Après les élections en assemblée nationale qui ont porté a la présidence provisoire du pays le sénateur Joslerme Privert réalisées dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 février 2016, le Parti Fusion de Sociaux-Démocrates Haïtiens (FUSION) tient à exprimer au peuple haïtien son profond désaccord avec les manœuvres qui ont conduit à l’installation d’un président provisoire au mépris des principes généraux du droit positif haïtien qui indique la voie à suivre en l’absence de règles claires et indiscutables pour combler provisoirement le vide à la tête de l’état. Beaucoup feignent d’oublier que cette situation est la conséquence directe de la validation et de la publication de résultats d’élections entachées d’irrégularités assimilables à des fraudes massives qui ont entrainé la disparition du Conseil Électoral Provisoire décrié qui les avait fabriqués. En constatant la complexité de la crise politique, la FUSION comme à son habitude et dans le souci d’œuvrer à l’instauration d’une véritable démocratie et d’un état de droit, a présenté depuis plusieurs semaines des propositions qui semblaient avoir recueilli l’adhésion de nombreux secteurs de la classe politique et de la société civile. Dans le silence de la loi et conformément à nos traditions constitutionnelles, le choix d’un juge de la Cour de Cassation aurait épargné à notre pays le spectacle lamentable produit par un parlement dont les élus sont contestés et sont dans l’attente d’une évaluation approfondie de l’ensemble du processus électoral allant du 9 aout au 25 octobre 2015.
LA FUSION attire l’attention des uns et des autres sur le fait que la crise politique est loin d’être résolue par les transactions qui ont amené le président de l’Assemblée Nationale contestée au sommet de l’état. Aucune démocratie digne de ce nom ne pourra être établie sans la mise en place d’une commission indépendante de vérification du processus électoral composée de personnalités crédibles, chargées non pas de confirmer les mandats de ceux qui ont déjà intégré le parlement comme promis par le président provisoire, mais plutôt de conduire des enquêtes minutieuses et de procéder à une évaluation exhaustive et sans complaisance. Jusqu’ici c’était la communauté internationale qui se chargeait de nous imposer une démocratie au rabais. Aujourd’hui ce sont des compatriotes qui s’en sont chargés sous les applaudissements d’une partie bien déterminée de la classe politique, du secteur des affaires et de nos tuteurs.
La FUSION déplore les entorses à l’éthique démocratique et au manque de transparence dans la conduite des débats au parlement. Le parlementaire candidat aurait pu avoir la décence de rester sur un pied d’égalité avec ses concurrents en s’abstenant tout simplement de participer au vote. Par ailleurs le fait d’avoir choisi de procéder à huis clos à la vérification des dossiers des candidats, suscite des interrogations et laisse planer des doutes sur le sérieux du travail effectué dans l’opacité la plus totale. Qu’a-t-on voulu exactement cacher au peuple ?
La FUSION continue de croire que la solution durable de la crise politique passe par la mise en place d’un nouveau système électoral limitant au minimum les possibilités de manipulation des données par les dizaines de milliers d’agents électoraux. Le modèle brésilien d’urne électronique constitue le meilleur choix disponible et adapté pour notre pays. Ceux et celles qui prétendent pouvoir évaluer le processus électoral, constituer un nouveau Cep crédible, réformer son personnel, changer le système électoral, organiser de bonnes élections et installer un nouveau président élu en quatre-vingt-dix (90) jours, ne font que mentir. Vouloir poursuivre à tout prix les élections le 24 avril prochain comme l’indique l’accord du 6 février et comme y invite l’Ambassade américaine, constitue la preuve, si besoin était qu’une fois de plus, on se prépare à nous mettre devant le fait accompli de la validation des élections entachées d’irrégularités assimilables à des fraudes massives.
La FUSION en appelle au peuple haïtien, à toutes celles et à tous ceux qui regardent les évènements de ces dernières semaines sans rien dire mais qui n’en pensent pas moins, à celles et à ceux qui souffrent en silence du spectacle déshonorant de ces derniers jours. Le coup des parlementaires et de leurs alliés de la classe politique, du secteur populaire, des milieux d’affaires et de la communauté internationale ne peut réussir que si les haïtiennes et les haïtiens concernés baissent la garde et laissent faire sans réagir énergiquement.
AYITI PAP PERI. NOU KA CHANJE SA.
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