dimanche 21 février 2016

Vas-y chéri, suce-moi !

Dr Evenson J. McCallow
Le soleil dans toute sa somptuosité se glissait à travers les nuages comme les mots qu’on déverse sur du papier en écrivant. L’excitation était dans l’air et les émotions se faisaient visiblement sentir. Enfin tout était comme dans un roman d’amour. Elle est comme une vierge dans toute son innocence, mais à force de se faire abuser, elle est comme une prostituée. Dans sa naïveté, elle ouvre ses jambes à tout courtisan qui la fait rêver avec des promesses les unes plus nulles que les autres. Sa sensualité est inutile, seules ses ressources sexuelles comptent. Son dernier amant arrive avec les poches pleines de promesses et la bouche bourrée d’espoir. Comme dans une pièce de théâtre, madame est couchée sur un beau lit paré de draps bleus et rouges, écoutant tristement les airs de « La Dessalinienne ». C’est dans cette ambiance qu’Haïti va recevoir son nouveau président.

Les noces sont annoncées, mais les invités au lieu de rester comme de simples convives se transforment en prétendants voraces et insatiables. Tout le monde s’excelle à obtenir la meilleure portion. Le climat festif s’est rapidement changé en une orgie démoniaque où les gigolos s’activent plutôt à ravir les trésors de madame qu’à lui donner du plaisir. En plus de ses relations polygames, des femmes veulent se lancer dans la partie, non pas qu’elles soient attirées par les ébats lesbiens mais comme dit le proverbe : « Chemen lajan pa gen pikan ».

Haïti, hélas !

Par manque d’instruction, elle se laisse embobiner par des discours fallacieux. Ils sont de tout acabit, des intellectuels, des militaires, des artistes, des commerçants, des illettrés, et surtout des trafiquants de drogue à vouloir profaner le sanctuaire de madame. Ils s’abattent sur elle comme des vautours se jetant sur un cadavre en putréfaction. Ils se chamaillent pour avoir la plus grosse part comme des loups affamés. Ils n’en ont guère du bien-être de madame, leur seul fantasme se base sur le gain facile. Cette femme ignorante au cœur tendre possède une chose alléchante comme dit le vieux dicton : « Chen pa konn al kay tayè ».

Haïti, hélas !

Messieurs les amants veulent tout prendre et ne rien laisser aux autres. Ils veulent le pouvoir et jouir de beaucoup de privilèges pendant que la nation patauge dans la crasse. Ils veulent circuler en voitures blindées avec grand gyrophare pendant que les « madan sara » risquent leur peau sur des « taptap » antiques et démodés. Ils veulent avoir des passeports diplomatiques et voyager en première classe pendant que le peuple ne peut même pas se rendre à la campagne sans risquer sa vie. Le champagne et la bonne chaire garnissent leur table pendant que les autres offrent des galettes d’argile à leurs enfants en guise de pain. Ils envoient leurs progénitures parfaire leurs études à l’étranger pendant que les enfants du peuple n’ont d’autres choix que d’une scolarité médiocre ou d’une oisiveté analphabète. Pauvre Haïti ! Ses amants de dirigeants en guise d’être des bergers pour le troupeau se sont constitués en de redoutables prédateurs. Dans cette liaison, la dulcinée qui a tout pour être une épouse respectée est jetée en pâture sexuelle aux gigolos souffrant de priapisme comme une vulgaire pute. Finalement aucun Haïtien n’a donc compris le discours du Président américain John Fitzgerald Kennedy disant : « Ne demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous. Demandez ce que vous pouvez faire pour votre pays. »

Dr Evenson J. McCallow
Consultant Politique
Membre de IAPC

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