèmes financiers contre les risques en cours en matière de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme émanant d’Haïti ».

À quoi peut aboutir une réaction conjointe des membres de la CARICOM ?

Dorville Innis prećonise une strateǵie coinjointe face au GRALIC.
Les officiels des pays membres de la CARICOM n’ignorent pas la gravité de la situation au cas où le GAFIC déciderait de les sanctionner. C’est pourquoi Donville Innis, ministre du Gouvernement de la Barbade, parlant au journal barbadien Barbados Advocate, préconise une stratégie « régiona- le conjointe » pour faire face à une telle situation. En tant qu’officiel du gouvernement barbadien, M. Innis est conscient des conséquences des sanctions qui seraient prises contre ces pays.

Pour Donville Innis, de telles accusations sont préjudiciables aux quatorze États de la CARICOM en ce sens qu’elles encourageraient les banques internationales à cesser de servir de correspondantes aux institutions financières régionales par rapport aux transactions ayant courssurle marché international pour aboutir aux pays de la CARICOM.

En clair, non seulement les activités dans le milieu d’affaires, en Haïti aussi bien que dans les autres pays membres du système caribéen, seront paralysées, les déposants et autres clients des institutions bancaires seront mal pris. Les transactions en général affecteront les considérations macroé- conomiques comme le commerce international. Dans le cas d’Haïti — ce qui vaut aussi pour les autres pays de la région —, l’impossibilité pour les banques haïtiennes d’entretenir de correspondance avec, par exemple, les banques américaines, canadiennes, françaises, notamment, rendra la vie impossible, à titre individuel, pour des centaines de milliers de clients. Dans un cas pareil, les retraités vivant dans le pays ne pourraient recevoir les rentes et versements qui leur parviennent via virements de banque à banque, comme cela se fait cou- ramment.

La Rép. dominicaine a pris le taureau par les cornes

De toute évidence Montserrat, également membres du CARICOM, l’unique pays de la Caraïbe qui soit un territoire d’outre-mer de la Grande Bretagne, n’est pas concerné parle de-risking.On explique, dans les milieux autorisés, que ce pays étant sous l’obédience britannique, jouit pleinement de la protection de la métropole qui veuille à l’application rigoureuse des règlements établis par le système bancaire interna- tional concernant le blanchiment des avoirs.

À une semaine près du rendez-vous avec le GAFIC, deux pays de cette région vont participer à ces assisessans aucun souci concernant les sanctions. Déjà sousl’aile de la Grande Bretagne, Montserrat est de tout repos. Quant à la République do- minicaine, contrairement à Haïti et aux treize autres pays de la CARICOM, les autorités avaient compris la nécessité de se mettre en règle, de se conformer aux exigences du GAFIC. Aussi le gouvernement dominicain a-t-il pris le taureau par les cornes, ayant décidé de doter le pays d’une loi approprié pour combattre le fléau du blanchiment.

À coup sûr, suite aux dernières dispositions prises par les autorités dominicaines, le GAFIC et les institutions connexes met- tront Haïti et lestreize autresÉtats de la CARICOM dans un contexte de « pays rebelles », voire «hostiles » à la lutte contre le blanchiment, comme l’ont souligné trois diplomates qui connaissent bien la manière dont fonctionnent les entitésinternationales engagées dans la campagne contre le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Aux yeux de plusieurs autorités bancaires internationales, les pays qui refusent de doter leurs institutions de moyens nécessaires pour mener la lutte effectivement contre le blanchiment d’argent ont des dirigeants qui sont impliqués dansle commerce illicite. Ils ne peuvent favoriser aucune initiative anti-blanchiment, parce qu’ilssont partie prenante de ce fléau que constituent ces activités illégales.

Au niveau régional, Haïti traîne une réputation de mauvais élève qui ne fait pas assez pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Cajeton Hood exhorte les institutions financières contre
la contagion du blanchiment d'argent eḿanent d'Haiẗi.
Cajeton Hood, président de la Commission de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/ FT), a déclaré dans le communiqué que le (GAFIC) a identifié «des déficiences stratégiques et [qui] peuvent constituer une menace pour le secteur financier international. » Cajeton Hood, qui est également le procureur général de Grenade.

Among the consequences of such labeling for the 14 states, is further unwillingness of international banks to act as corresponding financial houses for world- wide transactions coming out of and entering these CARICOM countries.

The inability to conduct, or limiting of, such transactions will affect not only macro economics considerations like international trade, but could also hurt CARICOM citizens on the individual level by hindering remittances, on whichmany in the region depend.

mardi 23 mai 2017

« Démocratie mon œil »!

Me Serge H. Moïse
Cela ne fait que deux cent treize ans depuis que nous ergotons matin, midi et soir, de démocratie, du respect des droits et libertés, de progrès et de développement sans jamais vraiment y croire.

Les faits pour le démontrer sont multiples et se sont étalés à vue d’œil tout au long de notre périple au cours de ces deux derniers siècles.

Les « puissances amies » ont encouragé habilement la division entre nous et ils ont tellement réussi que la zizanie est devenue notre sport de prédilection.

Tout le monde trahit tout le monde et le plus malin à ce petit jeu obscène remporte la cagnotte, au détriment de la nation tout entière. Les thuriféraires vanteront son intelligence supérieure en feignant d’ignorer les conséquences néfastes et funestes des actes de ce sinistre personnage.

Au plus malin la poche, tel est le leitmotiv des personnages qui ont jalonné notre histoire et qui n’ont pas cessé d’alimenter les haïtiâneries de nos analystes les plus volubiles toujours en mal de paraître.

En période de campagne électorale, personne ne se soucie des vertus, de l’expertise ou des capacités réelles des candidats en lice. Dans un pays à soixante pour cent d’analphabètes et soixante dix pour cent de chômeurs, les slogans creux et ronflants font recette, puisque ce qui intéresse l’électeur, c’est avant tout l’opportunité pour lui de ne plus crever de faim, de ne plus être méprisé et humilié. Quant au reste il s’en contrefout. Et on n’a pas à le blâmer, appartenant à l’espèce humaine, il a lui aussi ses faiblesses.

« Ventre affamé n’a point d’oreille » nous le savons tous!

Contrairement à la technocratie et à la ploutocratie, la démocratie représente ce bel idéal qui se poursuit chaque jour en s’adaptant le mieux que possible à la marche du temps et ayant pour finalité le bien-être de l’humain.

Mais comme le disait le duc de La Rochefoucauld au XVll ème siècle: « Les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer ». Ainsi, nos classes dominantes par instinct de conservation, mesquinerie ou étroitesse d’esprit, se sont fourvoyées en maintenant la grande majorité de la population dans l’ignorance, la misère abrutissante et déshumanisante qu’il est facile de constater de nos jours.

Nous ne cessons de le répéter, et pas avec la sotte prétention de l’apprendre à qui que ce soit, mais simplement à titre de rappel. Nous sommes, tous et chacun d’entre nous, les premiers responsables de cette situation catastrophique.

Il y a interaction entre l’homme et son environnement, c’est aujourd’hui une lapalissade, nous sommes à l’ère du « high-tech » ce n’est pas de la p’tite bière, les connaissances les plus pointues sont à portée de la main. Á en croire les jeunes loups, on peut fermer tous les centres de haut savoir puisqu’avec Google tout peut se régler à partir d’un déclic et d'un copier-coller.

L’expérience sur le terrain, la recherche de solution adéquate à un problème spécifique, la dimension humaine qui devrait être l’aspect le plus important à retenir, tout cela passe au second plan. La mondialisation devient le maître-mot et dans ces conditions, ça passe ou ça casse, tant pis pour les innocentes victimes.

Toute lutte stérile pour accéder ou se perpétuer au pouvoir pour le pouvoir, l’histoire nous l’a bien démontré, contribuera irrémédiablement à cette descente aux enfers qui n’en finit plus. Quand le « Moi », dans les affaires publiques, a préséance sur le « Nous », le résultat ne se fait point attendre, la débâcle de la collectivité tout entière devient inévitable.

Nous remercions chaleureusement, au nom de nos millions de chômeurs, le porte-parole de l’ambassade américaine, le sieur John Piechowski, ainsi que l’honorable John Baird, ministre des affaires étrangères du Canada, d’avoir dit tout haut, parlant du président de la république, ce que nombre de nos compatriotes renvoient aux calendes grecques. « Il a une bonne vision pour la reconstruction mais il faudra qu’il mette son énergie au service de la création d’emplois, c’est la tâche prioritaire » selon le premier intervenant « La création d’emplois doit être la priorité absolue du gouvernement » a surenchéri le second.

La création d’emplois c’est pour le futur affirment certains de nos intellos, avec une arrogante naïveté.

La démocratie, selon Montesquieu, c’est l’équilibre et l’harmonie dans les rapports entre les différentes forces vives de la nation, c’est le développement et le progrès pour tous, c’est l’amélioration constante des conditions de vie des enfants, des femmes et des hommes de la nation.

Et pour y parvenir, il faudra imiter ceux qui l’ont essayée avant nous. La tâche prioritaire ne peut être que la création d’emplois bien rémunérés, lesquels permettront à chaque citoyen de retrouver sa dignité humaine et d’être utile à lui-même, à sa famille et à sa communauté.

Refonder et reconstruire un pays ne sauraient se faire dans l’assistanat qui déshumanise. Nous devons coûte que coûte, et dans les plus brefs délais, réaliser cette mise en commun de nos maigres ressources, tant de l’intérieur que de l’extérieur en élaborant ce projet inclusif qu’est le (FHS) Fonds Haïtien de Solidarité, unique levier, jusqu’à preuve du contraire, susceptible de financer des millions d’emplois au niveau des micros et petites entreprises, sans exclure l’apport des investissements étrangers évidemment.

Faisons un minimum par et pour nous-mêmes. Qui dit mieux?

D’autre part, l’incontournable paradigme de la refonte de nos codes désuets et obsolètes, le renouvellement de la constitution de mil neuf cent quatre vingt-sept afin de doter le pays d’un véritable pouvoir judiciaire. La (CNRJ) Commission Nationale de la Réforme Judiciaire, regroupant divers champs de compétences telles la sociologie, l’économie, l’histoire et autres disciplines connexes Une tâche scientifique, complexe, longue et ardue qui ne peut souffrir d’aucun dilettantisme, puisque, comme disait l’autre : « La justice d’une société est le reflet de sa culture ».

Nous ne savons toujours pas
Comment acheminer nos pas
Et moderniser toutes nos lois
Afin de les créer ces emplois

Parler de démocratie en dehors de ces paramètres fondamentaux, rendez-nous fol ou sage, c’est perpétuer le grand bluff, jusqu’à la faillite totale.

Me Serge H. Moïse av.